Qui suis-je ?
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UN PEU DE MOI
Alors,
voilà: Algérien d’origine, je suis dorénavant
canadien. Pas Pied-noir ou juif, mais musulman, d'origine seulement. C'est important que vous le sachiez afin d'éviter les éternels
fourvoiements en ce qui concerne mes idées. De plus, avec l'âge,
je supporte de plus en plus difficilement ce qui est religieux et particulièrement
ce qui provient du judaïsme que je considère totalitaire,
comme ses surgeons. Je peux dire cependant, que je suis un spiritualiste
dans l'âme. J’ai 51 ans (nous sommes en 2006 lorsque j'écris
ces lignes.). Ma femme en a 52 et nous sommes officiellement mariés
depuis plus de deux décennies. Je l'adore. |
Je
n’aime pas la philosophie; par contre j'ai un faible pour les gens
qui pensent en philosophe. À 18 ans on m’a enfermé,
en France, dans un asile de fou, comme on les appelait à l’époque,
pour une stupide affaire de drogue que les autorités judiciaires
avaient monté en épingle. L’infirmière, qui
devint mon premier amour, m’avait donné une édition
de Ainsi parlé Zarathoustra. En
rétrospective,
je crois pouvoir affirmer que je n'ai pas dû comprendre grand-chose
à cet ouvrage, mais quand j’y jette un coup d’œil
de temps à autre, je suis assez étonné de retrouver
cette ardeur à dénoncer le faux, qui est mon propre encore
aujourd’hui, et l’engagement spirituel qui ne m’a jamais
quitté. J’ai fait de nombreux voyages en Inde pour étudier
leur spiritualité et pratiquer le yoga. Je n’ai pas par contre
la béate conviction du bouddhiste Matthieu Ricard, le fils de Jean-François
Revel dont on peut lire un excellent débat sur la question dans
leur livre Le moine et le philosophe.
Rien n’est réglé pour autant. Je
suis allé voir un médecin, pour la première fois
depuis des lustres, pour une maladie grave qui gruge ma santé et
il a exigé que je consulte un psychiatre. Ce docteur, qui est une
femme en fait, m'a demandé si j'avais des idées de suicide.
Je lui ai répondu que cela m'arrivait effectivement d'en avoir,
comme tout le monde. J'ai voulu savoir si elle n'en avait pas pour être
ainsi surprise! elle m'a répondu que c'était d’ordre
privé. Comme elle s’inquiétait à tord, je ne
lui ai pas raconté mon soliloque sur le suicide que je devrais
vous envoyer sous peu, pour mieux me connaître. Vous êtes
d’accord n’est-ce pas ? Vous êtes ouverts, hein ? Je lis en ce moment plusieurs livres en même temps. Notamment Le Journal d'un écrivain de Virginia Woolf où il est écrit: «Quel immense et fertile plaisir me donnent les livres! En rentrant, j'en ai trouvé la table toute chargée.» Et ceci encore, à propos de l'âge et au sujet de Byron: «La vérité, c'est que si vous êtes à ce point chargé d'électricité, vous ne pouvez vous adapter à des sentiments humains ordinaires; qu'il vous faut parader, déclamer, et que vous ne cadrer plus avec rien.» Bref, je n'ai jamais pu lire un seul de ses romans, même pas ce qui est considéré comme son meilleurs, Les vagues. |
«Sois dispos, répondit Zarathoustra, comme moi-même. Garde tes habitudes, mon brave! mâchonne ton grain, bois ton eau, loue ta cuisine, pourvu qu'elle te rende joyeux!» | |
Je termine les dernières pages de Ma
conception du monde de Bertrand Russell, un auteur que j'admire.
Je l'ai découvert en Inde où ses livres étaient partout
présents mais que je ne lisais pas car je ne maîtrisais pas
assez l'Anglais pour lire des ouvrages complexes. Je n'accorde pas beaucoup
d'importance à ce petit livre mais j'ai l'intention, dans un avenir
proche, je l’espère, de partager avec vous mes impressions
à son sujet. Extrait: «Dans l'ensemble, je pense que la religion
a fait beaucoup de mal. Elle a sanctifié le conservatisme, l'adhésion
aux habitudes du passé; et surtout, elle a sanctifié l'intolérance
et la haine. Tout ce qui a pu entrer d'intolérance dans la religion,
surtout en Europe, est vraiment horrible.» Je relève particulièrement
ce qu'il dit ici au sujet de la haine.
«La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles.» Comme vous le voyez, je lis aussi Les fleurs du mal (ou relis), par curiosité, pour mieux cerner la genèse de la haine qui taraude nos sociétés et dont le sentiment semble si familier à la civilisation occidentale. Parce que cultivé. «Baudelaire, c'est l'homme qui a choisi de se voir comme s'il était un autre: sa vie n'est que l'histoire de cet échec», écrit Sartre dans la préface. Autant le préciser tout de suite, je n’aime pas Sartre (il suffit de me lire sur ce site) Mais Octavio Paz déclare à son sujet que c'est dans ses essais qu'il se distingue vraiment. Je suis en train de terminer Mario Vargas Llosa, Le langage de la passion dont je prends les dernières notes: «Les mauvais garçons, il est vrai, sont souvent jugés plus amusants que les bons, et la bonté considérée comme assommante.» Anaïs Nin, son Journal, le tome 2. Au départ, c'était pour mieux critiquer H. Miller, mais je découvre en elle un écrivain merveilleux. Ma femme est en train de lire le tome 1, ce qui fait qu'en plus nous avons d'agréables conversations. Très bon livre également, Conversation poétique, qui est une correspondance littéraire entre Harry Bernard et Alfred DesRochers, des auteurs canadiens de l'avant-guerre. H. Bernard: «D'après mon expérience, ne lisent les vers que ceux qui en font et ne les apprécient que leurs auteurs.» Si je dis que je n'ai pas de goût pour la philosophie,
j'entends par là la moderne par opposition à l'ancienne
(qui n'en est plus une d'ailleurs). Je crois que je pourrais me définir
comme un moraliste. Je considère l'influence de la morale comme
fondamentale et incontournable. C'est elle qui façonne les pensées
et les mœurs. Je lis lentement, trop lentement. Des fois, je voudrais
foncer, lire plus vite, très vite. Je n'y arrive pas. J'aime beaucoup le cinéma mais je trouve la production commerciale, à laquelle j'ai accès seulement, d'une lamentable indigence artistique. Ce qui fait que je vois une trentaine de film par an. Voilà ce que j'ai écrit récemment à propos de ces films : La semaine dernière j'ai loué La fille a 1 million de dollars que j'ai interrompu au bout de vingt minutes. Dix minutes de trop. Je devais avoir du temps à perdre. Un film pour des goûts de "type américain" comme j’appelle ça. Marrant, parce que tout le monde râle à propos de cette mentalité américaine mais ce genre de films reste le plus apprécié -4 Oscars! Pour un scénario hollywoodien comme dirait Brecht «avec les petits suspenses, les sentimentalités malpropres et les invraisemblances» à couper au couteau. Et vous vieillir de sénilité! «Je suis un rebelle dans l'âme, déclare Clint Easwood au magazine Newsweek. Si quelque chose est tendance, je m'empresse de faire le contraire.» Ce n'est pas réussi en tout cas. C'est la dernière fois que je vois un film fait par lui. |
«La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles.» |
Frustré, je voulais absolument
voir un film. Je l'ai retourné et j'ai pris Un long
dimanche de fiançailles. Même topo. Après
vingt minutes d'attente, (au moins dans ce cas-ci c'était justifié),
je l'ai retourné. Mais je dois ajouter qu'il n'y a pas de comparaison
avec celui de Clint Easwood. Les images, la mise en scène et les
costumes étaient excellents. Cependant, pour moi, ces qualités
sont secondaires. Un chouïa de trop à l'eau de rose. Ce qui
est drôle c'est que toute la conception sentimentale et sexuelle
actuelle flatte et prône les mœurs libertines à grands
renforts de publicités carrément pornographiques mais dans
ce film c'est la relation amoureuse idyllique que l'on a mis en valeur
et qui a fait son succès, je suppose. Il y avait bien un autre
modèle qui était proposé. Le réalisateur avait
jugé bon de faire appel au cliché du pendant bourgeoise
- prostitué. Ce modèle, c'était la compagne d'un
autre condamné à mort. Elle avait tous les attraits d'une
salope. Le réalisateur l'avait placée dans une taverne en
train de boire et de s'embrasser avec son homme
comme le font les chiens et les chats: sans complexes et à la vue de tous. Le conseil d'Ovide dans son livre L’art d’aimer
est tout à fait vieux jeu aujourd’hui. Pourtant, je suis
d’accord avec lui. Il écrivait : « J’oubliais
: ne laisse pas la lumière pénétrer par toutes les
fenêtres dans ta chambre à coucher; bien des parties de votre
corps gagnent à n’être pas vues au grand jour. »
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Je préfère de loin The Woodsman
(L'homme des bois), un film sur la pédérastie. Un homme
sort de prison où il a purgé douze années pour attouchements sur des filles de moins d'une douzaine d'années. Très bien réalisé du point de vue cinématographique et pour une excellente et grave réflexion.
Et la musique ... Bon, je ne vais tout de même pas écrire un livre ici ! lllllllllllllllll
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(Cette présentation avait servi originellement pour le site Philautarchie consacré à la philosophie. Après m'avoir félicité pour ce texte en m'attribuant un trophée symbolique, quelques semaines plus tard, j’étais interdit d’accès sans aucun avertissement et pour des raisons suspectes, ayant trait, je pense, à leurs croyances religieuses.)
Les autres sites qui m'ont interdit d'accès selon la même procédure: |