TRIBUNE LIBRE
Les yeux fermés de la "droite molle"

Nos politologues patentés s'étonnent de la montée en France du Front National, et, rapprochant cet évènement des succès remportés dans de nombreux pays européens (Autriche, Italie, Hollande, Danemark) par les formations dites " d'extrême-droite ", s'obstinent à n'y rien comprendre.

Je considère pour ma part qu'il y a, dans cette affaire, un immense malentendu, reposant sur une erreur sémantique, laquelle consiste à prendre pour synonymes les termes " nationaliste " et " fasciste ". Certes, il est malheureusement incontestable que les formations nationalistes européennes se sont le plus souvent constituées autour de noyaux fascisants. Mais à qui la faute, sinon aux démocrates ramollis des droites conformistes et des gauches collectivistes, qui se sont révélés incapables de défendre nos vieilles nations contre le raz-de-marée de l'immigration sauvage qui menace de les détruire ?

Ce sont eux qui ont jeté dans les bras des fascisants ces millions d'Européens qui n'ont d'autre souci que de sauvegarder leur identité nationale et l'authenticité de leur patrie, mais qui sont pour la plupart d'authentiques républicains.

En Europe, et particulièrement en France, la véritable extrême-droite ne peut réunir que 3 à 5 % des citoyens. Dès lors qu'une formation de cette origine gagne 7, puis 10, puis 15, puis 20 % et plus des suffrages, cela signifie à l'évidence que son discours a sû répondre à une attente populaire que les politiciens traditionnels ignoraient, méprisaient ou affectaient de ne pas voir, se révélant ainsi eux-mêmes fort peu démocrates.

Comme je l'ai souvent dit à mes amis : Si Jean-Marie Le Pen n'avait pas commis le péché originel d'enraciner jadis la base de son mouvement dans une cohorte rancie de vieux pétainistes, de catholiques intégristes, de colonialistes nostalgiques et de nazillons alcooliques, il y a belle lurette qu'il serait Président de la République. Il a offert lui-même à la droigauche les verges pour se faire battre et il n'était que trop facile de le diaboliser.

Il n'en reste pas moins que le Front National a sû, lentement mais sûrement, attirer à lui des gens de bien qui ont pu valoriser son image et catalyser des sentiments populaires des plus légitimes. Il est devenu peu à peu la seule formation française capable de défendre courageusement l'identité nationale, et c'est l'écoeurante veulerie de la classe politique installée qui a fait son succés. Elle ne doit s'en prendre qu'à elle-même de la gifle, ô combien méritée, qu'elle reçoit aujourd'hui. Mais saura-t-elle comprendre la leçon ?

Car enfin, de quoi s'agit-il ? Quel est le risque majeur qui menace la France, l'Europe et toute la civilisation occidentale ? Quelle épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes doit en être écartée à tout prix ? Quel est donc ce danger mortel que nos peuples aperçoivent mais devant lequel nos politiciens s'enfouissent la tête dans le sable ?

Il est tout simplement que l'Afrique et l'Asie sont en train de se déverser dans l'Europe inexorablement. Jusqu'à ce qu'un jour, il n'y ait plus d'Europe, mais à sa place un magma chaotique de ghettos haineux dressés les uns contre les autres.

Un homme célèbre écrivit un jour, dans les années trente : " Si la France continue la même politique, il y aura un jour un Etat africain au milieu de l'Europe. " Il n'est pas bien vu de citer cet homme-lа, parce qu'il se nommait Adolf Hitler. C'est un personnage que j'exècre, mais je me suis toujours étonné de voir tant de ceux qui le condamnent s'acharner à lui donner raison.

Je ne suis quant à moi ni raciste ni xénophobe et je compatis volontiers aux malheurs de tous les humains, en quelque lieu que leur destin les ait fait naître. Aussi serai-je bien le dernier à jeter la pierre à des immigrés clandestins qui risquent parfois leur peau pour tenter leur chance а des milliers de kilomètres de leur village. Je salue leur courage. Mais je ne peux pas les laisser tous monter dans mon bateau, sinon mon bateau coule, et moi aussi, et eux avec.

Tel est le sentiment partagé sans aucun doute par tous les Européens d'opinions très diverses qui votent aujourd'hui nationaliste, sans parler de tous ceux qui en ont envie mais se retiennent de le faire, comme moi-même, précisément par crainte que de vrais fascistes puissent tirer profit de cette lame de fond.

Alors, messieurs de la droite molle, vous vous décidez à ouvrir les yeux ? Ou faudra-t-il vous jeter aussi dans la poubelle où vient de tomber Jospin ?

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