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Un Monde Sans Argent : Le Communisme
II. Communisme Ou Capitalisme ?



LE FIL À COUPER LE BEURRE

Le communisme n'a été fondé ni par Marx, ni par Engels, ni par Ramses II. Il y a peut-être un inventeur génial à l'origine du fil à couper le beurre ou de la poudre à canon. Il n'y en a pas à l'origine du communisme, pas plus d'ailleurs qu'à l'origine du capitalisme. Les mouvements sociaux ne sont pas affaire d'invention.

Engels puis Marx ont rejoint un mouvement déjà bien conscient de son existence. Ils n'ont jamais prétendu avoir inventé ou la chose ou le mot. Sur la société communiste proprement dite ils n'ont pas écrit beaucoup. Ils ont aidé le mouvement et la théorie communistes à se dégager des brumes de la religion, du rationalisme, de l'utopisme. Ils ont incité les prolétaires à ne pas se reposer sur les plans de tel ou tel réformateur ou les révélations de tel ou tel illuminé.

Les révolutionnaires véritables ne fétichisent pas les idées de Marx et de Engels. Ils savent qu'elles sont le fruit d'une époque déterminée et qu'elles ont leurs limites. Les deux hommes ont évolué et se sont parfois contredits. On peut dire que tout est chez Marx. Il faut être encore capable de trier !

Nous ne prétendons pas être marxistes. Mais nous dénions à ceux qui se prétendent marxistes le droit de s'approprier et de falsifier la pensée de leurs idoles.

La preuve de l'impuissance des grands hommes face aux mouvements de l'histoire nous est donnée par l'ignoble façon dont l'oeuvre de Marx et de Engels a été déformée pour être utilisée contre le communisme.

Il y a des individus plus doués et plus clairvoyants que la masse de leurs semblables. La société de classe cultive ces différences. Elles se répercutent au sein du mouvement communiste. Nous ne discutons pas pour savoir si ce sont les chefs ou le peuple qui font l'histoire. Nous disons que l'oeuvre de Marx comme celle de Fourier, de Bordiga ou de n'importe quel porte-parole du communisme dépasse le simple point de vue d'un individu. Le communisme ne nie pas les différences de capacité, ne réduit vas les théoriciens à de simples haut-parleurs des masses mais par contre il est l'ennemi acharné et permanent du carriérisme et du vedettariat.

Le communisme n'est ni une idéologie ni une doctrine. De même qu'il y a des actes communistes il y a aussi des paroles, des écrits, une théorie communiste, mais l'action n'est pas l'application de l'idée. La théorie n'est ras le plan préétabli d'un combat ou d'une société qu'il conviendrait de faire masser le mieux possible dans les faits. Le communisme n'est pas un idéal.

Les pays qui se proclament marxiste-léninistes ne sont pas des zones où les principes du communisme auraient été mal appliqués pour telle ou tille raison. Ce sont des pays capitalistes. Leur régime présente des caractères particuliers mais il est aussi capitaliste que n'importe quel régime libéral. On peut même dire qu'un pays comme la Pologne ou la R.D.A. est beaucoup plus capitaliste que beaucoup de pays peu industrialisés du "monde libre". Dons ces pays "communistes" l'on combat certaines tendances spontanées du capital. Cela se fait pour le bien du développement général du capitalisme et ce n'est en rien une particularité.

La planification impérative, la propriété collective des moyens de production, l'idéologie prolétarienne n'ont rien de communiste. Ce sont des traits du capitalisme qui ont été accentués ici. Tous les caractères fondamentaux du système et la logique de l'accumulation du capital, rebaptisée "accumulation socialiste", s'y portent bien.

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