Tu produis tout en moi, motivation, ardeur,
Confiance, force, loi, réconfort dans la peur.
Comment puis-je, sans toi, survivre, vivre heureux?
Je sens en moi, je crois, la flamme de tes yeux
Qui, comme il y a longtemps, me donnait le courage
De lutter vaillamment, de vaincre par la rage.
Mais aujourd'hui ce feu n'a plus la même ardeur:
Entretenu si peu, il perd de sa chaleur.
Sans la même énergie fournie jour après jour
Je me sens affaibli avec un coeur plus lourd.
Traînant peine et regret, marchant dans le silence
Tel au pied un boulet, le fardeau semble immense
Mais qu'on ne m'ôte pas ce souvenir chéri!
Le serrant contre moi de peur qu'il ne s'enfuie.
Si tu me revenais, le feu reprendrait vie,
Le froid disparaîtrait, le cauchemar aussi.
Comment imaginer un bonheur si parfait
Plein de naïveté, trop beau pour être vrai!
Mais à quoi bon rêver d'un retour improbable
De l'être bien aimé, Dieu seul en est capable!
Mais le rêve est gratuit, à la portée de tous:
Réconfortant la nuit, ou procurant la frousse.
Celui que je préfère est encore celui où
Je me laissais distraire, la tête sur tes genoux:
M'abandonnant à toi, oubliant tout autour
N'écoutant que ta voix qui murmurait l'amour.
24/11/90