TRIBUNE LIBRE
La vérité sur Chevènement

Il y a actuellement une campagne visant à faire croire que Chevènement est de droite. Cette campagne relayée par Le Monde, Libération ou France inter est évidemment orchestrée par le PS.

Pour Jospin, l'intérêt est double :

1. Détacher un grand nombre d'électeurs de droite de ce qui devrait être leur camp naturel, les éloigner au maximum du vote Chirac au second tour, finalement les attirer à gauche en les habituant à se mêler aux socialo-communistes du Pôle Républicain.

2. Eloigner dudit Chevènement les électeurs de gauche, les maintenir dans le giron du PS en soulignant lourdement ses rares soutiens de droite (on rappellera pour mémoire que Poujade et la nouvelle Action Royaliste avait soutenu Mitterrand en 1988 mais cela n'avait pas suscité outre mesure l'intérêt de "Libération", ni conduit les media à dire du Florentin qu'il était devenu de droite...).

L'intérêt de la droite est au contraire qu'il séduise un maximum d'électeurs de gauche et un minimum d'électeurs de droite.

Pour cela, il faut impérativement souligner que Chevènement est, a toujours été et sera toujours un homme de gauche (ce qui est la stricte vérité) et qu'il est absurde pour un homme de droite de voter pour lui:

1. Il a été député socialiste pendant 30 ans, principal animateur de la gauche du PS, le CERES.

2. Il a été ministre des gouvernement Mauroy, Fabius, Rocard, Jospin.

3. Il a été un le rédacteur du programme commun de la gauche en 1981.

4. Il a été l'un de plus farouches partisans de l'alliance socialo-communiste longtemps tenue pour contre-nature au sein de la vieille et regrettée SFIO.

5. Son bilan en matière de lutte contre l'insécurité est nullissime.

6. Il a été le ministre de l'intérieur de la régularisation massive des clandestins en 1998.

7. C'est de son mouvement qu'est venu le PACS.

8. Son approche de l'économie est toujours profondément marxiste.

Voilà ce qu'il faut dire et répéter pour éviter que de nombreux électeurs de droite perturbés ne se jettent dans les bras de cet homme.

En revanche, il ne faut surtout pas le comparer à Boulanger ni dire que c'est un homme tourné vers le passé, comme certains l'ont bêtement fait, car cela ne peut que le rendre sympathique à la droite bonapartiste (dont Chirac se prive bêtement alors qu'elle fut pendant des années son principal soutien) ou à la droite conservatrice dégoûtée par la version agressive, superficielle et vulgaire de la modernité que véhiculent nombre de media. Dire de Chevènement qu'il est un candidat de nostalgie est inopérant et même contre-productif.

Tout cela confirme nos analyses précédentes. La droite pour espérer l'emporter doit reprendre à son compte une partie du discours national et républicain faussement attribué à Chevènement. Elle aurait dû chouchouter les Millon, Pasqua et Villiers, intégrer franchement au niveau national le RPF, le MPF ou DLC au sein d'une droite plurielle et au niveau local engager des négociations avec le FN visant à ne pas céder à la gauche les exécutifs locaux (comme l'a si intelligeamment et courageusement fait Charles Millon). Sans sa composante nationaliste, jamais la droite ne l'emportera.

Mais malheureusement la droite n' a jusquà présent jamais intégré institutionnelement la droite nationale ; elle ne donne en pâture à son électorat déboussolé qu'un blablabla "humaniste", fait de grandes envolées vides de sens, de phrases creuses destinées à ne choquer personne. Ce positionnement euro-social-démocrate faussement consensuel ne satisfait personne.

D'où l'abstention, d'où le vote important en faveur du Front national, que la droite a fait progresser en s'alignant bêtement sur le discours incantatoire et diabolisateur de la gauche et en refusant d'admettre qu'il y a bien des problèmes d'insécurité et d'immigration en France.

Seule l'union des droites pourra créer une dynamique susceptible d'ébranler la domination,avant tout morale et culturelle des socialo-communistes en France. Il faut donc dénoncer les idiots utiles et les complices de la gauche plurielle.

Que la droite française prenne exemple sur ses cons?urs latines (espagnoles et italiennes) dont l'anticommunisme joyeux et sans complexe et l'aptitude à intégrer en leur sein des éléments franchement droitiers fait le succès. Au sein du PP espagnol, les libéraux, les démocrates-chrétiens et des conservteurs nostalgiques du franquisme cohabitent. Idem en Italie où l'anti-immigrationniste Bossi et le post-fasciste Fini sont au gouvernement à des postes importants. Le gouvernement d'union des droites de Berlusconi est admirable par son ambition réformatrice. Le président du conseil italien est totalement imperméable au discours culpabilisateur de la gauche et au politiquement correct. C'est pour cela et parce qu'elle le craint que la gauche le déteste et veut le diaboliser. N'y a-t-il donc personne en France pour suivre l'exemple de cet homme courageux ?

Et je ne parle pas de l'Autriche ou même du Danemark où le gouvernement libéral a envoyé à la convention sur la réforme des institutions européennes un membre du parti du peuple danois, classé plus à droite que le FN et le MNR en France.

Notre droite molle, notre droite courbe, notre droite complexée fait bien triste figure à côté de nombreuses autres doites européennes.

La diabolisation de la droite nationale est une triste exception française, de même que l'existence d'un courant trotskyste virulent et hyperactif. Pour nous guérir de ce mal, la droite doit adopter un positionnement national-libéral seul antidote au socialisme mondialiste qui nous entraîne vers le déclin.

Le refus d'intégrer au jeu politique la droite de la droite, par ses conséquences culturelles et électorales est la cause de tous les succès du socialisme. Une droite complexée ne peut pas espérer conquérir durablement le pouvoir ni entreprendre les courageuses réformes qui sont pourtant si nécessaires. Le député de droite devrait davantage craindre le jugement de ses électeurs qu'un article désagréable dans Libération. La lâcheté ne paye jamais. Reconnaître à son adversaire une supériorité morale non plus. Or c'est ce que fait la droite parlementaire française en acceptant de se battre sur le terrain de la gauche.

Et à cet égard, elle fait de plus en plus figure d'exception en Europe avec son leader philo-communiste, qui reçoit en grande pompe Hue à l'Elysée, qui admire le gourou sectaire marxiste Pierre Bourdieu et félicite les gauchistes de Porto Allegre. Depuis 40 ans Jacques Chirac fait le jeu de la gauche.

Il serait temps de comprendre la nécessité d'une union la plus large possible de la droite. 10 ans de jospinisme, après 14 ans de mitterrandisme risquent de faire la France un enfer bolchévique cogéré par les trotskystes et les staliniens.

Vive l'union des droites,

Laurent Reno

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