TRIBUNE LIBRE
Les 2 France

Stéphane Courtois, l'historien, auteur du Livre noir du communisme, écrivait récemment : « si la droite gagne, on risque d'avoir une gauche déchaînée dans la rue. Si on faisait l'addition des milliers de manifestations qui ont eu lieu à Paris depuis trente ans, c' est inimaginable ! Des millions et presque des milliards de manifestants. Et tout ça pour quoi ? Pour empêcher les réformes ».

De fait, la gauche est responsable de la sclérose de la société française, enfoncée dans l'utopie socialiste du XIXe siècle. La France est le seul pays développé où environ 25% de l'électorat votent pour des partis dits "progressistes", mais en réalité paléo-marxistes, regardant l'économie et la sociologie avec des lunettes fabriquées vers 1850 : les Verts, le PC, l'aile gauche du PS, LO et la LCR ; et sans compter les syndicats officiels (non représentatifs), de Sud à FO et à la CGT, qui empêchent toute acclimatation sociale. Pendant les cinq ans du gouvernement Jospin, on a vécu cette aberration: Notre pays a subi une dizaine de mesures majeures d'inspiration communiste pour ne pas dire soviétique, extrêmement préjudiciables au dynamisme général.

Les 35 heures, la loi de modernisation sociale (qui rigidifie le marché de l'emploi), les "emplois-jeunes" - directement inspirés du socialisme utopique de 1848 -, l'embauche pléthorique de fonctionnaires (25% de la population active, record mondial), la "politique de la Ville" (substituer la subventionite d'Etat à la loi du marché et à l'initiative ), etc., tout cela maintient la société française la tête enfoncée dans l'eau d'une bassine remplie par les idéologues du socialisme du XIXe siècle.

Depuis quarante ans, même quand la droite molle était au pouvoir, la gauche a réussi, par la pression de la rue, celle des syndicats et celle - morale - de ses médias, à bloquer toutes les réformes, celles de la Fonction publique, de l'Education nationale, du système des retraites, de la sécurité sociale, de la recherche, etc. Et sans même, au contraire, "faire du social", puisque la fracture de classes et le paupérisme se sont accrus ! Sans même non plus défendre la cité ou l' "intégration républicaine" puisqu'elle accorde des privilèges exorbitants à un islam (encore plus réactionnaire qu'elle) qui compte bien coloniser la France.

Le statu-quo des avantages acquis et de la société bureaucratique domine toute la mentalité de gauche. Profondément passéiste et vétuste, elle pratique un simulacre de progressisme par des mesures destructrices du tissu social et destinées à flatter des clientèles (homosexuels, immigrés, pseudo-écolos) : le Pacs, le RMI et la CMU, le divorce par répudiation d'un seul conjoint, la loi sur la présomption d'innocence qui paralyse police et justice, la régularisation de clandestins et l'inexpugnabilité des déboutés, l'attentisme sur la politique nucléaire, les visas massivement accordés, etc. Et, tenez-vous bien, la gauche compte, si elle emporte les législatives, adopter une mesure dans le style communiste le plus pur : Une allocation publique généralisée pour tous les 18-25 ans, sommet de l'assistanat !

Il n'existe pas une "France de droite" et une "France de gauche", dans la mesure où la droite politique, complexée, s'est toujours laissée paralyser par la gauche. Mais il existe, cas unique en Occident, deux comportements sociologiques radicalement opposés - et ce, depuis bien longtemps : Une France de l'innovation, de l'invention, du travail, du risque, du bel ouvrage, du dynamisme entrepreneurial, de l'audace technologique, de l'amour du métier. Et, comme un boulet de fonte, une France des tire-au-flanc, des assistés, de l'idéal bureaucratique (communiste en fait), du ressentiment envers ceux qui s'enrichissent en travaillant, des avantages immuables (les "droits"), de la paresse, de la mesquinerie égalitaire, de la subvention, de l'emploi à vie, de l'égoïsme corporatiste bétonné, du refus de l'effort et de la discipline, de la croyance aux utopies sociales les plus stupides.

Cette France-lа est représentée par les partis de gauche, même si, au fond, elle n ' est ni de droite ni de gauche. Elle comporte des millions de moutons, réunis par l'idéal suivant : "j'ai tous les droits, notamment travailler le moins possible en étant rémunéré et protégé le plus possible". Il n'y a malheureusement qu'en France, dans tout l'Occident (et aussi peut-être en Belgique), qu'une telle masse sociologique existe, munie de cette mentalité. Et le phénomène est ancien : on trouve les prémisses de cet esprit et de ce comportement dès la Révolution française.

 

Ces deux catégories traversent toutes les classes sociales et les générations. Le problème, c'est que les élites de la France n°1 sont lasses de devoir tirer comme un poids mort la France n°2 pour laquelle, en plus, ils doivent payer un lourd tribut. A-t-on mesuré que plus de 200.000 Français, appartenant aux élites techniques, scientifiques, artisanales et même ouvrières se sont expatriés dans les 30 derniиres années ? Il y a actuellement 1,8 millions de Français à l'étranger. C'est une hémorragie irréparable. Et par qui sont-ils remplacés ? Par des colons migrants sans qualification et, eux aussi, comme la France n°2, à la recherche de la tiédeur de l'assistanat et des "droits" infinis (sans travailler, bien sûr).

Cette situation ne pourra pas durer. Elle est intenable, à terme. Car, privée de la France no1, la France n°2, clientèle de la Gauchunie versera dans le paupérisme et la tiers-mondisation de l'économie. Exemple: le refus suicidaire et dogmatique de passer à la retraite par capitalisation. La France n°2 s'imagine que ses droits sont immuables, de caractère métaphysique, essentialiste, "qu'on pourra toujours payer les retraites, la sécu, la RTT, etc." Eh non ! Tout cela est physique, financier. Il faut bien trouver l'argent quelque part, dans la poche des contribuables qui travaillent.

Un jour, on ne pourra plus subventionner la France n°2 et ses nouveaux adhérents immigrés-assistés. Un jour, il y aura faillite. Faillite du communisme à la française. Il nous arrivera ce qui est arrivé aux Soviétiques après la chute dudit communisme : Les retraites ne sont plus payées, les "salaires garantis à vie" cessent de tomber, les "emplois à vie" sont supprimés, etc. Car la France n°1, exsangue, ne peut plus payer.

La question finale n'est donc pas tant : Droite ou gauche ? Mais : Redonner le pouvoir à la France n°1. Avant qu'elle ne disparaisse et ne s'exile.. aux USA.

Beowulf

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