TRIBUNE LIBRE
Le national-socialisme est-il issu de la gauche ?

Message extrait du forum AIPJ.org ( http://www.aipj.org/cgi-bin/sosr/forum.cgi?forum=1&action=lire&message=37734&fil=37636

Le National-socialisme est-il issu de la gauche ?
Je pense d'abord que la réponse viendra de l'analyse et non pas l'inverse.

Il faut d'abord savoir ce que recouvrent les mots. Le national-socialisme d'abord : parle- t-on de la doctrine ou du mouvement lui-même ? puis la gauche ensuite : mêmes questions. Et pour la gauche c'est plus compliqué parce qu'il y a plusieurs gauches assez distinctes jusqu'en 1914.

1) La doctrine national-socialisme

Ce point sera le plus rapide, car en fait il n'y a pas vraiment de doctrine national-socialiste digne de ce nom. Les doctrines socialistes et communistes par exemple, sont vraaiment des doctrines, avec des livres fondateurs, le plus important de tous (communiste) étant bien sûr le fameux `` manifeste '' de Marx et Engels. Mais chez les NS vous ne trouvez qu'un livre : Mein Kampf, dont le contenu intellectuel est assez indigent. Hitler a régurgité un salmigondis de culture autodidacte glanée un peu partout, au hasard, à la va-vite, un peu comme on se dépêche d'avaler un sandwich à un arrêt-express du train, au buffet, vite avant que le train reparte.

Même sa doctrine raciste n'est pas de lui, il doit beaucoup à Vacher de Lapouge (qui lui, a au moins écrit quelques pavés, que j'ai tous lus), mais surtout il doit énormément aux idées pangermanistes qui ont fleuri entre 1880 et 1914 en Allemagne et en Prusse. Pas de doctrine structurée sous-tendue par de grandes prétentions philosophiques, mais seulement un programme assez limpide : gagner un espace vital à la démogarphie germanique, et le gagner à l'est, sur des populations que l'on décrétait inférieures pour la seule raison qu'on voulait s'installer à leur place. Le racisme antijuif de Hitler reste sommaire, et il n'est même pas sûr que Hitler ait été sa propre dupe, ses propres origines ne le plaçant pas exactement parmi les purs aryens qu'il portait aux nues (ce qui est corroboré par son physique).

Cela dit, la haine antijuive de Hitler est aussi une `` haine de classe '', on voit ben, à la lecture de son livre, tout ce que le juif a cristallisé sur lui d'âpres rancunes de la part de Hitler, qui n'oubliera jamais son adolescence misérable et les rebuffades qui accueillirent ses premières tentatives dans l'art pictural. Le juif tient toutes les richesses, le juif corrompt tout pouvoir par l'argent, salit tout à son contact parce qu'il vénalise tout. La vision du juif qui ressort de `` Mein Kampf, c'est celle de l'exploiteur assoiffé d'argent, l'exploiteur du sang d'ouvrier, du parasite qui tire d'imenses profits financiers de la misère populaire.

Cette vision, Hitler ne l'a certes pas inventée, il l'a tout simplement tirée directement de toute la pensée socialiste du dix-neuvième siècle. C'est bien pour ça que son livre connut un très grand succès auprès des classes populaires : ce n'était pas du tout une nouveauté pour elles ! Hitler aurait pu écrire lui- même les `` Protocoles '', si les polices tsaristes ne l'avaient fait avant lui. C'est terruble à dire, mais c'est par son antisémitisme sommaire, viscéral, irréfléchi, caricatural même, que Hitler se rapproche le plus de la gauche. En effet, je l'ai déjà signalé ici de nombreuses fois, jsuqu'à l'affaire Dreyfus au moins et même, par hystérésis, longtemps après, l'antisémitisme a été de gauche.

Cet antisémitisme de la gauche européenne et tout particulièrement de la gauche française, a atteint des sommets. Il ne fait aucn doute que l'émergence assez brusque du parti socialiste dans la vie politique française après 1875 doit énormément à la culture antisémite virulente des leaders du socialisme utopique. Je rappelle pour la n-ième fois que cet antisémitisme s'est étalé sans vergogne dans la presse, dans les livres, dans les actes aussi ; ainsi `` Le juifs, rois de l'époque, un assez virulent pamphlet qui visait les juifs et en particlier les Rothschild, fut écrit par Gaston Toussenel, principal disciple de Fourier (2 gros tomes de 550 pages chacun). Que dans les feuilles socialistes, on annonçait avec délectation ce qu'on appelait `` l'enjuivement '' des aristocrates français chaque fois qu'ils requinquaient leurs finances chancelantes par quelque mariage avec une héritière juive, roturière certes, et juive peut-être, mais riche...; ainsi on pouvait lire, dans les feuilles de gauche satiriques, des annonces ainsi libellées : `` Nous sommes heureux de vous annoncer que Mr le baron de xxxx va bientôt fumer ses terres avec Melle yyyy '' (Melle yyyy était l'héritière juive....). Je rappelle que `` La France juive '' de Drumont, qui eut un immense succès et où l'on pouvait lire des jugements délicats tels que celui-ci par exemple `` le juif pue '', ou bien `` lors des sabbats, nul ne sait au juste ce qui se passe, mais on parle à mi-voix de sacrifices d'enfants, suivis d'affreuses agapes anthropophagiques... '', se terminait par un vibrant appel à un `` futur grand chef socialiste seul capable de débarrasser la France de cette engeance de malheur ''.

Je rappelle enfin que Jaurès lui-même, à la tribune de la chambre, aux tous premiers moments de l'affaire Dreyfus, avait déclaré : `` être surpris de la clémence du tribunal militaire envers un traître '' et avait poursuivi ainsi : `` s'il s'était agi d'un honnête ouvrier français, nul doute qu'il aurait été fusillé sur-le- champ ''. (Là, si votre professeur d'histoire fait mine de ne pas vous croire, dites-le sur ce forum et je vous donnerai la référence exacte, les citations exactes, avec la date précise, vous pourrez alors aller vérifier dans les archives du Journal Officiel de la République française où tous les débats à la chambre sont scrupuleusmeent notés, et vous pourrez mettre sous le nez de votre prof ces citations attestées par ce J.O.).

Cet antisémitisme de la gauche a laissé de profondes traces dans les populations européennes et surtout françaises et allemandes, essentiellement dans les couches les plus populaires. Aujourd'hui encore, chez beaucoup d'ouvriers frustes, le mot ` juif '' est associé à `` riche, capitaliste, exploiteur, usurier '' et j'en passe. Je vous ai déjà dit ici que j'ai connu de très près un vieil instituteur socialiste fanatique de la première geure du Front Popu et dont l'antisémitisme était consternant, ce qui lui valait de graves disputes avec sa propre fille.

Donc en caressant l'opinion dans le sens antisémite, Hitler jouait sur du velours en disant aux gens ce qu'ils voulaient entendre et que les socialistes leur avaient seriné tout au long du 19 ième siècle aussi bien en France qu'en Allemagne. On le voit bien : pas de vraie doctrine là-dessous, seulement une savante et cynique démagogie, maniée de main de maître dans un contexte on ne peut plus favorable (huit millions de chômeurs en Allemagne vers 1929-1930, sans réel secours de l'état, avec des cadres et ingénieurs réduits à la famine : quand vous désignez un bouc émissaire dans des conditions pareilles, il ne faut guère s'étonner que ce soit efficace !).

2) le mouvement national-socialiste

Je ne le répèterai jamais assez : les hommes qui ont fait le national-socialisme allemand étaient presque tous des parvenus, souvent de la dernière grossièreté, qui ont saisi au vol une occasion inespérée de s'enrichir et de profiter des avantages du pouvoir. Les partisans de Hitler au pouvoir, c'est un peu comme si on disait que Al Capone a conquis le pouvoir. Je n'exagère pas : relisez comme exemple l'histoire du chef de la police Roehm, un gangster caricatural, que les séides de Hitler sont allés assassiner carrément dans son lit, qu'il partageait avec un beau jeune homme, au moment de la fameuse Nuit des Longs Couteaux (3000 dignitaires nazis gênants assassinés la même nuit ! la Saint-bahélémy à côté, du petit bricoolage !). Mêmes méthodes que les gangsters de Chicago : de temps en temps, une petite Saint-Valentin pour faire le ménage....

Les chefs nazis se sont littéralement gobergés comme des enfants mal élevés mis soudain dans le magasin à confitures : ils s'en sont foutus partout, les salauds ! c'est d'ailleurs pour ça que la vieille garde des junkers les méprisaient et s'en méfiaient. Ce seront eux d'ailleurs, plus tard vers 1944, qui chercheront à se débarrasser de Hitler, atterrés qu'ils étaient par la catastrophe finale qu'ils voyaient arriver. Tant que Hindenburg a été là, les junkers ont espéré contrôler le processus, mais après sa mort prématurée, c'était devenu impossible.

Alors comment cette bande de gangsters est-elle arrivée au pouvoir ?

Au sommet, par des méthodes de gangsters, et à la base, hélas, tout à fait légalement. Enfin, légalement, au sens germanique du mot, qui, en 1925-1940, n'est pas tout à fait le même sens que le nôtre.

Larrivée de Hitler au pouvoir est en effet inséparable de l'histoire du mouvement spartakiste. Les spartakistes allemands entre 1920 et 1930, ce sont les socialo- communistes allemands, mais alors, avec une virulence,, une haine, une brutalité dont on n'a ici qu'une minuscule faible idée. Il faut savoir par exemple, qu'ils étaient ARMES JUSQU'AUX DENTS, ils avaient une véritable armée à eux, avec matériel lourd, armes lourdes officielles et tout ! le Traité de Versailles avait réduit à 100 000 hommes l'armée allemande mais du coup cette rstriction a été tournée de mille manières, l'une des maniè§res étant le droit reconnu pour les partis à entretenir des milices armées.

Lorsque Hitler commença sa carrière, il avait donc un retard énorme sur les spatakistes question armement et milices. Alors il a entrepris de rattraper ce retard, et ma foi, il a bien réussi ! on peut dire en quelque sorte qu'entre 1925 et 1932, on a assisté à une véritable course aux armements entre les spartakistes et les nazis ! les milices respectives ont d'ailleurs pris soin de ne jamais s'affronter directement, ce qui est assez curieux et n'a pas été assez relevé par les historiens, car autrement cela aurait fait une terrible guerre civile.

Mais au niveau des électeurs, on ne regardait pas tout ça, on ne voyait que la misère et le chômage, qui contrastaient avec des enrichissements il est vrai arrogants et scandaleux sous Weimer, qui ont été dépeints assez bien dans `` Le dictateur '' de Chaplin. Il fallait bien voter pour quelqu'un, alors on votait soit pour les spatakistes soit pour les nazis. Parallèlement à leur course aux armements, les deux factions concurrentes se livraient à une homérique course aux électeurs, dont l'issue était incertaine. Ainsi, peu de gens savent que les élections générales de 1933, suite auxquelles Htler fut nommé chancelier par Hindenburg, avaient donné à Hitler un million de voix en moins que l'année précédente (alors qu'en 1932, toujours méfiant et méprisant envers Hitler, Hindenburg avait réussi à ne pas le nommer chancelier) ; la raison ? tout simpement que le million de vois perdu par Hitler avait été gagné par les spatakistes, arrivés presque au même niveau que Hitler ! alors Hindenburg avait eu le couteau sous la gorge : c'était Hitler ou les spartakistes....il choisit Hitler...

Pour être équitable, il faut tout de même préciser que toutes ces préventions et ce mépris envers Hitler se sont rapidement estompéesau fur et à mesure des succès de Hitler...ainsi quand Hitler força les français à conclure le fameux armistice de juin 40, il reçut des mesages de félicitations de la famille du Kaiser réfugiée en Hollande !

Mais il reçut aussi, ça il ne faut jamais l'oublier, les félicitations de Staline, sous forme d'un télégramme resté célèbre `` chaleureuses félicitations pour les magnifiques succès de la Wehrmacht ''.

Alors revenons à la question initiale, le socialisme et les nazis. Il n'y a pas que Hindenburg qui choisit Hitler en 1933. Il y eut aussi Staline et la City. Staline donna l'ordre aux spartakistes de se tenir tranquilles après la nomination de Hitler, de ne pas passer à la révolution violente. C'est que Hitler servait ses plans de détourner la guerre vers la France et l'Angleterre, on voit donc que Staline n'était guère effarouché par les programmes de Mein Kampf de chercher un espace vital à l'est de l'Allemagne (cette assurance devait coûter cher à Staline, il ne comprit son erreur que le 6 juin 1951, quand se déclencha `` Barberousse '' à sa plus garnde stupéfaction, lui qui avait scrupleusement exécuté toute les clauses du pacte germano-soviétique !).

Ainsi Staline chercha désespérément, à partir de 19630-1932, à s'entendre avec Hitler. Il y parvint, à force d'aveuglement et d'incapacité de notre part. C'est ainsi que naquit le trop célèbre pacte germanosoviétique, les 22-23 et 24 août 1939. Pour mémoire, rappelons que els deux compères Hitler et Staline se partagèrent ensemble la Pologne comme au bon vieux temps, un mois plus tard : le lendemain même du jour où Hitler l'avait attaquée à l'ouest, les russes l'attaquaient àl'est....pauvres polonais !

Ah ! j'avais dit, la City aussi. La City avait aussi choisi Hitler. A cause du chômage anglais, qu'aucun sacrifice n'était parvenu à endiguer. Pour que les affaires reprennent, il fallait que l'ordre revienne en Allemagne, qu'il soit nazi ou autre peu importe, mais l'ordre. La France à l'industrie étique ne pouvait suffire à sortir l'Europe du marasme économique. Donc, la banque d'Angleterre prêta au Dr Schacht, le ministre des finances de Hitler, la somme fabuleuse de huit cent millions de livres-Sterling-or, ce qui était pour l'Allemagne de l'époque l'équivalent d'un petit plan Marshall !

Ce prêt est pour beaucoup bien sûr dans les soi-disant succès économiques de Hitler (on a vanté ses autoroutes, ses `` réalisations '', etc, mais l'essentiel ce fut ce prêt). Curieusement, ce prêt n'est jamais cité dans les livres d'histoire, il est vrai qu'il est tellmeent gênant pour les prêcheurs de morale officielle...alors s'il intéresse quelqu'un, j'ai un merveilleux petit livre de 110 pages rien que sur les finances du Reich, et sur ce prêt....
Ainsi vous voyez comme c'est compliqué, la vraie vie : Staline et la City tous deux au secours de Hitler, qu'ils devaient combattre conjointement moins de dix ans plus tard.....

Socialiste, Hitler l'a été en effet, dans sa méthode de gouvernement.

Prééminence vertigineuse de l'état sur l'individu, étouffement total de la liberté d'expression, autoritarisme, fiscalisme utilisé come une arme sociale et non pas comme un instrument de fonctionnement des grands services publics, tout cela est authentiquement socialiste, et se retrouve àl'identique chez les nazis et chez n'importe quel état socialiste ou communiste de la planète. On me dira que Hitler n'avait pas fait de tort aux très grandes entreprises. Mais justement, ça c'est socialiste en plein ! quel tort a fait Mr Mitterrand au Crédit Lyonnais ? aux très grandzs groupes industriels français ? poser la question c'est y répondre ! donc que Hitler se soit bien arrangé avec les gros consortiums allemands est plutôt un indice de socialisme qu'un indice de libéralisme !

Grands chantiers, grands travaux, autoroutes, embrigadement de la jeunesse, quoi de plus socialiste ? quelle différence entre les Komsomols et les Hitlerjügend ?

Donc DANS LES FAITS sinon dans la doctrine écrite, il existe une profonde similitude entre les régimes autoritaires socialistes et l'hitlérisme (ici j'accorde à Vieux renard et d'auters que je n'écrirais pas du tout la même chose si on m'avait demandé de parler du Duce). Cette similitude va très loin : notamment dans la millitarisation de la société (l'URSS come le nazisme sont avant tout des complexes militaro-industriels) et dans la pratique des camps de concentration ; là c'est bien simple, Hitler n'a fait que recopier ce qui avait été inauguré par Trotsky, qui créa avec Djerzinsky et Lénine les premiers camps de concentration dès avant 1920 !

3) La gauche

Ici je serai plus bref, et cela, paradoxalement, parce que le sujet est trop vaste. La gauche d'avant 1914 en France, c'est une véritable kaléidoscope où l'on trouve de tout, et la gauche en allemagne à cette même période, c'est encore autre chose, une autre tradition, d'autres modes de pensée....

Le kaléidoscope français : quoi de commun entre Fourier, la Deuxième République, la Commune, Proudhon, Blanqui, les radicaux-socialistes de Clémenceau, Gambetta et Jaurès ? auxquels il faudrait rajouter, mais oui, Déroulède et Drumont ?

Quand à la gauche allemande, elle est plus grise et plus massive. Elle culmine sous Bismarck et un peu après, et elle est plus active qu'en France (en France, l'activité est surtout verbale avec quelques crises de nerfs révolutionnaires ; en Allemagne, la gauche crée une sécurité sociale très efficace, des caisses d'assurance chômage, etc, et sait s'opposer vigoureusement aux pouvoirs en place; n'oublions jamais que la guerre de 14-18, du côté allemand, est née en partie du besoin de faire taire les revendications sociales par la guerre. En France cela a été dit aussi mais c'est inexact, le moteur essentiel de la guerre a été le désir de revanche pour l'Alsace-Lorraine, je rappelle ce mot de Gambetta vers 1885 : `` l'Alsace-Lorraine ? n'en parler jamais, y penser toujours ! ''.

Alors Hitler est-il l'héritier de la gauche ? Certainement pas de la gauche française, sauf sous l'aspect de l'utilisation du bouc émissaire juif (c'est réellement le seul point commun). Mais de la gauche allemande, certainement oui ! Hitler reprend à son compte les préoccupations de cette gauche qui veillait jalousement sur les ouvriers qui reconstruisaient fébrilement la puissance germanique entre 1871 et 1914 : du travail pour tous (même idiot, peu importe : ainsi les Hitlerjügend avec leurs pelles à l'épaule témoignaient-ils de cette idolâtrie idiote du travail pour lui-même), des assurances- chômage, des caisses de sécurité sociale, des grands travaux, une stricte surveillance des salaires de la population générale (qui n'inclut évidemment pas les dignitaires du pouvoir, mais notez bien qu'avec la gauche c'est toujours comme ça, pare xemple en France, en 1983 c'est au moment même où nos socialistes à nous ont décrété une cure de rigueur catastrophique qu'ils se sont augmentés de 30 à 50% !) : Hitler donnait tout cela, et cela, c'était bien sûr un vrai programme de gauche. C'est d'ailleurs pour cela que Hitler a eu tant de succès et si vite !

Pour terminer, il faut dire un mot de l'ambiguïté de nos hommes de gauche à nous avec le nazisme avant 1939. Car s'il est vrai que certains hommes de droite français se sont laissés aller à de regrettables sympathies nazies, il n'en reste pas moins vrai que Hitler suscita encore plus de sympathies à gauche, et ce, même une fois la guerre déclarée ! même si nous ne tirerons pas davantage sur l'ambulance communiste, qui se distingua par une collaboration particulièrement abjecte avec l'occuant nazi de la France jsuqu'au 6 juin 1941, soit presque deux ans !, d'autres fractions de la gauche française ne cachaient pas leur profonde sympathie avec Hitler. On oublie trop que Marcel Déat était un socialiste ! ainsi que Laval ! (élu àaubervillers sous l'étiquette socialiste). Et que dire de Doriot, qui recrutait pour la LVF dans ses meetings à St-Denis (où il réunissait couramment 50 000 participants !). Doriot, ce transfuge du parti communiste dit français....Il n'est pas exagéré de dire que le pacifisme d'une grande fraction des socialistes français d'avant 1939 découle de ces sympathies pour Hitler....ce qui n'a évidemment pas beaucoup contribué à une bien grande combativité en septembre 1939... et ce qui explique la facilité incroyable avec la quelle tous ces députés du Front Populaire se sont déculotéts le 10 juillet 1940 et ont transmis sans résistance sérieuse tous leurs pouvoirs à ce pauvre Maréchal Pétain, qui ne savait pas encore où il se fourrait....

Ah ! je sais bien, il y a les `` quatre-vingt '' qui n'ont pas voté pour. Quatre-vint sur plus de 450, bof...surtout que parmi les quatre-vingt loin s'en faut il n'y a pas que des socialistes...et puis ce qui compte dans ces grands moments ce sont les chefs, non ? or, parmi les chefs, PAS UN n'a résisté ! dégonfloirage total ! de Jules jeanneney à Blum en passant par Herriot, pas un dans les quatre-vingt !
une petite abstention par-ci-par-là, d'une discrétion de violette, presque en s'excusant (Herriot par exemple), et puis c'est tout ! que voulez-vous, ces soldats allemands, ils étaient si magnifiques !

(`` L'humanité '' clandestine : le parti communiste français appelle les travailleurs à fraterniser avec les magnifiqaues soldats de la Wehrmacht, contre les ploutocrates apatrides (comprenez : les juifs....) fauteurs de guerre et les capitalistes exploiteurs de la City '').

Voilàç, je crois que la boucle est bouclée, on est parti de la gauche, on finit par la gauche. Maintenant avec ce qui précède vous avez de quoi juger dans quelle mesure les nazis et Hitler étaient ou n'étaient pas un de ces monstres que la gauche enfante plusieurs fois par siècle, hélas !

Gérard Cazenave

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