TRIBUNE LIBRE
Poème d'aujourd'hui

Quand ils ont agressé
La vieille dame
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas une vieille dame
(Et puis, il ne faut pas dramatiser les faits divers)

Quand les commerçants frappés, pillés, agressés
Quittèrent le quartier
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas commerçant
(Et puis, il faut comprendre ces « jeunes », ils n'ont rien)

Quand ils lapidèrent
Les pompiers
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas pompier
(Et puis, "ils" ne peuvent plus s'exprimer qu' ainsi)

Quand ils violèrent à dix
Une fille de treize ans
Je n'ai rien dit
Ce n'était pas ma fille
(Et puis, c'est un peu un rite, et il ne faut pas généraliser)

Quand ils tuèrent des pères devant leurs enfants
A Roubaix et Evreux
Je n'ai rien dit
Ce n'était pas ma famille
(Et puis, il ne faut pas en rajouter, l'insécurité n'est qu'un sentiment)

Quand ils brûlèrent des synagogues,
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas juif non plus
(Et puis, c'était juste des jeunes désoeuvrés, en aucun cas du racisme)

Quand ils s'en prirent à moi
Malgré ma servilité, baptisée tolérance,
Personne ne vint m'aider
Tout le monde faisait comme moi
Plus personne ne parlait
Et, eux faisaient la loi .

Mais quand on osa nommer les agresseurs
Alors là, je suis descendu dans la rue !
J'ai hurlé pour qu'on tue
Cette bête immonde !

- Qui ça, les violeurs, racketeurs, égorgeurs , délinquants et islamistes ?

- Non, ceux qui osaient les nommer ...!

Isaac de Barbanegre
6 juillet 2002

Précédant

Sommaire

Suivant