Histoire de Saint-Ignace-du-Lac
Nouveaux développement: découvertes archéologiques.
Durant l'été 2002, un crâne humain a été découvert sur la plage de l'île du village, où l'érosion de la falaise rejoint maintenant l'emplacement du cimetière du village.  Le crâne a été envoyé aux archéologues du gouvernement du Québec pour étude.  Il s'agit d'une jeune personne d'environ 12 ans inhumée au début du siècle.  Par la suite, nous y avons trouvé plusieurs ossements de la même personne et des pièces du cercueil. Déjà, au printemps 2000, nous avions trouvé un omoplate au même endroit.
Des fouilles officielles auront probablement lieu à l'été 2003.  Elles permettront de transférer les scépultures dans un autre lieu.

Rappelons que 163 personnes avaient été inhumées à Saint-Ignace-du-Lac et que seulement les familles résidentes à la fermeture du village pouvaient, si elles le désiraient, transférer les dépouilles dans un autre cimetière.
Rue principale du village vers 1928.  On remarque le lac Ignace à droite.  Cette rue était située  entre celui-ci et le lac Barré, plus bas, derrière ces maisons.
Peu de gens n'ont jamais entendu parler de la déportation des Acadiens vers les colonies britanniques du sud en 1755.  Tous, aussi, savent que de nombreux  autochtones ont été déplacés pour la construction de nos grands barrages hydroélectriques, ce qui les a amenés à revendiquer leurs droits haut et fort.  Nous en avons tous entendu parler, parce qu'un déplacement de population constitue toujours un événement tragique aux conséquences multiples pour ceux qui le vivent.

Pourtant, il existe, dans l'histoire du Québec contemporain, un événement de ce genre bien peu connu, mais non moins lourd de conséquences.  Il est survenu en 1930, dans un petit village dynamique d'une région que l'on nommait alors la Mattavinie (nord  Lanaudière), à environ 170 kilomètres au nord de Montréal. 
Érigé dans le cadre du mouvement québécois de colonisation de la fin du XIXe siècle, Saint-Ignace-du-Lac voyait sa population contrainte à l'exil en 1931, à cause de la construction d'un barrage qui allait noyer toute la région sur une longueur d'environ 40 kilomètres. Saint-Ignace-du-Lac disparaissait sous les eaux du grand réservoir Taureau en septembre 1931, ne laissant derrière lui que les souvenirs de ses habitants exilés, pour la plupart, ailleurs en province.
En pleine crise économique, ces gens ont dû refaire leur vie loin de leurs amis, de leurs proches.  Ils ont été enviro 700 personnes à devoir s'exiler.  Il s'agissait donc, à l'époque, d'un important village de colonisation.  L'événement n'est pas banal, bien qu'oublié des Québécois.
Certains ne se reverront que 50 ans plus tard, en 1980, lors des festivités entourant le cinquantenaire  de l'inondation.  Hormidas Charette, âgé alors de plus de 80 ans, dira, une larme à l'oeil: « merci de m'avoir permis de retrouver les miens, maintenant je peux mourir en paix! »  
Vue aérienne du centre du village en 1928.  Remarquez le lac Ignace à droite, le lac Barré, à gauche. La rue principale était située entre les deux. Ces photos ont été prises lors des survols de la région qui ont permis de cartographier le territoire du futur lac Taureau.
Référence:

Gilles Rivest,
Saint-Ignace-du-Lac, un rêve inondé,   La naissance du lac Taureau, ® Janvier,  1997, 136 pages illustrées, ISBN  2-9800037-2-7,    17.00$
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