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Un Monde Sans Argent : Le Communisme
IV. Au-Delà Du Travail



FIN DES SÉPARATIONS

Le communisme signifie la fin des séparations qui compartimentent notre vie.

La vie professionnelle et la vie affective cessant de s'opposer. Il n'y a plus un temps pour consommer et un temps pour produire. Les écoles, les lieux de production, les centres de loisir ne sont plus des univers distincts et étrangers entre eux. Ils disparaissent progressivement avec la disparition de leur fonction spécialisé. Au sein du processus productif la hiérarchisation et le découpage en rondelles de l'activité humaine s'effacent. Ce sera la fin de cette situation où l'ouvrier cet l'exécutant du dessinateur, le dessinateur l'exécutant de l'ingénieur, l'ingénieur l'exécutant de la finance ou de l'administration.

L'achèvement de ces transformations prendra du temps. On ne peut effacer d'un coup d'éponge notre cadre de vie, un certain type de développement technologique, des habitudes et des déficiences humaines. Des mesures dans ce sens s'imposeront et feront sentir leurs effets dès l'abolition de la production marchande et du salariat.

La séparation entra la vie professionnelle d'une part et la vie effective et familiale d'autre part est liée au développement du travail salarié. Le paysan s'est vu arraché à sa terre et à sa famille pour être intégré à l'univers industriel. Jadis la famille constituait l'unité de vie et de production. Le mari et la femme, mais aussi les enfants et les vieux, participaient aux travaux de la ferme et des champs. Chacun trouvait des activités utiles et au niveau de ses forces.

Les réactionnaires aimant à se poser en défenseurs de la famille menacée. Ces crétins refusent de voir que c'est précisément l'ordre qu'ils défendent qui la réduit au rôle marginal qui est devenu le sien. Les liens de parenté étaient des liens d'entraider sur le plan agricole. Ils s'étendaient bien au-delà du couple et de sa descendance directe. Aujourd'hui la famille n'est plus que le lieu de la production des enfants. Et encore ! Son rôle économique est celui d'une unité de consommation. L'institution fondamentale, la cellule de base de la société capitaliste développés, ce n'est pas la famille, c'est l'entreprise.

Nous n'entendons pas remettre sur ses pieds la vieille famille patriarcale pour lui faire assurer le production à a place de l'entreprise capitaliste. Les liens du sang ont pu jouer un grand rôle dans le passé. Ils ne correspondent plus à grand'chose dans le monde moderne.

Dans la société communiste, pour accomplir une activité productive ou non, les gens ne seront plus rassemblés pas la force du capital. Ils s'associeront réunis pas leur goût commun et leur affinité. Les relations entre personnes prendront autant d'importance que la production elle-même.

Nous n'affirmons pas que les liens proprement amoureux d'une part et les rapports professionnels d'autre part coïncideront. Cela sera affaire de choix et de hasard. Mais cela sera beaucoup plus envisageable que ça ne l'est actuellement.

Certains veulent voir dans le communisme la mise en commun des femmes et des enfants. C'est une bêtise.

Les rapports amoureux n'auront pas d'autre garantie que l'amour. Les enfants ne seront plus attachés à leurs parents par le nécessité de manger. Le sentiment de propriété sur les personnes disparaîtra parallèlement au sentiment de propriété sur les choses. Voilà qui est fort inquiétant pour ceux qui n'imaginent pas de se passer de la garantie du gendarme ou du curé. Le mariage disparaîtra en tant que sacrement étatique. La question de savoir si deux... ou trois eu dix personnes veulent vivre ensembles et même se lier par un pacte ne regarde qu'elles. Nous n'avons pas à déterminer ou à limiter à l'avance les formes de liens sexuels possibles et souhaitables. La chasteté elle-même n'est pas a rejeter. C'est une perversion aussi estimable qu'une autre ! Ce qui importe, à part le plaisir et la satisfaction des partenaires, c'est que les enfants grandissent dans un milieu qui réponde à leur besoin de sécurité matérielle et affective. Cela n'est pas affaire de moralité.

Dans les restes d'une famille gangrenée par la marchandise l'hypocrisie domine. Ou attribue à l'amour ce qui n'est que sécurité économique, affective ou sexuelle. Les rapports entre parents et enfants ont atteint le fond de la dégradation. Sous la voile de l'affection la volonté d'exploiter répond au désir de posséder. L'enfant porte comme un boulet les espoirs de parents aux vies ratées. Il doit jouer les chiens savants, réussir à l'école, se montrer sage et calme ou actif et plein d'initiative. En échange il reçoit un peu d'affection ou d'argent de poche.

De même que la famille, havre de sécurité et d'amour dans un monde dur et hostile, n'échappe pas à la réalité marchande l'entreprise ne se dégage pas de l'affectivité. L'amabilité apparente, la poignée de main cachent le mépris, la rivalité et l'exploitation. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il dialogue, mais surtout tout le monde il s'emmerde les uns les autres.



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