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Un Monde Sans Argent : Le Communisme
IV. Au-Delà Du Travail



SOCIÉTÉ DE CLASSES ET ROBOTISATION

Toute société de classes tend à faire de l'être humain un robot, à le réduire à un objet dont on utiliserait le corps et l'intelligence. Lorsqu'une partie de la société ne travaille plus pour elle-même mais s'échine pour nourrir une autre fraction de la société cela veut dire qu'elle doit faire des efforts supplémentaires mais surtout que son activité change de nature. Ce qui intéresse le maître ce n'est pas le plaisir ou le deplaisir, la joie ou la peine de l'esclave, c'est sa production. La société de classes se fonde sur la possibilité humaine d'élaborer des biens qui peuvent se détacher du producteur pour être utilisés par d'autres. L'être humain n'est plus un être humain mais un instrument. Le capacité proprement humaine de construire don outils et de penser à l'avance la production se retourne contre lui pour en faire lui-même un outil !

L'exploiteur peut se montrer bon ou méchant à l'égard de l'exploité. Tout sentiment n'ont pas exclu. Mieux, les sentiments sont nécessaires pour huiler les rouages du système. Mais ils en sont un produit secondaire et limité. L'exploiteur peut être bon mais il ne peut cesser d'exploiter. Il peut être sadique mais ne peut détruire son matériel humain. Lorsque le capitalisme en arrive cependant à ce point de barbarie c'est poussé par la nécessité économique.

Les classes dirigeantes passées se greffaient sur des collectivités paysannes. La capital a brisé ces communautés pour se soumettre une matière humaine mutilée et atomisée. Marchandise parmi les marchandises, le prolétaire affronte sur le marché des "facteurs de production" ses concurrents mécaniques. Dans cette lutte la machine l'emporte progressivement et réduit sa place dans le procès de production.

Le communisme bouleverse le caractère de cette évolution. L'homme n'y sera plus concurrencé par la machine parce qu'il cessera d'être un facteur de production.

L'utilisation communiste du machinisme signifie la possibilité d'automatiser un très grand nombre d'activités. Cela ne veut pas dire que la clé de la question sociale se trouve dans l'automatisation généralisée.

L'abolition du travail salarié ce n'est pas le remplacement de l'homme par la machine mais la transformation humaine de l'activité humaine au moyen des machines. Il ne s'agit pas de réduire progressivement ou brutalement le travail hebdomadaire de quarante heures à zéro heures comme nous le proposent certains pseudo-révolutionnaires. Un monde où une industrie entièrement automatique travaillant une matière inépuisable fournirait sur le champ toute chose désirable et imaginable ramènerait l'homme à un stade végétal. Ce serait un univers figé et sans aventures puisque tout ce qui y adviendrait aurait dû être programmé à l'avance.

Indépendamment de la foi qu'il met dans la science ce mythe est profondément capitaliste. Il considère comme achevée et naturelle la séparation entre le temps de travail et le temps de loisir. Il veut réserver l'enfer de la production aux machines et le paradis de la consommation aux êtres humains. Selon que l'on fixerait la frontière avec plus ou moins de rigueur on déboucherait sur le club de vacances permanent ou la généralisation de l'état de foetus.

Le communisme c'est la fin de la séparation entre temps de travail et temps libre, entre production et consommation, entre ce qui est vécu et ce qui est expérimenté.



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