LE MANIFESTE DU PARTI EGERIQUE A-t-on vraiment besoin d’une population constituée à 50% d’hommes ? Une société composée majoritairement de femmes ne pourrait-elle pas fonctionner tout aussi bien et même beaucoup mieux ? La question vaut la peine d’être analysée. Le Parti Egérique pense qu’un pourcentage de 10% d’hommes pour 90% de femmes est la condition indispensable à l’instauration d’un véritable équilibre mondial ; il prône par conséquent l’application immédiate de mesures visant à orienter les futures naissances selon ce rapport. Acte d’accusation Nous, membres du Parti Egérique, considérons qu’il y a un excès de représentants mâles au sein de l’humanité et nous accusons cet excès des faits suivants : - être responsable de plus de 90 % des actes de violence domestique ; - être responsable de plus de 90 % des actes de violence organisée ; - être responsable à plus de 90 % de toutes les guerres ; - être responsable à plus de 90 % de tous les actes d’agression sexuelle ; - être responsable de plus de 90 % des cas de maltraitance des animaux ; - être responsable à plus de 90 % des actes de terrorisme et de fanatisme religieux. Nos propositions Pour vaincre un mal, il faut s’attaquer à sa racine. Or, les chiffres sont sans appel : la surpopulation masculine est directement responsable de plus de 90% des actes de violence en tous genres. Par conséquent, nous proposons que dès maintenant soit institué un contrôle du sexe des nouveaux nés. La technologie nous permet aujourd’hui de déterminer le sexe de nos futurs enfants ; il est de notre devoir d’utiliser cette technologie à bon escient. Nous pensons en effet qu’il s’agit-là de la seule méthode pour sauver notre planète et empêcher le monde de sombrer dans le chaos vers lequel il se dirige. Un meilleur équilibre - pour que tout le monde y trouve son compte - Le monde dont nous rêvons se compose de 90% de femmes et de 10% d’hommes. Dans ce monde, tout le monde a les mêmes droits. En aucun cas nous ne désirons instaurer des lois discriminatoires en faveur des femmes. En aucun cas nous ne désirons soumettre les hommes de la manière dont ils ont soumis les femmes au cours des siècles passés ! Nous pensons que l’établissement du rapport harmonieux 90% - 10% (rapport 90/10) se suffit à lui-même et qu’il n’a nul besoin d’être accompagné d’autres lois spécifiques. Dans le monde dont nous rêvons, tout le monde y gagne, les hommes comme les femmes. Les femmes y gagnent en sécurité, en paix et en tranquillité. A ceux et celles qui proclament que toutes les femmes ont besoin d’un homme, nous disons non ! Une femme a surtout besoin d’un homme pour la protéger des autres hommes. Dans un monde de violence, violence générée et entretenue par les hommes, les femmes éprouvent un sentiment d’insécurité qui les pousse à se tourner « naturellement » vers un homme susceptible de les protéger. Dans un monde de violence seulement… Dans celui dont nous rêvons, les hommes sont également gagnants et ce, à plusieurs niveaux : - étant moins nombreux, ils acquièrent individuellement plus de valeur ; - la concurrence étant moins importante, l’esprit de compétition qui les anime de coutume et qui est responsable des principaux maux de notre monde, disparaît (ou en tout cas, diminue fortement). En clair : plus besoin de se battre entre eux ; chaque homme trouve sa place beaucoup plus facilement et se sent d’avantage valorisé. De l’utilité des hommes Le Parti Egérique reconnaît aux hommes leur spécificité et leur utilité. Cette spécificité peut être subdivisée en trois catégories : le niveau physique, le niveau intellectuel et le niveau artistique. La supériorité physique des hommes en bien des domaines est évidente. Néanmoins, à l’heure actuelle, pour les travaux lourds, une bonne machine remplace avantageusement une centaine d’hommes. Dès lors, les hommes qui, dans les temps anciens, faisaient vivre leur famille grâce à leur force physique voient aujourd’hui celle-ci sous-utilisée car désormais inutile à la société. Cette sous-exploitation est un danger permanent pour la paix et la sécurité dans le monde. Au niveau intellectuel, la supériorité des hommes est un mythe qui a fait long feu. Aujourd’hui, dans tous les domaines, des femmes ont montré qu’elles sont capables de faire aussi bien que des hommes, si pas mieux. Le niveau artistique, enfin, est peut-être le seul où le caractère mâle semble avoir une influence positive au niveau de la créativité. Si aucun art n’est spécifique au genre masculin, on ne peut néanmoins que constater le rôle primordial qu’ont eu les grands peintres, les grands écrivains et les grands compositeurs au cours de l’histoire, ainsi que la prédominance mâle qui existe encore actuellement dans de nombreux domaines artistiques. Mais nous posons la question : a-t-on besoin de trois milliards d’hommes pour cela ? L’art ne se porterait-il pas aussi bien si les hommes n’étaient que 600 millions ? Nous, au Parti Egérique, sommes convaincus que l’art se développera d’autant mieux dans une société équilibrée par une forte présence féminine. Nous pensons que cette présence aura un effet stimulant sur les artistes, qu’ils soient hommes ou femmes. Appel international Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de propager ce message afin de faire prendre conscience à l’humanité de la chance qui lui est offerte. Si nos propositions sont adoptées, tout le monde y gagnera ! Le paradis sur Terre est possible. Si l’on prend les mesures adéquates, dans quelques dizaines d’années la face du monde aura changé. Radicalement changé…
Future-Réalité Tout le monde connaît maintenant le concept de télé-réalité. Vous avez sans doute déjà entendu dire à ce sujet : "ouais, en fait, la télé-réalité, cela ne devrait pas s'appeler comme ça parce que la réalité, ce n'est pas ça !" Les gens qui disent cela ont toujours l’impression d’avoir découvert une vérité fondamentale, d’avoir mis à jour une imposture, d’avoir compris mieux que tout le monde le secret du mystère de cette manipulation machiavélique de la société de consommation du capitalisme utlra-libéral individualiste des médias qui nous prennent pour des cons parce que moi monsieur je ne suis pas dupe mais où va le monde je vous le demande. Vous-mêmes d’ailleurs vous êtes-vous peut-être déjà senti suprêmement intelligent lorsque vous avez démasqué cette erreur dans l’équation « télé-réalité = réalité », une erreur que personne n’avait décelée auparavant parce que franchement les gens ils sont trop cons heureusement que vous êtes là. (Je sais bien que vous vous êtes dit ça : moi-même ça m’arrive régulièrement.) En fait, désolé de vous décevoir mais je pense que personne n’a jamais imaginé un seul instant que dix glandeurs enfermés dans un loft et filmés vingt-quatre heures sur vingt-quatre cela correspondait à la « vraie vie ». Du reste, aucune des personnes qui pensent avoir compris cela mieux que tout le monde n’est capable de dire ce que c’est au juste que « la » réalité, ou encore la « vraie » vie. Ca veut dire quoi, « la » réalité ? Ca veut dire qu’il y a des choses qui, en fait, ne sont pas réelles ? La Star Academy, ce sont des images de synthèse, c’est ça ? Et la « vraie » vie, quelqu’un peut me dire ce que c’est ? Les vedettes de la télé, elles vivent une « fausse » vie ? Ca veut dire quoi ? Elles sont mortes et elles font semblant de vivre ? Un peu de sérieux s’il vous plaît. Une semaine à Loft Story, c’est aussi réel qu’une semaine de vos vacances à Poissy-les-Bains. Et ce n’est sans doute pas moins intéressant ou rigolo. La vie de Greg le Millionnaire, elle est aussi « vraie » que la vôtre. Elle est juste un peu différente. Et sûrement pas moins ennuyeuse. Vrai ou pas vrai ? Alors bon, laissez tomber vos grands discours visant à démontrer à l’humanité ignorante que « la télé-réalité ce n’est pas la réalité » car, entre nous, on s’en fout !! :-o Cette petite introduction juste pour vous éviter de poser des questions cons dans le genre : « la future-réalité, est-ce que c’est la réalité du futur ou pas ? » Pour toute autre remarque, question ou commentaire dans le style, veuillez vous référez à la réponse suivante : « On s’en fout ! »* * « On s’en fout ! » - réponse standard fournie sans engagement de durée – copyright cvk-company mai 2004 – tout droit de reproduction interdit pour tous pays, y compris la Cité du Vatican Venons-en maintenant au fait ! Qu’est-ce que la future-réalité ? Ce n’est pas bien compliqué : c’est un peu comme la télé-réalité, mais dans le futur. C’est la même chose, mais en mieux. Ou en pire, vous jugerez. Tout au long de ces articles, nous explorerons ensemble cet univers étrange et un peu inquiétant. Il va de soi que toutes les situations décrites sont authentiques. Les différents personnages qui seront présentés existent vraiment, ou presque vraiment, ou alors ils auraient pu avoir été ou bien en tout cas ils auront probablement existé dans la vraie réalité, ou presque vraie, un jour ou l’autre, d’une certaine manière et à un certain endroit. Pour toute autre question en rapport à cela, prière de se référer à la réponse standard susnommée (*). Idem si vous voulez savoir de quelle manière j’ai obtenu les informations que je m’apprête à vous livrer. Mais trêve de bavardages, venons-en à l’étude des cas concrets. Les choses sérieuses commencèrent il y a bien longtemps, au début du troisième millénaire de notre ère, avec la prison-réalité… Prison-Réalité Il faut savoir que, dans le futur, la télé-réalité n’est pas juste un divertissement : ce concept à la base purement ludique a été développé afin de résoudre d’importants problèmes de société, une mission dont il s’est acquitté avec succès. En fait, disons-le carrément : dans le futur, tous les problèmes de société ont été résolus par la télé-réalité. Certes il existe encore de légers dysfonctionnements mais les créatifs du secteur planchent sans arrêt sur de nouveaux concepts qui, n’en doutons pas, finiront bien un jour ou l’autre par tout solutionner. Il y a bien longtemps, au début des années 2000, le système carcéral était en crise : surpopulation dans les prisons, violence au sein des établissements, drogue, suicides, taux de récidive élevé, etc. Un embryon de solution est apparu lorsqu’un jour, un gouverneur audacieux s’est allié avec un producteur plein d’idées et d’ambition pour créer la première émission de prison-réalité. (Cela se passait au Etats-Unis.) Le concept était simple, vous l’avez sans doute deviné : il s’agissait simplement de filmer la vie d’une prison vingt-quatre sur vingt-quatre et d’en sélectionner les meilleurs moments pour les diffuser sur une chaîne cryptée. Le succès fut phénoménal… La chaîne cryptée reçut des millions d’abonnements supplémentaires et l’émission fut diffusée dans la planète toute entière. Les prisonniers étaient devenus des stars mondiales et la prison passait du statut de charge pour la société à celui de poule aux œufs d’or ! Certes, au début, il y eut quelques débordements. Certains nouveaux prisonniers, par exemple, avouèrent avoir commis leur crime dans l’unique but de se faire interner dans cette prison/plateau-télé ! Des règles plus strictes furent donc instaurées et un comité chargé d’analyser la « sincérité » des crimes commis fut constitué. Rapidement, le nouveau concept fit des émules : il fut adopté par des tas d’autres prisons dans des dizaines de pays et de nombreuses variantes virent le jour. Il y eut par exemple l’émission « la prison de l’amour » où l’on pouvait voir des couples se former, « prison show » où les candidats apprenaient à devenir des stars de la chanson, « prison circus » où ils étaient entraînés aux différents métiers du cirque, ou encore « la grande évasion » où il fallait tout simplement parvenir à s’échapper. La morale était sauve car le but ultime de chaque émission était la réinsertion sociale des candidats. (Même dans le cas de la « grande évasion », les vainqueurs, grisés par le jeu et par la célébrité, choisissaient de préférence de participer à un nouveau jeu plutôt que de redevenir un délinquant ordinaire.) Bientôt, petit à petit, l’influence de la prison-réalité déteignit sur la mentalité générale des criminels de toutes sortes, qui en vinrent à considérer la vie comme un vaste jeu de télé-réalité. Les frontières étaient abolies. Nous étions tous dans la télé-réalité. Le but de la vie devenait de briller, de dépasser les autres ou tout simplement de se trouver une bonne petite place tranquille dans le jeu. Face à l’augmentation du taux de criminalité (certains faisaient n’importe quoi pour pouvoir se retrouver en prison-réalité) il fut décider que, désormais, il ne serait plus nécessaire d’être un criminel pour participer à ces jeux. Tout ceux qui en faisaient la demande étaient désormais autorisés, de par la loi (et plus tard, de par la Constitution) à intégrer l’un ou l’autre jeu de future-réalité. Face à l’afflux des demandes, des dizaines et même des centaines de nouveaux concepts furent imaginés. Plusieurs niveaux furent institués : selon son parcours professionnel, son passé, son curriculum vitae, le candidat était autorisé à intégrer tel niveau, dans lequel il devait passer des épreuves pour pouvoir accéder au niveau supérieur. Tout cela, bien sûr, sous le regard permanent des caméras. Ces émissions attiraient évidemment les personnes les plus pauvres et les plus démunies (mais pas uniquement). C’est ainsi que, après le problème des prisons, fut résolu celui de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Les règles du Jeu Le classement des émissions s’effectue suivant son taux d’audience, et uniquement suivant cela. Les niveaux inférieurs concernent donc des émissions qui ont peu de succès, et donc qui rapportent peu à leurs participants. Mais : - chaque émission peut monter ou descendre de niveau, suivant l’évolution de son audience, qui dépend elle-même en grande partie du comportement de ses participants ; - chaque participant peut choisir une émission d’un niveau plus élevé s’il s’est bien débrouillé dans le niveau inférieur. Il existe principalement trois types d’émissions : - celles dites « physiques » où les épreuves font appel à l’endurance ou à diverses aptitudes sportives ; - les émissions dites « culturelles » où tout est axé sur le talent relatif des participants ; - les émissions de type « intellectuel » où la seule chose qui compte vraiment, c’est la personnalité des candidats. (Loft Story, le célèbre précurseur, qui existe toujours, se classe dans cette troisième catégorie.) Chaque candidat est libre de choisir le type d’émission qui lui convient. A part ces quelques principes de base, une très grande liberté existe dans les divers règlements et tout, ou à peu près tout, est permis. Il est à noter qu’un grand nombre de personnes participent à des émissions de future-réalité à temps partiel : uniquement le soir en rentrant du boulot, ou bien les week-end ou alors durant les vacances. On peut également choisir d’y participer seul, ou bien en famille ou encore avec des potes. *** Dans un prochain article, nous passerons en revue quelques émissions de future-réalité des niveaux inférieurs.
Bruxelles, le 22 mai 2292 Je m’appelle Jan, j’ai trente-cinq ans. Je suis un esclave… Il y a 70 ans, le Parti Egérique entrait pour la première fois dans le gouvernement d’un pays, le tout jeune Grand Duché de Wallonie. En quelques années, leur idéologie s’est répandue dans le monde, mais ce n’est que vingt ou trente ans plus tard, lorsque l’application de leur programme a livré ses premiers résultats que l’on a assisté à un raz-de-marée : dans presque tous les pays, le Parti Egérique (ou l’un ou l’autre de ses clônes) devenait une force politique incontournable. En 2250, plus de la moitié de l’humanité avait adéré à leurs idées. Il faut dire que les résultats en question étaient à la hauteur des promesses. Là où leur programme avait été appliqué depuis plus de vingt ans, on assistait à une chute spectaculaire du nombre de crimes et d’actes de violence en tous genres. Les grands problèmes de société semblaient disparaître au fur et à mesure que la proportion de mâles diminuait. D’un point de vue économique également, les pays où la loi du Parti Egérique était appliquée volaient de succès en succès, forçant l’admiration de tous. Devenus des pôles attractifs attirant une main d’œuvre hautement qualfiée, ils se retrouvaient à la pointe du progrès dans tous les domaines. Tout semblait aller de mieux en mieux dans le meilleur des mondes en devenir… Les choses commencèrent à se gâter il y a vingt ans, au début des années 2270. Alors que l’idéologie de Parti Egérique était partout triomphante et que les guerres qui ont émaillé l’histoire de l’humanité ne semblaient déjà plus qu’un lointain souvenir, un nouveau mouvement vit le jour. Ce mouvement prit le nom de Parti Amazoniste et s’empara du pouvoir en Italie. Les idéologues de ce parti proclamaient que les hommes étaient des êtres inférieurs ne pouvant en aucun cas bénéficier des mêmes droits que les femmes. C’est à peine si certaines d’entre elles leur reconnaissaient le statut d’êtres humains… Les Amazonistes prônaient ouvertement le recours à la violence pour imposer leur point de vue. Elles faisaient aussi appel à la peur et au sentiment de vengeance : peur de voir les hommes un jour reprendre le pouvoir si on leur laisse trop de liberté, et vengeance pour tous les crimes qu’ils ont commis dans le passé et qui n’ont jamais été lavés. Pour étayer leurs dires, elles avaient recours à toutes sortes d’images de propagande, montrant des femmes humiliées par les hommes, soumises à leurs maris, obligées de se voiler… Mensonges que tout cela ! Grossières manipulations de l’histoire ! Certes, les hommes ont peut-être parfois abusé de leur position dominante, mais je suis persuadé qu’ils ont toujours respecté les femmes. Je suis bien placé pour le savoir, tout de même ! Je suis un homme ! Mais voilà : les gens manquent de sens critique. Les hommes furent donc accusés des pires crimes, leur image fut souillée. Devenus minoritaires dans la société, ils réagirent mollement face à la montée des extrémistes. Comme s’ils s’étaient déjà résignés à leur sort… La résistance la plus farouche fut livrée par des femmes. Des guerres civiles éclatèrent ainsi dans de nombreux pays. La plupart se soldèrent par la victoire des Amazonistes dont les méthodes ultra-violentes eurent raison des appels à la paix et à la tolérance des autres femmes. Puis ce fut la troisième guerre mondiale : les pays de l’axe Amazoniste d’un côté, contre ceux qui avaient réussi à contrer leur influence. L’histoire semblait n’être qu’un éternel recommencement. Aujourd’hui, en 2292, les Amazonistes sont partout triomphantes. Il n’existe officiellement plus de résistance. Cette assertion est néanmoins difficile à vérifier car elles ont instauré un régime dictatorial où toute information est sévèrement contrôlée et manipulée. La paix n’est pas pour autant revenue sur la Terre : de nombreux conflits ont toujours lieu, mais cette fois-ci entre différents mouvements Amazonistes qui se disputent pour obtenir la suprématie mondiale. Le Parti Egérique avait raison : la violence est beaucoup moins présente chez les femmes. Moins présente, mais pas absente… Les dix pourcents des femmes les plus brutales ont démontré qu’elles étaient capables de l’être au moins autant que les hommes. Elles ont exploité les failles d’une société pacifiée où l’on croyait en avoir fini avec la guerre, où l’on avait presque oublié ce que c’était. Elles se sont jetées comme des vautours sur une société sans défense. Les hommes sont désormais réduits en escalavage. Ils n’ont même plus le droit de porter un nom de famille. Le mien était Plots, Jan Plots, mais ce nom ne figure plus nulle part aujourd’hui. Par le simple fait de l’écrire, je risque de graves sanctions… En 2292, on n’a pas encore inventé de machine à remonter le temps. Mais je me dis qu’un jour, ça viendra. Ce jour-là, alors, on pourra peut-être prendre ce témoignage, que je m’apprête à sceller, et l’envoyer dans le passé afin que l’humanité du début des années 2200 soit prévenue des dangers qui la guettent. D’accord, c’est très aléatoire comme stratégie… Mais je me dis que je n’ai pas le droit de négliger cette possibilité. Même s’il n’y a qu’une chance sur un milliard de milliards pour que cela se produise, je dois essayer. J’espère que ce message parviendra à destination, par je ne sais quelle voie. J’espère que vous qui me lisez, vous vivez en 2200 (si vous vivez à une époque antérieure, conservez ce message pour les générations futures ! ! !). Je vous adresse ce message, au nom de l’humanité toute entière, les hommes comme les femmes : NE VOTEZ PAS POUR LE PARTI EGERIQUE ! ! ! Voilà. Maintenant, je scelle ce document et je vais le mettre en lieu sûr. Je n’ai pas le temps d’en écrire plus car ma maîtresse m’attend pour faire la vaisselle, nettoyer le parquet et m’occuper du chien. Prenez ce message au sérieux si vous voulez éviter que vos descendants ne subissent le sort atroce, misérable, dégradant qui est le mien… Jan Plots
" Enfer et Paradis "
(cliquez sur l'image ci-dessous...)
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