Back to Istituto Romeno’s Publications

Back to Geocities

Back to Yahoo

Back to Homepage Annuario 2004-2005

 

 

 

 

p. 313

Venise et le problème du concours militaire ottoman au temps du règne de Bayezid II

 

 

Ovidiu  Cristea,

Institut d’Histoire «Nicolae Iorga» de Bucarest

 

«Considerandose per molti la grande infamia seminada per tutto el mondo per lo ditto signor Sigismondo, Re de Ungaria, haver sploverudo e straparlado contra Venitiani. Dando quello sempre a saver a tutto el mondo che nui ieremo caxon de impedir la union del summo Pontifico Papa de Sancta C[h]iesa, che salva sempre sia la Maestà Sua. Questo non ha mai operado Venitiani per algun tempo. Et oltra de questo desportando la Dogal Signoria de Veniexia che quella dava favor e subsidio di infideli Turchi e a altri renegadi christiani, azi li andasse contra christiani. La qual cosa ben se può adesso per experientia veder e cognoscer esser el contrario, habbiando habudo dall’eterno Dio, dal qual prociede tutte gratie si copioxa, e meraveiosa victoria»[1]. Le fragment, extrait de la chronique attribuée à Pietro Dolfin, fait preuve d’un problème fortement débattu aux XVe-XVIe siècles: l’attitude de la République de Saint Marc envers l’Empire ottoman[2]. D’une part on perçoit l’effort vénitien de montrer que Venise a été toujours l’ennemi mortel des infidèles; d’autre part on peut saisir la contre-propagande des adversaires de la Sérénissime qui soulignent la duplicité, voire la complicité entre celle-ci et les mécréants[3].

Les deux points de vue ont fait fortune à l’époque et chaque épisode de l’histoire des relations véneto-ottomanes a ajouté de nouvelles pages au dossier de la question. Le débat a continué parmi les historiens modernes. On lui a trouvé parfois une solution rapide en invoquant l’expression «siamo veneziani, poi christiani» comme preuve irréfutable du pragmatisme vénitien. Malheureusement en vain cherchera-t-on une formule pareille à travers les documents vénitiens du XIVe-XVIe siècle. De plus, il semble que le contexte dans lequel on a pu prononcer des telles paroles n’est pas lié à la croisade contre les Ottomans, mais aux querelles entre le Saint Siège et la République de Saint Marc de la

p. 314

fin du XVIe siècle[4]. Par contre, en ce qui concerne la lutte contre les infidèles, le discours politique de la Sérénissime a insisté avec obstination sur l’idée que la République a été toujours la protectrice de la vraie foi et le rempart de la chrétienté (mure de la christianitade)[5]. D’autres points de vue ont souligné la difficulté de donner une réponse définitive sur la question de la politique vénitienne envers les Ottomans. Les études de Franz Babinger[6], Paul Coles[7], Phillipe Braunstein[8], Paolo Preto[9] ont mis l’accent sur le contexte politique et économique de l’action diplomatique de la République de Saint Marc, tandis que Giovanni Pillinini[10], a attiré l’attention sur le lien étroit entre la politique menée par la Sérénissime dans la Péninsule Italienne et les rapports avec les Ottomans. C’est sur ce dernier point que je veux insister dans les pages suivantes en proposant l’analyse de deux situations du règne de Bayezid II: la première de 1484, la seconde du début du XVIe siècle. Chaque fois les Ottomans ont été très attentifs aux vicissitudes des guerres italiennes et chaque fois les documents témoignent qu’une collusion entre Venise et l’Empire ottoman était possible. Le scénario des négociations comporte des similitudes, mais aussi des différences et une étude plus approfondie de tels cas peut aboutir à une meilleure compréhension de l’attitude de Venise à l’égard des Ottomans.

 

*

*  *

p. 315

En 1484, cinq ans après la fin de la guerre de 1463-1479 entre Venise et l’Empire ottoman, les relations entre les deux anciens adversaires étaient resté tendues[11]. Les rapports rédigés par le baile Pietro Bembo[12] et notamment ceux du secrétaire Giovanni Dario[13] prouvent la mesure dont la politique italienne de la Sérénissime avait des répercussions dans ses rapports avec la Porte. Le baile vénitien mentionnait que la paix conclue entre les puissances italiennes «sento esser per questo Signor molto existimata»[14] et il était d’avis que les Ottomans ne seraient plus aussi menaçants dans leur attitude à l’égard des représentants vénitiens[15]. Giovanni Dario donne, à son tour, plusieurs renseignements sur la manière dont le sultan et ses dignitaires ont interprété la politique italienne de la Sérénissime. Même si, cette année, le sultan Bayezid II semblait préoccupé par l’expédition contre la Moldavie, les Ottomans ont surveillé soigneusement le déroulement de la «guerre de Ferrare» (1482-1484) qui a opposé la République de Saint Marc à une large coalition italienne. Par contrecoup, la paix de Bagnolo[16], qui mettait fin au conflit et semblait résoudre les problèmes de la Sérénissime, a soulevé les soupçons des dignitaires ottomans. Ceux-ci ont formulé plusieurs objections dans les pourparlers avec Giovanni Dario. Tout d’abord les Ottomans ont interprété la paix conclue entre les puissances d’Italie comme un geste inamical envers la Porte. En effet, la longue histoire des contacts entre l’Europe et l’Islam prouvait que toutes les croisades avaient été précédées par une cessation des hostilités entre les chrétiens. Par conséquent les pachas ont demandé si la paix de Bagnolo n’était pas, en quelque sorte, le préambule d’une offensive dirigée contre l’Empire ottoman. Pire encore, les dignitaires ottomans mettaient en question la volonté vénitienne de préserver la paix avec le sultan autant que le roi de Naples, l’un des ennemis de la Porte dans la Péninsule, se trouvait parmi les signataires de la paix italienne.

Enfin, mais non en dernier instant, les Ottomans auraient attendu, pendant le déroulement du conflit, un appel au concours militaire de la part de Venise. D’une manière explicite, Mehmet pacha reprochait à Giovanni Dario l’omission volontaire de la clause amici degli amici e nemici dei nemici stipulé dans le traité véneto-ottoman de 12 janvier

p. 316

1482: «vui seti savij ma in questo me par che vui habiadi manchadi a non haver comunicado sta cossa cum nui perché nostro Signor haveva fato spesa de conzar le soe galie et era desposto de aiutarve et vui sete andati a far paxe senza dir niente a nui»[17]. On peut, biensûr, se demander si les paroles de Mehmet pacha exprimaient vraiment le désir d’appuyer les actions de Venise contre ses adversaires italiens. La réponse de Giovanni Dario semble suggérer qu’il s’agissait plutôt d’une manoeuvre diplomatique du vizir menée à saisir les intentions de la Sérénissime. Le secrétaire vénitien rappelait à Mehmet pacha que la République «li haveva requesto questa primavera che fesseno qualche cossa contra la Puya [=Royaume de Naples] per divertir parte de le forze che ne premeva in Lombardia perche havevamo tuta la Italia contra et le lor Signorie [=les pachas] me resposeno che havevano per le man un altra impresa granda et che non potevano atendere a questa […] et vedendo li miei Signori che de chi non era speranza de aiuto de diversion habiando la massa de tuta Italia ale spale za che da li amici non podeva haver aiuto, tento cum le forze soe de far quello che domandava ad altri»[18]. Le point de vue vénitien souligne donc qu’une demande au concours militaire ottoman était formulée au printemps de 1484, mais que les préparatifs de Bayezid II pour l’expédition contre la Moldavie avaient écarté tout possibilité d’intervention ottomane.

Bien qu’on puisse exprimer des doutes en ce qui concerne la volonté de la Porte d’appuyer soit par une diversion, soit par une intervention directe les actions militaires de Venise, il est évident que l’intérêt ottoman pour le déroulement des événements dans la Péninsule Italienne est réel. On ne peut expliquer autrement la préoccupation des dignitaires ottomans pour les clauses de la paix de Bagnolo, notamment celles qui mentionnaient les territoires abandonnés par la République de Saint Marc à la fin de la guerre. Mehmet pacha exprimait son désagrément à l’égard de la restitution de la ville de Gallipoli, point d’appui important dans les desseins d’une nouvelle offensive de l’Empire ottoman contre le Royaume de Naples[19]. Une telle action était aussi éloignée en 1484, a cause de l’expédition du sultan contre la Moldavie et du problème Djem, mais devenait possible dans une conjoncture plus favorable pour la Sublime Porte. Une situation pareille pouvait être le résultat de la collusion véneto-ottomane qui, en 1484, s’avérait possible. Les dispacci rédigés par Giovani Dario montraient les Ottomans disposés d’offrir leur concours pour les opérations déroulées par Venise en Italie, tandis que Venise avait besoin d’un allié capable d’équilibrer la balance des forces dans la «guerre de Ferrare».

Malheureusement de nombreuses détails nous échappent encore et autres sources – les rapports du baile Pietro Bembo, par exemple – restent muettes à l’égard de ce projet avorté d’alliance. L’appel au concours ottoman n’a rien de surprenant – d’autres puissances italiennes ont utilisé, à leur tour, ce moyen[20] – mais il y a beaucoup d’aspects

p. 317

qui semblent appuyer plutôt l’idée d’une certaine prudence, voire méfiance de la politique vénitienne à l’égard du sultan. Les questions nombreuses restées irrésolues dans les rapports entre les deux puissances[21] faisaient difficile toute collaboration militaire en 1484.

Quinze ans plus tard, le même scénario s’est déroulé après le désastre des forces vénitiennes à Agnadello (14 mai 1509). Heureusement, en ce cas-là les sources apportent plusieurs détails sur les négociations menées à obtenir l’intervention de la Porte à côté de Venise et on peut saisir les stratégies diplomatiques employées par les deux partenaires. D’une part on voit comment Venise, qui avait désespérément besoin d’un allié, a augmenté progressivement son offre en argent pour obtenir un appui militaire, d’autre part on perçoit l’habileté politique des Ottomans qui ont toujours tergiversé en attendant l’épilogue de la guerre entre la Sérénissime et la Ligue de Cambrai. Les pourparlers entre Venise et l’Empire ottoman après Agnadello ont fait l’objet d’une analyse approfondie de Paolo Preto qui a insisté, à juste titre, sur le fait que l’alliance avec les infidèles n’a pas été une initiative extrême de quelques têtes brûlées[22]. On peut ajouter qu’un tel projet n’est pas facile à accomplir et les démarches entreprises par le baile Andrea Foscolo montrent que les Ottomans n’étaient point intéressés de se mêler dans une affaire très compliquée.

D’abord, comme en 1484, le sultan s’est étonné que la Sérénissime, entourée par ennemis si nombreux, n’a pas sollicité son concours[23], mais pour le baile Andrea Foscolo il s’agissait plutôt d’un stratagème. Selon son point de vue, les Ottomans affirmaient leur bon volonté à l’égard de la République de Saint Marc mais, au fond de leur coeur, ils se réjouissaient pour les malheurs de celle-ci «non però che havesseno hauto tanto a piacer de la total ruina de la Vostra Sublimità, ma ben che quella restasse asai debilitata»[24]. Ces paroles font preuve d’une opinion fort répandue selon laquelle la Sérénissime était l’adversaire le plus redouté par les Ottomans[25] et, par conséquent, la défaite d’Agnadello favorisait les desseins des infidèles. Dans ces circonstances l’alliance avec la Semilune pouvait s’avérer à double tranchant car, à cause de la faiblesse vénitienne, l’intervention ottomane ouvrait la possibilité de l’établissement d’une tête de point en Italie. Même si le risque était considérable, Venise a decidé de poursuivre les négociations menées à obtenir le concours ottoman, que d’accepter les humiliantes conditions de paix offertes par le pape Jules II[26].

Dans une seconde étape Venise a demandé l’intervention en Frioul d’un contingent de 8.000-10.000 cavaliers ottomans. Le baile a essayé sans succès de convaincre le grand vizir, Ali pacha, que la Porte ne pouvait pas rester impartielle car la guerre contre la Ligue de Cambrai était le résultat du refus vénitien de rompre la paix avec le sultan[27].

p. 318

L’interlocuteur d’Andrea Foscolo était d’avis que la guerre d’Italie avait d’autres raisons que la paix véneto-ottomane et précisait que le sultan «non curava ne feva existimation de alchuna colligation de’ potentati christiani»[28]. Cet argument sera repris pendant les pourparlers qui ont continué tout au long de l’année 1509 et au début de 1510. De plus, dans une phase suivante, les Ottomans ont endurci leur opinion en disant que le sultan n’a jamais donné son concours militaire à un souverain chrétien[29]. Mais tous ces refus n’ont pas découragé le gouvernement de Venise. En octobre 1509, Andrea Foscolo reçevait de nouvelles instructions pour continuer les négociations. Le 20 octobre la réponse de Bayezid II se laissait encore attendue et le baile concluait que, fort probablement, celle-ci serait négative. Pire encore, les Ottomans ont refusé non seulement leur concours, mais aussi l’export du blé de l’empire vers la cité des lagunes[30], refus qui apportait un nouveau coup à la situation de la Sérénissime. A la fin du mois les prévisions du baile restaient sombres car, à son avis, «da le bande de là non era per haver salvo le parole et false demonstration cum nullo effecto»[31]. En novembre Venise était disposée d’offrir 1.000 ducats à chaque vizir et un cadeau suplimentaire de 1.000 ducats si la requête concernant l’appui militaire avait été approuvé. Cette fois le refus était argumenté par la saison défavorable et «per le aque et passi angusti»[32].

La dernière tentative a eu lieu au début de janvier 1510 et proposait 2.000 ducats pour les vizirs, 4.000 pour le grand vizir, Ali pacha, et 12.000 ducats pour le sultan. Pour encore une fois, le seul résultat palpable sont resté les «belle parole et false demonstration»[33]. Cette fois-là l’obstacle est représenté par une expédition contre la Valachie menée à renverser le prince du pays par un prétendent soutenu par la Porte. De plus, les dignitaires ottomans prétextaient que, pour conclure une alliance militaire, Venise devait envoyer un ambassadeur extraordinaire et que, par ailleurs, il était nécessaire d’abord de renouveler la paix conclue en 1504[34].

On voit donc que tous les moyens diplomatiques déployés par les Vénitiens n’ont abouti à rien. Les Ottomans ne semblaient pas convaincus qu’ils auraient tiré profit d’une intervention en Italie. Les vicissitudes des guerres italiennes ont été poursuivies avec intérêt, mais en 1509 le sultan était plus concerné par la situation à l’intérieur de l’Empire ottoman qui ne cessait à se détériorer. Un soutien militaire offert aux Vénitiens était presque impossible, d’autant plus qu’il y avait de nombreuses problèmes politiques et logistiques

p. 319

à résoudre, auxquels s’ajoutait une longue liste des litiges qui avaient envenimé les rapports entre Venise et la Porte tout au long du règne de Bayezid II. Cette liste et la guerre de 1499-1503 ont produit des blessures profondes qui expliquent la méfiance réciproque gardée longtemps. Cette méfiance a pesé lourdement la balance des rapports véneto-ottomans et explique pourquoi au delà de bon mots et déclarations d’amitié, Venise a attendu vainement le concours militaire des Ottomans.

Les deux cas analysés montrent le rapport étroit entre la politique italienne de Venise et son attitude envers l’Empire ottoman. Comme Giovanni Pillinini l’a déjà souligné, les guerres italiennes ont été toujours suivies dans les relations avec la Porte par une détente, détente qui a amené parfois à une tentative de collaboration militaire. Les deux situations du règne de Bayezid II indiquent qu’une telle collusion, comme d’autres projets des XVe-XVIe siècles, était soumise à toutes sortes des contraintes difficiles à surmonter.

 

 

Other articles published in our periodicals by Ovidiu Cristea:

 

Considérations sur la participation vénitienne à la croisade de Nicopolis

 

La pace tesa: i rapporti veneto-ottomani del 1484

 

La suprématie maritime à la fin du XIIIe siècle: un point de vue de Marino Sanudo Torsello

 

Siamo Veneziani e poi Christiani: Some Remarks Concerning the Venetian Attitude towards the Crusade

 

 

 

For this material, permission is granted for electronic copying, distribution in print form for educational purposes and personal use.

 

Whether you intend to utilize it in scientific purposes, indicate the source: either this web address or the Annuario. Istituto Romeno di cultura e ricerca umanistica 6-7 (2004-2005), edited by Ioan-Aurel Pop, Cristian Luca, Florina Ciure, Corina Gabriela Bãdeliþã, Venice-Bucharest 2005.

 

No permission is granted for commercial use.

 

© ªerban Marin, October 2005, Bucharest, Romania

Last Updated: July 2006

serban_marin@rdslink.ro

 

Back to Geocities

Back to Yahoo

Back to Homepage Annuario 2004-2005

Go to Annuario 2000

 

Go to Annuario 2001

 

Go to Annuario 2002

 

Go to Annuario 2003

 

Go to Quaderni 2001

 

Go to Quaderni 2002

 

Go to Quaderni 2004

Back to Istituto Romeno’s Publications

 



[1] Biblioteca Nazionale Marciana de Venise, Mss. It. VII 2558 (=12450), chronique de Pietro Dolfin, f. 647r; le texte utilise des témoignages plus anciens; voir par exemple la chronique attribuée à Niccolò Trevisan, Bibliothèque Nationale Marciana de Venise, Mss. It. VII 519 (=8438)/microfilme 164, f. 168r: «el re de Ongaria nel conzilio de Costanza aveva acusado la Signoria de Veniesia che la deva favor et agiutorio a’ Turchi contra la christianitade».

[2] Quelques témoignages ont été réunis par Ovidiu Cristea, «Siamo Veneziani, poi christiani: Serenissima ºi problema cruciadei», dans Revista Istoricã, XI, no. 1-2, 2000, pp. 17-29.

[3] A la diete de Nürnberg (1479) les ambassadeurs du roi d’Hongrie, Matthias Corvin, ont repris les accusations faites par Sigismond de Luxembourg 60 ans auparavant. Le traité de paix conclu en 1479 entre Venise et l’Empire ottoman était, selon le roi Matthias, une preuve convaincante de la mauvaise foi de la Sérénissime voir Nicolae Iorga, Notes et extraits pour servir à l’histoire des croisades au XVe siècle, vol. V, (1476-1500), Bucarest 1915, doc. LXXIII, p. 55.

[4] Voir une notice de N. Iorga dans Revista Istoricã, XVIII, no. 1-3, 1932, p. 84 sur laquelle a attiré l’attention ªtefan Andreescu, «Addenda et Corrigenda», dans Studii ºi materiale de istorie medie, XXII, 2004, pp. 277-278 ; on peut ajouter aussi l’ouvrage de Kenneth M. Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571), vol. II, The Fifteenth Century, Philadelphia 1978, p. 248 qui rappelle l’expression «Siamo Cristiani quanto il papa» prononcée pendant une controverse avec le pape Paul V.

[5] I Diarii di Girolamo Priuli [aa. 1494 -1512], vol. II, édition rédige par Roberto Cessi, Bologne 1933, p. 14: «Se il signor Turcho se farà signore del Stato di Venetiani (quod absit) tutta la Italia et la christianitade senza dubbio sarà in breve spatio di tempo sotoposta a infidelli, perché li Venetiani sono le mure de la christianitade». Un inventaire sommaire des occurrences de l’expression dans O. Cristea, Acest domn de la miazãnoapte …: ªtefan cel Mare în documente inedite veneþiene, Bucarest 2004, pp. 85-86; pour les Pays Roumains voir Andrei Pippidi, «La croisade au Bas Danube: les Roumains comme “rempart de la chrétienté”», dans Histoire des idées politiques de l’Europe centrale, coordonnateur: Chantal Delsol et Michel Maslowski, Paris 1998, pp. 77-89 et Alexandru Simon, «The Use of the “Gate of Christendom”. Hungary’s Matthias Corvinus and Moldavia’s Stephen the Great Politics in the late 1400’s», dans Quaderni della Casa Romena di Venezia, no. 3, 2004, pp. 205-224.

[6] Franz Babinger, «Le vicende veneziane nella lotta contro i Turchi durante il secolo XV», dans La Civiltà Veneziana del Quattrocento, Florence 1956, p. 51.

[7] Paul Coles, The Ottoman Impact on Europe, Londra 1968, p. 133: «Venetian response and resistance to Ottoman pressure was characteristically cunning, complex and tenacious».

[8] Philippe Braunstein, «Venedig und der Türke (1450-1570)», dans Die Wirtschaftlichen Auswirkungen der Türkenkriege, volume édite par Othmar Pickl, Graz 1971, pp. 59-70.

[9] Paolo Preto, Venezia e i Turchi, Florence 1975, notamment pp. 25-28.

[10] Giovanni Pillinini, Il sistema degli Stati italiani, Venice 1970, passim.

[11] O. Cristea, «La pace tesa: i rapporti veneto-ottomani del 1484», dans Annuario dell’Istituto Romeno di Cultura e Ricerca Umanistica di Venezia, V, no. 5, 2003, pp. 277-286.

[12] La version intégrale des rapports de Pietro Bembo dans O. Cristea, «Campania din 1484 în lumina unor noi izvoare veneþiene», dans ªtefan cel Mare ºi Sfânt. Atlet al credinþei creºtine, St. Monastère de Putna 2004, pp. 216-274.

[13] 22 Dispacci da Costantinopoli al doge Giovanni Mocenigo, traduction et commentaire par Giuseppe Calo, introduction par Alvise Zorzi, Venise 1992.

[14] O. Cristea, «Campania din 1484», doc. XV, p. 253.

[15] Ibidem, doc. XVI, p. 256: «Dapoi el sentimento de la pace d’Italia le cose nostre cum questi ha pur fato qualche demonstration de piuj piacevole conversation intendando che ‘l suo Signor habij fato de essa pace qualche demonstration e po’ se sperar che non habino ad essere cusì mordenti come erano e cusì è slargata la via de poder parlare largamente e dolerse de’ torti ne vien fati con la reputation de la V<ostr>a Ill<ustrissim>a S<ignori>a retornata in el pristino stato alla qual reverentemente ricordo che voia mantenerla e sostenirla».

[16] Pour la paix de Bagnolo voir G. Pillinini, op. cit., p. 129.

[17] 22 Dispacci, doc. 26a, p. 96.

[18] Ibidem.

[19] 22 Dispacci, doc. 26a, p. 98-100 résume ainsi un dialogue entre Mehmet pacha et Giovanni Dario: «vui restituireti anche Galipoli. Resposi de si. Me disse vui non podevi far altramente per che non la podevi mantegnire et se vui comunicavi la cossa cum nui vui meioravi molto le condicion vostre».

[20] G. Pillinini, op. cit., p. 131, note 14.

[21] O. Cristea, «La pace tesa», passim.

[22] P. Preto, op. cit., p. 38.

[23] Marino Sanudo, I Diarii, éditeurs généraux: R. Fulin, F. Stefani, N. Barozzi, G. Berchet, M. Allegri, VIII, col. 509.

[24] Relazioni di ambasciatori veneti al Senato, vol. XIV, Costantinopoli, relazioni inedite (1512-1789), édition rédige par Maria Pia Pedani–Fabris, Padova 1996, p. 10.

[25] Ph. Braunstein, op. cit., pp. 60-61.

[26] P. Preto, op. cit., p. 38.

[27] Relazioni di ambasciatori, p. 11.

[28] Ibidem, p. 12.

[29] Ibidem, p. 13: «mai è sta visto che quel illustrissimo Signor, etiam in tempo ch’el se ha trovato in prosperità de la persona, habbi dado subsidio ad alchuno et non solum a Christiani, che per la leze loro come za me fo motivato par sia prohibito»; un tel argument est, quant même, dénoué de fondement car en 1497 les Ottomans ont donné leur concours militaire à Etienne le Grand, prince de Moldavie, contre le roi de Pologne Jean Albert.

[30] Ibidem, p. 14.

[31] Ibidem.

[32] Ibidem.

[33] Ibidem, p. 15.

[34] Ibidem, p. 15.