LES AMIS DE NÉMÉSIS

 

 

Adresse : http://www.oocities.org/nemesisite

Correspondance : nemesisite@yahoo.fr

 

 

 

 

« Il semble que, si les Anciens ont représenté Némésis

comme fille de la Nuit, ce n’est pas tant pour l’épouvante

qu’elle inspirait qu’à cause de son origine mystérieuse. »

Friedrich Hölderlin

 

 

« Le concept philosophique de Némésis était vénéré à Rhamnonte où le commandant en chef des Perses qui avait l’intention d’édifier un trophée en marbre blanc pour célébrer sa conquête de l’Attique avait été obligé de se retirer à la suite de la nouvelle d’une défaite navale à Salamine ; le marbre fut employé pour une statue de la déesse-Nymphe Némésis. On suppose que c’est à cause de cet incident que Némésis en vint à personnifier la “vengeance divine” et non plus le “juste décret” du drame annuel de la mort ; pour Homère, en tout cas, némésis était simplement un sentiment humain d’honnêteté qui poussait à régler une dette loyalement ou à accomplir son devoir comme il convenait. »

Robert Graves

 

 

« Il faut en toute chose considérer la fin, car à bien des hommes le ciel a montré le bonheur, pour ensuite les anéantir tout entiers. »

Hérodote d’Halicarnasse

 

 

« L’idée de justice vengeresse, qui avait trouvé une formulation sans équivoque avec le célèbre propos d’Anaximandre selon lequel “les êtres sont châtiés et expient, au temps fixé d’avance, leur réciproque injustice”, se fondait sur l’idée que l’excès doit pour finir s’effondrer, et que l’existence serait elle-même excès si elle ne comportait ce juste retournement. Mais parmi tout ce qui peuple le monde sublunaire, il n’existe assurément aucun excès aussi évident et aussi repoussant que l’existence du Pouvoir. »

Les Amis de Némésis

 

 

 

 

Le site Internet des Amis de Némésis se consacre à la critique de la domination de la vie par l’économie capitaliste-marchande, et à l’examen des formes politiques opposées à cette domination ; il sera constitué de 3 rubriques alimentées au fur et à mesure de leur progression:

 

1.      des essais assez courts, ne dépassant pas quelques pages, intégralement publiés sur le site,

 

2.      de brefs comptes-rendus de parutions faites par des tiers, jugées d’un intérêt exceptionnel, en guise de recommandations de lecture,

 

3.      d’une tribune constituée d’extraits de correspondances échangées par courrier ou par e-mail relativement à l’ensemble de ce site, à son utilité, aux points de vue qui s’y trouvent soutenus, mais aussi à d’autres publications actuelles, ou à des événements jugés majeurs.

 

Le lecteur constatera que certains textes, parmi ceux qui suivent, accordent une place importante à des époques et à des pratiques révolues, et, en particulier, à l’Antiquité grecque ; comme le fait déjà notre dénomination même. Ce lecteur pourrait en tirer le sentiment que de tels sujets et de telles références manquent de fraîcheur. Mais nous lui abandonnons bien volontiers une conception aussi hâtive de cette qualité.

 

En effet, si la pensée officielle de notre époque ne souffrait que d’un seul travers (on voudra bien nous pardonner cette hypothèse absurde), ce serait bien de se montrer à ce point incapable de s’extraire, ne fût-ce que quelques instants, et sur quelque sujet que ce soit, du monologue redondant, stérile et intéressé de la modernité se ressassant elle-même, dans ses propres termes ; et tout le monde sait que cette incapacité s’avère parfaitement intentionnelle, au point même d’exiger l’adaptation à la rapide succession d’aggiornamentos de la novlangue en vigueur. L’organisation présente de la servitude ne pourrait se passer même brièvement du soutien que lui apportent son propre idiome, et l’illusion de son « actualité ».

 

Voilà donc ce qu’il faut à tout prix éviter soi-même, si l’on veut donner à la vérité la plus petite chance de frapper à notre porte ; et si, précisément, l’on veut apporter quelque fraîcheur à la perspective adoptée.

 

Ces détours historiques seraient néanmoins faciles à éviter, s’il existait déjà un mouvement social de remise en cause de l’ordre établi, ayant trouvé son propre langage ; mais rien de tel ne se présente, et le mouvement de contestation de la fameuse « globalisation » en reste très éloigné, sans cesse menacé d’être corps et biens privatisé par la canaille universitaire et réformiste qui foisonne au sein des « O.N.G. » du genre « Attac », et que nos redoutables critiques de l’ordre établi tolèrent, quand ils ne l’acclament pas carrément comme leurs meneurs.

 

Faute donc de pouvoir nous référer à un mouvement pratique qui jetterait sa propre lumière sur les misères accumulées par notre époque, il nous paraît inévitable de recourir parfois au passé, pour y trouver cette altérité dont nous pensons qu’elle est absolument indispensable à un regard dégrisé sur le monde. Il nous appartient également, pour autant, de ne pas succomber à une quelconque idéalisation du passé, et de ne jamais voir en lui une recette reproductible.

 

Enfin, nous savons fort bien que les « révolutionnaires » trouveront ce site trop « culturel », et que les « culturels » le trouveront trop « révolutionnaire ». On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais, et c’est une consolation, on peut quand même déplaire à beaucoup.

 

 

 

1er mai 2001

 

 

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