TRIBUNE LIBRE
Journalistes : les « vautours » de Nanterre

Comment ne pas haïr une certaine « caste » de sois-disant journalistes quand vous assistez à la scène qui suit : 

Devant la maison de la mère de Richard Durn, le tueur de Nanterre, un amas de journaleux, de caméras et de photographes. Une petite porte, trois journalistes se partagent la « vedette », accroupis, posant des questions à madame Durn par le biais du trou de la boite à lettre où sont insérés des micros de toutes tailles. Une petite voix filtre depuis cette boite à lettre, elle refuse de donner une photographie de son fils. Lа, un « grand » journaliste d'un quotidien, que je ne nommerai pas ici, s'énerve et menace « vous savez, on va rester ici tant que vous nous donnerez rien, madame, si vous ne nous donnez pas de photo, votre fils paraîtra tel un monstre quand on verra les photos des victimes demain dans le journal. »

Cette scène vécue par une dizaine de journalistes et par moi-même a failli mal se terminer pour cet ignoble personnage arriviste pourtant soutenu par quelques autres « confrères » tout aussi arrivistes. Nous avons été plusieurs journalistes à quitter les lieux. Encore une fois, je ne cite personne. 

Je déplore la dérive de notre métier et ces scènes me donnent envie de gerber. Si une personne vous dit non une fois, vous pouvez vous permettre d'insister une ou deux fois de plus mais pas pendant des heures. En plus d'insister, ces messieurs se permettent de menacer. 

Que font les rédacteurs en chef ? Que font les confrères ?

Honte sur vous, honte sur ce journaliste de ce grand quotidien et honte sur un cadreur d'une grande chaîne de télévision.

Jean-Paul Ney
Journaliste indépendant.
http://intelink.org

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