Plus d'une cinquantaine de militants et de
militantes occupent depuis vendredi matin les bureaux de comté de la Ministre
fédérale de la Justice Anne McLellan à Edmonton. La revendication principale
des occupants est le retrait de la loi anti-terroriste C-36. Selon une
participante rejointe au téléphone cet après-midi, l'occupation durera tant
qu'Anne McLellan ne rencontrera pas les occupants ou que la police
anti-émeute ne les sortira pas de là. 36
heures contre C-36 Les critiques apportées à C-36 et aux autres
lois anti-terroristes proposées par la Ministre sont nombreuses et les mêmes
d'un bout à l'autre du pays. Malgré les amendements adoptés récemment par la
Chambre des communes, le projet de loi c-36 constitue toujours une réponse
excessive, injustifiée et probablement inefficace, aux attentats du 11
septembre et une grave menace pour les droits et libertés Cette menace est
amplifiée d'ailleurs par le projet de loi c-42 récemment introduit par le
gouvernement canadien. La définition proposée d'acte terroriste, qui
est au cœur du projet de loi c-36, bien qu'elle ait été quelque peu
améliorée, n'établit toujours pas une distinction claire et adéquate entre
terrorisme, activité criminelle non-terroriste et dissidence politique
non-terroriste. Plusieurs infractions de terrorisme continuent également
d'être définies de façon si large qu'elles comportent aussi un grand
potentiel d'abus. Les occupants soulignent dans un communiqué que dans une
des lois proposées par la ministre (C-35) plus aucune manifestation contre un
dignitaire étranger ne sera tolérée. Ainsi, les manifestations contre l'APEC,
par exemple, n'aurait pu cibler l'ex-dictateur Suharto. Les occupants
soulignent que bloquer la voiture de ce dictateur, même de façon
non-violente, pourrait mener un protestataire à 14 ans de prison ! De plus, C-36 autorise toujours la détention
préventive, sur la base de simples soupçons, sans inculpation d'aucune
infraction criminelle, la tenue d'enquêtes sans mandat précis et, dans le
cadre de ces enquêtes, la détention pour fin d'interrogatoire. Il permet
aussi l'extension considérable de l'écoute électronique, dans certains cas,
sans autorisation judiciaire. Cette grave atteinte aux droits et libertés est
également soulignée par les occupants. Les opposants à C-36 jugent qu'il importe de
ne pas succomber au vent de panique provoqué par les événements du 11
septembre dernier, ni aux pressions des " alliés" (d'ailleurs, au
sujet des pressions des alliers, les USA ont menacés le Canada de
représailles économique si nous ne resserrions pas nos critères de sécurité).
L'histoire du Canada, comme celles d'autres pays, montre bien, en
rétrospective, que les législations créant, dans un climat d'urgence et à la
hâte, des mesures extraordinaires de sécurité, se sont avérées pernicieuses
pour les droits et libertés. La
ministre dans l'eau chaude et expulsée ! " Nous voulons mettre la ministre dans
l'eau chaude " disaient les occupants. Pour ce faire, ils ont été
jusqu'à louer un 'spa' -un bain tourbillon extérieur-pour symboliquement
plonger la ministre dans l'eau bouillante. Anne McLellan n'a bien sûr pas
daigner répondre à l'invitation ! Devant le peu d'intérêt de la
ministre, les occupants ont décidé de l'expulser ! Ils ont en effet organisés
une expulsion symbolique (du matériel et une photo de la ministre ont été mis
à la rue). L'occupation devait à l'origine durer 36h mais
comme la ministre n'a pas voulue fixer de rendez-vous aux occupants avant le
19 décembre, ceux-ci ont opter pour la durée. En effet, ils refusent de
sortir des bureaux tant que les revendications suivantes ne seront pas
satisfaites : 1) Une campagne
d'éducation nationale 2)
Un référendum
exécutoire 3) la dissolution du SCRS et son
remplacement par un band de Mariachi ! Pour plus d'infos sur l'occupation : http://alberta.indymedia.org En attendant, les occupants demandent aux gens
de les soutenir en leur donnant un coup de fil au (780) 982-5829, d'appeler
la ministre pour manifester notre support au (780) 495-3122 et finalement, de
leur envoyer des fax de soutien au (780) 495-2958. Journée pan-canadienne d'action contre C-36 Pour ceux et celles qui voudraient s'impliquer, il y aura une journée pan-canadienne d'action samedi le 15 décembre. À Québec, une distribution massive de tracts est organisée par divers groupes. Rendez-vous samedi, à 11h au 490 St-Jean. |
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