Cliquez sur >> à droite pour faire disparaître les annonces

31 mai 2006


L'usine Raleigh de Waterloo emploie 300 travailleurs. Autant d'emplois qui se retrouvent aujourd'hui menacés.
photo : Janick Marois

Sombre avenir pour l'usine Raleigh

L'avenir de l'usine Raleigh de Waterloo est plus que jamais incertain. Autant la direction du fabricant de vélos, les représentants syndicaux que les employés sont estomaqués de la décision d'Ottawa de ne pas protéger leur industrie menacée par l'importation croissante de bicyclettes bon marché venant d'Asie.

Michel Laliberté

Je suis très inquiet. Je me demande si ce n'est pas le début de la fin. C'est très dangereux", a lancé hier matin Luc Desautels, secrétaire du syndicat CSD qui représente les quelque 300 employés de l'usine. "On avait confiance que la politique canadienne change avec le nouveau gouvernement. C'est un coup très dur."

M. Desautels, à l'instar de ses collègues, espérait que le gouvernement fédéral retienne la recommandation du Tribunal canadien du commerce extérieur d'imposer des surtaxes sur les vélos de moins de 400 $ importés au Canada en provenance de pays asiatiques (Chine, Viêt-nam, Taïwan, Malaisie et Indonésie). Le Tribunal, après une longue enquête démarrée en février 2005, a rendu sa décision en septembre, invitant Ottawa à mettre en place un système de droits compensatoires sur trois ans. Au cours de cette période, l'industrie canadienne - elle se trouve presque uniquement au Québec - pourrait repartir sur de nouvelles bases.

En clair, l'organisme suggérait une surtaxe de 30 % pour la première année, de 25 % pour la seconde et de 20 % la troisième.

« Si le Tribunal n'a pas de pouvoir de décision, à quoi sert-il ? a demandé ironiquement David Edward, vice-président à l'administration de l'usine Raleigh. Le gouvernement conservateur me déçoit beaucoup. »

M. Edward soupçonne le gouvernement fédéral de sacrifier l'industrie canadienne du vélo pour ne pas nuire à ses relations commerciales avec la Chine, de loin le plus important exportateur de bicyclettes vers le Canada (580 411 en 2005, en hausse de 41 % par rapport à 2004, selon des données des avocats de Raleigh). « Ça fonctionne bien entre les deux pays; ils ne veulent pas déranger ça », estime-t-il.

L'usine est-elle menacée ? « Oui, il y a un danger », a répondu sans ambages M. Edward. « Ça serait très, très simple de fermer. Mais on veut garder ces emplois au Québec », a-t-il insisté avant d'écourter la conversation pour retourner à une réunion budgétaire.

La direction de Raleigh étudiera plus avant la décision d'Ottawa avant de la commenter davantage. Elle en profitera aussi pour faire le point sur la situation difficile de son usine de Waterloo et des actions à prendre pour la maintenir ouverte. Elle pourrait devoir demander des concessions salariales à ses employés payés à un taux horaire variant entre 12 et 16 $.


page mise en ligne par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
Consultez notre ENCYCLOPÉDIE sportive