... N’ayant jamais été porté sur la chose militaire
et n’étant stratège que de mes éclats de rire, j’ai osé m’interroger ce matin
sur les répercussions du crash sur le Queens à New York. Comme l’immense
majorité de ceux qui ont assisté à l’effondrement des
" twins " j’ai porté spontanément cette catastrophe au
compte de Ben Laden, et quand bien même ce dernier serait-il étranger à l’affaire
que cet accident alimentera son fonds de commerce. C’est donc tout
naturellement que j’ai poussé mon impertinence jusqu’à comparer les forces en
présence : d’un côté, un puzzle hétéroclite aux armements très
sophistiqués ; de l’autre, un chef de file en passe de devenir un mythe
et dont les armées réduites en nombre sont autrement redoutables… Arithmétiquement, la cause devrait être entendue,
or la chose est bien plus subtile… Dès son plus jeune âge l'homme se
construit spontanément autour de la notion de douleur, associée à la
mémorisation et à la projection dans le temps du phénomène ; je me
brûle, et retire spontanément ma main. Je me suis brûlé, et ferai en sorte
d’éviter la chose. Cette appréhension élémentaire du monde est à la base de nos
sociétés, bien qu’il faille relativiser cette dernière en fonction de
ses interprétations ( les habitants de Sodome éprouvaient ainsi un plaisir
extrême à se scarifier le corps à l’aide de petites herses tranchantes, et de
nos jours, crucifixions (réelles), chemins de croix, sectes, transcendent
l’esprit de nombreux exaltés). Dans les sociétés " évoluées "
la notion même de douleur est considérée comme carence du système. Elle est
devenue inconvenante au point que les unités de soins palliatifs sont des
mouroirs distingués rapidement escamotés à la vue des plus fragiles (encore
ne s’agit-il que de souffrance physique ; que dire des tourments
psychologiques dont nous sommes les seuls artisans ?) Ainsi bardé d’assurances contre tous les aléas de
l’existence, l’homme " moderne " se distingue
farouchement du tiers monde qui a de tous temps intégré misère, absence de
soins, famine, épidémies au charroi inexorable de la vie. Les sociétés de type occidental présentent ainsi
une vulnérabilité pathétiquement " exploitable ". Or, la terreur est une arme commune. Si nous
l’avons trop volontiers associée au concept de " menace "
en oubliant par confort ses réalités pratiques dans tous les conflits
auxquels nous avons participé, nous découvrons aujourd’hui qu’elle peut être
" système ", et que ses ravages (qui ne mettent à
contribution qu’un nombre très réduit d’intervenants) sont dévastateurs à
long terme. Dès lors, la simple " éradication physique " d’un Ben Laden comblera-t-elle les désordres psychiques dont il aura été l’artisan.. ? |
Suite |
Faites parvenir votre article dès maintenant en nous l’envoyant par le formulaire ci-joint |
||
Où que vous soyez, cliquez sur le logo pour revenir à la page d’accueil |
Où que vous soyez, cliquez sur le logo pour revenir à la page d’accueil |