24 mars 2003


Robert Pageau a mis au point un système de signalisation auxiliaire qui rend plus
sécuritaire le transport des vélos sur des supports installés à l'arrière des véhicules.
photo : Le Soleil

Pour transporter des vélos
de manière plus sécuritaire

Jean-François Tardif
Le Soleil

Quel conducteur n'a pas déjà suivi un véhicule dont les feux arrières étaient obstrués par des vélos. Impossible pour lui de connaître les intentions du chauffeur qui le précède. Et à tout moment, il peut risquer la catastrophe. Mais grâce à l'ingéniosité de Robert Pageau, cette situation dangereuse pourrait bientôt être de l'histoire ancienne.

« L'appareil que j'ai mis au point n'est pas un gadget, a expliqué l'inventeur de Charlesbourg. C'est un système de signalisation auxiliaire qui rend plus sécuritaire le transport des vélos sur des supports installés à l'arrière des véhicules. Grâce à celui-ci, il est possible de savoir si le conducteur du véhicule qui nous précède et dont les feux arrières sont obstrués appuie sur la pédale de freins ou s'il a mis son clignotant pour tourner à gauche ou à droite. »

Lui-même adepte de vélo, M. Pageau est aussi débosseleur. Depuis quelques années, il ne compte plus le nombre de véhicules transportant des vélos sur un support arrière qui ont été mêlés dans un accident et que l'entreprise qui l'emploie a été appelée à réparer. Mais comme il le dit lui même, réparer de la tôle froissée ce n'est rien à comparer aux blessures qu'ont peut-être subies les occupants des voitures impliquées.

« La loi est pourtant claire. En aucun temps, les feux arrières d'une voiture ne doivent être obstrués par quoi que ce soit. Les forces policières se montrent cependant tolérantes lorsque les gens transportent des vélos. Mais qu'arrivera-t-il lorsqu'elles ne le seront plus ? Je pense donc avoir trouvé la solution qui rend le transport des vélos légal et sécuritaire. »

Le défi
C'est en juillet dernier que M. Pageau a eu l'idée de mettre au point son « système de signalisation auxiliaire pour support à vélos ». Ce matin-là, il avait entendu sur les ondes d'une radio de Québec un auditeur pester contre un automobiliste avec qui il avait failli entrer en collision. Tout ça parce les feux arrières de son véhicule étaient masqués par des vélos.

Frappé par un éclair de génie, il s'est rendu dans un commerce spécialisé l'après-midi même afin d'acheter les pièces dont il avait besoin pour réaliser son système de sécurité.

« J'avais deux défis à surmonter. Le premier consistait à mettre au point un système qui pourrait être installé sur tous les véhicules. Celui-ci devait aussi pouvoir être posé rapidement et facilement sur tous les types de supports à vélos. j'ai réglé mon premier problème en prenant une connexion universelle du même type que celle utilisée dans le branchement des remorques et en dotant le boîtier contenant les différents feux de courroies pivotantes faites en velcro. »

Son appareil mis au point, M. Pageau a ensuite entrepris des démarches afin de s'assurer que personne d'autre n'avait eu l'idée de faire reconnaître ses droits pour une invention similaire. Il est donc entré en contact avec l'Office de la protection intellectuelle du Canada qui l'a référé à une firme spécialisée dans le domaine des brevets. Des recherches ont d'abord été faites afin de certifier que l'invention de M. Pageau était unique en soi et qu'elle était donc brevetable. Après en avoir reçu la confirmation, le Beauportois a ensuite monté son dossier lui permettant d'obtenir son brevet.

« Des démarches qui représentent jusqu'ici des déboursés de l'ordre de 10 000 $. On m'a expliqué que je devrais peut-être attendre quelques années avant d'avoir mon brevet mais que maintenant, le système que j'avais mis au point était protégé. Il n'y a donc personne qui peut en faire des copies et les mettre sur le marché. Je suis maintenant rendu à l'étape de me trouver des investisseurs intéressés à produire mon système et à en faire la commercialisation. À ce que j'ai entendu dire, la Régie de l'assurance automobile du Québec songerait à adopter une loi concernant le transport des bicyclettes. Je pense que mon invention pourrait être la solution simple et abordable à un problème qui ne cesse de grandir. J'ai donc confiance qu'elle puisse intéresser une entreprise. »

Usages multiples
Même si son objectif premier est de sécuriser le transport des bicyclettes, M. Pageau a déjà trouvé d'autres utilisations à son invention. Ainsi, les personnes transportant du matériel et des objets dépassant du coffre de leur automobile pourraient s'en servir afin d'attirer l'attention des automobilistes les suivant.

« J'ai aussi pensé aux gens qui transportent leur VTT dans des remorques. C'est certain, celles-ci sont déjà équipées d'un système de signalisation. Sauf qu'on a parfois de la difficulté à bien voir les feux. Dans un tel cas, l'utilisation de mon système augmenterait la sécurité de tout le monde au même titre que l'installation, par les constructeurs, des feux centraux à l'arrière des véhicules il y a quelques années. »


page mise en ligne le 24 mars 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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