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TOMBOUCTOU

« Ville exquise, pure, délicieuse, illustre, cité bénie, plantureuse et animée... »
Ainsi s'exprimait le chroniqueur Abderhaman Sâdi, auteur du Tarikh es-Soudan, en célébrant vers 1630 sa ville de Tombouctou.

Près de quatre siècles ont passé, mais « Tombouctou la Mystérieuse », selon la formule lancée en 1896 par le français Félix Dubois, continue de fasciner le monde. Dans les pays arabes, une expression populaire évoque une certaine Tombouctou, pays fabuleux, enfer ou paradis, mais qui n 'existe que dans l'imagination. Aux Etats-Unis, des clubs rassemblent les fidèles de Tombouctou ; seule condition d'adhésion : un cachet administratif apposé sur le passeport, attestant le passage du candidat dans la légendaire cité.


Un rayonnement universel Sommaire


Car Tombouctou existe. On y accéda d'abord à pied ou à dos de chameau, comme le firent des voyageurs célèbres, parmi lesquels le Tangérois Ibn Battûta (1353), le musulman converti au christianisme Léon l'Africain (de son vrai nom Hassan Ibn Mohammed El Wazzan Ez Zayatte) un siècle et demi plus tard, ou, plus près de nous, le major britannique Laing (1826) et le Français René Caillié (1828). Depuis, les moyens de communication ont évolué et, si les caravanes de chameaux affluent toujours de Mauritanie, d'Algérie ou du Niger, le coquet aérodrome accueille aujourd'hui des touristes du monde entier.
L'accès est plus difficile par la voie terrestre depuis Bamako (à 1071 km au sud), via Ségou et Mopti, ou Gao (à 424 km à l'est) : les pistes, impraticables à la saison des pluies, ne conviennent autrement qu'aux mécaniques et aux automobilistes que ne rebutent pas les cahots. Par contre, en période de crue du moins, les bateaux relient Tombouctou à presque toutes les villes du pays ; depuis Bamako, le trajet - recommandé - prend cinq jours par le Niger, à travers les plus belles contrées du Mali.
Métropole des temps médiévaux, Tombouctou remonte donc aux premiers siècles de l'histoire écrite.

Campement des nomades berbères du XIIe siècle qui rejoignaient ici le fleuve Niger à la saison sèche l'endroit se développa grâce au commerce transsaharien. Les opinions divergent quant à l'origine de son nom. La plus connue, celle d'Es Sâdi formulée dans le Tarikh es-Soudan, veut qu'une vieille femme appelée Bouctou ait été chargée de garder ici le puits des Touareg en dehors des périodes de transhumance ; le campement devint Tin-Bouctou, le lieu ou le puits de Bouctou. Selon une autre hypothèse, Tombouctou, fondée par des populations songhoï, tire son nom de la cuvette où la ville fut édifiée entre le dunes (Tombouctou signifiant « cavité »). Des historiens soutiennent encore que Tombouctou voudrait dire la « petite dune » et serait ainsi nommée du fait des mamelons de sable qui l'entourent. Linguistes, traditionalistes et historiens s'accordent néanmoins sur un point : l'origine berbère de la ville.
Tombouctou n'apparaît pourtant dans l'histoire qu'au XIVe siècle, sous l'administration du Mandé. Au retour de son pèlerinage à La Mecque (1325), l'empereur Kankan Moussa y avait laissé l'architecte-poète andalou Es Sahéli, qu'il chargea de bâtir une prestigieuse mosquée. Sept siècles plus tard, il reste d'elle un monument historique, Djingaieibei (ou Jingereber), construit sur les fondations de la mosquée commandée par Kankan Moussa.

Le style d'origine a été respecté. Dépouillé, robuste, couvert de terrasses en banco dont émerge la forme d'abord pyramidale puis conique d'un minaret hérissé de pieux servant à l'entretien des murs, le monument de Djingareiber trône au sud-ouest de la ville, environné de bâtiments de la même veine. Massifs à la base, les murs s'effilent vers le haut, soutenus par des renflements ou des piliers faisant corps avec l'édifice et l'entourant. Peu d'ouvertures sur les façades, presque pas de fenêtres, sauf aux étages, mais en revanche de lourdes portes décorées d'énormes clous. La mosquée de Djingareiber (ou mosquée du Vendredi), est la seule des trois mosquées de la ville, où la visite est autorisée. On peut accéder à la terrasse qui permet d'apprécier l'échiquier de la ville, et de constater l'inexorable avancée d'un trop gourmand désert.

Un indéfinissable mystère Sommaire

Séjour aristocratique depuis le XVe siècle, le quartier de Djingareiber communique avec les autres par de larges rues, naguère couvertes d'un fin gravier, aujourd'hui envahies par le sable. Au nord de la mosquée principale s'élève celle de Sankoré, que fit bâtir dans la première moitié du XVe siècle une vieille femme de Tombouctou ; Sankoré abritait la Medersa,

cette université qui valut au XVe siècle son rayonnement international à la cité qui, à l'époque, comptait près de 100 000 habitants.
Ce monument de terre et de sable, aurait été édifié aux dimensions de la Kaaba de la Mecque.

Vingt-cinq mille étudiants se répartissaient entre l'université et les cent quatre-vingt écoles coraniques ; provenant de tout le monde musulman, ils venaient parfaire leurs connaissances en théologie, en droit, en grammaire, mais aussi en matière de traditions, d'histoire et d'astrologie. Cette période succédait à une longue opposition entre les ulémas touareg et l'empereur songhoï Sonni Ali Ber (début du XVe siècle), réputé anticlérical, mais elle n'en fut que plus faste pour l'esprit et la religion. Aux lettrés et écrivains et théologiens du Maghreb, venus autant pour apprendre que pour enseigner. Des professeurs de Tombouctou se voyaient invités par la célèbre université musulmane d'AI-Ahzar, en Egypte: des jurisconsultes marocains de Fès faisaient le voyage de Tombouctou pour renouveler leur savoir
.De son ère de gloire, la cité n'a conservé que le souvenir. De même est-ce tout ce qu'elle a gardé de sa prospérité commerciale. Le quartier d'affaires d'antan, Badjindé, n'abrite plus qu'un marché. Voici cinq siècles, négociants et banquiers s'y bousculaient. Centre de ralliement des chameliers du Sahara et des bateliers du Niger, Tombouctou organisait les échanges entre le désert, la savane et la forêt. Du Maghreb et du Sahara affluaient les chargements de sel, d'épices, de soie, de cuivre ou d'étain.

Du sud arrivaient des pirogues entières de noix de kola, d'or, d'ivoire, de plumes d'autruche et... d'esclaves. Des traités se négociaient sur cette place financière avant la lettre.

Aujourd'hui, Badjindé n'a plus à vendre que son pittoresque : bijoux de paille passés à la cire pour leur donner la teinte de l'or, poupées de cire joliment habillées et décorées par les femmes touareg, et toutes ces richesses d'un artisanat millénaire que constituent les armes, les harnais, les colliers et les chaînes d'or ou d'argent, naguère apanage de l'aristocratie targui (singulier de touareg). Dans les rues d'alentour, seuls vestiges du passé commerçant, des fourneaux en banko produisent tou jours leur lot quotidien de délicieuses galettes rondes. A la tombée du jour, ils forment des niches rouges et béantes, détail insolite, qui participent à la fascination exercée par la ville.

Sommaire

Le port de Kabara, à 12 km plus à l'est, connaît une population de dockers occasionnels et de nomades touareg campant dans des tentes-ballons. Deux fois par an, il retrouve son animation d'antan avec l'arrivée de l'Azalaï, caravane de deux cents chameaux apportant des mines de Taoudenni (à 710 km au nord de Tombouctou, soit à un mois à dos de chameau ou trois jours en véhicule tout terrain) la Seule production du désert, le sel.
Le temps de sa splendeur est passé, mais le mystère de Tombouctou subsiste sans que l'on sache bien en quoi il consiste. Selon une croyance populaire for tement enracinée, le cavalier de pierre au visage couvert d'un litham blanc dénommé El Farouk, qui tr"ne sur la place de l'Indépendance, descendrait toutes les nuits de son piédestal. On dit qu'il caracole alors à travers la ville.

D'après d'autre confidences, Tombouctou la mystérieuse appartient tous les soirs aux femmes.
Dans la journée, en effet, les Tombouctiennes sortent peu. Mais, dès le coucher du soleil, elles hanteraient les rues et se rendraient visite pour deviser jusqu'au petit matin. Une fois par an, lors de la fête du Mouloud - anniversaire du prophète - toutes les femmes de Tombouctou retrouvent la liberté. Vingt-quatre heures durant, elles courent au marché, dans les rues, à toutes les fêtes, totalement libres, dit-on, de leurs actes.

Le coup d'arrêt porté à une vie sociale quelque peu libertine semble dater de l'empereur songhoï Askia Mohammed ; déplorant la prostitution sur une grande échelle, l'adultère quasi généralisé et les scènes d'une extrême impudence qui se déroulaient sur les places publiques, il se résolut à sévir, aidé en cela par les ulémas et les marabouts. En définitive, si mystère il y a à Tombouctou, il résiderait peut-être fort prosaïquement dans une évidence, à savoir que sa réputation de sainteté est contrebalancée par la renommée contraire. Et les voyageurs de jadis une fois dans le secret, pouvaient se retrancher derrière cette jolie formule qui a résiste au temps : « Tombouctou la Mystérieuse »



 
 
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Mosque de Chingerebere - par Jim Barry
 
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