TRIBUNE LIBRE
Insécurité et Islam

La France devient une société criminogène, voir le massacre de Nanterre et l'assassinat de Béziers, sans compter les rackets, les voitures brûlées, les pères de famille assassinés.

La violence gagne, de proche en proche, toutes les couches de la société et toutes les facettes de la vie sociale. Parmi les différents facteurs de ce phénomène, l'immigration et l'intégration occupent une place de choix. Or, ce sont précisément ces deux termes qui sont totalement absents du discours politique.

À cet égard, j'ai lu avec intérêt dans " Les Échos " du 27 mars, un article intitulé " Les différentes propositions (des candidats en matière de sécurité) passées au crible ". Il en ressort que les candidats Jospin et Chirac, (a) disent pratiquement la même chose, (b) toujours la langue de bois, passent à côté de l'essentiel, (c) que les élections passées, il ne se passera rien. Car il tombe sous le sens que les deux racines jumelées de l'insécurité présente, et à venir, sont une immigration incontrôlée et une intégration, celle des immigrés de la deuxième génération, largement ratée.

Sur le premier point, l'immigration, largement devenue automatique - il rentre, en France, clandestins compris, entre 100 000 et 150 000 personnes par an (chiffres du ministère de l'Emploi et de la Solidarité) -, dont les deux racines sont le droit d'asile, qu'il faudrait revoir, et le regroupement familial datant de 1976, qu'il faudrait réformer. Car il fait " boule de neige ", les nouveaux " regroupés " faisant venir d'autres " regroupés " et ainsi de suite. On ne fera naturellement rien.

Sur le second point, il existe, en France, entre 5 et 6 millions d'immigrés musulmans venus, pour la plupart, d'Afrique du Nord ou d'Afrique noire. La France des trente dernières années a cassé les principaux instruments d'intégration que sont le travail, l'armée et l'école, sans oublier la cellule familiale (voir sur ce point, les remarquables travaux d'Évelyne Sullerot).

L'école est gagnée par une violence endémique. Inutile de faire un dessin. L'armée a perdu sa fonction intégratrice avec la fin du service militaire. Et le marché du travail est largement fermé aux jeunes issus de l'immigration, en raison de leur manque de qualification, de la lourdeur des charges sociales, de la course à la productivité et du corporatisme des syndicats. Quant à la famille, l'État, les médias, les " philosophes " (Bourdieu, Lacan, Foucault) n'ont cessé de la vilipender. Elle survit. Mais, dans quel état ! L'intégration des " jeunes " issus de l'immigration en a été la principale victime.

De ce fait, il existe de nos jours, dans notre pays, une population, les fameux " sauvageons ", qui doivent représenter entre 10 et 15 % de la population des " jeunes " issus de l'immigration, soit entre 200 000 et 300 000 personnes. Ce sont eux qui font problème. Car ils sont largement non intégrés et non intégrables. Ils sont la version moderne des Grandes Compagnies de la fin de la Guerre de Cent Ans que Charles VII avait gaillardement envoyées se faire exterminer en Castille. Mais, notre époque moderne se prête mal à ce genre de solution expéditive.

Il en ressort que la France, au-delà des élections, quelles que soient les velléités des candidats en matière de sécurité, va devoir vivre avec une insécurité croissante et incontrôlable, sauf à devenir un État policier. Et encore. Car l'on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque sortie d'école, devant chaque pas de porte, ni dans chaque rame de métro.

Et cela ne va pas s'arranger. Car, sur 750 000 naissances enregistrées en France, le mini boom démographique tant vanté dans les médias de l'an 2000 - la France " championne d'Europe de la fécondité, etc., etc. " -, plus de 150 000 sont issues de l'immigration (principalement musulmane) et donc porteuses d'une insécurité à terme, si les choses ne s'arrangent pas d'ici-là.

La plupart de nos responsables n'ont pas compris que de tous les actes socio-économiques, l'immigration était, et de loin, le plus important et le plus lourd de conséquences. Car il est à long terme et irréversible. Une nation peut se remettre d'une crise économique, même très grave. Elle se guérit d'une guerre perdue. Un pays ne se remet jamais d'une immigration incontrôlée et d'une intégration ratée.

La France en est là. L'on comprend bien que nos candidats soient muets sur ce point. Mais, il faudra qu'un jour, les citoyens, devant la carence de l'État, s'ils veulent survivre, se décident à prendre les choses en main.

Yves Laulan

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