TRIBUNE LIBRE
La lubie anti-raciste

A travers les médias, le discours politique, les discutions, le thème du racisme est omniprésent. Le thème du racisme, et par extension l'exclusion, l'intégration, la citoyenneté est, peut on dire, le centre de tous débats, de toutes réflexions politiques actuelles. Tout, en politique, peut être assimilé de près ou de loin à un acte raciste ou anti-raciste. Pourtant, à l'observation de la vie de tous les jours, le racisme est il vraiment le problème principal en France? Au-delà de l’anti-racisme en tant que sagesse et bonté, quel intérêt pour ceux qui prétendent diriger le peuple que de mettre en exergue le racisme et l'anti-racisme au cœur du débat français?

Comment j'ai pris conscience du racisme.

C'était au milieu des années 80, l'adolescence, j'aimais bien l'émission 7/7 avec Anne Sinclair. Elle avait invité ce jour là Simone Signoret. A l'époque, je n'étais pas conscient de l'engagement de Signoret à gauche, ni de celui d’Anne Sinclaire. Un moment, Anne fait remarquer à Simone un petit badge jaune sur sa veste. C'est quoi ce badge jaune? A l’époque, je crois qu'on disait pas encore "Pins".

Simone lui dit qu'il y a des jeunes qui ont décidé de se mobiliser contre le racisme. Elle dit que la main symbolise la main tendue, le coup de main, la poignée de main, et tout ça. "Touche pas à mon pote", c'est une phrase de jeune, car les jeunes sont à l'avant garde de la lutte anti-raciste. C'est ainsi, pour la première fois que j'entends parler de l'organisation "SOS-racisme".

Je me souviens m'être longuement interrogé à l'époque: "Donc, il y a un problème de racisme en France, des gens maltraitent d'autres gens pour leur couleur. On en vient à manifester contre ce phénomène.". C'était pour moi incroyable, et nul doute que si j'avais pu trouver ce badge vers chez moi, je l'aurais aussi acheté.

A l'époque je vivais à Rennes et j'étais en pension à Dinan. On était loin de la situation de Paris. Ce que je connaissais des étrangers et assimilés? Il y avait dans mes relations Greg, métisse antillais, on s'en foutait complètement de sa couleur. Je n'ai jamais ressenti aucune part de racisme venant de qui que ce soit à son encontre. Il y avait Bruno, j'ai appris bien plus tard qu'il était musulman, et pareil: on voyait bien à sa tête qu'il était pas Breton depuis toujours, et jamais je ne me suis posé la question de savoir si cela changeait quelque chose. Il y avait les gitans, ils venaient quelques jours dans nos classes puis repartaient. J'en connaissais aussi à Erquy, où ils ont acheté un terrain et s'y installent en été. Eux étaient assez bizarres, avaient un comportement à part, avaient mauvaise réputation. On les fréquentait pas, parce qu’on avait rien à se dire ni à faire ensemble. Mais personne ne pensait qu'il fallait les virer. Pour nous, les gitans c'était la fête foraine et le cirque, et on se disait qu'ils étaient quand même sacrement utiles. A cette époque, il y avait eu quelques accrochages entre jeunes gitans et jeunes d’Erquy. Sans faire de blessés, il y avait quand même eu des couteaux de sortis. Quelques parents du coin sont allés discuter avec les parents gitans, et depuis, on a plus jamais entendu parler de problèmes. Et, ils viennent toujours tous les étés.

Décidément, cette question du racisme et de lutte contre le racisme était un mystère. Si Simone Signoret en parlait à 7/7, c'est que ça devait être grave et que c'était vrai.

Plus tard, il y a eu les manifestations étudiantes de 1986. On voyait le leader de SOS-racisme, Harlem Désir, partout. On manifestait contre la sélection à l'entrée des facs, on considérait que c'était une forme de ségrégation. Harlem était là pour ouvrir le débat sur la ségrégation en général, et finalement, c'était un peu des manifestations de SOS-racisme. C'est à cette époque que j'ai commencé à avoir de sérieux doutes sur l'honnêteté intellectuelle de tout ça.

Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est une intervention de François Mitterand en live sur un écran géant lors d'une manif très importante. Il a dit aux manifestants avec la mystique qu'on lui connaît; "Vous savez de quel coté je suis...". Moi je me disais que ça pouvait devenir très grave tout ça, et je voyais là le président de la république qui soutenait la révolte. En terme de culture historique, je ne connaissais de mai 68 que ce que j'avais lu dans "l'histoire de France en Bande Dessinée", et avec cette maigre base, je me suis dit "c'est comme si De Gaulle avait soutenu la révolte en 68". Je me suis dit que ça allait très mal se terminer à cause de l'intervention de Mitterand, et là, j'ai commencé à comprendre que ce président ne défendait pas l'intérêt de mon pays, mais l'intérêt de son parti.

Dans la foulée, on a commencé à parler de milices à moto qui réprimaient fermement les manifs. Ces milices étaient des volontaires d'extrême droite, parait il. Il y a eu un étudiant de Brest qui a perdu un œil. Plus tard, il y a eu un mort. Ce mort s'appelait Malik Ousekin. La lutte anti-raciste venait d'avoir son martyre. Ce n'était pas qu'un étudiant, Malik, mais c'était un Français d'origine arabe qui défendait la république tué par des miliciens. D'un coup, le gouvernement recula sur son projet de loi, ce qui venait de se passer ne pouvait que confirmer l'idée qu'il y avait quelque chose de pourrit en République Française. Comme presque tous les jeunes de ma génération, je devins anti-raciste, me mis à guetter le moindre signe de racisme partout.

A vrai dire, le racisme, j'avais beau chercher, je ne le voyais pas très bien. Si, à la TV, avec Le Pen qui était en pleine ascension et en pleine période de petites phrases chocs. On était aussi en période où on parlait des négationnistes de la Shoa dans certaines facs. Chirac avait eu cette phrase sur "le bruit et l'odeur" des immigrés. Il y avait ces faits épars qui donnait l'impression que le racisme était un peu partout. Harlem Désir devenait une vedette, toutes les personnalités du show-biz rajoutaient une louche de petites phrases anti-raciste, cette lutte semblait devenir une des taches principale des partis de gauche, on multipliait les lois visant à améliorer le sort des étrangers. Culturellement, on avait les tubes de Balavoine (l'azziza), de carte de séjour (douce France), la période exotique de Julien Claire de Fugain et de Michel Berger la découverte de la world musique, le succès de Johnny Claig. On avait droit à des films comme Black Mic-Mac, Thé à la Menthe, on redécouvrait le cinéaste égyptien Youssef Chaine, le cinéma africain ou Turc. Les auteurs de livres africains racontant la misère commencèrent à apparaître (ce fut mon sujet du Bac Philo ).

Si une telle mobilisation se produisait, c'est qu'il devait bien y avoir un problème sérieux dans notre pays. C'était évident. Et pourtant, moi j'avais beau chercher, je voyais pas. Ou si peu.

Il y avait cet oncle qui votait Le Pen depuis le début. Ancien d'Algérie et de l'O.A.S., c'était un bon vieux idéaliste de droite à la Française, avec une bibliothèque remplis de livres d'histoire, un attachement aux valeurs catholiques et une ouverture d'esprit et un humour suffisant pour faire oublier qu'il votait Le Pen. Il habitait Chènevière et avait vu son territoire devenir black-blanc-beur. J'arrivais pas à lui en vouloir.

Il y avait Dominique qu'on appelait nounours. Un ancien videur de boite au Palace et membre de la garde perso de Le Pen à un moment. Il avait rencontré Anne qui gardait les enfants deYann Piat à l'époque (cadre du FN avant de devenir député RPR du Var). Ils s'étaient rencontré lors d'une rencontre entre Le Pen et Piat, Dominique et Anne s'étaient marié et avaient fait des enfants. Ils ont habité un moment dans un HLM de Toulon, entouré d'Arabe. Depuis, ils sont vers Dreux dans une maison sympa et envoient leurs enfants dans un collège plein d'Arabe. Ils n'ont pas les moyens de les mettre ailleurs, financièrement, ça a toujours été dur pour eux. Eux aussi, je ne peux pas leur reprocher d'être FN.

Il y avait Mat, un copain d'enfance de bonne famille rennaise. Depuis qu'il a 12 ans il est fasciné par le fascisme, l'armée, les Nazis, tout ça. Chez lui il collectionnait les trucs de l'armée, comme des casques, des trousses de survie, des munitions trouvées dans des bunkers. Il lisait des livres de guerre où il était question de héros SS en lutte métaphysique et physique tout court. Il faisait des petites BD bizarres où des skins se battaient contre de hippies. Il connaissait un vieux qui avaient des terres dans le Finistère avec qui il allait chasser où il recevait un enseignement idéologique. Je l'ai croisé il y a quelques années à Rennes, il est rentré dans l'armée, il est toujours autant faf. Je sais qu'il aime tout ça par une sorte de romantisme et je sais que c'est un gentil malgré tout, qu'il est comme ça pour toujours, comme d'autres restent punk toute leur vie.

Il y a Steph, un ami d'adolescence, sportif qui a toujours rêvé d'être flic. Aujourd'hui il l'est. Il bosse à Paris, la dernière fois que je l'ai vu il sévissait vers Strasbourg-Saint Denis, les gares du nord et de l'est. Lui aussi est devenu raciste, il dit que 80% de ses interventions concernent des Arabes ou des noirs. Si tel est le cas, je me dit que si je faisais le même job que lui, je penserais comme lui.

En faisant le tour de toutes mes connaissances, je ne trouve donc que ces personnes qu'ont peut qualifier de racistes. Toutes les autres de mon champ de connaissance ne me semblent pas l'être. Sur les dizaines de personnes que je connais ou que j'ai connu, les racistes se comptent sur les doigts d'une main.

Et pourtant, c'est toujours le sujet de société prédominant en France.

En arrivant à Paris, j'ai emménagé près de la place de la république. Me voilà au cœur de Paris. C'est là que je découvris le phénomène banlieue, les quartiers entièrement peuplés d'immigrés, le milieu alternatif de gauche et le phénomène des squats. On parlait beaucoup de racisme partout. Pourtant, je constatais plusieurs choses: Les blancs qui en parlaient n'étaient pas humainement les gens les plus honnêtes intellectuellement et dans la vie, souvent des gens très politisés à gauche. La fréquentation des quartiers immigrés me procurait un sentiment d'insécurité justifié (témoin de plusieurs scène d'agression et montée de pression), le milieu squat pourrissait de l'intérieur en se faisant envahir par des immigrés qui dealaient, se bagarraient et agressaient, et lorsque je comptabilise toutes les mauvaises expériences que j'ai pu vivre à Paris sur 10 ans, de la simple montée de pression à la bagarre en passant par l'arnaque, presque toutes on eu comme acteur des Arabes et des noirs...

Le plus révélateur de cette mauvaise ambiance, ce sont les jours de fête populaire, comme le 14 juillet, la fête de la musique ou les fêtes de quartier. L'agressivité des immigrés était palpable. Alors qu'à Rennes ou à Erquy ces fêtes étaient considérées comme des événements où tout était permis, où on pouvait faire les fous en pleine rue sans qu'on vienne nous sermonner, à Paris, c'était différent: Surtout garder l'esprit clair, surtout ne pas se faire remarquer, surtout faire attention. La provocation était partout. Un type bourré qui déblatérait avait toutes les chances de se faire casser la gueule, se balader en couple avec sa copine était un prétexte pour se faire insulter, des troupes entières d'immigrés fonçaient dans la foule en bousculant tout le monde. Au bal des pompiers, des groupes d'Arabes scrutaient la piste et les alentour avec des airs bizarres, comme s'ils étaient à l'affût. Ca finissait invariablement avec des bagarres entre pompiers et immigrés.

Parallèlement, je ne vis qu'une seule fois des Skins, en groupe, un jour de match, ils passaient dans les Halles en insultant à la ronde; "Negro! Bougnoul!". Ils semblaient vouloir imiter l'attitude des immigrés. Alors que j'avais vu des dizaines de fois ce phénomène qui consiste à sortir en bande avec une attitude agressive chez les immigrés, c'était la première et dernière fois que je voyais cela chez les blancs.

Personne ne pouvait exprimer une opinion sortant des dogmes anti-raciste sans se faire remettre en place. Critiquer le rap, c'était faire le jeu de l'extrême droite. Dire "je me suis fait agresser par un Arabe", c'était faire du racisme. Être jeune et politiquement de droite libérale, c'était appartenir à une école de pensée conservatrice, bourgeoise et néo-fasciste. Dans tous les milieux jeunes ou créatifs, on supposait d'emblée que vous étiez outré par le racisme et que vous adoriez la gauche, le contraire aurait été motif d'exclusion. Une sorte de dictature morale s'abattait sur une grosse partie de la population.

Le racisme était toujours le thème favori du débat public. Les collectifs contre le racisme, les problèmes de logement des immigrés, les émissions de TV, le "devoir de mémoire" sur la colonisation ou le Pétainisme, la réflexion inspirée par la guerre en ex-Yougoslavie et au Rwanda... Le racisme, thème universel, thème d'actualité, débats dans les écoles, entre les gens, partout.

Mais est-ce que le problème était là? Est-ce que la France était vraiment raciste? Est-ce que cela méritait un tel débat? A croire que oui.

Et pourtant, rare sont les racistes que j'ai pu rencontrer, dans une ville de province, à Paris ou à la campagne, presque personne dans ce pays ne remet en question le rôle de l'immigration dans l'histoire des 100 dernières années de la France, dans tous les milieux, dans toutes les familles il y a des couples mixtes, des ancêtres venus d'ailleurs. De nombreux blancs vivent dans les quartiers immigrés et vice-versa, le leader nationaliste (Le Pen) est complètement marginalisé par les médias et peu apprécié du peuple. Et pourtant, et toujours, le débat public nous met le nez dans notre racisme intolérable.

Il y avait de quoi se poser des questions. Et si la lutte anti-raciste servait une idéologie et non pas une sagesse, que les vrais problème, finalement, ce n'était pas le problème du racisme, mais le problème de l'immigration récente. Qu'en déviant le débat sur le racisme, cela permettait de dissimuler un échec français, cela permettait d'enlever toute possibilité morale de dénoncer cet échec, que cela favorisait une certaine politique basée sur la lutte des classes, cela permettait de neutraliser toute autre option politique que celles qui nous sont imposées, cela permettait de manipuler le peuple...

D'après l'observation, le racisme est un fait marginal en France. Les Français sont beaucoup moins racistes qu'on veut le faire croire. Ici en France, on est beaucoup moins raciste que dans la plupart des autres pays du Monde. Par rapport au nombre d'étrangers, de personnes de couleur présentent sur notre sol, nous prouvons tous les jours que nous jugeons autrui sur autre chose. Nous jugeons sur le comportement, sur l'affinité morale et intellectuelle.

Mais alors: A qui sert le racisme?

L'anti-racisme idéologique

Avec la lutte contre les classes bourgeoises et contre le patriarcat (dominance masculine), la lutte anti-raciste est un des credos du Marxisme. Le Marxisme dénonce le nationalisme qui empêche l'instauration du socialisme à un niveau mondial. C'est pour cela que le socialisme ne peut être qu'international, que le nationalisme (pour eux: le chauvinisme), l'unité du peuple basé sur l'appartenance à un territoire et à une ethnie sont les ennemis du socialisme. Les concepts de "citoyen du Monde", le "non-frontière", le "village global" sont directement issus de cette idéologie.

Les socialistes véritables considèrent donc que chaque être humain à le droit de s'affranchir des frontières, la nation étant pour eux un concept obsolète, que la seule valeur qui unit les gens devraient être cette idéologie socialiste et le respect des devoirs de socialistes, au nom de la république en France, et non l'appartenance à une ethnie, à une religion, à une histoire commune. Par extension et amalgame, tout ceux qui s'opposent à cela sont des racistes.

Se sentir plus proche d'un individu qui a vécu sur le même territoire que vous depuis des générations est du racisme. Préférer quelqu'un parce qu'il a la même culture religieuse est du racisme. Regretter que ses descendants changent d'ethnie est du racisme. Tout cela détourne l'individu des dogmes socialistes donc doit être combattu.

Ainsi, une part importante du pouvoir en France a une définition très large du racisme, qui pour eux n'est pas seulement un manque de sagesse ou un bas sentiment humain qu'il faut combattre ou gérer, mais un combat idéologique. Une génération entière de responsables issus de mai 68 a eu une formation aux dogmes socialistes. On peut citer Serge July, Directeur du journal Libération, Edwy Plenel, directeur du journal Le Monde, Lionel Jospin, ancien premier ministre. Tous ces personnages ont appartenu à la fange la plus extrême du socialisme révolutionnaire. Lutter contre le racisme est pour eux bien plus qu'un combat humaniste, comme lutter contre la violence ou la faim dans le Monde, mais un combat pour le socialisme. Voilà une des raisons pour laquelle ils amplifient chaque événement de nature raciste ou décrètent comme étant raciste des événements qui ne le sont pas.

A cela, on rajoute la fascination pour l'égalité des socialistes, la volonté de ne voir qu'une seule classe humaine sur la Terre, où chaque être humain est pareil que son prochain. Ce formatage qui a fait toute la tristesse des expériences socialiste s'exprime au niveau de l'anti-racisme par la volonté de favoriser le métissage, ainsi, dans la théorie, faire disparaître les différentes ethnies dans une seule, et de ne plus tenir compte de l'ethnie ou de la culture historique de chacun, ce qui serait la fin des luttes ethniques ou de caste et une avancée majeur vers l'idéale socialiste d'uniformisation global. Là encore, de cette idéologie qui dénie le droit à la différence sociale ou ethnique, la lutte anti-raciste est au service d'un idéal politique.

L'anti-racisme au service de la lutte des classes

Alors que le bloc communiste de l'Est s'est écroulé, que l'histoire a prouvé l'échec de l'idéologie socialiste, en France et dans le Monde, que le peuple se rend bien compte que pour faire tourner une société efficacement il faut hélas faire avec des bourgeois et du capital, le socialisme se cherche.

Cette idéologie ne peut fonctionner qu'avec la lutte des classes. Si cette lutte disparaît, il n'y a plus de raison d'être pour le socialisme. Hors, l'évolution étant ce qu'elle est, la lutte des classes sociales entre bourgeois et prolétaire à pris un coup dans notre société basée sur le mérite. On découvre que les femmes ne sont pas si dominées que ça. On s'aperçoit que l'individu préfère naturellement s'entendre avec ses supposés adversaires plutôt que passer son temps à le combattre. Un certain réalisme politique est apparut.

Alors le rôle des socialistes à présent, c'est de réactiver cette lutte endormie. Ils cherchent donc à stigmatiser les conflits qui existent ici et là, prouver par tous les moyens possibles que cette lutte est intense et qu'on a donc besoin d'eux. Ainsi, chaque acte raciste ou supposé l'être, quelle que soit sa proportion, sera amplifié, démultiplié, et chaque Français devra en être informé. Il faut bien que nous nous rendions compte que quelque chose de pourri existe dans cette France, sinon, à quoi bon avoir des socialistes?

La lutte contre le racisme est donc devenue la seule raison d'exister de certains partis, comme le Parti Communiste, chantre du cosmopolitisme. Chaque acte raciste sera pour ces partis politique l'occasion de diffuser un message humaniste dans les médias. Chaque événement anti-raciste sera pour eux le moyen de montrer qu'ils sont dans le camp du bien. Chaque événement défavorable à l'immigration sera l'occasion de stigmatiser les raisons racistes de cet événement. L'anti-racisme pour eux n'est pas un idéal humaniste ou une sagesse, comme pour beaucoup des Français, mais un outil qui leur permet de se montrer, de paraître indispensable, et d'amener par ce biais les gens à penser comme eux. Car beaucoup d'individus, au-delà de tous clivages idéologiques, se considèrent anti-racistes, et c'est cette population là que ces partis visent.

L'anti-racisme électoral

Quelle chance pour les socialistes et les autres partis qui utilisent le racisme dans leur combat électoral que d'avoir en France un Jean Marie Le Pen. Ce Le Pen, c'est du sur mesure. Très proche de l'idée de la "révolution nationale" de Pétain, fasciné par Mussolini ou Franco, rajouter à cela un anti-sémitisme de bon augure, une certaine violence verbale et physique, un autoritarisme exacerbé et un sens de la nation impérialiste et protectionniste caricaturale, saupoudrez de quelques relations inavouables, une esthétique vieille France, nous avons là le parfait homme de paille apte à servir la cause anti-raciste par le contre-exemple.

Les élections présidentielles de 2002 l'ont prouvé: pour les Français, c'est "tout sauf lui". Grâce à l’exploit de Le Pen; être présent au second tour, Jacques Chirac, président très contestable pour les Français, a été élu avec 82% des suffrages.

Être anti-raciste, c'est montrer aux Français qu'on est anti-Le Pen. C'est dans une élection serrée, dire au Français: "c'est lui ou moi", et forcement, les gens ont plutôt tendance à choisir autre chose que le FN.

Ainsi, pour se démarquer de Le Pen, les partis de tous bords tentent de s'éloigner de ses idées à tout prix. Par cela, on a réussi à lui laisser un monopole complet sur les idées nationalistes. La lutte contre l'immigration, il est seul. La sévérité de la police et de la justice: il est seul. Le patriotisme: il est seul.

Parce que Le Pen est infréquentable, toutes idées qui se rapprocherait des siennes seraient soupçonnées de racisme.

Ainsi, sous couvert d'une lutte anti-raciste, on a dans bien des cas une lutte contre Le Pen, une affirmation des idées différentes que celles de Le Pen. Pour ces raisons électorales, on s'interdit toutes solutions préconisées par Le Pen, on cherche sans cesse à s'en éloigner. En fait, le débat tourne autour de Le Pen, mais ça ne se voit pas, et toutes les classes politiques se sont laissée prendre à ce jeu.

Le Pen s'est diabolisé tout seul, mais les médias et les partis concurrent en coalition l'ont beaucoup aidé. Le but pour ces derniers n'est pas de faire disparaître Le Pen et son parti, trop utile et ça laisserait une place béante à de prétendants plus sérieux, mais bien de le marginaliser le plus possible dans son rôle de croque-mitaine. Pour la droite, c'est une façon de bloquer un concurrent. Pour la gauche, c'est une façon de montrer l'antithèse de leurs idées sous un jour défavorable et d'englober toute la droite.

Tous les partis se servent de Le Pen d'une façon ou d'une autre dans leurs combats électoraux. Les médias aussi, lorsqu'ils s'impliquent dans ces combats, utilisent Le Pen, car c'est vendeur et populaire.

Hors, pour gérer ce Le Pen, quoi de mieux que de jouer avec le haut et le bas, tantôt montrer l'anti-racisme et l'humanisme des Français, tantôt montrer les déviances racistes, tantôt organiser des rassemblements populaires contre le racisme, tantôt montrer des preuves de racisme, tantôt débattre sur des thèmes comme le vote des immigrés, tantôt montrer une certaine fermeté vis à vis de l'immigration, etc...

Pour des raisons électorales, les partis adoptent une position entre deux eaux, de façon à se positionner par rapport à Le Pen, à attirer quelques électeurs, à manipuler l'opinion sur le problème du racisme, et tout cela conforte l'idée générale: il y a un sérieux problème de racisme en France.

En même temps, au niveau local, on joue avec la thématique du racisme pour accéder au pouvoir ou s'y maintenir. Les communistes sont passé maître dans cet art. Rêvant d'une société cosmopolite, toutes les villes gérées par les communistes, d’Argenteuil à Saint Denis en passant par le Havre, sont devenues des villes à forte présence immigrées. Dans bien des quartiers, le Français de souche est devenu minoritaire. Cela a une double utilité. D'une part, ces immigrés et leurs descendants sont une excellente base électorale, les élus supposant que cette population saura le jour venu les remercier pour avoir favorisé leur implantation. D'autre part, dans ces zones, le Français de souche à de plus en plus tendance à voter FN, ou à partir. Une triangulaire avec le FN a toujours été favorable à la gauche, d'autre part, les opposants au système du cosmopolitisme changent de ville. C'est tout bénéfice. Ajoutons à cela le débat récurrent du vote des immigrés, vous avez là la sauce électoraliste mêlant racisme, anti-racisme, manipulation démographique et électorale apte à faire élire le plus médiocre des maires ou député.

L'anti-racisme neutralisateur.

Aujourd'hui, dénoncer le comportement d'une partie de la population immigrée, c'est "stigmatiser l'étranger", et c'est puni par la loi. Aujourd'hui, parler de la responsabilité de la religion dans les attentats, c'est "faire un amalgame", et c'est puni par la loi. En même temps, l'insécurité, qui n'est pas un sentiment mais un fait réel, ne peut être que le fait "des jeunes" en général. Être attristé de voir sa ville fortement peuplée par des gens différents culturellement n'est qu'un bas instinct animal. Mesurer tout ce qu'on dit et tout ce qu'on fait pour prendre en compte la mentalité des étrangers présents sur notre territoire est un comportement normal. Affirmer que l'idéal français n'a jamais été de bâtir un état cosmopolite, multi-culturel et multi-religieux est la preuve d'une idéologie réactionnaire. Voir qu'on en est aujourd'hui à débattre du port du voile, de l'enseignement de nouvelles religions, de l'excision, de la polygamie, de la charia en France, de l'aménagement des horaires en fonction des traditions, des congés en fonction des fêtes religieuses des étrangers, de la politique extérieur en fonction de notre population étrangère intérieur, de savoir s'il faut instaurer des quotas ethniques dans les médias, la politique et les entreprises, être inquiet de cette évolution de la société, c'est être conservateur réactionnaire, raciste ou tout simplement un peu con. Ne pas avoir envie de vivre dans "la mixité sociale et ethnique", c'est une paresse mentale.

Tout cela n'est que bas instinct, comme notre société occidentale sait si bien les combattre. Il faut nous forcer à ne pas nous laisser guider par l'instinct nous dit on. Cette neutralisation morale, c'est un des outils du pouvoir. Rentrer dans ce système de pensée, c'est déjà accepter l'hégémonie d'une volonté extérieure. C'est s'en remettre à l'état pour savoir comment il faut penser. Avant, on s'en remettait à la nature ou à Dieu ou à ce que nos ancêtres disaient. Maintenant, on s'en remet à une idéologie inventée de toute pièce par des hommes qui communiquent partout et tout le temps. C'est le signe d'une volonté de contrôler totalement les individus.

Cette neutralisation morale s'accompagne d'une neutralisation sociale: Être soupçonné de racisme, c'est l’assurance d'être exclus. La pression morale est si forte que ce soupçon peut entraîner l'impossibilité d'exercer certaines professions, cela peut être une raison pour briser des liens familiaux ou affectifs, cela donne le droit moral à certaines personnes d'être violentes avec d'autres personnes, cela peut entraîner des coalitions contre des individus qui se retrouvent ainsi rejetées de toutes parts.

Par cette volonté de neutraliser moralement et socialement l'individu, le pouvoir et les médias sont obligés de faire monter la pression anti-raciste continuellement, alimentant le mythe du racisme endémique français. Les individus qui se produisent dans les médias sont obligés de donner des "gages d'anti-racisme", quand bien même cela serait le dernier de leurs soucis. Il faut évacuer tous les doutes en s'affichant avec des émigrés, même si la sincérité est absente. Ils n'agissent plus selon leur volonté, mais selon le "qu'en dira t’on". Ainsi, le thème de l'anti-racisme revient continuellement dans les médias, les œuvres artistique, le débat politique, les conversations, la consommation, la publicité, partout.

L'anti-racisme est alors une arme redoutable et effrayante qui affiche sur un humanisme de façade mais repose sur une idéologie politique visant à contrôler l'individu.

L'anti-racisme culpabiliseur.

Culpabiliser pour contrôler est une manipulation vieille comme le Monde. C'est le principal reproche que l'on fait à la religion. Aujourd'hui, la culpabilisation est un outil aux mains de ceux qui souhaitent exercer le pouvoir et concerne le peuple tout entier.

Le 20 e siècle français fut un drame pour la France. Et même si la prospérité de la seconde partie du 20 e siècle nous l'a fait oublier, même si les apparences ont été sauves, le trauma est là et certain savent en faire usage.

Le drame de la France, c'est une première guerre mondiale meurtrière qui nous a prouvé que nous étions capables du pire. 1,5 millions d'hommes sont morts. Ensuite vint la deuxième guerre mondiale, où nous avons échoué par notre faute, où nous avons subit l'humiliation d'une occupation et la faiblesse d'avoir collaboré. Chaque fois nous fument sauvés en parti grâce à l'intervention d'un autre peuple. Ensuite, nous avons perdu presque toutes nos colonies et de cette perte de territoire, s'est ajoutée la culpabilité d'avoir soumis des peuples entiers. Même si le 20 e siècle ne peut pas se résumer seulement à cela, ça fait parti de ce que nous avons vécu.

Face à ces turpitudes, chaque Français a emmagasiné une part de doute. Quelque chose s'est cassé dans la France éternelle et dans l'esprit fier des Français. Cette culpabilité mêle la honte d'être un peuple oppresseur, la honte d'être un peuple fasciste, la honte d'être un peuple perdant, la honte d'être un peuple dépendant, la honte d'être un peuple criminel.

Cette part de honte est exacerbé par une partie du pouvoir et ceux qui le convoitent. L'anti-racisme est parfait pour manipuler le peuple sur son sentiment de culpabilité.

Ainsi, on a ces exemples du passé, ces fameuses "heures sombres de notre Histoire", ces années où les Français imparfaits se sont allés à leurs instincts néfastes. Être anti-raciste aujourd'hui serait comme être anti-nazi hier. On nous fait croire qu'on a une dette vis à vis des habitants du tiers-monde, peuples opprimés par les colons blancs, et que l'anti-racisme correspondrait à une rédemption. On serait un peuple naturellement chauvin et impérialiste, aussi l'anti-racisme est une façon d'exprimer le contraire. Par l'affaire Papon, collaborateur pendant l'occupation, noyeurs d'Arabes à Paris sous De Gaulle, ministre sous Giscard, on a là la preuve que ce sont ces racistes là qui mènent la même danse depuis 1940. L'anti-racisme, c'est pour nous dédouaner et affirmer que nous avons changé. L'anti-racisme, c'est dans ce cas là appuyer là où ça fait mal, non pas pour guérir cette blessure, mais pour en profiter comme d'un talon d'Achille.

La France pour les chantres de l'anti-racisme est coupable de bien des forfaits. Et comme tous coupables, c'est à elle de démontrer des circonstances atténuantes. Aujourd'hui, ces circonstances atténuantes sont une immigration forte, une population étrangère forte, un peuple qui n'a que les mots "tolérance", "droit de l'homme" et "anti-racisme" à la bouche.

L'anti-racisme est donc une manière de capter le sentiment de culpabilité des Français et d'orienter leur vision de l’Histoire afin d'amener les individus à penser et à se comporter d'une manière déterminée.

En conclusion :

L'observation du réel et du traitement de l'information montre qu'il y a une différence flagrante entre le racisme réel des Français et le discours général fait par les médias et les élites politiques. Cette accusation amplifiée de racisme est de nature à diviser le peuple et à le contrôler. C'est une manipulation dangereuse et démagogique, qui vise à instaurer une idéologie, à neutraliser la vie politique, à agir électoralement, à empêcher les Français de s'exprimer, d'agir ou de revendiquer des mesures allant à l'encontre de ceux qui prétendent diriger le peuple. Au nom de l'anti-racisme, on interdit à ceux qui veulent un vrai débat sur l'immigration de mener ce débat, on a un prétexte pour limiter l'échange d'idées, on peut exclure de la vie politique et sociale des pans entiers de la population, on manipule psychologiquement le peuple, on le détourne des véritables problèmes, on lui interdit de donner son avis sur la nouvelle composition de la France, on lui impose une société cosmopolite et multi-culturelle qu'il n'a jamais choisi. Si l’anti-racisme est une sagesse, une forme de bonté, la façon dont il est récupéré, traité et déformé par le milieu politique et médiatique est uniquement motivé par la recherche et la conservation du pouvoir et la volonté de faire évoluer le pays dans un sens que le peuple dans son ensemble n'a pas validé.

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