Le Mali : musique traditionnelle

Instruments et genres musicaux des Malinké
     
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Le pays malinké couvre les cercles de Kangaba, Kita, Kenieba, une partie du cercle de Kati et le sud du cercle de Bafulabe. Les Malinke sont les détenteurs d'une tradition orale et musicale très riche. La production de leur musique est dominée par les gens de caste, griots jeliw et forgerons numun détenant la maîtrise du verbe. Elle se caractérise surtout par des épopées qui évoquent les héros et les grands événements des anciennes formations politiques du Mandé.
Parmi les héros couramment évoqués au moyen de récits dits en musique où se mêlent légendes et faits historiques, il y a Soumanguru Kante, roi forgeron du Sosso (début 13è siècle) qui a, dit-on, possédé un xylophone magique placé sous la protection d'un aigle et Sunjata Keita, vainqueur du premier, héros fondateur de l'Empire du Mali. La tradition musicale séculaire des Malinké est riche de trois principaux instruments dont la réputation dépasse les frontières maliennes et africaines : le 'tambour-gobelet' à une peau, jenbe, le "petit" xylophone, balanin, de 15 à 19 lamelles accordées sur une échelle heptatonique, la "harpe- chevalet" à 21 cordes, kora, originaire de la Casamance.
Ces instruments déterminent en même temps les genres musicaux dont ils sont l'élément central.
La musique jenbe se fait à l'aide de trois instruments : le "gros jenbe ", jenbe ba, dont le joueur développe les rythmes complexes, joue le solo et apporte un appui rythmique aux pas de danse ; le 'petit jenbe', jenbe den, dont le joueur donne la base de l'accompagnement ; et le tambour cylindrique, dunun, qui joue la basse. A cela s'ajoutent les battements de mains (des femmes), et un chœur que dirige une chanteuse. La production de cette musique est généralement liée aux récoltes (du fonio et du mil), aux fêtes religieuses musulmanes (tabaski et ramadan), aux rites de passage (baptême, circoncision, mariage et funérailles).

 

Sommaire

Chacune de ces occasions a ses rythmes, chants et danses caractéristiques.
Le 'petit xylophone malinké', maninka balani, avec des résonateurs en calebasse de petite taille, peut être joué seul ; il peut aussi intégrer l'ensemble jenbe décrit ci-dessus. Son utilisation harmonieuse avec les chants et la danse créé l'atmosphère musicale totale lors de différentes fêtes de la société malinke. Il s'y rattache un important répertoire de pièces musicales et de chants traditionnels. Le contexte précis d'une pièce musicale se reconnaît à son air et à son rythme qui détermine le pas de danse.
La kora est l'instrument le plus représentatif de la musique des Malinke considérée à une échelle internationale. C'est la harpe la plus perfectionnée en Afrique. Ses 21 cordes donnent une amplitude de plus de trois octaves et produisent une échelle heptatonique. Des sonnailles fixées à l'extrémité du bois auquel sont attachées les cordes, précisent le timbre. Le répertoire de la kora est en plein essor car il sert de source d'inspiration à des musiciens contemporains célèbres qui créent sans cesse de nouvelles pièces musicales. La kora peut être jouée seule ou associée à d'autres instruments tel que le xylophone.
Les trois instruments décrits ci-dessus n'épuisent nullement le patrimoine instrumental de la musique des Malinke. La harpe-chevalet des chasseurs, sinbi ou donzonkòni, la harpe à trois cordes, bòlòn, les cors, les sifflets et les tambours d'eau, jidunun des femmes font partie de l'ensemble des instruments de musique traditionnelle. Aux musiques produites à l'aide de ces différents instruments s'ajoutent les chants accompagnant les activités féminines tels que le pilage du mil, la préparation du beurre de karité, le bercement de l'enfant, le lavage du linge, etc.

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