On a assisté pendant cette semaine, à quelquechose qu'on aurait cru venu de quelque régime de l'Est de la grande époque soviétique ou de quelque dictature sud-américaine, et pourtant c'est dans notre douce France que ça s'est passé: Je veux parler de cette immense manipulation de l'électorat par le pouvoir politico-médiatico-associatif, qui n'aura rien épargné à l'électeur, pauvre victime d'un harcèlement mental sans précédent, pour l'amener d'abord à voter, et si possible à voter Chirac!

Toutes les télés, toutes les radios, tous les journaux (ou presque) à longueur de colonnes, d'émissions, de spots, nous ont asséné jusqu'à l'abrutissement la propagande pro-chiraquienne, celle qui défend les valeurs républicaines, la démocratie, bref, qui nous défend surtout de voter Le Pen.

Ce qui est choquant c'est qu'au nom de la démocratie, qu'on dit menacée (rien n'est trop fort pour mobiliser le pauvre électeur) et de ces valeurs républicaines qu'on hisse en étendard, bien haut dans la tempête électorale, on piétine allègrement un droit qui est le fondement d'une démocratie: Celui de se déterminer librement sans contrainte et sans pression . Force est de constater, objectivement, que ce droit a été, cette semaine, totalement bafoué !

On aura tout utilisé: La peur du grand méchant loup, dont on dit que son slogan de campagne est directement inspiré de celui de Hitler ! La culpabilisation d'une partie de son électorat auquel on reproche de s'être égaré dans un vote protestataire lourd de conséquences, la peur du gendarme (amende et poursuites pénales) qui devrait dissuader de voter avec une épingle à linge sur le nez, incitation "à tout va" pour amener les gens dans les isoloirs (spots dans les médias en faveur de la procuration) .La liste n'est pas exhaustive! Et tout ceci en boucle 24 heures sur 24 !

Les travers que nous nous empressons de dénoncer chez les autres, nous, Français, éternels donneurs de leçons aux yeux de l'humanité tout entière, nous ne poussons pas la vertu jusqu'à les pourfendre sur notre propre sol.

Si la démocratie est en danger, on le doit moins à la poussée du FN qu'au petit monde des politiques, de droite et de gauche, qui, depuis des décennies, par le dégoût qu'ils ont su inspirer aux français , ont tracé inéxorablement une voie royale aux extrémismes qu'on dénonce aujourd'hui avec tant d'acharnement; et vouloir culpabiliser l'électeur est une injure doublée d'une injustice, qui risque tout simplement d'amplifier cette tendance.

Alain

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