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ALPHABET ET LANGUES
Les Origines de la Langue Francaise
Les langues romanes
Le français est une langue romane, c'est-à-dire dérivée
du latin (l'adjectif " roman " vient de Romanes en latin qui
signifie romain), au même titre que l'italien, l'espagnol, le portugais
et le roumain, ce qui explique leurs ressemblances syntaxiques, morphologiques
et lexicales. Naturellement la transformation ne s'est pas faite du jour
au lendemain : il a fallu de longs siècles pour que la langue nouvelle
se dégageât de l'ancienne. D'autre part, le latin n'a pas
donné naissance à une seule langue, mais à un grand
nombre de dialectes, d'abord d'importance à peu près équivalente,
mais dont l'un, le " francien ", s'est imposé peu à
peu.
Les divers dialectes
Ces dialectes se divisent en deux rameaux :
- langue d'oc au sud
- langue d'oïl (" oui ") au Nord qui regroupait le francien,
le picard ; l'anglo-normand. C'est cette langue, dite langue d'oïl,
par opposition à la langue d'oc parlée dans les régions
situées au sud de la Loire et qui a également été
d'une grande richesse littéraire, que reflète la littérature
du XII° et XIII° siècles. La langue d'oïl est aussi
celle qu'imposa le pouvoir royal dans sa volonté d'unification
politique et administrative.
Cette frontière linguistique coupe la France d'Est en Ouest vers
le milieu du Massif Central.
Si les dialectes du Nord se sont effacés devant le français
et ne subsistent plus que sous la forme de patois, l'un des dialectes
d'oc a survécu comme langue littéraire, c'est le "
provençal des Félibres ". (Félibrige : du provençal
félibre, docteur de la loi. C'est une école littéraire
constituée en Provence au milieu du XIX° siècle et active
jusque vers 1950, se proposant de restituer au provençal son rang
de langue littéraire (Théodore Aubarel, Frédéric
Mistral, Joseph Roumanie en sont les principaux représentants).
Les étapes du français
· Le roman
Pendant toute la période comprise entre la conquête romaine
et le règne des Carolingiens, la langue parlée sur le territoire
gaulois était une forme altérée du latin. Les documents
écrits que l'on possède sur cette période sont, d'une
part, un texte politique datant de 842 : le texte des serments de Strasbourg.
Lors du partage de l'empire de Louis Le pieux entre ses fils, Louis le
Germanique prononce le serment en roman, de façon à être
compris par les troupes de son frère Charles Le Chauve ; et d'autre
part, un document religieux, connu sous le nom de Cantilène de
sainte Eulalie, écrit aux environs de l'an 900. La nouvelle langue
populaire reflétée par ces deux textes est une langue hybride,
à laquelle on donnera le nom de roman. Le " roman " représente
le stade intermédiaire entre le latin et le français.
Par rapport au bas latin, un certain nombre d'évolutions s'étaient
produites sur le plan de la prononciation et, tout particulièrement,
en ce qui concerne les mots les plus courants. Ces altérations
ont été décrites par la phonétique historique.
Elles consistent en une transformation de phénomènes en
d'autres phénomènes sous l'effet de divers facteurs. Ces
transformations sont par exemple au V° siècle, l'effacement
des voyelles protoniques (cervella>cervelle ; computer>compter).
Au VI° siècle, la diphtongaison du [e] (me>mei - qui devient
par la suite moi) ; au VIII° siècle, l'effacement des voyelles
en position de finale absolue (muru>mur) ainsi que la transformation
des voyelles finales en [e] muets (causa>chose). Pour ce qui est des
consonnes, les modifications sont dues à des phénomènes
de relâchement articulatoire (expliquant, par exemple, la disparition
de [g] dans ruga>rue).
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