Vous verrez ici les détails du grand voyage de Carole Girard et Daniel Vallée ainsi que de leurs enfants Antoine et Gabrielle à bord du voilier Boréas ...

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Détails du voyage ...

(dernière mise à jour: 12/23/2006 )

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23 novembre 2005: Nouvelles du Boréas
Bonjour,
et bien, nous devions partir pour Grenade pour ensuite nous rendre en Martinique pour rejoindre des amis pour la période des Fêtes. Mais semble-t-il qu'en bateau, on fait des plans pour ensuite les changer....Bref en principe nous étions sur le chemin du retour. Nous avions une entente avec les enfants, tant que tout le monde voulait continuer le voyage, on continuait. La première décision a été prise aux Bahamas: ou bien on continuait en République Dominicaine pour descendre ensuite au Venez ou bien on finissait la saison dans les Bahamas et on rentrait au Canada. La décision a été unanime, on continue. Arrivés au Venez, cette même décision devait être prise. Ou bien on prenait le Canal de Panama et on faisait le tour du monde ou bien on refaisait une autre année dans les Antilles ou bien on remontait au Canada pour la fin juin. Le Canal de Panama a reçu un non catégorique. Faut dire que prendre le Canal cela voulait dire un autre 3 ans de voyage, minimum. Une autre année dans les Anitlles signifiait une autre saison des ouragans au Venez. Ca aussi c'était pas un choix très populaire.
Donc restait le retour pour juin 2006. Tout le monde était content et on envisageait le retour avec plaisir. Bref, quand nous avons rebroussé chemin, la fois des vagues là, on s'est retrouvé à la marina et on s'est dit que tant qu'à attendre, aussi bien commencer à préparer notre retour. Il faut bien gagner sa vie. On envoie donc des courriels aux copains et anciens collègues de travail. 3 ou 4 courriels indiquant que nous rentrons en juin et que si ils voient quelque chose au Québec ou en Europe, de nous le laisser savoir. Nous sommes lundi. Mardi on reçoit un courriel de Stéphane nous disant qu'un de ses bons copains vient de refuser un job en France. Il nous met en contact avec le copain qui nous met en contact avec la compagnie en France. Mercredi le contact est fait, jeudi la France demande à Daniel ses prétentions financières, vendredi le job est dans le sac......Tout ça pour dire que Daniel a accepté un boulot à Rouen en France. Il faut donc préparer notre retour, trouver une place pour Boreas, tout ça le plus rapidement possible. Entre temps, on met Boreas à vendre discrètement: une petite pancarte dessinée par les enfants qu'on se décide à mettre sur le bateau 1 semaine plus tard. 2 jours plus tard, un taxi s'immobilise devant Boreas, nous sommes toujours à la marina, un monsieur descend, nous demande si on vient du Canada, oui, il vient de Montréal, il se cherche un voilier robuste, canadien. Il visite, revient 2 jours plus tard pour prendre des photos.
Mardi, nous partons pour Chacachacare pour aller sortir le bateau de l'eau et le préparer pour un long repos de 18 mois. Jacques, le monsieur en question, nous demande de venir avec nous. D'accord. Cela fait 4 jours qu'il n'y a pas un pet de vent, la mer est totalement plate. On se dit qu'il n'est pas chanceux car demain on fera pout pout pout pendant 6 heures.... Mardi matin Jacques se présente à l'heure, on lève l'ancre, on décrotte l'ancre, on winch les 200 pieds de chaîne: 30 minutes de travail.
On lève les voiles car contre toute attente il vente : plus de 20 noeuds avec de la vague. J'offre la barre à Jacques: il barrera presque toutes les
5 heures appréciant le poids, la tenu, la stabilité, l'allure et le confort de Boreas. etc.Il n'en revient pas qu'on le laisse conduire, non mais, à ce que je sache il n'a pas payé de billet donc il doit travailler! Arrivés à Chacachacare, il nous demande de revenir le lendemain pour voir comment on ferme le bateau. Il passera la journée à filmer Daniel qui lui explique
tout: lui montre tout, Boreas est litéralement sous microscope! Jacques finira par nous faire une offre conditionnelle, il vend son duplex à Montréal, il achète notre bateau....il me semble que ça va très vite: tout nous pousse vers le retour. Les enfants sont aux anges de rentrer. Les 5 mois au Venez ont été difficiles. Il a fait chaud, très chaud, pour ne pas dire chaud en "//%/"&""/$. Les enfants n'ont pas d'amis depuis la mi-juillet. La plupart des familles sont retournées chez eux. Ils ont hâte de revoir les cousines, les grands-parents, les amis. Nous trouvons tous que le voyage finit abruptement mais une occasion comme celle-là ça ne se refuse pas, ben nous on n'est pas capable de la refuser. Notre goût du voyage n'a pas été satisfait, la France devrait nous permettre de nous contenter sinon de nous donner d'autres idées de fous! . Le fait qu'il y a du bon vin, de la baguette et du camembert n'a en rien influencé notre décision.... et puis il fallait bien rentrer, on n'avait plus de sirop d'érable à bord!

Carole

PS ce ne sera pas la dernière chronique. Je vous écrirai encore pour vous raconter l'expédition de retour et toutes les ''aventures'' (pour ne pas dire les mésaventures) que nous n'avons pas raconté pour éviter la crise cardiaque aux grands-parents.....et puis également pour vous raconter la vie au quotidien, le métro boulot dodo à bord d'un voilier.

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1er novembre 2005 -Attendre
Et bien, nous sommes finalement partis comme prévu pour les Testigos. Nous y avons passé 10 jours pépères à se faire rouler....Les mouillages étaient très inconfortables, on changeait de place tous les 2 jours pour essayer de trouver une place moins pire. La mer était anormalement grosse. Du côté de l'océan, on ne pouvait pas se baigner tant les vagues étaient grosses. Yannick, un de nos copains du gabarit d'une amoire à glace, n'a pas osé se baigner de peur de se noyer.... il est du genre assez capable. Gabrielle voulait aller faire du body surf, on a eu peur que les vagues n'en fasse qu'une bouchée. On est donc resté du côté intérieur des îles. Après 10 jours, nous sommes rentrés à Porlamar pour faire les formalités de sortie et repartir dès que possible d'abord aux Testigos ensuite à Grenade. On arrive donc vendredi en après-midi à Porlamar. Il y a une fenêtre dimanche pour remonter aux Testigos. Daniel ne croit pas que nous pourrons être prêt pour partir, c'était sans compter de ma détermination à quitter le Venez.... Samedi, on fait les formalités de sortie, la lessive, le ravitaillement de frais, les achats à la quincaillerie, le plein d'eau, de gazoil, d'essence, on échange des livres et mine de rien, à l'heure de l'apéro samedi, on est fin prêt à repartir le lendemain matin. Ouf, tu parles d'une journée bien remplie. Ça roule au mouillage, la houle rentre: 1 mètre. On installe une bride pour orienter le bateau face à la houle. Tanguer ça va, rouler c'est l'enfer. Même une petite vaguelette de quelques pouces, à la bonne fréquence, peut rendre la vie à bord intolérable. On se couche tôt pour être en forme le lendemain. À 6 heures du matin, on lève l'ancre. Il ne fait pas très beau mais bon, en principe, les 15 noeuds annoncés du sud-est devraient nous aider à contrer le courant pour remonter aux Testigos. À 7 heures le vent souffle à plus de 20 noeuds. Le vent en soit n'est pas un problème, c'est quand même bien un voilier, mais le problème c'est la vague que nous avons dans le pif. 8 à 10 pieds. Boreas s'élance dans la vague et retombe dans le creux suivant stoppant net. L'eau coule allègrement sur le pont. On insiste un peu, à cet endroit la mer est toujours un peu plus cahoteuse à cause du haut fond. Le temps passe, notre vitesse oscille entre 5 noeuds et 1 noeud. Le moteur marche à plein régime, le vent souffle et on n'avance pas, la vague nous retenant à chaque élan que Boreas tente de prendre. 12 heures de rodéo si on avance à 5 noeuds. On doit faire en moyenne 2.5 noeuds, pas plus. 24 heures.......beurk. Et la mer ne nous laisse pas de répit, au contraire elle s'enfle de plus en plus comme pour nous signifier que c'est elle la plus forte. Mais ça, on le sait déjà. Après deux bonnes vagues qui lessiveront le pont de 6 pouces d'eau, (c'était quand même très joli, on avait notre petite cascade personnelle) on décide de revirer bord. Y'à des fois comme ça. De toute façon on se dit que le mouillage aux Testigos sera infernal, sans savoir si on pourra remonter à Grenade rapidement. Bref, on vire et Boreas file allègrement. On sent le bateau se soulever et surfer quelques secondes sur les vagues. C'est assez thrillant de savoir que 24 000 livres sont ainsi soulevées comme si de rien n'était. Mais le fun ne dure pas,il faut maintenant envisager un retour à Roule à mort..... un retour qui risque de durer tant que la météo ne nous permettra pas de repartir. Y,à comme une petite déprime à bord. Puis j'allume, il y a la marina. Très laide, on connait, c'est moche mais au moins on pourra dormir et quitter le bateau sans s'inquiéter de chasser ou de se faire rentrer dedans par un voisin parti faire la fête à terre. Daniel, tout sourire s'enligne, vers la marina. Faut juste qu'il y ait de la place... À la marina Monsieur La Cruz nous reçoit et nous indique notre place. Le vent nous pousse de côté, on doit reculer, on est un tantinet stressé. Je lâche l'ancre, Daniel recule, c'est bon. Daniel s'enlignera pile au centre du trou: 45 minutes de zigonnage, mais on est solidement amarré et ici au moins ça bouge pas trop... on n'ose imaginer ce que ça doit être à Roule à mort (Porlamar). Pourquoi ne pas aller ailleurs? Mais il n'y a pas de ailleurs possible. Tous les autres ancrages sont dangereux. Il y a toujours quelqu'un pour te convaincre qu'il n'y a pas de problèmes, t'as juste à rester avec un autre bateau, et que dans le fond c'est des histoires pour faire peur... Jusqu'à ce que tu rencontres des gens qui te racontent que leur ami s'est fait descendre pour une télé, qu'une famille a été braquée à main armée... tu te rends compte que c'est pas des histoires et que c'est pas occasionnel, en fait c'est très courant. Au mieux, tu te fais voler ton annexe et ton hors bord, qu'on te revendra ensuite à un prix d'ami. On est donc coincé à la marina...depuis 10 jours. On attend que la météo veuille bien reprendre ses habitudes du mois de novembre, i.e. vent faible. Ça souflle à 20 noeuds et plus presque tous les jours, on entend la vague cogner sur le brise-lames et on se fait arroser car le carchin passe par dessus le mur. Même dans la marina ça bouge. En juillet dernier quand nous y avons passé un mois c'était calme comme dans une piscine. Aller plus à l'ouest, il y a encore des ouragans, Beta ça vous dit quelque chose? Tout le monde le dit, ce temps est vraiment inhabituel.... ben voyons....

Carole

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24 Octobre 2005: Au boulot
Après les vacances, le boulot. Le bateau est donc sorti de l'eau, dès le lendemain de notre arrivé on se met au travail. Il faut poncer la coque pour enlever toutes les bestioles qui ont élu domicile sur notre bateau. 2 jours de travail propre. Allez voir les photos.. Heureusement, il y a les douches à la marina. On renouera avec le plaisir de la douche, longue, sans penser à l'eau qu'il faut économiser. Et croyez-moi, une douche on en a bien besoin. Après le ponçage, c'est la peinture, trois couches. Il faut s'y prendre tôt le matin pour éviter que le soleil ne chauffe la coque et fasse sécher la peinture trop vite. Il fait chaud, 38 celcius à l'ombre. Je ne vous parle pas de l'humidité et du soleil de plomb qui règne ici. Un vrai four. On poncera également les boiseries extérieures et fera le tour des "bizounnes" à resceller, serrer, changer, modifier, réparer etc. La liste n'est pas très longue et nous n'avons pas eu de mauvaise surprise. Pendant ce temps, les enfants en profitent pour laver les chaussures, les tapis, en fait tout ce qui peut se laver sous la douche. Ils passent donc une bonne partie de l'avant-midi sous l'eau. En après-midi, ils restent dans le bateau, au frais, à jouer à l'ordi et à écouter des films. Ils sont formidables. Ils ont bien compris que nous avons du travail à faire et ils s'occupent du mieux qu'ils peuvent. Ils seront d'ailleur appréciés par toutes les personnes du chantier, "ils sont tellement gentils et aimables". (Ça c'est mon petit pétage de bretelle maternel!) Antoine prépare les repas, nous rentrons donc de la douche et le lunch est déjà servi. Les enfants font ensuite la vaisselle ce qui nous permet de concentrer tous nos efforts sur le bateau. Vraiment, ils sont formidables. Nous avons fait installer la clim sur le bateau, heureusement. Nous pouvons ainsi rentrer manger au frais (28-29 celcius) et au sec. La clim aura cet avantage d'avoir asséché le bateau. Nous pouvons donc bien dormir et le matin nous sommes frais et dispos pour une autre journée de travail. Il suffit de voir l'état des voisins qui travaillent depuis 7 semaines sur leur bateau, sans clim, pour se rendre compte que dans ces conditions, la clim n'est pas un luxe.
Nous découvrons également la gastronomie locale. Les burgers de Hector sont tout sauf ce qu'on pourrait s'attendre d'un hamburger. Il y a bien le pain et la viande mais aussi du bacon, du jambon, des tomates, des carottes et du chou rapés, du fromage, des chips émiettées et une sauce à la Hector. À 2500 bs le burger, (1$) inutile de se priver. On se retrouve donc le soir vers 7:30, assis sur des chaises dépareillées sur le trottoir avec une bière à la main et on discute bateau en attendant que Hector nous fasse notre souper. On ira y manger 3 fois pendant les travaux, au grand plaisir des enfants.
Au cours de cette semaine de travaux, nous irons faire notre ravitaillement annuel. Les garçons de l'épicerie étaient sidérés de nous voir avec nos deux paniers d'épicerie bien pleins: 25 kilos de farine, 20 kilo de pâte, 20 boîtes de pâte de tomate... On nous emballe tout ça et retour au chantier en taxi. Taxi qu'il a fallu choisir minutieusement pour que tout puisse rentrer, on a donc fait le voyage de retour dans un vieux "char" américain, vieux de 30 ans. Mais au moins il y avait suffisemment de place pour 4 passagers et des tonnes de boîtes. Il faut ensuite tout ranger dans les compartiments en prenant bien soin de tout transvider dans des sacs étanches et d'y ajouter du laurier. (en passant merci Heiner et Marlène pour le truc!). Grâce au laurier nous avons pu éviter la prolifération de bestioles dans la farine, le riz etc. Les enfants donneront un bon coup de main; c'est toujours pratique d'avoir Gabrielle quand je range les choses, elle se rappelle toujours de l'endroit précis oû sont rangés, les petits pois, la pâte tomate ect. Nous avons également acheté beaucoup de viande. Je commence donc à faire des conserves maison. Ayant la clim à bord, il ne fera pas trop chaud. Je cuisine jusqu'aux petites heures du matin. Les conserves nous permettront de manger de la viande dans les îles oû il n'y a pas grand chose à l'épicerie. (la viande surgelée est parfois même carément verte) Ma belle-mère nous avait préparé des conserves maison (sauce spaghettis, poulet, jambon, binnes, confitures) mais malheureusement on les a presque toutes mangées. Chaque fois que nous sortons un pot de poulet des coffres, on constate qu'il y en a de moins en moins. Bref, je mettrai 3 jours à mettre en conserve une trentaine de pot de boeuf. Ils sont tous bien rangés et n'attendent que d'être mangés. J'aurais aimé faire des conserves de poulet mais pour acheter du poulet à l'épicerie, il fallait prendre un numéroau comptoir des viandes. Daniel avait le numéro 05, ils étaient rendus à 55....en 45 minutes 4 numéros ont été servis. Les employés travaillent à la vitesse grand escargot....c'est exaspérant de les voir aussi peu efficaces mais faut bien dire pour leur défense que les cubes de boeufs sont parfaitement alignés dans l'emballage...
Les travaux sont enfin terminés, on nous met à l'eau en fin d'après-midi. On restera une dernière nuit à quai. Je suis un peu inquiète pour les rats mais un des chiens de la marina (il y en a 9) que nous avons nourri s'installe sur le tapis donnant accès au bateau. Voilà donc notre garde anti-rat. En arrivant au chantier, on avait bien dit aux enfants de ne pas toucher aux chiens, ils pourraient être dangereux et patiti et patata. Une semaine plus tard, ils sont presque membre de la famille. Ils sont une joyeuse bande de toutous, quêtant les caresses et les restants de table. Difficile de résister. Le lendemain à 6 heures, nous levons l'ancre pour Porlamar. On arrive vers le diner et on s'installe avec une bride. Porlamar nous l'avons renommé roule-à-mort. Le mouillage est vraiment inconfortable. Le lendemain matin on se présente chez Juan pour faire nos formalités de sortie. Non, pas possible, demain seulement, aujourd'hui c'est férié. Zut, la météo est bonne demain pour aller aux Testigos. On décide donc de partir pour les Testigos pour une semaine et de revenir à Porlamar pour faire les formalités de sorties. 90 milles de plus ou de moins sur les 6000 parcourus quelle différence que ça peut ben faire. On part donc pour les Testigos pour une semaine. Entre temps Wilma se formera à l'Ouest de Margarita, ce qui nous rappellera que la saison des ouragans n'est pas terminée et de ne pas trop se presser pour remonter vers les îles. On a déjà vécu le stress d'attendre un ouragan, on ne veut pas le revivre. On attendra donc un peu plus avant de quitter le Venez.

Carole

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15 Octobre 2005: Les Andes
Mérida.
Le voyage est parti tout de travers. La chauffeur de taxi, Ludmilla, qui devait nous réserver des billets pour le traversier ne l'a pas fait. Elle vient nous prendre à 6:30 le matin pour prendre le Ferry Express à 8:00. Elle ne nous lâche pas et prend la parole au comptoir des billets. Désolée qu'elle nous dit, plus de place sur l'Express. Le régulier qui met 4:30 au lieu de 2:30 part à 8:00, ça coûte moins cher c'est mieux. Ok. On prend les billets, on retourne prendre les sacs à dos au taxi, on la paye pour son service et sa course et on court sur le quaie pour finalement voir partir le traversier, sans nous. On retourne à la billetterie pour apprendre qu'en fait, il n'y a jamais eu d'Express à 8:00. heum. On change nos billets pour l'Express de 1300 et on s'assoie pour attendre. Il est 8:30. La madame taxi devait également nous apporter des bolos pour changer nos dollars américains. Elle ne l'a pas fait, son contact n'en n'avait pas, qu'elle nous dit. Elle devait nous confirmer l'heure de la correspondance pour prendre l'autobus à Puerto La Cruz, elle ne le sait pas. Daniel est en beau pétard, je fulmine, mais que voulez-vous qu'on y fasse. Erien.
On prend donc le ferry, 4 heures plus tard. Le ferry est hyper luxueux, on est en classe VIP. C'est climatisé, on a des super fauteuils et une table pour jouer. Daniel en profite pour dormir, je joue aux cartes, et mine de rien, on est arrivé au Port de Puerto La Cruz. On sort du terminal et on est litéralement assailli par les chauffeurs de taxi. On nous touche, on nous gueule des villes pour attirer notre attention. La famille se resserre, on forme un blocus de sourds muets jusqu'à ce qu'on voit un chauffeur un peu en retrait, portant une carte officielle et qui nous fait un léger signe de tête. On presse le pas pour lui signifier que c'est avec lui qu'on embarque. Les autres chauffeurs redoublent de cris. On embarque dans le taxi rapidement pour éviter la cohue. On se rend ensuite au terminal d'autobus. Manque de chance, l'autobus qui part pour Mérida est plein. C'est sur qu'être arrivés plus tôt dans la journée.....mais bon. Deuxième option, Barinas et ensuite un autre autobus pour Mérida. OK.REste un dernier problème à régler, on n'a pas d'argent. On a que des dollars US. Daniel part chercher un guichet qui fonctionne avec nos cartes et retire des sous pour payer les billets d'autobus. On grimpe dans l'autobus à 16:30. On s'assoit et on souffle. Plus rien à décider ou faire pour 14 heures, et en principe plus de problèmes à régler non plus.... C'est loin Mérida. L'autobus est très confortable, les bancs s'inclinent au point d'être pratiquement à l'horizontale. La clim fonctionne à plein régime. La nuit tombe rapidement. On a droit à un vieux film espagnol: carabina 3030. Ça chante, ça danse, c'est cucul au max, mais au moins ça passe le temps. On sort les sacs de couchage et les enfants s'endorment rapidement. Le chauffeur ferme la musique après le film ce qui nous permettra de dormir une bonne partie du voyage. Le temps passe finalement assez vite. On arrête pour manger des arepas et faire la pause pipi.
Le lendemain à 6:30, on arrive à Barinas. Comme prévu, on prend l'autobus, plus petit, pour Mérida. Le paysage est grandiose. La route zigzague, le chauffeur klaxonne à chaque tournant pour signifier sa présence aux autres véhicules de l'autre côté de la courbe. La route est étroite, bordée par un ravin à pic qui donne une vue à couper le souffle sur les ruisseaux qui coulent plus bas. Gabrielle arrête de compter les cascades à 68. Les 4:30 heures de route passeront très rapidement, nous avons tous les 4 les yeux rivés dehors. On passe de la forêt tropicale, avec bananiers et cocotiers aux sommets rocailleux. On arrête en chemin pour prendre un chocolat chaud, on gèle dehors. À près de 3500 mètres d'altitude, le polar et les pantalons longs sont sortis des sacs. Le chocolat est délicieux. On arrive à Mérida vers 11:00 heures. Mérida n'a rien de pittoresque, c'est une grosse ville, avec gros édifices et Mcdo. On arrête dans ce qu'on pense être l'info touristique. La madame bien sympathique, qui est en fait propriétaire de l'agence de voyage, nous envoie coucher chez sa mère, dans un cartier résidentiel. La chambre est moche, mais propre et on a accès à la cuisine. On y passera 2 jours, le temps d'apprendre que le téléphérique est fermé pour entretien. (C'est le clou du voyage à Mérida) . Il faut ensuite nous trouver des sous. On a des dollars US mais pas de bolos. On apprend qu'à Mérida il y a qu'un seul bureau de change, à l'aéroport. Et le taux de change officiel est nettement inférieur au taux des cambios. La madame taxi nous aura fait perdre près de 20% au change. Bref, on décide d'aller voir les cascades à Bailladores. L'agence de voyage nous demandait 20$ us par personne pour aller voir les cascades. Ça nous semblait un peu cher. On a donc pris l'autobus publique et 2:30 heures plus tard on arrive à Bailladores. Le guide parle du parc, de chérubins qui jouent de la trompette. On se regarde. 5 heures de route pour voir ça? non. Finalement on trouve un jeep qui nous amène à la cascade. C'est une visite de 30 minutes, on y prend notre lunch et on décide de redescendre à pied au village. On est un peu amer. Quand tu as déjà vu les chutes à Québec.... Bref, en redescendant on se fait prendre par une averse. Il tombe des cordes. On a les nuages à 15 cm au-dessus de la tête. (ok j'exagère un peu, mais à peine!)On voit une maison dont la porte est ouverte et qui a un grande galerie couverte. On s'approche et demande la permision de se mettre à l'abri. Mais oui que la madame nous dit, elle nous invite à l'intérieur. Nous sort des chaises sur la gallerie, nous apporte des serviettes pour se sécher, et nous prépare un délicieux café expresso sucré à point. En partant, elle me fait signer son livre d'invités, elle nous embrasse et nous donne une brassée de fleur de son jardin. Cette petite rencontre rachète toute notre journée. On retourne donc à Mérida, les yeux encore rivés sur le paysage. Bien que des fois on préfèrerait ne pas voir les petites croix blanches qui bordent la route. Un rappel que notre vie est entre les mains du chauffeur. Nous avons été chanceux pour notre retour, il tombe des cordes, la route est inondée, il y a parfois des ruisseaux qui traversent la rue, mais cette fois-ci le chauffeur est prudent et ne roule pas à tombeau ouvert. Son petit garçon est assis sur le tableau de bord et essuie régulièrement l'intérieur du pare-brise. Oubliez ça les bancs d'auto pour les enfants et les ceintures de sécurité....
On décide d'aller à Tabay aux sources thermales. 20 minutes d'autobus et 40 minutes de traffic en ville nous mèneront à une posada nichée dans les montagnes. C'est typique, joli, propre et Gabrielle peut jouer avec une portée de chiots. Ce sera difficile de ne pas en rapporter un au bateau. On part aux sources thermales. C'est en fait deux piscines alimentées en eaux chaudes. On se fait tremper toute l'après-midi dans une eau à 37 celcius. . On rentre encore à pied. (L,aller est toujours en montant, le retour en descendant est plus facile... Le paysage est magnifique, de la verdure, des montagnes. On est encore qu'à 1500 mètres d'altitude.C,est plus frais mais pas encore glacial. Le lendemain on part pour Apartaderos, à 3600 mètres d'altitude. Le décor est nettement différent, grand champs rocailleux avec chevaux et cultures. On cultive la terre au pic et à la pelle, on laboure encore les champs avec des chevaux. Pas de tracteurs, pas de moisonneuses, pas de machinerie hightech: les patates se ramassent à la main, plié en deux. On a l'impression d'avoir reculé de 100 ans dans le temps. La posada que nous avions choisie est pleine, on nous envoie donc plus haut. La posada est neuve et très jolie. Mais on y gèlera en maudit. Même avec le chauffage électrique et nos sacs de couchage bon pour 4 celcius, la chambre est glaciale. Ce soir là on monte à l'observatoire astronomique, on a droit à une présentation complète sur le système solaire, on traduit aux enfants et ajoute l'info pertinente. On visite les téléscopes mais le ciel étant totalement bouché, on ne pourra pas observer le ciel. Nous rentrons à 10:30 le soir. Le lendemain matin Daniel amène les enfants faire une randonnée à cheval. Le guide suit à pied. Pas mal plus en forme que nous le monsieur. Pour ma part je reste à la chambre, mes allergies ne me permettant pas d'approcher les chevaux. À leur retour le simple contant avec les vêtements des enfants me fera pleurer et moucher toute l'avant midi. On repart ensuite à notre première Posada, une petite cabane avec cuisinette et foyer. On achète 2 brassées de bois et chauffe la cabane à pleine pinne. Les enfants dorment découverts, on meurt litéralement de chaleur, mais après la nuit glaciale de la veille, personne ne s'en plaint. On fait du shopping,on fait de la randonnée à travers champs, on mange de délicieuses pastelles à la truite. Une vraie cochonceté. On se promène à travers champs. On passe deux jours dans notre cabane, bien au chaud. C'est très agréable. On rencontre une jeune femme avec un poupou dans les bras. Je lui demande si je peux le prendre en photo. Elle me répond mais je ne comprends pas. Mon espagnol étant assez rudimentaire je répète. Après quelques minutes de dicussion je finis pas comprendre, no hablo espagnol. J,en reste tout étonnée, ici, les indiens ne sont pas tous intégrés et la dame ne parle pas espagnol. Je me retiens de prendre la photo et repars. On les entend rire. Ils doivent nous trouver bien bête.
Deux jours plus tard, on repart pour Tabay. On voulait prendre une autre posada dans le village de Tabay, question de faire changement, mais elles sont toutes fermées sauf celle oû nous sommes déjà allés. À notre arrivée la cuisinière nous explique qu'il faut attendre en après midi que la patronne soit là. On a nos sacs, on voudrait aller dans le parc, nous avons l'air bien débité. À force d'avoir l'air contrarié, elle appelle la patronne et obtient la permission de nous céder une chambre. Ouf. On repart vers le village et on se fait conduire à l'entrée du parc. On prend un sentier et on va marcher 4 heures. La première demi-heure est ardue, c'est à pic et on souflle comme des gens qui n'auraient fait que du bateau pendant 1 an.... Le sentier rétrécit et l'inclinaison diminue. C,est plus facile, le sentier zigzague dans la montagne. C,est beau, la vue sur la vallée magnifique, les plantes luxuriantes. C'est comme dans une serre. On rentre en jeep au village oû on retourne manger du poulet au four et des frittes absolument parfaites.
Le lendemain matin nous sommes dans le taxi à 7:00 on espère pouvoir prendre le bus de Mérida pour Puerto La Cruz à 10:00. Plus de place, on prendra le bus à 13:00. En attendant, on va magasiner au marché très touristique. Il y a de magnifiques potiches en cuivre et en céramique. Daniel me regarde de travers. Ok. Pas de potiche.Les enfants font leurs emplettes. On reprend le bus à 13:00 et on arrive à Puerto La Cruz le lendemain à 9:00. Cette fois on aura droit à un film américain traduit en espagnol. La route passe vite. À notre arrivée on achète des billets pour le ferry régulier de 1200. Il part finalement à 14:30. On arrive à Margarita à 19:00, dernier taxi et arrivée au chantier un brin essouflé. La clim a été installée sur le bateau, Boreas est bien calé au sec. On aère le bateau et part la clim. On se couche comme qui dirait un brin fatigué. On est bien content de notre voyage, mais bien content d'être de retour chez nous. Demain c'est le boulot qui commence!

Carole
 

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12 Octobre 2005 : Enfin des nouvelles!
Salut à tous!

et bien, ça fait déjà un certain temps que je vous ai écrit. Nous avons été bien occupés entre le retour de Blanquilla, le voyage dans les Andes, la sortie de l'eau, les travaux, le ravitaillement annuel. Dès que nous avons été à sec, nous ne pouvions plus utiliser la radio amateur question de mise à la terre. Au chantier il y avait bien internet, mais 1 heure pour ouvrir une page web c'était vraiment trop long. Notre retour à Margarita s'est fait de nuit, à la voile. C'est assez exceptionnel étant donné les vents dominants, le courant, la position de Margarita, mais c'est comme tout notre voyage, tout est vraiment exceptionnel. Bref, on a fait la traversée de nuit, 16 heures pépères, avec du vent et pas trop de vagues. Deux jours avant notre départ de Blanquilla, on avait envoyé un courriel au chantier de Chacachacare pour s'assurer d'être sorti de l'eau dès notre arrivée jeudi le 15 septembre. Pas de problèmes qu'on nous a répondu: on vous sort dès votre arrivée. On ne voulait pas rester à l'ancre étant donnée que la région n'est pas très sécuritaire. Dès histoires circulent, malheureusement toutes vraies. Bref on arrive le 15 au matin vers 8 heures pour se faire dire qu'on ne pourra pas être sorti de l'eau car le travel lift est brisé. On attend la pièce pour cet après-midi. Deux heures plus tard, on apprend que la pièce de rechange arrivera le lendemain. En fin d'après midi, on se fait dire que finalement, on ne sait pas trop quand la pièce va arriver. Mouais. On s'amarre au quai de mise à l'eau avec un catamaran et un autre voilier, et on essaie de planifier notre horaire. On veut aller à Mérida dans les Andes, mais laisser le bateau amarré en pleine saison des ouragans ne nous enchante guère. Les risques sont minimes mais si une tempête tropicale passe, on ne sera pas là pour s'occuper de Boreas. Lorsqu'on décide enfin de partir, on se rend compte que nous avons un passager clandestin. Une bestiole à 4 pattes et longue queue qui fréquente les ports. On est tout a fait ravi! On installe des bouteilles vides sur les cordages dans l'espoir que ça freine l'accès au bateau de ses petits amis, c'est à notre avis un effort louable mais inutile puisque le bateau est à 15 cm du quai. On mettra deux jours à prendre notre indésirable dans une trappe. La première nuit la trappe se déclenche, on écoute, on n'ose pas trop s'approcher trop vite, puis silence. Zut! Le rat, car c'est bien d'un rat dont on parle, s'est blessé mais s'est sauvé. On passe la journée suivante à fouiller dans les compartiments question de ramasser les dégats causés par notre ami et de savoir oû il s'est caché: il reste introuvable. On espère qu'il ne mourra pas au bout de son sang quelque part dans la cale. La deuxième nuit, on met le paquet pour le lunch: nutella, beurre de peanut et viande. On se couche et on attend. Inutile de dire qu'on dort pas. On l'entend qui bardasse dans l'évier et puis clac! Puis chlac chlac chlac et rechlac!. Yeouppi! la bestiole est prise. Ouf! On ferme toutes les écoutilles et on se recouche l'esprit tranquille. Faut dire qu'un rat c'est pas très propre et c'est porteur de toute sorte de maladie.On nous confirmera tout de même qu'il n'y a pas de rage sur l'île de Margarita. C'est pas comme les blattes, qui bien que désagréables, ne sont pas porteuses de maladies. Soit dit en passant, on n'en a pas à bord même si les cafards se promènent allègrement dans les étalages de fruits et légumes dans les épiceries et qu'on trouve des cafards morts partout dans la marina. Et quand je parle de cafard, on s'entend que c'est la méga grosse beubitte de 2 pouces de long. On apprend le lendemain de notre chasse que le travel lift sera remonté avec sa vieille pièce réusinée et que les bateaux seront sortis de l'eau d'ici deux jours. On consulte nos cartes météo et constate que le temps est au beau fixe, donc pas de risque de tempête. On décide de partir pour les Andes, enfin. On recevra un courriel de la marina nous informant que le bateau a été sorti de l'eau le lendemain de notre départ pour les Andes, ce qui nous permettra de faire notre voyage l'esprit plus tranquille.

Carole

 

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24 Aout 2005 la vengeance est un plat ...
...qui se mange, dans le cas qui nous concerne, chaud. On peut dire par contre que j'aurai attendu 6 mois pour le plat en question. À Blanquilla, nous pouvons pêcher et manger de l'excellent poisson. Au Venezuella il n'y a pas de ciguatera donc on peut manger n'importe quoi, ou presque. La règle du trop laid et du trop beau s'applique toutefois encore, on ne les chasse pas. Bref, nos voisins passent nous voir et nous offrent de nous rapporter du poisson. Le monsieur s'ennuie et veut aller à la pêche, mais il y a une limite à ce que deux personnes peuvent manger de poisson dans une journée. On accepte avec joie. 30 minutes plus tard les voisins reviennent avec un baracuda. Ici on peut les manger. Je regarde la bête de travers. Mon affection pour eux n'a pas changé. J'aurai toutefois une douce vengeance, en fait 4 fois plutôt qu'une. Daniel s'offre pour le préparer. Non, que je lui réponds, je vais m'arranger avec. Je dois avoir l'air d'un tueur en série. Je prends donc la bête et m'assure d'un petit coup d'alcool qu'elle est bien morte. Premier bonheur je lui fais la peau: en grattant énergiquement avec un couteau j'enlève toutes les écailles ce qui facilitera la mise en filets. Deuxième bonheur, je le découpe soigneusement, avec méthode et application, pour en tirer deux grands filets. On nous avait dit que le barracuda était pleins d'arêtes, faux, c'est pas pire que les autres poissons. De plus, les filets sont immenses pour la grosseur du poisson. Une fois les filets otés, il ne reste pas grand chose sur le condamné. Ce qui m'apporte une certaine satisfaction. Troisième contentement, je prends les restes; tête, queue etc. et je vais balancer le tout au large avec la grande satisfaction qu'il sera bouffé fort probablement par une bestiole aussi sympathique que lui. En fait, j'étais pas très brave penchée sur le bord de l'annexe à faire ma petite vaisselle. Il fallait que je rince la chaudière, les couteaux, la planche à dépecer. Je m'attendais à voir Jaws en personne se pointer pour le lunch. Et le pire c'est que sur le coup, je le pensais vraiment. Le point culminant de la vengeance a été la dégustation en soit. C'est excellent. On fera deux repas avec un barracuda d'environ 45 cm. Il me reste maintenant une autre étape à franchir soit la chasse elle-même. Apparemment qu'il suffit d'attendre que le baracuda vienne nous voir et qu'après on le tire au harpon. Facile à dire. Ils se tiennent normalement en groupe. Comme nous disait le voisin, t'as intérêt à tuer le plus gros de la gang question qu'il ne vienne pas te cherche ton snak. Je ne pense pas que ce sera demain la veille que je tenterai l'expérience. Je peux vous dire que la moumoune en moi a encore des croutes à manger: il suffit que Daniel dise:" il y un barracuda proche" pour que mon rythme cardiaque monte à 150, que ma tension grimpe à 220 et que je n'aie qu'une seule idée en tête: sortir de l'eau au PC. J'ai beau savoir qu'ils n'attaquent pas les plongeurs mais chaque fois que j'en vois un dans l'eau j'ai une sainte frousse. Faut dire qu'ils ont l'a facheuse manie de se planter à côté de la quille et que d'habitude ils sont du genre bétail avec méga mâchoire. Rien pour aider à les trouver trognon.

Carole


 

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21 Aout 2005 BLANQUILLA
Salut!

Et bien, nous nous sommes "enfin" évadés de la marina. Nous pensions y rester 5 jours, nous y avons passé 4 semaines. Dure la vie de marina. Nous avons vidé notre porte-feuille, comme c'est le cas à chaque escale oû c'est pas cher, maillots, resto, aquaparc, parc d'attraction, vêtements, bijoux, souvenirs, etc. Nous avons réglé tous nos petits bobos de santé: les dents, les yeux, les bobos infectés. Nous sommes donc partis pétants de santé mais à moitié mort.... Savez-vous ce qu'il arrive à une chaîne d'ancre 5 semaines de marina? C,est pas 2 ou 3 bibittes qui s'y collent, non c'est un écosystème complet qui se développe....on a mis 1 heure à relever l'ancre, à la gratter, à la frotter, à la récurer, à la rincer. Et encore, elle n'était pas encore propre. Et non ce n'est pas par excès de propreté, vraiment c'était "dégueulasse" "yark" "beurk" tout ce que vous voulez. Un méchant dégat de boue, de coquillages, de sable, d'algues, de vers et autres substances dont je préfère ne pas savoir l'origine. Mais bon, on s'en est sorti. Nous avons fait une escale à Juan Griego, au Nord de l'île. L'ancrage est hyper protégé et curieusement, il n'y avait pas un seul bateau étranger. Le village a la réputation d'être très sécuritaire et accueillant. On a eu droit à des beubye de la part des pêcheurs, rien de plus. Le lendemain matin, nous sommes partis à 5:30 pour parcourir les 57 milles qui nous séparent de blanquilla. Pas un pet de vent. On a fait pout pout pout et surtout, roule roule roule car si il n'y avait pas de vent, il y avait de la vague, juste un peu, et juste dans la bonne direction pour nous faire rouler d'un bord à l'autre. Les enfants étaient contents de partir: Antoine voulait retourner pêcher pour manger du poisson et Gabrielle voulait retourner faire de la bédaine sur la plage. Le seul bémol du départ a été que nous laissions un bateau ami, le Sangaela, arrivé 4 jours plus tôt. Le Sangaela a deux enfants à bord.... on espère les attirer à Blanquilla par nos emails.

Blanquilla....aaaahhhhhhhhh. pour tous ceux et celles qui ignorent oû c'est, heu heum, c'est un peu normal car c'est une des "offshore islands", Blanquilla se trouve au Nord -Ouest de Margarita, à l'extérieur du circuit touristique. Blanquilla c'est comme Richmond, il faut vouloir y aller pour y arriver. Mais ça vaut largement le déplacement.
L'île est plate, 50 pieds de dénivellation. On la voit à peine une heure avant d'arriver. Par contre, on voit les Los Hermanos (petites îles à proximité) dès la moitié du voyage, ce qui donne la fausse impression d'être arrivé. Et quand ça roule, c'est un peu démoralisant de se rendre compte qu'il reste 5 heures de route à faire alors qu'en regardant Los Hermanos, on pense pouvoir s'y rendre en 5 minutes. Les Los Hermanos sont à 1 heure de Blanquilla. Je veux bien croire que j'ai appris à respirer par le nez, mais on avait vraiment tous très hâte d'arriver. Bref, Blanquilla est à la hauteur de sa réputation. L'eau est claire et fraîche. Dans les Antilles, à 29,5 celcius, l'eau ne nous rafraichissait même pas. Il y a de magnifiques récifs, des tonnes de poissons, assez gros pour passer à la poêle. La plage est digne d'une carte postale, il y a même les deux palmiers réglementaires de la carte postale. Il y a une dizaine de bateaux en tout. Celà nous surprend et nous rassure. En cas de pépin, il y a des voisins. La garde côtière a un poste sur l'île. Ils sont venus faire leur inspection: papiers, sécurité et pepsi-cola. Les gars passent un mois sur l'île, puis retournent chez eux un mois. On les a retrouvé sur la plage. Les bras chargés de colas et de bières: les gens sur les bateaux les traitent aux petits oignons. Mais faut dire qu'ils sont bien sympathiques. Ils nous ont même offert une bière. Bref on jase sur la plage de tout et de rien, on pratique notre espagnol. On les comprend bien mais on cherche nos mots quand on parle. Ils parlent l'anglais, un peu, et on arrive a tenir une conversation pendant une heure. C'est vraiment comique, lorsque nous disons que nous venons du Canada, tout le monde, partout, dans chaque pays, sait qu'au Canada il fait très froid en hiver. Et le concept du froid pour des gens qui vivent à ces latitudes n'est pas évident à saisir. Ils nous recommandent des endroits à visiter. Bref, on fait contact avec les "locaux"..C'est de loin ce que nous préférons du voyage.
Ce qui nous surprend le plus, c'est que nous voulons passer quelques semaines à Blanquilla et pour l'instant, rien ne nous oblige (encore) à partir en catastrophe. On croise les doigts, c'est vraiment très beau et reposant. C'est les vacances.

Carole
 

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28 Juillet 2005: Vive le Dremmel
Hello!

Et bien nous sommes arrivés à Margarita depuis maintenant 10 jours. Nous avons passé quelques jours aux Testigos mais puisqu'il n'y a pas de service de douanes sur l'île nous ne pouvons, en principe, y rester plus de 48 heures sans aller à une ville pour y compléter les formalités d'entrée. Bref, Los Testigos nous ont paru vraiment formidables: nous avons plongé sur les récifs, nous sommes allés sur les dunes, on pouvait escalader les montagnes. Bref des vacances de quelques jours après la fatigue et le stress occasionné par le passage d'Émily. À Margarita, nous sommes en Marina. Il y a bien un ancrage à proximité mais il est rouleur et surtout pas très sécuritaire. Les gens des voiliers se relaient la nuit pour faire de la surveillance. On a donc décidé qu'à 6 dollars par jour, on prenait la marina. La marina est très laide... Vraiment. Elle est en construction donc il n'y a aucun service sauf de l'eau potable disponible à profusion. Nous avons vidé nos réservoirs d'eau douce en à peine une semaine, normalement on est bon pour 6 semaines, plus s'il pleut. Dès notre arrivés, il faut faire preuve d'adresse. On jette l'ancre et on recule vers le quai pour s'amarrer. Pas facile. C'est la première fois que nous accostons de cette façon. On est un peu nerveux, Boreas recule vraiment pas très bien. Et puis un voilier c'est fait pour aller vers l'avant! On s'en tire comme des pros. En fait autrement mieux que le voisin qui mettre une heure à accoster. Et lui, c'est pas sa première fois. Une fois amarré, nous avons été pris en charge par un agent pour effectuer les formalités d'entrée. Un service qui coutera 25 dollars mais qui nous sauvera des heures de couraillage. Il faut aller aux douanes, à l'immigration, au capitaine du port, retour ensuite aux douanes. Et, bien entendu, tout est dans la ville d'à côté et pas dans le même édifice. Bref, on a remis nos passeports et nos papiers de bateau à un pur étranger....rassurant. En fait c'est le gérant de la marina qui nous l'a recommandé et c'est ce qu'on recommande de faire: prendre un agent recommandé par les marinas. Le monsieur, à notre grand soulagement, est revenu le lendemain. C'est un Canadien de Toronto anciennement consul au consulat canadien: sans le savoir on était entre bonne main. Nous avons été dès le lendemain à l'épicerie faire le plein de fruits et de légumes. Si vous voyiez les avocats... miam .... Nous sommes allés en ville renouveller nos maillots, tous en piteux état. 8 mois de sel et de soleil c'était beaucoup demander. Le problème ici c'est la taille des maillots, tout petit tout petit. Va falloir que je m'y fasse. Et non, je ne me ballade pas sur les plages en g-string comme le font les touristes. Nous nous sommes occupés de notre santé: les dents, les yeux. Ici les services sont très peu chers et satisfont nos exigences nord-américaines d'hygiène. Bien que nos normes au bateau pour traiter les bobos pourraient être jugées assez primaires...
Antoine s'est blessé à un orteil. En bateau, il faut faire très attention de ne pas se blesser et surtout de traiter les coupures et les lésions le plus rapidement possible. Nous sommes toujours pieds nus et dans l'eau, pas l'idéal pour guérir. Bref, Antoine montre son orteil à son père: ça fait mal, c'est enflé, c'est tout rouge, c'est infecté sous l'ongle, pas beau du tout. Il faut donc faire sortir l'infection et traiter. Mais l'ongle empêche le désinfectant et la crème antibiotique de faire effet. L'infection est sous l'ongle. On décide donc de percer l'ongle pour faire drainer l'infection. Antoine nous regarde horrifié, il n'est pas certain si on lui fait une mauvaise blague. Combien de fois a-t-on dit aux enfants, quand ils se blessaient, qu'on devrait couper un pied ou un bras. À la blague bien sur. Daniel sort le Dremmel et choisit un tout petit foret. Là Antoine est vraiment inquiet. On stérilise le tout à la flamme et à l'alcool et sous un bon éclairage je m'installe pour percer l'ongle. C'est moi qui est nommé chirurgien étant la plus sans coeur de la gang. Il y a comme qui dirait un petit peu de tension dans l'air. Je sais que si nous n'arrivons pas à atteindre l'endroit infecté, on se retrouvera à l'hôpital pour un traitement aux antibiotiques intraveineux, notre médecin de famille nous ayant bien expliqué les problèmes liés à l'infection. Et l'orteil d'Antoine empire de jour en jour. Je perce donc doucement. Antoine est crispé mais ne bronche pas. En fait, cela ne lui fait pas mal. Une fois l'ongle percé je recommence 3 autres fois, sans douleurs toujours. Puis on fait tremper le pied dans l'eau de javel dilué. On met un pansement avec crème antibiotique et on souhaite que ça guérisse. On veut éviter l'hôpital. Si tu te trompes en baragouinant en espagnol pour commander un plat au resto, le pire qui puisse arriver est de manger du boeuf plutot que du poulet. Mais quand il est question de santé, je ne crois pas que l'on soit gagnant d'obtenir un implant mammaire au lieu d'une injection d'antibiotique parce qu'on s'est trompé dans sa prononciation. Dès le lendemain on constate que l'orteil est mieux, désenflé et moins purulent. On reprend les trempettes 3 fois par jour. 48 heures plus tard l'orteil, sans être guéri, est somme toute en bon état. Suffit qu'Antoine se rappelle de ne pas se mettre le pied dans la flotte de la marina et on devrait pouvoir éviter l'amputation:):) En bateau il faut souvent s'organiser avec ce que l'on a à bord. Nous sommes vaccinés et bien équipés de médicaments, mais nous avons été incapables d'obtenir des antibiotiques oraux à large spectre, ce qui nous aurait permis de traiter Antoine autrement qu'avec des outils de menuiserie...

Carole
 

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22 Juillet 2005: L'aventure appelée Émily

Hello,

et bien, vous le savez sans doute maintenant nous avons eu droit à un ouragan. Nous sommes au Venezuella oû normalement les clycones ne se rendent pas. Semble-t-il que notre voyage en aura été un d'exception, Emily s'est pointée dans notre coin, malgré les probalités...
tout a commencé il y a plus d'une semaine. Nous venions d'arriver aux Tobago Cays. Ce sont des îles entourées de récifs. En arrivant, sous une pluie torentielle bien sur, nous avons été ébloui par l'endroit. C'était de loin, le plus bel endroit que nous avions visité. Et des plages, on en a vu une et une autre. Bref, arrivés vendredi, on passe la journée de samedi au bateau car il pleut. Pas de plongée, une brève sortie sur la plage. Il tombe des cordes. On fait venir des cartes météo, l'obession, et on voit sur nos cartes une zone dans l'atlantique oû les vents s'organisent et cotoient une basse pression. On se doute déjà que quelque chose se prépare. Le lendemain matin on part pour Mayreau pour assister au carnaval. On pense revenir aux Cays plusieurs jour pour profiter de ce magnifique endroit. Le carnaval sera un petit party de village. On fait la fête sur un bateau ami. Nous prenons notre météo et on constate que le petit quelque chose dans l'Atlantique est maintenant bien organisé. On reçoit un premier avertissement de tempêtes tropicales. Mouais. C'est là que nous constatons que les Cays et Grenade risque d'être atteints. On passe donc le lendemain à Union pour faire les formalités de sortie. On retrouve un bateau ami, Marie de Malacca, le skipper Phil nous recommande de se pousser aujourd'hui. Ça fait au moins 10 ans qu'il navigue dans les Antilles sa recommandation est de fuire tout de suite, pas demain.. Mouais. Mais j'ai pas envie moi de partir ce soir. J'ai pas fait mon pain, j'ai pas ravitaillé. Mais les vents sont favorables et nous préférons avoir 48 heures d'avance sur ce qui s'appelle maintenant Emily. On part donc lundi pour les Testigos au Venez. Normalement là on est à l'abri. La traversée de 24 heures se fera à voile, sauf 3 heures de moteur pendant lesquelles Daniel bougonnera comme un enfant de 2 ans. (il veut faire de la voile, na.) On terminera la route en faisant la course avec Marie de Malacca. On se prend en photo, on se lance des plaisanteries. Pendant quelques heures on a oublié Émily. Les Testigos sont magnifiques. Quelques familles de pêcheurs. Des plages subperbes, des dunes de sable, des chèvres, des cactus, des récifs. Tout pour être en vacances. Mais Mercredi matin les Testigos se vident de ses voiliers. Émily ne remonte pas au Nord. Il faut donc décider. Partir se réfugier à Margarita avec 150 autres bateaux sur un mauvais fond ou rester. On hésite. Ici, l'ancrage est très solide et protégé puisque les vents viendront de l'Ouest. Nous prenons les cartes de 0600. Émily doit passer à 120 milles des Testigos. Pas de problème on peut rester, on sentira rien. À 1100 le rapport météo corrige la route d'Émily: elle passera à 40 milles des Testigos. Aie. ça risque de secouer. Le rapport de 1700 confirme une trajectoire à 60 milles de notre ancrage. Ok. on reste. commence les préparatifs. Deux ancres sur une même chaîne. On ramasse tout. On passe chez le Marie de Malacca faire la fête. Pierre à 10 ans, on mange du gateau, les enfants sont heureux et on oublie la présence de Émily qui se rapproche. De retour au bateau, on se rend compte qu'un bateau de pêche, d'environ 40 pieds et en acier, s'est ancré tout près de nous. Argn. Daniel et moi écoutons un film jusqu'à 2300 pour reprendre un autre rapport météo qui confirme que Émily est passée sur Grenade et qu'elle passera à 70 milles de nous. Ouf, la trajectoire de l'ouragan se déplace vers le Nord. On peut aller se coucher. Ça fait pas 15 minutes qu'on est couché que le déluge commence. Il tombe des cordes mais il ne vente pas. On ferme tout et on se recouche pour se faire réveiller quelque minutes plus tard par un bang. Daniel et moi on bondit dehors. C'est le bateau de pêche qui nous a cogné. Il n'y a pas vraiment de bobo, mais maintenant on sait qu'on doit surveiller le voisin. La nuit s'annonce longue. Émily doit passer vers 0500 du matin. Le vent soufflera à 15-20 noeuds une partie de la nuit. Il ne pleuvera pas vraiment, sauf lorsqu'on était dehors à mettre des pare-battage au cas d'un deuxième contact. À 0600 le lendemain matin on prend la météo: Émily a ralenti et prend de la force mais elle s'éloigne lentement au Nord. Durant le jour on aura 20 à 25 noeuds de vent. Rien de plus. Une fois Émily passée, les vents tournent et la houle entrent dans le mouillage. Ça roule. Ça roule beaucoup. On passera plusieurs heures à chercher une façon de se caler. Les enfants dorment. Les parents trouveront le sommeil à 0100 du matin, Daniel comprimé contre le mur et moi litéralement effouèrée sur lui les pieds calés contre l'autre mur. On est pris en sandwich et on s'endort enfin. Ça soufflera à 20-25 noeuds toute la nuit. Le lendemain matin on lève l'ancre pour trouver une endroit plus stable.Finalement le pire n'a pas été les vents mais l'attente. Contrairement à un front froid oû tu sais quand et à quelle force ça va souffler, avec un ouragan c'est presque impossible de savoir avec précision la trajectoire. Et parfois 40 milles plus au Nord ou au Sud peuvent faire la différence entre avoir 30 noeuds ou 65 noeuds de vent. Et on ne voulait pas savoir ce que c'était 65 noeuds de vent, mettons.

Carole


PS il y de nouvelles photos sur le site

 

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3 Juillet 2005: Ste-Lucie

Hello,

nous sommes finalement partis de la Martinique. On serait bien resté là plusieurs mois, mais avec la possibilité qu'un ouragan puisse venir nous voir, on préfère se mettre en lieu sur, là oû il n'y pas d'ouragans. Bref, on a traversé à St-Lucie, à voile. Ça fait du bien de laisser le moteur éteint. Maitenant qu'on navigue avec le vent, c'est plus facile. Rodney Bay à St-Lucie était vraiment très belle. D'abord, le plus important, le mouillage était calme, sans rouli. Yeah! ensuite, il y avait une très grande plage. Il y avait également un parc avec des sentiers de randonnée et un centre d'interprétation. C'est pas mêlant, on a eu l'impression d'être en vacances pendant 3 jours. En arrivant, Daniel est allé seul à terre pour les formalités. Le douanier a semblé découragé des Français. Étant à l'extérieur des heures de bureau, nous avons utilisé la boîte aux lettres pour déposer nos papiers pour les formalités de sortie de la Martinique, donc, nos papiers n'avaient pas été tamponnés. Il est vrai que les Français sont assez mollos sur les formalités et ça semble indisposer les pays qui sont un peu plus à cheval sur la paperasse...
Après Rodney bay, nous sommes allés à Castries qui est un port commercial au fond d'une petite baie. On a ancré mais on ne se sentait pas à notre place, c'était comme d'ancrer dans le port de Montréal: pas joli et bruyant. Nous sommes allés à terre car Castries est le spot pour les courses. On est allé au marché, fait le plein de fruits et légumes, pris un méga lunch créole pour trois fois rien dans une des binneries du marché. Il y a une grande allée bordée de cuisines et des doudous qui t'offrent leur repas. Il y a une table devant le comptoir et c'est plein à craquer. Tous les employés de la ville vont diner là et on voit que c'est des habitués. Ça nous rassure: tout le monde à l'air en bonne santé.... De retour au bateau, on lève l'ancre pour Marigot en se disant que ce sera plus tranquille. Marigot Bay est toute petite et infestée de boat boys et de maringuoins... Mon appréciation des deux est à peu près la même à la différence que je ne pouvais pas escrapoutiller les 14 boat boys qui sont venus nous offrir leurs services. Ils étaient vraiment très désagréables, insistants à la limite de l'agessivité. On n'a pas eu envie de rester plus d'un jour. Le lendemain, on repart vers Souffrière mais en arrivant on voit clairement les bateaux qui roulent et qui roulent et qui roulent....on se regarde et on dit non merci. Ok deuxième option Vieux fort qui est à 15 milles, contre le vent et le courant. Mais il est tôt donc on fonce. On aura jusqu'à 3 noeuds de courant dans le nez, mais au moins on ne recule pas! À 5 milles de Vieux Fort, on accroche un filet de pêche qui met le moteur hors service. Le démarreur ne fonctionnait déjà pas très bien, ça va pas très bien. C'est pas grave, c'est tout de même un voilier donc on fera de la voile. Mais pour faire de la voile, ça prend ? je vous vends le punch: du vent! Bien entendu le vent est tombé pile devant le haut fond et bien entendu le courant nous poussait vers les récifs. Il y avait comme une petite tension à bord. Mais ça peut pas toujours aller mal hein? On change de direction et finalement le vent reprend. Le vent a soufflé en bourrasque toute la journée passant de 0 à 25 noeuds en quelques secondes. La bourrasque nous permet de prendre nos distances et de nous remonter le moral un peu. Mais le vent retombe, on avance à 2 noeuds: on franchira les derniers 5 miles en 2 heures. Quand je vous disais qu'on finit pu par arriver... Bref on s'apprête à ancrer à voile et Daniel pour s'aider à tourner face au vent, car le vent à encore fait patate juste quand on en avait besoin, essaie le moteur, miracle il fonctionne, manifestement le câble enroulé sur l'hélice s'est dépris. On ancre ouf. On est arrivé. Le mouillage est confortable, mais le vent tourbillonne à cause des falaises. Le lendemain, on va à la super plage exposée à l'Est: ce qui veut dire qu'on a droit à des belles vagues et des rouleaux pour faire du Body surf, au grand plaisir de Gabrielle. Ok on en a tous profité, on est revenu sablé d'un bout à l'autre. Vendredi matin, on passe l'avant-midi à démonter et nettoyer le démarreur, pour constater que le démarreur fonctionne bien et que c'est l'allumage, là oû on met la clé, qui est le problème. C'est moins grave et on peut s'organiser autrement pour démarrer le moteur. On remet ça à la plage. Samedi, on part pour Bequia, c'est une longue journée de 55 milles. On partira très tôt pour arriver pas trop tard. Les vents doivent être favorables et les vagues acceptables.

Carole

 

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25 juin 2005 La Martinique

Hello,

la traversée vers la Dominique a été assez sportive mais sans histoire. En arrivant en Dominique, nous n'étions pas encore à 4 milles de l'ancrage qu'une chaloupe s'approche à fond les gaz pour nous souhaiter la bienvenue en Guadeloupe et nous signaler que le monsieur en question offre des tours guidés sur l'île. On savait qu'en Dominique il y avait des boat boys mais on ne s'attendait pas à être abordé aussi rapidement. On se pointe pour ancrer et le monsieur, Martin, nous attend sagement. IL ne veut manifestement pas laisser filer le client à un autre boat boy. L'ancre est à peine mouillée que Martin s'approche du bateau pour nous offrir ses services. Il nous conseille de remonter l'annexe sur le bossoir et de le verrouiller. En plus, il nous dit de verrouiller l'entrée de la cabine la nuit pour éviter que des voleurs n'entrent pendant notre sommeil. Un bateau ami, le Zora, s'est fait voler son ordinateur portable pendant la nuit. Ils étaient à bord mais n'ont rien entendu. Je peux vous dire que c'est la première fois que je m'embarre dans mon bateau pendant la nuit et j'ai pas aimé ça. On dort, comme qui dirait,juste d'un oeil et d'une oreille. Le lendemain matin, on organise une excursion en chaloupe sur la Indian River avec Martin. Martin a tenu à nous préciser que ce n'était pas une ballade en bateau mais bien une visite commentée de la forêt tropicale. Là-dessus, je lui ai répondu qu'on venait de faire une ballade en bateau de 4000 milles, alors pour la ballade en bateau il pouvait repasser. Nous faisons l'excursion avec la famille du Sangaela. Le Sangaela est arrivé ce matin directement de Nevis. J'ai toujours un peu d'appréhension quand je paye pour aller me faire expliquer la nature depuis que la guide au Fort Napoléon des Saintes a dit que les barracudas étaient herbivores. Mais je dois dire que Martin nous en a donné pour notre argent. Il connaissait très bien sa faune et sa flore. Il a répondu aux nombreuses questions des enfants, en français et en anglais. Il nous a servi de la coco et des mangues. On a enfin appris à manger les mangues. Il faut les peler avec les dents et ensuite sucer tout le jus de la mangue. Ça dégouline, ça coule et ça beurre partout sur la bouche et les mains, mais miam miam que c'est bon. Avec la pratique, on se salit moins et c'est encore meilleur. On a tous été très satisfait de notre visite, la forêt était extraordinaire, on a eu l'impression d'être perdu au fin fond de l'Amazonie. Le lendemain, nous sommes allés à Roseau à l'extrémité Sud de la Dominique .Là encore les boat boys nous attendaient. Mais on n'a pas pris leur service sauf pour le mooring. Ici, il y a trop d'eau pour jeter l'ancre. Et l'eau est profonde partiquement jusqu'au bord de la plage. Les endroits peu profonds sont occupés par des bouées de mouillage. On est allé faire du shopping au marché local. On arrête acheter des bananes. Je regarde la doudou couper les fruits et je demande à Daniel, pour combien t'en achète? il me répond une main à 2 $. On a eu 22 bananes pour 2EC$ l'équivalent de 70 cents canadien. C'est de loin le meilleur deal qu'on a eu en voyage! Une fois le plein de légumes et de fruits fait, on repars le lendemain pour la Martinique. On ne s'attarde pas en Dominique, les mouillages étant rouleurs et on n'apprécie pas de se sentir à la merci des voleurs. La traversée à la Martinique a été sans histoire.

La Martinique pour nous était une étape spéciale à franchir. Y étant déjà allé, on avait hâte de retrouver un coin que l'on connaissait. On a d'abord fait escale à St-Pierre. On pensait y rester 1 semaine. On a passé une première nuit calme mais le lendemain soir le vent à viré et nous n'avons pas fermé l'oeil de la nuit. Le lendemain matin, on a quand même décidé d'aller à terre pour aller visiter la distillerie de rum. On se disait qu'on irait le lendemain grimper le volcan. Mais après la visite de la distillerie, nous sommes rentrés au bateau pour manger et tout bardassait dans le bateau: les choses tombaient des comptoirs. Pas question de rester une autre nuit. Le Sangaela était déjà parti, nous levons l'ancre à 2 heures. C'est pas l'idéal pour naviguer, 20-25 noeuds, bien sur, pile dans le nez. On fait donc pout pout pout jusqu'à Fort de France. Par moment, on avance à moins de 2 noeuds. Mais il faut parfois choisir entre deux situations désagréables: ne pas dormir, ou se faire brasser pendant 4 heures. On a choisi le rodéo. On arrive donc au mouillage des 3 Islets, à côté de Fort de France et on jette l'ancre. On a l'impression d'être dans une piscine, il n'y a rien, absolument rien qui bouge: le bonheur. Ce soir-là, on passe la soirée à se dire, hey t'as tu remarqué, ça bouge pas!Depuis Porto Rico c'est notre meilleur ancrage. Inutile de dire qu'on a dormi comme des marmottes en hiver. On passera 2 nuits réparatrices à 3 Islets. On ira en ville visiter le musée de la canne à sucre. Très intéressant. On repart ensuite à 7 heures du matin pour Fort de France. Le mouillage y est inconfortable à cause de la présence des 234566 traversiers, mais de toute façon on n'a pas l'intention d'y rester pour dormir. On va à terre, on fait une petite visite au musée d'archéologie et on fait des courses. On cherchait un endroit pour diner, les restos du marché affichent des menus à 12 Eu par personne. On fait vite le calcul, à 4, avec le taux de change, on trouve que ça fait cher pour du poulet et des pommes de terre. On sort donc du marché touristique et on trouve un resto local oû on mangera beaucoup trop, pour 18 Euro. C'était excellent. On repart au marché publique oû on achètera des fruits et légumes et de la pâte de cacao. On fait ensuite un arrêt au super marché. On prend quelques échantillons de paté, de choucroute, de jus d'orange. Pas question d'embarquer 40 boîtes de paté de foie sans savoir s'il est bon. On retourne au bateau et on goûte, tout est bon. On retourne donc au super marché avec les sacs à dos pour faire des achats en grande quantité. Daniel est chargé comme un mulet et Antoine transporte 10 kg de farine. Les achats terminés re-retour au bateau, on ne prend même pas le temps de déballer les achats et on lève l'ancre pour aller à l'Anse mitan située en face de Fort de France. Ouf, vous direz après ça qu'on passe nos journés à se prélasser au soleil!

Carole

 

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4 Juin 2005: Les Saintes

Hello,

nous n'avons pas traîné longtemps en Guadeloupe car dès que le vent a repris les mouillages sont devenus vraiment inconfortables. On a bien essayé de remedier à la situation mais le vent tournait, la marée nous plaçait de travers bref on en a eu marre! À la réserve faunique Jacques cousteau, nous avons fait une super plongée. Il y avait beaucoup de poissons tous très colorés et de taille assez imposante. Il y a des bateaux d'excursion qui se rendent au parc. Les guides nourrissent les poissons au pain. En s'approchant des bateaux d'excursion on était surpris de voir autant de poissons au même endroit. Jusqu'à ce qu'on voit le pain. Inutile de dire que quand tu es proche du quignon qui tombe à l'eau, le banc au complet se précipite sur toi. Ça donne un peu l'impression d'être dans un mauvais film d'horreur oû les pirhanas dévorent le nageur égaré. Bref, ça nous a bien fait rire d'être "attaqué" ainsi. Les enfants ont eu beaucoup de plaisir à nager au travers d'une mer de poissons qui n'étaient absolument pas effrayés par notre présence. Faut croire que c'était pas les premiers plongeurs qu'ils voyaient. Nous sommes ensuite allés nous ancrer mais le bateau bougeait tellement qu'il aurait été impossible de dormir. Les enfants voulaient retourner en mer oû c'est plus confortable... Ça vous donne une idée et des traversées et du mouillage. On a donc levé l'ancre à 1930 pour se rendre à l'anse à la barque qui devait être plus calme. L'Anse à la Barque est à 5 milles, donc 1 heure plus tard on serait à nouveau ancré. On en a profité pour laisser traîner une ligne pour la pêche, mais encore pas de chance. L'anse est petite et bordée de récifs. Pas terrible pour une entrée de nuit. Mais il devait y avoir un feu pour nous guider dans la baie. Devinez quoi? le feu était éteint. Notre radar par contre lui nous donnait des yeux pour voir. Nous y sommes restés 3 jours mais le dernier jour ça brassait encore fort. On est reparti ensuite pour Basse-terre pensant arrêter quelques jours à la marina. La marina ne recevait plus de visiteurs les quais ayant été dévastés. On ne pouvait pas rester à l'ancre car on serait devenu zin zin par le rouli. On a donc décidé de sauter aux Saintes pensant y trouver une baie tranquille. La traversée de 3 heures aux Saintes a été assez sportive, nous étions en plein après-midi et il ventait à plus de 25 noeuds. Et malgré la force du vent, par moment, on n'avançait à peu près pas. La vague que nous avions en pleine face nous ralentissait. On est quand même arrivé aux Saintes, un peu secoué le détecteur radar n'a pas encaissé la route, il est tombé à l'eau et a fait du ski nautique quelques minutes le temps que je mette la ceinture de sécurité pour aller sur le pont pour récupérer la corde qui pendouillait dans l'eau. Daniel a senti le besoin de me dire de ne pas tomber à l'eau. Je vois ça d'ici, une récupération de femme à la mer. En fait non, je ne vois pas ça d'ici, c'est le genre de chose qu'on ne voudrait pas voir arriver. J'imagine tomber à l'eau dans quel état d'esprit Daniel pourrait être. J'imagine dans quel état d'esprit je serais si Daniel tombait à l'eau. Iche. Mais normalement on sort sur le pont avec la ceinture ou mieux encore harnaché. Et puis il y a des fois oû la fille a les kitters et qu'elle met et la ceinture de sécurité et le harnais. Bref on arrive aux Saintes et on s'ancre devant la ville. Et malheur, ça bougeait encore autant qu'en Guadeloupe. Là, on a eu une petite déprime. Que faire. Courrir encore et manquer cette belle île ou endurer. À ce rythme on se serait retrouvé au Venezuella en 10 jours sans avoir rien vu des Antilles. On a donc décidé d'endurer le rouli. On a visité le fort Napoléon et Josephine, on a fait de la randonnée et on est allé à la superbe plage de Dompierre. On rentrait au bateau que pour manger et dormir. L'île est petite et toute jolie et bourrée de touristes même si la saison est terminée. Les traversiers arrivent de la Guadeloupe et de la Dominique déversant son lot de touristes. Il y a tout plein de boutiques d'artisans locaux ce qui nous changent des "boules" de neige avec palmier, fabriquées en Chine. Au bout de 3 jours, la houle augmentait et notre tolérance diminuait. On a donc décidé de se déplacer au mouillage de l'île aux cabris. Ah. C'était mieux, beaucoup mieux. On a enfin trouvé, après 2 semaines, un mouillage relativement stable. La nuit dernière était notre première nuit de repos complet depuis notre départ de St-Martin. Ça faisait un bout, mettons. Je dis on, je parle de Daniel et moi car les enfants eux trouvent le moyen de dormir dans les pires conditions possible. On pense partir pour la Dominique dimanche si la vague n'est pas trop grosse. On a un seuil psychologique, à plus de 7 pieds on s'abstient. À 7 pieds ou moins on sait que si les conditions ne sont pas comme prévues on peut quand même encaisser sans bobo. Les prévisions sont souvent erronnées mais rarement carrément à côté de la carte. Et puis de toute façon la traversée à la Dominique ne dure que 4 ou 5 heures. En partant tôt le matin, on devrait pouvoir dîner à Portsmouth, l'ancre bien accrochée avant que le vent ne souffle à pleine pinne: 14 heures étant le point culminant du vent dans la journée.

Carole
 

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29 Mai 2005: St-Martin

Nous avons traversé à St-Martin à voile! oui oui, nous avons fait 14 heures de voile sans le #%$@?moteur qui ronronne. Ça c'était tout un changement. Faut dire que la météo ici est un peu chamboulée. Normalement les Alyzés soufflent de l'ESt. Et bien je peux vous le dire, les Alyzés sont tombés à plats pendant 10 jours. En fait, il y a eu un vent S-O pendant 10 jours. Du jamais vu. Un vent inespéré pour les bateaux qui se déplacent vers l'Est. On est donc arrivé à St-Martin samedi dernier. Les douanes étaient une vraie rigolade, c'est à peine si on a regardé nos papiers. Merci, bonne journée, aurevoir. Après un petit dodo le matin, on est arrivé à 8:00, on est allé en ville question d'aller voir les épiceries. La bouffe figure au même rend que la météo: c'est une obsession. Et à St-Martin, l'obssession culinaire a viré à la débauche. De la baguette, du fromage, des patés, du vin, des pâtisseries. Tout est frais, tout est bon, tout est tellement festif! Les enfants ont fait la fête pour un St-Morgon. Je crois que si je leur auvais annoncé qu'on avait gagné le million, ils n'auraient pas été plus contents! Vraiment sans farce. Faut dire qu'en fait de fromage le meilleur qu'on a trouvé depuis notre départ de la Floride c'est du cheddard canadien orange. Ok, une mention spéciale pour le fromage de fabrication locale en République Dominicaine mais sinon, erien. Bref pour nous, St-Martin est synonyme de bonne bouffe. La ville est une ville très touristique avec toutes ses boutiques hors taxes et kiosques à souvenirs. On a visité les ruines d'un fort mais à part ça St-Martin c'est une ville très achalandée de vacanciers très riches. En plus, on te parle en anglais. Il y a même des commis dans les magasins qui ne parlent pas français. Nous qui étions tout contents de parler enfin français. On devait être environ 300 bateaux dans la baie. L'eau est belle, chaude, propre, mais il n'y a pas le cachet carte postale des îles vierges. De toute façon les "boaters" arrêtent à St-Martin pour le shopping.
Nous sommes repartis lundi matin un peu plus tard que prévu. Daniel m'a laissé seule 30 minutes, le temps d'aller compléter les formalités de sortie et à son retour la pompe d'eau usée était grillée. Ça faisait un petit bout de temps que les batteries se déchargeaient rapidement et on ne comprenait pas pourquoi. C'était la pompe affectueusement appelé Jarvis qui était court-cicuitée. Avant qu'elle ne grille çela a mis un certain temps et c'est le matin du départ pour la Guadeloupe qu'elle a trépassée. On est donc allé à Budget Marine pour acheter une nouvelle pompe, et tant qu'à faire, acheter deux trois petites choses. Daniel a mis 4 minutes à tout remplacer et on partait pour la Guadeloupe. La nouvelle pompe s'appelle maintenant "le remplaçant" en l'honneur du film la grande séduction. Dois-je préciser que c'est une trouvaille d'Antoine.
La traversée vers la Guadeloupe est partie sur des chapeaux de quille. On a eu un orage dès le départ qui m'a donné une poussée d'adrénaline (c'est moi qui barrait) : 25 noeuds, 30 degrés de gîte: le rail était à l'eau. Mais le fun n'a pas duré, le vent est retombé à plat et on s'est tapé 24 heures de moteur sur une mer plate, plate, plate. Je me suis couchée à 1900 pensant prendre mon quart vers minuit mais Daniel a lu jusqu'à 4:30. Pas besoin de vous dire que j'étais pas mal en forme en arrivant en Guadeloupe. Daniel en me réveillant m'a dit:" tu sais je suis encore en forme mais je crois qu'il serait plus raisonnable que j'aille me coucher". Ça parait qu'il n'a pas pris de Bonamine. Moi j'en prends à chaque traversée, ça m'évite les biscuits sodas mais je deviens un peu somnolente, alors je dors beaucoup.

La Guadeloupe. C'est beau. C'est beau (à lire avec un grand soupir pour mettre un peu d'émotion svp). Deshayes est située en bas des montagnes. Le village est propre, coloré et ça sent le pain frais.... Faut-il préciser que la Guadeloupe est française avec tout ce que ça implique côté bouffe. L'ancrage était à peu près désert quand on est arrivé. On est allé plonger plusieurs fois par jour sur les récifs qui sont en bonne santé. La seule ombre au récif c'est que parmis les 234854 poissons qu'il y avait, il n'y en avait pas un d'assez gros pour passer à la poêle. On se contente donc du fromage et du paté. On plonge longtemps sans avoir froid. L'eau est à 29,5 celcius. J'ai les pieds en feu quand je fais de la plongée car je dois porter des botillons dans mes palmes, botillons qui faisaient l'affaire pour plonger en Gaspésie. Petite différence de température, mettons.
Aujourd'hui, il est arrivé 35 bateaux à l'ancrage. C'est jour férié, on fête l'abolition de l'esclavage et il y avait une course de voile autour de l'île et l'arrivée était à Deshayes. Plus les bateaux arrivaient, plus on se demandait oû tout ce beau monde se mouillerait. Mais tout le monde a trouvé un petit coin. Ce matin, on a été abordé par un bateau de location, notre accent nous a probablement trahi à moins que ce soit notre drapeau du Québec, bref c'était des gens de St-Bruno, dont les gars étaient allés au même collège que Daniel. Faut ben faire 2000 milles pour se retrouver avec ses voisins de cours. Le vent vient de reprendre aujourd'hui. Il était temps car il faisait chaud en titi. Demain on part pour la réserve de Jacques Cousteau, un must pour la plongée.

Carole

PS il y a de nouvelles photos sur le site.

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18 Mai 2005: Les Iles Vierges

Hello,

et bien c'est bien connu pas de nouvelles, bonnes nouvelles! C'est que nous vivons sur un rythme plutôt pépère. Nous sommes partis de Porto Rico et avons fait des petits sauts de 10 à 20 milles par jour. On a d'abord traversé les îles vierges espagnoles qui sont les plus belles. Les mouillages sont beaux comme sur les cartes postales et il n'était pas rare d'être tout seul. Nous avons beaucoup aimé Culebrita la dernière île des I.V espagnoles. Nous y avons fait de la belle plongée, une belle randonnée au phare abandonné. Nous avons aussi appris à mouiller de travers.... Le mouillage était carrément intenable, le vent venait de l'Est et la houle nous rentrait dedans de travers. On roulait d'un bord et de l'autre, il fallait tenir nos assiettes quand on mangeait. Pas agréable du tout! On a donc jeté une ancre derrière pour nous aligner face à la houle. Notre idée a semblé plaire aux autres bateaux, car nous avons vite été imité par tout le monde. Nous avons donc obtenu un mouillage confortable. Celà fait 3 semaines qu'il pleut. Des fois ce sont de petites averses, des fois des orages et des fois on en a pour la journée à se faire poivrer. Et une ancre supplémentaire ne changera pas le fait qu'il "mouille". Celà ne nous empêche pas de plonger ou d'aller à la plage car il fait très chaud. Même que lors des randonnés à terre, la pluie est la bienvenue, elle nous rafraichit. Nous avons acheté des toiles bleues pour couvrir le bateau, ce qui permet aux enfants de jouer au camping au Québec. Sans farce, les toiles nous permettent de maintenir les panneaux et les hublots ouverts même s'il pleut. Le bateau se transforme rapidement en sauna lorsque tout est fermé.
Nous sommes allés à St-Thomas 1 journée. Les I.V. Américaines sont les moins belles. Le port(commercial) de St-thomas est niché au pied des montagnes mais il y a tellement de traffic que s'en est désagréable. Il y a les traversiers, les water taxis, les navettes, les bateaux de pêche et de plongée, les bateaux de plaisance et les hydravions qui décollent et atterrissent dans la baie. T'as parfois l'impression d'être ancré sur une piste d'aéroport. St-Thomas est hors taxe et hors prix.. Nous sommes allés faire du lèche vitrine, c'est tout ce que nous avions les moyens de faire: le Porto 40 ans à 175$ la bouteille, les Rolex, les bagues serties de diamant de 10 ou 12 carats étaient largement hors budget, mettons. St-Thomas nous est apparue jolie la nuit; les lumières parsemant la montagne rendait l'endroit un peu irréel. Ça ressemblait un peu à un décor Hollywoodien cheap. St -John l'autre île américaine est plus jolie, moins exploitée, plus sauvage. Monsieur Rockfeller a bien fait les choses le 3\4 de l'île est un parc. La verdure sur l'île est omniprésente et le développement urbain maintenu au minimum. Nous sommes maintenant dans les IV anglaises. C'est magnifique. Je vois les étoiles de mer par 40 pieds de profondeur. Mais ici, oubliez ça les mouillages déserts, on est 50 bateaux dans la baie de Norman Island. Demain, nous irons plonger dans les cavernes. Il y a toute une légende concernant les pirates et leurs trésors cachés. Mais le vrai trésor n'est pas des dublons cachés dans les cavernes, mais toutes les choses que les gens échappent à l'eau. Le mouillage est profond, 40 pieds, donc quand tu échappes quelque chose t'as intéret à avoir du souffle pour aller le récupérer. Antoine a déjà repéré un manche pour guindeau manuel et une paire de pince à BBQ. Daniel les a repêchés. Et ça c'est en restant à côté du bateau. Les enfants se promettent d'aller inspecter les autres mouillages. Celà devient une habitude de ramasser les "cossins" qui traînent.
Nous sommes allés aux douanes pratiquement aux deux jours. On doit d'abord faire les formalités d'entrée et ensuite les formalités de sortie. Mais même après tout ça, ce matin j'avais l'air d'une vraie débudante aux douanes des BVI. LEs douaniers ont le don de te faire sentir toute petite. J' ai été nommée d'office pour aller faire la paperasse, Daniel étant moins à l'aise en anglais. Misère, même moi j'en ai arraché. Moi l'anglais patate chaude dans la bouche je ne le maîtrise pas encore. N'empêche que j'en suis venue à bout: 25 dollars pour les douanes et 40 sous pour l'immigration. Allez comprendre à quoi ça sert de facturer 40 sous quand le reçu coute plus cher que ça. Enfin.

Et puis ce qu'il y a de bien maintenant c'est que nous faisons de la voile... oui oui, sans le moteur sans contrainte de temps. Étant donné que les distances à franchir sont courtes on peut se permettre de rouler à 3 noeuds et de mettre 5 heures pour franchir une courte distance. Ce matin on avait l'impression d'être au lac Memphrémagog un beau dimanche de juillet. IL y avait des tonnes de voiliers qui se croisaient et se recroisaient en se faisant des bebye, il y avait les montagnes vertes et les bateaux moteurs pour faire de la vague. Un vrai plaisir. Sauf qu'ici, avec nos 40 pied de longueur, notre boat est plutôt petit. Ça ne nous a pas empêché de "clancher" tout le monde au grand plaisir de Daniel. On suivait un autre voilier et je voyais le barreur nous regarder et taponner ses voiles: Ça semblait le fatiguer au max de nous voir le rattrapper. Faut bien s'amuser un peu aux dépends des touristes...

Nous serons aux IVB encore quelques jours et quitterons pour St-Martin jeudi ou vendredi. La météo s'annonce excellente pour cette petite traversée de 16 heures.


Carole
 

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1er Mai 2005: Porto Rico
Nous nous sommes pris les pieds à Porto Rico. Celà fait maintenant près de 3 semaines que nous y sommes. Nous avions prévu y passer vite vite ....ha ha ha. D'abord Ponce, nous y avons fait tous nos achats. Porto Rico est le dernier endroit oû nous trouverons les produits américains à prix abordables. On a donc dévalisé le Wall Mart et fait provision d'huile moteur, de Kool aid et autres denrées indispensables.... Bref. 4 jours à Ponce à terminer le ravitaillement commencé en République Dominicaine. Après 4 jours à Ponce, on était plus fatigué qu'à notre arrivée, et ce bien qu'on arrivait d'une traversé de 3 jours. On a eu droit pas à 1, pas à 2, mais à 3 party en même temps. À Ponce le mouillage est situé à côté de la promenade oû les étudiants viennent fêter. Manque de chance, nous y étions le week-end,c'est déjà par bon pour les party, et deuxième manque de chance il y avait un concert en plein air tous les soirs. Bref, on avait la disco du concert en plein air, la disco du resto et celle du traversier. Toutes à pleine puissance. On avait de la difficulté à se parler tellement c'était fort. Le guide disait qu'à moins d'être sourd on ne reste pas longtemps à Ponce. Le guide à tort, car de toute façon on devient sourd après 2 heures à Ponce. Après Ponce, on s'est dirigé vers Calla de la muertos. Une petite île à 8 milles, toute jolie. L'eau était limpide et on a même eu le plaisir de prendre un petit thon en chemin. Qui soit dit en passant à pris le chemin de nos estomacs. Délicieux. Le lendemain, à 3 heures de matin, on est parti pour Salinas. 15 milles entre les récifs. Beurk. Cette fois, c'est moi qui était stressée à mort, je suis donc allée me coucher et j'ai dormi. Daniel était bien au dessus de ses affaires, avec tous ses bidules électroniques. Arrivé à Salinas, on a pu s'installer au calme pour dormir. On a ensuite entamé la liste des petites réparations. Ça faisait longtemps qu'on avait rien eu à réparer, mais là on avait une liste. La grande voile qui ne montait plus (coulisseaux corrodés) Le génois qui s'enroulait plus (corrosion dans le roulement) On était assez mal foutu: 2 voiles sur 3 qui ne fonctionnaient pas. Puis la toilette qui faisait des drôles de gargouillis. (évent bouché) Ensuite le pied de la pompe d'eau de mer s'est cassé (une autre affaire neuve de cassée). On a remplacé la pompe à pied par une pompe de cale patentée, façon Daniel. Ça marche numéro 1. Il y avait aussi l'alarme de la pompe de cale qui ne fonctionnait plus. (fil débranché) un néon de brisé (lui il était vieux et il est mort de sa belle mort!) et le clou de cette liste, le $#%$$#%? de frigo qui s'est encore brisé. On attend un nouveau frigo. On a dû négotier ferme pour obtenir un remplacement et ce n'est toujours pas gagné car le frigo neuf devait être livré jeudi dernier et on a toujours rien reçu. En attendant, on a fait réparer le vieux. C'était de toute beauté de voir Daniel parler espagnol pour expliquer ce qu'il voulait au type de réfrégiration qui lui, ne parlait à peu près pas en anglais. Ils en ont gesticulé un coup! Mais on s'est fait un copain, le type a vendu à Daniel tout ce qu'il fallait pour qu'il puisse réparer lui-même la prochaine fois ie: les bouteilles de réfrigérant et les raccords. Il nous a dit qu'on serait vraiement mal pris sans frigo et nous devions pouvoir réparer nous-mêmes. Un chic type. Donc, tous nos amis sont partis vers l'Est mais nous on attend. Remarquez que je préfère attendre pour un frigo que de devoir faire sortir mon bateau de l'eau pour un roulement sur l'arbre de brisé. (c'est le cas du Encore) Notre liste de réparation n'est pas exceptionnelle, des voiles qui coincent, des moteurs qui meurent et des bidules de boat qui brisent c'est monnaie courante. Et les objets ont le chic de casser 12 secondes après avoir jeté l'ancre, comme pour nous rappeller notre chance. Par exemple, à Georgetown, il y a une belle petite entré avec des récifs, de la houle, des brisants et deux tournants à prendre à 90 degrés. Le premier soir en arrivant à GeorgeTown, on était couché et j'entends un toc. Daniel me dit, pas de problème, on touche pas le fond, y'à pas de vagues et même s'il n'y a que 6 pieds d'eau, non on touche pas le fond. Le problème c'est que le toc n'arrête pas. À minuit, car j'ai cherché le bruit pendant 3 heures, Daniel se lève, (ok je fais lever Daniel) et il se met à chercher, question que sa femme puisse le laisser ensuite dormir. Daniel a enfin trouvé le Toc. C'était le cylindre hydraulique qui actionne le safran qui était libre et qui cognait sur la coque. Un des supports qui le maintenait en place s'était déboulonné. En route, ce jour là, le pilote ne maintenait pas la course et le bateau était très difficile à barrer. On savait maintenant pourquoi. Le cylindre serait sorti du support quelques heures plus tôt et on aurait perdu la direction du bateau. Les bateaux nous donnent souvent comme ça des sueurs froides après coup. Et non un bateau de 39 pieds ça ne se manoeuvre pas à voile sans barre. Tu peux faire virer de bord to bateau sans toucher à ta barre, mais pour le tricotage entre les récifs, ça prend une direction.

Donc, en attendant le frigo, on se contente de nager avec les lamentins presque tous les jours. Daniel a d'ailleurs trouvé ça un peu difficile de caréner la coque avec un museau qui le renifflait dans le dos. Sympa les lamentins. On fait de la couture, Barbie sera une véritable carte de mode et on se fait des apéros(qui finissent à 10 heures) et des partys(qui finessent plus) chez les voisins. Dure dure la vie de bateau. L'épicerie est à côté, on carbure sur la viande pendant qu'il y en a. On a été presque 6 semaines sans en manger, alors les premiers hamburgers qu'on s'est fait au BBQ ont été particulièrement appréciés de tous. Antoine a eu droit à une fête en règle chez le Encore. On a bien ri, ils lui ont fait une rétrospective de sa vie façon Amélie Poulain (revoyez le début du film!)Antoine a beaucoup apprécié.

On n'est pas particulièrement en perdition, de toute façon on ne peut pas bouger alors aussi bien en profiter!

Carole

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14 Avril 2005: Le Mona
Hello,

et bien, nous avons "enfin" quitté Luperon, au grand bonheur de Daniel qui tournait en rond en attendant une bonne fenêtre météo. Et LA fenêtre s'est pointée et on a eu une ride pépère, à moteur et voiles. Rien à raconter vous me direz....hahaha. On ne roule pas sur la 20.... on est en mer.... C'est pas parce que j'ai pu faire du crochet pendant mon quart de nuit qu'il ne s'est rien passé.
Bref, on a obtenu notre despatcho samedi matin, rempli les réservoirs d'eau et d'essence et après diner, on a levé l'ancre pour sortir de la mangrove et aller s'ancrer devant l'entré donnant sur la mer. On a mis 30 minutes à décrotter la chaîne et l'ancre. Le fond de la mangrove est en vase (pour ne pas dire de la bouette), ce qui donne une excellente tenue à l'ancre, mais misère que c'est ardu de tout nettoyer. Le Encore, encore!, doit venir nous rejoindre en après-midi pour partir avec nous. Il y a 3 autres bateaux avec des familles à bord qui s'apprêtent à partir. (Sangaela, Galadrielle et Adrianna 2) Le Sangaela voulait partir le lendemain matin. Ça faisait 1 semaine qu'on essayait de leur faire comprendre que de prendre les caps en plein jour était pratiquement impossible, sinon suicidaire au dire de monsieur Van Sant (l'auteur de notre guide) Bref, Monsieur Van Sant en personne est allé voir Sangaela pour les inciter à quitter de nuit. Là oû nous avons échoué, il a réussi. Heureusement. Bref, il est 1600, toujours pas de Encore. Daniel plonge pour raser la barbe verte qui a poussé sur notre bateau. En 2 semaines Boreas s'est transformé en un vieux loup de mer. J'appelle le Encore et Mia me dit qu'elle ne sait pas oû sont ses parents. Pas bon. On reçoit finalement un appel de Annie, à 1800 nous disant qu'ils arrivent, ils ont eu des problèmes avec l'immigration. Étant arrivé en septembre en République Dominicaine leurs papiers d'immigration datait de septembre. À Mazanillo ils n'inscrivent jamais de date de renouvellement, je les soupçonne de vouloir éviter de faire de la paperasse. À Luperon, au contraire, les papiers d'immigration sont valides pour 2 semaines. Ça oblige les bateaux à les renouveller aux deux semaines mais surtout à repayer les droits soit 10$ par personne. On s'était déjà fait regarder de travers en arrivant (nos papiers n'ayant pas de date de renouvellement) mais le Encore s'est fait prendre à la sortie. Le gars de l'immigration a décrété que leurs papiers étaient valides pour 2004. Donc, 10$ par personne, toutes les 2 semaines depuis le 1er javier, ça fait tout un motton. Daniel leur avait déjà prêté des sous pour commencer à payer mais l'immigration leur en a réclamé plus. Ils ont essayé de retirer de l'argent du guichet, mais comme dans 99.9% des cas, ça n'a pas marché. Ils ont essayé plusieurs cartes et ont finalement réussi à retirer des sous. Après de dures négotiations, ils ont du payer 2000 pesos. Mais là ,il était trop tard, le gars leur a dit de revenir le lendemain pour le despatcho. Ha! Pas question. L'idée était probablement de collecter un autre 10$ par personne pour la semaine entamée. En argumentant, ils ont obtenu le précieu papier in extremis. En plus, on avait entendu dire à la radio que l'immigration était fermée le lendemain dimanche. Bref, ils arrivent enfin à l'ancrage et se mettent à l'épaule. Daniel et Yurgen plonge rapidement pour décrotter l'hélice, mais la barbe ce sera pour une autre fois. Et on décolle finalement 1 heure après le Sangaela et Andrianna. Galadrielle quittera 1 heure plus, ayant un problème de génératrice à régler avant de partir. Le programme est de passer les deux premiers caps de nuit et d'arrêter à San juan pour le jour. Ensuite d'en repartir pour passer les deux autres caps suivants de nuit. Mais rendu à San Juan, il est 4 heures du matin et on juge qu'on peut passer son Cap avant le lever du jour et on file finalement jusqu'à Eschondido. On ancre dans la magnifique baie à 2 heures de l'après-midi. Le Encore a sa chaloupe remplie d'eau qui traîne lamentablement derrière. Ils n'avaient pas eu le temps d'installer les attaches pour lever la chaloupe sur le Davits. Il faut dire qu'ils se sont fait voler leur annexe à Manzanillo. Donc ils ont maintenant une petite chaloupe de pêcheur pas très stable comme annexe. Bref, Daniel les aide à vider la chaloupe, Yurgen installe les attaches et remonte la chaloupe sur le Davits. On se fait un BBQ, on nage. Pendant ce temps, on entend le Galadrielle et Adrianna se plaindre qu'il fait mauvais,que la vague est grosse, qu'ils n'avancent pratiquement pas (ils sont en train de passer le cap de Cabo Cabron en plein jour!). Et ils ne savent pas s'ils doivent venir se réfugier à Eschondido ou endurer. Bref ils souhaitent que ça n'empire pas. Dommage pour eux car Eschondido est de toute beauté. Le mouillage est au fond de la baie, niché entre de grandes falaises. On se croirait dans le fjord du Saint-Laurent, si ce n'était des cocotiers. La plage longe le fond de la baie et il y a de petites cabanes en paille. Des barques de pêcheur sont hissées sur la plage, en attente de la nuit. Deux petits voiliers arrivent (vraiment petits 20 à 22 pieds) Le Dulcinea et un autre. On voit se pointer du Dulcinea un type sur une planche à voile avec un réservoir à essence. Ils sont en panne. Leur réservoir a coulé sur le pont et s'est complètement vidé. Le Dulcinea cherchait de l'essence sans mélange et comme Daniel avait oublié d'ajouter de l'huile dans notre deuxième réservoir, on a pu leur en vendre 5 gallons, à leur grand soulagement. Après souper, le temps change. Serait-ce le front qui passe plus vite? Aie. On fait revenir les cartes météo. Il n'y a rien sauf des vents faibles et à peu près pas de vague. N'empêche qu'on a droit à des orages sonnants et retentissants sur le roc. Il fait très très noir lorsqu'on lève l'ancre à 2030. Je prends le premier quart. On voit absolument rien et il faut longer de très près le cap; à 100 pieds, si on l'ose, comme dit Van Sant. J'ai préféré 1\4 de mille, le Encore 1\3 de mille. Je navigue strictement au radar. Je vois à peine la falaise qui fait des centaines de mêtres de hauteur. Faut avoir la foi en ses instruments et ses cartes. Ça dure 2 heures. Daniel est bien content de ne pas faire ce quart, ça le stressait à mort! Pas assez apparemment pour l'empêcher de ronfler comme un bucheron. On passe le Cap de Cabro Cabron sans problème, aidé des voiles et on longe la côte doucement. Le soleil se lève et à 8 heures on a dépassé le haut fond et on file en direction de Porto Rico. Je mets la ligne à pêche à l'eau, mais seuls mes amis préférés morderont, je les hais toujours autant. La mer est toujours très calme. Vers 1630 le Encore nous appelle: "On a un petit problème, on croit qu'on va manquer de diezel pour se rendre à Porto Rico. Deuxième Aie. Ils veulent arrêter à Mayaguez. On suggère de ralentir, de se mettre uniquement à voile et de leur passer nos deux réservoirs de diezel. Facile à dire. La mer a beau être calme, ça bouge quand même! On affale donc la guenille. On met notre dingui à l'eau, considérant que la chaloupe du Encore ne serait pas sécuritaire en mer et avec raison. On embarque les deux bidons et Daniel part à la rame rejoindre le Encore situé à 100 pieds de nous. J'ai un peu la trouille, je me vois déjà poursuivant mon chéri parti à la dérive au milieu de l'océan. Mais la mer est calme et tout se passe bien. On avise le Encore que nous n'arrêterons pas à Mayaguez mais essayerons de rejoindre Ponce, qui est au centre de l'île. On navigue trop vite pour arriver à Boqueron de jour et comme les conditions sont bonnes, on préfère filer. On laisse le Encore et on relève les voiles et on les perd de vu rapidement. On peut même éteindre le moteur. Mais le Encore avec sa barbe de 2 semaines ne peut nous suivre. On arrive finalement à Ponce à 10:00 par une mer toujours plate. On jette l'ancre, on va aux douanes. On fait notre temps en attendant l'heure du dodo tant attendu. Plus de 4 heures de sommeil en ligne sera le bienvenu. L'histoire n'est toutefois pas terminée. On entend la garde côtière lancer un avis de recherche pour le Dulcinea. Le bateau ne s'est pas rapporté comme prévu. Le message demande toute information les concernants. Je contacte la garde côtière pour leur donner l'information qu'on a. Je croyais en avoir pour 3 minutes, ça va durer 20 minutes. Pointilleuse la Coast guard. Chaque fois que je donne de l'information, on me la répète me demandant de la confirmer. On me demande les coordonnés exactes d'Eschondido, notre emplacement actuel. Bref on a un peu eu l'impression d'être interrogé. Et dire qu'on les aidait! On nous remercie de l'information et on nous demande de rester à l'écoute au cas ou. Ce soir là, on se couche avec une pensée pour le Dulcinea, on ne les connait pas, mais on souhaite qu'ils sont sains et saufs bien à l'abri quelque part dans une baie. Entre temps on apprendra que Sangaela, Andrianna et Galadrielle sont arrivés de nuit à Mayaguez, ayant eu aussi une traversée à voile et moteur.

Carole

 

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4 avril 2005: Luperon


Et bien on a réussi à s'extirper de Manzanillo. On était finalement assez bien dans notre mangrove. Mais l'été arrive et il faut se rendre à Trinidad pour se mettre à l'abri lors de la saison des ouragans. Et Trinidad, c'est pas la porte d'à côté. Ben presque, 5 jours de mer ou quelques semaines de sauts de crapaud. Inutile de dire qu'on va craupauder.
On est parti de Estero Balsa, l'ancrage dans la mangrove pour aller dans la baie de Punta Presidente, juste en face de Estero Balsa, dans la grande baie en face de Manzanillo. On est sorti de la mangrove à marée montante, car l'entrée est vraiment peu profonde. Par moment, on avait à peine 6 pouces sous la quille, mais on a passé. Le "Encore", nos voisins de mouillage, devait venir nous rejoindre au mouillage de Punta Presidente plus tard dans l'après-midi, ayant des visites d'au revoir à faire. On passe pas 7 mois dans une ville sans tisser des liens.
Bref, on sort de la passe et Daniel embraye le moteur pour franchir les 5 milles qui nous séparent du mouillage. teuf teuf teuf, grosse boucane noire, pas de puissance, on roule à 2 noeuds de peine et de misère. Heum. On se regarde, inquiet. On se voit déjà être obligé de changer le moteur dans ce trou perdu. En route, on sort le manuel et commence la lecture de procédure de dépannage. On arrive au mouillage 2 heures plus tard, on jette l'ancre dans 50 pieds d'eau et on avise le Encore qu'on a un problème de moteur à régler. Le départ pour le lendemain matin est compromis. Mais le Encore est lui-même pas vraiment prêt à partir. Il arrivera demain matin très tôt, plutôt que ce soir. Daniel défait donc les filtres à air et le système déchappement d'un bout à l'autre. Le genre de job facile quand il fait chaud et que t'es pris dans le fond d'une armoire. C'était les deux causes faciles du problème. Pendant ce temps, je plonge pour nettoyer l'hélice qui en 4 semaines a pris quelques kilos de coquillages. L'hélice a environ 1 pouce d'épaisseur, au lieu de 1\4. Ça aussi c'est une autre possibilité. Il est 19 heures, on relève l'ancre, Antoine et moi on se relaie sur le winch, 50 pieds de chaîne et une ancre de 45 livres c'est pésant en maudit. Puis on démarre le moteur, qui ne boucane plus. On embraye et on fait des ronds à pleine vapeur, tout est normal. Ouf. Daniel décide quand même de remettre le départ de 24 heures question de vérifier les valves et les injecteurs. De belles heures de plaisir en perspective. Le "Encore" arrive donc le lendemain matin à une vitesse fulgurante de 3 noeuds. Apparemment qu'ils ont le même problème que nous. Mais eux, leur moteur a 2 ans et 85 hp. Ça nous rassure sur notre moteur, ce n'est pas un gros problème de petit vieux, mais simplement un problème de coquillage. On est soulagé. On en profite tout de même pour se baigner dans l'eau très claire et terminer le carénage de la coque, qui est somme toute en bon état. On fait un beau dodo pour partir le lendemain matin très tôt pour Monte Cristi. La navigation en République se fait lorsqu'il n'y a pas de vent,i.e. de nuit ou très tôt le matin. Il est pratiquement impossible d'avancer lorsque les Alyzés soufflent normalement. Bref, le guide dit de profiter de la brise de terre la nuit et de faire la siesta le jour au mouillage. C'est ce qu'on a fait. Ce soir là on est parti de Monte Cristi vers 10:30 pour se rendre directement à Luperon. Mais l'effet de cap est plus important que prévu et on se rend à 10 milles de Luperon, soit à Cabo Isabella, un autre beau mouillage. 10 milles vous me direz c'est rien, mais ici,le jour, 10 milles avec les alyzés dans le nez, ça peut prendre 12 heures à franchir. (et c'est un cas vécu par plusieurs obstinés!!) Et ces 10 milles le lendemain matin, on les franchira en 4 heures. En partant il ne ventait pas ou presque, mais devant le cap de roche le vent soufflait à plus de 20 neouds et avec la vague on avançait tout simplement pas. Par moment, on faisait à peine 1 noeud. Et dire qu'on était très tôt le matin lorsque c'est facile de le franchir. On est donc arrivé à Luperon à 8:30 juste à la limite, car plus tard les vents se lèvent pour vrai et ce jour là ça soufflait à 25 noeuds dans le mouillage, alors dehors ça devait frôler les 30 noeuds sans compter la vague. Impossible d'avancer dans ces conditions.
Luperon c'est un autre GeorgeTown. Beaucoup de bateaux, beaucoup de divorcés venus refaire leur vie avec une jeune dominicaine. Nous n'avons pas retrouvé le cachet de Manzanillo, et bien que la ville soit plus grande, il y a curieusement moins de services. Les magasins sont moins bien garnis et plus sales. Beaucoup plus sales. Je voulais acheter des olives, mais le jeune dominicain qui nous suivait comme une queue de veau a ouvert un pot et pris des olives en me disant d'en acheter car elles étaient très bonnes. Maintenant on achètera tout en conserve... On a terminé notre ravitaillement, on a ce qu'il nous faut pour un autre 6 mois, au moins. Tout est bon marché. Mais il faut tout de même trier le riz avant de l'emballer dans des Ziplock et de mettre du laurier. On y trouve du riz, mais des roches, du gazon et bien entendu les petites bibittes usuelles sous ces latitudes.
On est donc en attente d'une fenêtre météo pour aller à Samana ou mieux, à Porto Rico. C'est 3 nuits pour Samana et 30 heures pour Porto Rico.

Carole

San Forte
 

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16 mars 2005: Le marché haïtien

Hello,

vous-êtes vous déjà demandé oû allait tous vos sacs que vous donniez à l'armée du salut? maintenant, moi je le sais: au marché haitien de Dajabon. Les Haitiens traversent la frontière de la République pour aller vendre des produits agricoles et toutes sortes de choses. Les Haitiennes sont toujours habillées en jupe ou en robe. Il n'y a que les Dominicianes pour porter des pantalons 5 tailles trop petites avec un t-shirt ou une camisole bédaine. (Qu'elles aient 15 ans ou 65 ans!) Les talons hauts sont obligatoires même chez les toutes petites filles de 1 an. On a vu dans l'autobus une puce d'environ un an avec des belles petites sandales... à talons hauts (environ 1 pouce!) Les Haitiens recoivent toute sorte d'aide humanitaire de partout dans le monde. Par conséquence, ils portent les vêtements donnés à l'aide humanitaire. Je crois bien avoir vu une Haitienne avec la robe que ma mère portait pour Noel en 1982. Les Haitiennes portent n'importe quoi ou tout. Et plus souvent qu'autrement des vêtements que l'on mettait dans les grandes occasions genre Noel, noces, fêtes. C'est curieux de les voir danbuler ainsi dans des robes de velours noir, rouge, à paillette, la tête haute et le dos droit, fardeau juché sur la tête oblige. Pas exactement le genre de tenue vestimentaire appropriée pour aller au marché, encore moins pour trimbaler des cajots de poules sur la tête. Celà fait un peu drôle pour nous qui sommes au fait des modes qui sont passées au cours des années. Tous les courants y sont représentés, hippi, yuppi, bcbg, polo, gucci, les plis, les pois, les rayures, les pastels, la dentelle,le voile,la coupe A, la jupe longue, les volants tout y est. Elles portent tout et vendent de tout. Et souvent les étiquettes de l'armée du salut sont encore sur les vêtements. Il y a aussi les vieilles chaussures, les vieilles ceintures, les vieux draps, les sacs à main, les vieilles serviettes, les maillots de bain ,et essentiel sous ces latitudes, des habits de neige. Au travers du vieux, il y a le moins vieux qui a été lavé et trié, mais aussi du neuf qui date d'une autre mode, encore étiqueté. Et puis les prix sont dérisoires. Les Haitiens n'ont pas le sens de l'argent. Ils te feront un prix de 65$us pour des sandales usagées quand tu sais que même neuves elles en valaient pas plus de 15$.Tu dois donc négocier, mais pas trop car on garde à l'esprit qu'ils sont en définitive raides pauvres. Il y a aussi la section appareils électriques et vaisselle. Annie a acheté deux plateaux en argent pour 17$. J'ai vu des ustensiles et des chandeliers en argent. Il y a aussi les outils ménagers coulés en aluminium. Des chaudrons immenses, des spatules, des presse-jus, des tasses. Il y aussi les chaussures de cuir neuf à un prix encore là dérisoire. Pour 5 dollars tu peux avoir des chaussures en beau cuir neuf. Mais comme on se promène toujours pieds-nus au bateau, j'ai laissé faire. Avec les Dominicains on marchande fort. Ils sont tellement blasés, pour ne pas dire bêtes. Au magasin de crème glacée, la jeune dominicaine nous reçoit toujours avec son air bête et s'arrange pour nous faire lever de nos chaises afin de pouvoir passer sa moppe sous les tables et les chaises. On ne peut pas lui reprocher de ne pas tenir ça propre. Cette attitude, on la retrouve partout. Lorsque que tu demandes de l'aide dans les magasins, on te regarde d'un air qui en dit long, on les dérange..... On s'y fait et lorsque le service est trop long à venir, on change simplement de magasin. On pensait que c'était parce que nous étions des étrangers, mais ils sont comme ça avec tout le monde, à moins bien sur d'être la matante de la commis en question. En fait la seule façon d'être bien servi est d'aller dans un établissement oû le propriétaire est sur place.... c'est partout pareil.

Carole


 

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13 mars 2005: La paperasse ...
Hello,

Ma maman et mon papa m'ont appris une chose en voyage, tu traînes ton passeport partout avec toi. C'est une leçon qui m'a bien servie encore une fois....
Mercredi dernier nous avons décidé d'aller avec nos amis allemands à Santiago. Deuxième ville en importance, nous voulions aller y faire des achats que nous ne pouvions faire à Manzanillo. Pour se rendre à Santiago, on s'est levé à 5:30, marché jusqu'au village pour prendre l'autobus climatisé (gros luxe!) qui partait à 7:00. Santiago est à 2 heures de route de Manzanillo. On part donc et on arrive à Cope oû un premier contrôle routier nous attends. La manifestation en Haiti vient d'arriver il y quelques jours, les contrôles sont donc partout. Avec la tête que nous avons, le jeune militaire nous demande nos passeports. Il consulte les notres et nous les remet après une grimace qui devait dire tout est ok. On est toujours un petit peu raide sur notre banc lorsqu'un type armé d'une mitraillette entre dans un espace clos avec le doigt sur la gachette... Puis le jeune soldat demande à nos amis allemands leurs passeports. Yurgen a le sien, mais Mia et Annie (en réalité françaises) n'ont pas le leur. Commence les discussions. Yurgen descend de l'autobus et parlemente avec le militaire. Les gens commencent à s'attrouper devant le spectacle. Annie descend de l'autobus pour appuyer son homme. À la demande du conducteur d'autobus, un jeune Dominicain bilingue descend de l'autobus pour prêter main forte. Vraiment ce contrôle est ridicule. Puis Mia veut descendre on lui dit d'attendre, à partir du moment oû toute la famille est dehors, les emmerdes peuvent commencer. Mais peine perdue, on intime à Mia de descendre avec les pénaques de la famille, et avant de pouvoir dire ouf, la porte de l'autobus se referme et on repart. On se sent un peu lâche de les avoir laissés tout seul, mais on ne pouvait rien faire et il fallait éviter de se faire remarquer.

Nous sommes donc en route pour Santiago. L'autobus roule à tombeau ouvert. 120 km\h sur une route de campagne pleine de nids d'autruche. Nous sommes assis au premier banc et on voit, à mon grand malheur, tout. L'autobus roule au centre de la rue, les autres véhicules se pressant à droite et à gauche de l'autobus. Le chauffeur ne ralentit même pas. J'ai une trouille bleue, mais je me console en me disant qu'à cette vitesse, si on a un accident, on va mourir sur le coup, ce qui m'apparait mieux que de me retrouver à l'hôpital du coin. Il pleut et l'essuie-glace du côté du conducteur ne fonctionne pas. Je me sentais plus en sécurité sur un motochoncho... c'est tout dire. On aura droit à 3 autres contrôles militaires. Mais les militaires voyant que Daniel brandit les passeports avant qu'on nous les demande, ne s'intéressent pas à nous. En réalité ils cherchent des Haitiens. On arrive enfin à Santiago sain et sauf. On envahit la ville, carte à la main. Antoine s'achète des lunettes soleil. Il devra d'abord les marchander. De 280 pesos, il fera passer le prix à 150. Tout un deal, il est bien fier. Ici tu négocies tous les prix. Si le vendeur refuse le prix, tu fais semblant de partir, l'air blasé, il aura tôt fait de te rattrapper. On passe donc dans les boutiques, les étals. Devant l'hôpital, on achète un contenant de fruits frais. Délicieux. L'heure du dîner approche, on a faim, il faut trouver une place pour manger. Il y a bien des chaînes de fast-food, les mêmes qu'au Canada (au tiers du prix!) mais personne n'en a envie. Daniel nous amène donc dans une binnerie du coin. On entre, on s'asseoit au fond de la boutique, on commande l'éternel pollo frotto et on mange.Ça parait que c'est pas ma mère qui dirige le restaurant. C'est sale,ça sent la grosse graisse et on sue à grosse goutte. Mais le repas est bon. Tout ce que j'espère c'est que nous soyions pas malades. Mais l'auteur de notre guide dit bien qu'il n'a jamais été malade en mageant la nourriture vendue dans les rues. Il aura raison encore une fois. Et quand on y pense, tous les aliments sont chauffés à blanc dans la graisse chaude, rien ne pourrait en définitive survivre à cette saucette. Mais nous avons tout deux été élevés à la Nord américaine, par des mères qui avaient des normes de propreté largement au-dessus de la moyenne. On termine donc nos emplettes dans un supermarché pour riches.... Deux gardiens de sécurité armés, juchés dans une tour, surveillent le stationnement. Encore des gardiens armés à l'entrée. On entre, on vient de changer de pays, retour aux États-Unis..... On fait plusieurs achats: des confitures de la RD, des bonbons à la noix de coco. On achète différentes sortes conserves de légumes question d'échantillonner pour goûter avant de remplir le bateau à raz bord. Il est préférable de goûter avant d'acheter en grosse quantité. On a même acheté du ragout de boulette en conserve, juste pour voir. Chargés comme des mulets, on retourne prendre l'autobus de 4:45. Au premier arrêt, on retrouve nos amis allemands...

Annie a l'air vannée. Elle s'asseoit et nous raconte. Ils en ont eu pour 3 heures de négotiations. Le jeune militaire n'a pas voulu que Yurgen retourne au bateau pour aller chercher les passeports. Ç'aurait été trop simple, mais le jeune imbécile devait tout de même montrer que le "power" c'était lui qui l'avait. Un jeune conducteur de motochoncho est parti chercher le responsable de l'immigration qui connait bien Yurgen et sa famille. Ça discute fort devant une foule qui s'intéresse de plus en plus à l'affaire. Le militaire décide de les amener au poste de police à Dajabon. On les a fait attendre dans une pièce 1 heure. On leur demande s'ils sont Japonais... ben voyons c'est évident..... Puis s'ils sont Haitiens. On leur demande, Mia elle a bien que 12 ans. Oui, même si elle est plus grande que moi. On les convoque ensuite devant tous les généraux disponibles. Tous les yeux sont rivés sur Mia, la belle Allemande blonde. Annie tient fermement sa fille par le bras... Ils expliquent leur histoire. Puis finalement, on accepte d'envoyer Yurgen chercher les passeports au bateau. Ils seront enfin libérés et retourneront en motochoncho à Cope. Le responsable de l'immigration explique à Yurgen que la course en motochoncho lui coûtera 1000 pesos. Il paye, sans rechigner car il sait que le gars a passé 3 heures à faire des pieds et des mains pour les tirer d'embarras. Et dans le fond ce n'est que 33$. Annie me raconte qu'elle a eu peur, et commençait à se demander ce qu'il leur arriverait. Le lendemain on apprend que le jeune militaire impliqué a été soudainement muté ailleur, signe que du changement est en cours.

 

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1er mars 2005 : Mazanillo- le choc culturel
Hello,

si vous êtes allés en République Dominicaine en vacances dans un club tout compris et bien vous n'avez rien vu de la République Dominicaine. Je faisais des blagues en début de voyage sur le plaisir de découvrir de nouvelles cultures, bla, bla bla, tout ça dans le but de me moquer des américains. Aujourd'hui, je ne me moquerai de personne.
Nous sommes arrivés dans une petite ville située à l'Ouest, à proximité de la frontière Haitienne. La ville est pauvre, mais en République c'est pauvre partout sauf dans les clubs tout compris. À notre arrivée, il y avait un bateau allemand, (nom du bateau "Encore", avec Mia (12 ans) et ses parents Yurgen et Annie. Ils sont à Mazanillo depuis 6 mois). Il y a également un américain vivant ici depuis 9 mois et un autre américain vivant ici depuis 1 an. Les allemands nous ont vite mis au parfum et nous ont proposé de nous aider à faire le tour. Ils sont très gentils. Nous sommes donc partis en voiture, prêtée par l'un de leurs amis, pour aller à l'immigration. On a rempli les papiers et payé 50U$ dollars. En payant Daniel à donné 60$ (on n'avait pas de coupures) et le douanier a compris (mouais) que le 10 $ de plus était un petit cadeau... Ensuite, on est allé à la ville voisine (Montecristi) pour aller à la banque question d'obtenir des Pesos. L'état des routes ressemble à nos routes de campagne au printemps. Daniel, installé dans la boîte du Pick up avec les enfants (ne vous énervez pas encore les grands-mamans, c'est rien comparé à ce qui va suivre!)a trouvé la promenade un peu inconfortable....Mais bon, ici c'est comme ça. La campagne est verte, il y a beaucoup d'arbres et de fleurs. Ça sent la terre. L'odeur de la terre et de la verdure nous avaient manqué sans le savoir. Depuis notre départ de la Floride, on visite des îles de sable...pas d'arbres et pas de terre. On humait l'air à pleine narine. On a vu les petites maisons colorées en béton, souvent sur terre battue, des fois grillagées avec les cochons, les poules, les chèvres, les mulets qui se promènent librement en pleine ville. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés manger dans un bwui-bwui pour manger un pollo frotto. C'était bon et on n'a pas été malade. La cuisine était en plein air, comme dans tous les restaurants locaux. Annie et Yurgen nous ont invités à aller à Dajabon, le marché Haitien, vendredi. Normalement Marg, une missionnaire américaine, amène dans son autobus tous ceux qui le veulent au marché, sauf que vendredi, Marg ne pouvait y aller. Annie a donc dit que nous devions prendre les transports publiques, que c'était toute une expérience. Vendredi matin, on se retrouve donc à la plage avec nos sacs à dos. La première partie du voyage se fera sur un motochondo: une moto. On embarque donc à 3 et 4 sur chaque moto et fermant les yeux bien forts on parcourt les 10 km qui nous séparent de Cope, la prochaine ville oû on doit prendre le Gwa-Gwa. Antoine a raffolé de sa ballade. On a déjà vu jusqu'à 5 personnes sur le même motochondo. Le gwa-gwa est un minibus qui fait une seule route. Le tarif est fixe peu importe la distance parcourue et c'est bondé de monde. Pour embarquer, les gens marchent sur les bancs en s'appuyant sur les passagers, pour se rendre à leur siège. Le Gwa-Gwa roule des fois à droite, des fois à gauche selon l'état des routes. Il fait chaud et bien entendu la musique est très très forte!
Arrivés à Dajabon, Annie nous amène d'abord voir la frontière Haitienne. La frontière entre la République et Haiti est ouverte les lundis et vendredis pour laisser les haitiens aller au marché qui est du côté de la République. Bien que le pont emjambant la Rivière au Massacre soit libre d'accès, plusieurs haitiens préfèrent passer la rivière à pied. Sur le pont, les hatiens passent serrer la main au policier en glissant subtilement de l'argent. Le manège se répète plusieurs fois, c'est presque un poste à péage.. Les camions de l'ONU sont garés en Haiti sur le bord de la frontière, question de pouvoir intervenir en cas de tension. Les haitiens sont pauvres. Vraiment pauvres. Ils transportent leurs marchandises sur la tête. On a vu un enfant avec un sac de 20 kg de riz sur la tête. L'enfant a déposé le sac dans la brouette familliale et est reparti au marché pour un deuxième voyage. Il y a des mendiants partout: des enfants et des vieillards. Je n'ai jamais vu autant de femmes enceintes au même endroit, même pas lors de mes cours prénataux. . Des femmes venues à pieds pour vendre des marchandises: t-shirt, chaussures, bottes de ski-doo, du savon, de la pâte à dent, des chapeaux. Tu te fais offrir de tout, mais un non poli les éloignent rapidement. Après la frontière, nous sommes allés au marché proprement dit faire le plein de fruits et de légumes frais. Le marché est recouvert de bâches bleues. Les marchands étalent leurs denrées au sol sur une toile ou dans des sacs. On se penche, on hume, on tate, on demande le prix et on achète des produits d'excellente qualité à un prix ridiculement bas. Et lorsque les Haitiens nous entendent leur dire merci en français, on a droit à un merveilleux sourire et à un éclat dans le fond des yeux. Les Haitiens sont détestés en République Domonicaine. Ils sont mal vus, détestés et bousculés. Eux aussi ont leurs vieilles histoires et leurs vieilles rancunes. On se promène dans les rues, en se tenant la main, et en se faisant bousculer un peu. Il y a beaucoup de monde. C'est presque du corps à corps. Antoine et Gabrielle ont les yeux grands ouverts et enregistrent tout. Puis crevés, on s'installe pour manger au bwui-bwui du coin. Chaque personne reçoit son pollo (poulet) dans une petite assiette et un grand bol de riz. La serveuse dépose un grand plat de fèves au centre de la table. On mange dehors entouré des vendeurs qui nous interrompent parfois pour essayer de nous vendre quelque chose. Des enfants, cireurs de chaussures, sont assis à proximité. On finit de manger et un des cireurs s'avance et dit aux enfants qu'il a faim. Sans hésitation, Antoine, Gabrielle et Mia donnent tout ce qui n'a pas été consommé. Les parents font de même avec le riz et les fèves qui restent. Les enfants dévorent leur assiette et nous la rendent en nous remerciant en français. La propriétaire du restaurant nous regarde d'un air désaprobateur. Mais même ici, le client à toujours raison. Finalement pour 17 dollars nous sommes 14 à avoir mangé à notre faim. Essayez de battre ça au Canada....
Le retour s'est fait par le même moyen de transport, mais on a eu droit à 3 contrôles policiers et militaires: les haitiens ne sont pas les bienvenus en République Dominicaine.
À notre retour nous sommes complètement brûlés. On se fait un petit souper oû les fruits et les légumes frais sont à l'honneur. Mais avant de les manger, on les a faits tremper et on les a frottés dans une eau savonneuse javellisée. Pas question d'attraper la tourista. Celà fait des semaines que nous ne mangeons pas beaucoup de frais. On se gave litéralement. L'ananas a été avalé en 3 bouchées! Les enfants partagent leurs impressions. La pauvreté qui les a frappés, tous ces enfants pieds nus mais qui trouvent le moyen de rire et s'amuser. Les haitiennes transportant leur ballot immense sur la tête. Le repas partagé avec les enfants. Antoine promet de ne plus jamais se plaindre qu'il veut un nintendo et se promet d'expliquer à ses amis de Gatineau qu'il est possible de vivre sans câble. Certaines choses déjà n'ont plus autant d'importance qu'avant. Les enfants se comptent chanceux d'être nés au Canada et pas en Haiti. La journée nous a laissés beaucoup d'images marquantes. Je mettrai certainement du temps à tout absorber mais ça c'est la raison qui nous pousse à aller voir ailleur. On pourra nous reprocher d'exposer les enfants à la dure réalité de la vie, mais je crois que ce qu'ils ont vus, et verront tout au long du voyage, les marquera certes, mais en feront de meilleurs individus.

Carole

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28 février 2005 : La revanche de la météo!
Hello!

et nous sommes (enfin)arrivés en République Dominicaine. Ouf. Nous avons passé 3 jours aux Turks et Caicos et sommes partis mardi matin pour la RD. Obession oblige, on a donc fait nos devoirs de météo pendant ces trois jours. Nous ne sommes pas restés au Truks car vraiment, y'à pas de quoi se pâmer. L'ancrage qui permet d'être protégé des vents dominants est éloigné de la ville. La plage est petite et on ne peut pas pêcher. Donc les Turks ne sont qu'une île oû on passe pour attendre la météo. La partie Nord de l'île est bien développée avec ses hôtels luxueux, ses magasins, ses plages et son IGA. Tous les québécois en font grand cas... Mais il n'y a aucun ancrage protégé de ce côté de l'île. Il y a toujours la marina, mais le guide stipule que si tu as un budget à respecter d'éviter l'endroit. Les Bahamas sont chers et les Turks sont encore pires. Bref, mardi matin on partait pour la RD avec un vent E-NE de 10 à 15 noeuds. Parfait. Exactement selon les recommandations du guide. Sauf que, ce que le guide ne disait pas, c'est que la météo sur les cartes et celle sur la mer, c'est deux choses qui peuvent être bien différentes. On a traversé les bancs avec un bon 15 noeuds de vents. Normal, le matin, lorsque le soleil vient de se lever, le vent est toujours plus fringuant. Puis on est sorti des bancs et c'était très confortable. Le vent toutefois était E-SE de 15 noeuds toujours. On l'avait presque dans la face, mais ça demeurait confortable. Et le courant équatorial du Turks passage est arrivé et le vent s'est mis à souffler. on ne pouvait pas rebrousser chemin car nous aurions traversé les bancs à la noirceur. Pas bon. Surtout avec les patates. (En passant Hélène, ç'est ma soeur, les patates c'est des têtes de corail à fleur d'eau). Donc on a continué, en se disant de toute façon, ce soir, on va avoir la brise de terre qui s'étend à 30 milles au large de côtes de la RD. On a donc continué. Et le vent à continuer de souffler.... 20 noeuds, 25 noeuds et Daniel a noté une pointe à 27 noeuds pendant son quart. Misère. Ça brassait fort, mais le bateau se tenait bien. J"étais contente d'avoir un Corbin, lourd et avec une quille pleine pour nous donner de la stabilité. On roulait en moyenne à 6 1\2 noeuds. Trop vite pour arriver de jour. Même avec le courant dans le nez. On a changé notre cap pour soulager l'allure, question de ne pas cogner dans la vague. On a même envisagé d'aller en Haiti question de soulager encore plus l'allure, mais vraiment, ça nous semblait pire d'atterir là que de continuer à se faire brasser. On s'est répété, pendant 9 heures, la brise de terre va se faire sentir (ça implique que les vents vont diminuer beaucoup)...mouais, on l'a eu notre brise de terre à 4:30 du matin. On était rendu à 5 milles de l'ancrage. Le mal était fait. Mais on a quand apprécié l'entrée pépère à Mazanillon, de nuit. Mais la baie est grande, sans corail, mais avec un beau banc de sable dans 40 pieds d'eau. Et cette fois-ci, c'est pas moi qui a échoué le bateau. On a reculé et le bateau s'est dépris, ici c'est de la vase donc pas de bobos, le bateau fouère et c'est tout. On est passé tout à côté du banc dans 40 pieds d'eau. Allez comprendre. On a donc cuivi les recommandations du guide et on a ancré quelques heures dans la grande baie de Mazanillo en attendant le lever du jour. Je suis resté à surveiller, je me sentais comme un contrebandier, entré en douce. D'autant plus, qu'ici la contrebande est monnaie courante, ainsi que le transport d'illégaux. On avait notre drapeau jaune et les toutous de Gabbrielle bien en vue. Les enfants sont un passeport formidable. Puis au lever du jour, on s'est approché du mouillage hyper protégé mais dont l'entré est plutôt serrée. Et les enfants dans tout ça? Et bien Gabrielle s'est tapé 3 films et Antoine lisait dans le bateau....Ils se sont couchés tôt et étaient tout contents d'être arrivé en RD.
Et puis, une fois ancré dans la baie de Estera Balsa, on ne rêvait que d'un bon petit déjeuner et d'un repos bien mérité. Mais, le commandante se pointe. Il est arrivé en chaloupe avec son secrétaire et 3 pêcheurs. Ils ont débarqué sur le voilier. J'ai avisé les pêcheurs que je ne voulait pas qu'ils entrent. Le commandante, dans son bel uniforme, et le secrétaire sont entrés directement dans la cuisine. C'est un nouveau commandante, il ne parle pas anglais, et notre espagnol, est plûtot rudimentaire, d'autant plus que nos idées ne sont plus très claires. Le commandante s'est assis 20 minutes, le secrétaires à noter sur un bout de papier nos noms et le nom du bateau et puis ils se sont levés pour partir. Mais là le commandante voulait son petit cadeau. Cherche de l'Argent. On ne devait pas donner trop d'argent et on avait que des 20$ américains. Finalement on a déniché 5U$ qu'on a remis et ils sont enfin partis. ouf, finalement ça s'est bien passé. L'ancien commandante était un vrai brigand. À force de plaintes, le nouveau président élu est venu lui-même au village pour tirer tout ça au clair et le brigand a été renvoyé. Le nouveau est nettement mieux qu'on nous a dit, bien qu'il ait demandé un cadeau ce qu'il n'a pas le droit de faire, en principe.. Mais ici, tout le monde veut avoir sa part du gâteau.

Carole

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20 février 2005 : Turks and Caicos!
Hello,

ok, j'ai comme un peu pris du mou depuis Noel. Ça doit être l'effet des îles et du soleil. Car imaginez-vous donc qu'il commence à faire chaud et beau! Chaud pour se baigner et chaud pour suer à grosses gouttes! J'ai été un peu moins assidue dans mes courriels, mais on avait presque une vie " ordinaire" depuis qu'on campait à GeorgeTown. Par moment, on avait l'impression d'être au camping Sainte-thérese sur le bord de la 20. Genre cart de golf, volleyball à 2 heures, tournoi de pétanque etc.... bref on a réglé toutes nos petites obligations et on a commencé à regarder la météo. On parle ici de 3 cartes radars, 1 synopsis, une analyse et ce 3 fois par jour. Tout ça pour pouvoir partir de GeorgeTown et se rendre en République Dominicaine. Ça l'air facile dit comme ça, mais ça ne l'est pas. GeorgeTown a le surnom de "chicken harbour" . C'est là que tu sépares les snowbirds des marins.... Car mine de rien il y a 4 jours de voile,(24 heures sur 24) pour se rendre em République. Et, comme tu roules pas sur la 20 en ligne droite, tu dois te servir des vents pour aller d'abord au Nord pour contourner Long Island, puis descendre vers le Sud, mais pas trop vite, tout en allant vers l'Est, assez beaucoup. Vous me suivez? Tout ça pour dire que les conditions météo qui te permettent d'aller au Nord ne sont pas les même que pour aller au Sud-Est. Tu as donc le choix de faire des petits sauts d'une île à l'autre et coucher à l'ancre dans des mouillages non protégés de la houle ou simplement dangereux dans certaines conditions. Ou, deuxième option, tu files directement le plus longtemps possible, jusqu'à ce que la météo ne te permettent plus de continuer. On a clairement établi que dorénavant on ne sortait plus les biscuits sodas, sauf pour les manger avec de la soupe... On a donc commencé à faire de la météo et établi que le jour J serait mercredi matin. Le vent faible, 10 à 15 noeuds, devait virer en après-midi pour nous permettre de continuer notre route après avoir contourné Long Island. Nous avons eu un front froid le vendredi précédent avec des vents qui ont soufflé de 20 -25 noeuds. Plus au Nord, les vents ont soufflé à près de 40 noeuds. Ce qui lève une "petite" houle qui courre sur des miliers de km. Bien que les vents étaient faibles dès dimanche, la vague a brassé tous ceux qui sont partis ce matin là et lundi et mardi. On le sait car on les a rencontrés plus loin. Nous, nous sommes partis mercredi matin. Il faisait beau, et même si nous étions au près serré, nous étions déjà confortables à bord. On avait prévu arrêter à Long Island si on se faisait brasser, mais on a pu continuer. Le prochain pit stop était Rum Cay, mauvais mouillage, non protégé et qui roule même par temps calme. Mais lorsque nous sommes passés au Sud de Rum Cay, vers l'heure du souper, on a passé go. Notre allure était vraiment très agréable. On pouvait se faire à manger et se déplacer dans le bateau sans se tenir. Il n'y avait pas de vagues et la houle très ronde et large nous soulevait doucement sans nous faire tanguer. La première nuit a été calme. J'ai pu finir un polar et manger des toast, des fruits, des bretzels ect. une bonne partie de la nuit. Daniel a fait cuire son premier pain de nuit, Gabrielle s'est plainte que ça sentait le bon pain chaud à deux heures du matin....Le lendemain matin, il faisait toujours aussi beau. On a donc continué. Entre Samana et Mayaguana (2 autres endroits pour arrêter et ancrer) on a eu un peu de vagues dans le nez dy bateau. Ça cognait un peu. À cet endroit on est directement face au large. Il n'y a plus d'île pour couper la houle. On a donc changé notre cap pour éviter de rentrer dans la vague qui se montait sur la houle et on a repris une allure, encore une fois, très confortable. On était assez impressionné de voir la houle de 7 à 10 pieds, mais sans la sentir. On montait doucement et on redescendait doucement. Notre deuxième nuit a été encore plus "plate" que la première. Protégé de Mayaguana, le bateau bougeait à peine. On a rencontré un bateau de croisière. Pour être certain qu'il nous avait vu, on a éclairé nos voiles avec notre "super spot". Enfin, on a toujours pensé qu'on avait un super spot jusqu'à ce que le bateau de croisière sorte son "spot" et nous "spotte". Vous savez comme dans les vues américaines, lorsque l'hélicoptère sort sa torche pour éclairer les méchants qui sont en fuite. Ben le bateau de croisière était à environ 1\4 de mille et lorsqu'il a braqué sa lampe sur nous: on a presque eu l'impression que le soleil s'était levé...Bref, pas d'inquiétude, il nous avait vu. Ça été la fin de l'action. J'ai lu un autre roman, encore mangé une partie de la nuit. J'ai dû me forcer pour aller réveiller Daniel à minuit, j'aurais bien lu dehors toute la nuit. Mais comme je savais que je devrais faire la pitounne le lendemain matin pour rentrer aux Turks, je suis allée me coucher sagement. J'ai repris mon quart à 4 heures et Daniel est venu me rejoindre à 6 heures 30 pour entrer sur les bancs des Turks et Caicos. On passe de 3000 pieds de profondeur à 12 pieds en environ 3 longueurs de bateau..... Soudainement, le profondimètre, qui lisait des bêtises depuis 48 heures, devient ton meilleur ami. On a jeté la pioche à l'eau à 10 heures, comme le recommandait le guide. On est passé aux douanes et on a déboursé la mirabolante somme de 5$ pour le permis de séjour. Ça coute pas cher pour entrer dans le pays,(150$ pour les Bahamas) mais pour y vivre, aie!

On recommence à étudier la météo pour faire un autre bout vers la République. On s'enligne pour un départ mardi ou mercredi matin. on devrait arriver en République 24 heures plus tard, quelque part sur la côte nord. Je dis quelque part, car ça dépend toujours des vents, si le vent est bon, on pourra progresser jusqu'à Luperon sinon, on fera escale dans un des 3 ports à l'Ouest de Luperon.

Carole
 

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11 février 2005: GeorgeTown

Et bien oui, nous sommes à GeorgeTown depuis maintenant presque 3 semaines...ça passe vite. Entre le couraillage en ville et le courraillage des ancrages, on ne chôme pas.
D'abord car il y a ici une panoplie d'activités d'organisées par les "cruisers" : cours de radio amateur, pratique de code morse, aquarelle, volleyball, bridge, fabrication de bijoux, chorale, bible class, balle molle, plongée, conférences (premiers soins, croisières, navigation, nutrition, etc) messe, jeux de table et d'autres que j'oublie aussi. Il y a les 4-7 et les potlocks sur la plage. Les enfants des différents bateaux se retrouvent à la plage ou s'appelle sur la radio pour se donner rendez-vous et s'organiser quand c'est pas d'organiser les parents! Ici il y a même une fréquence réservée pour les appels entre bateaux. On se sert de la radio VHF comme du téléphone à la maison. Et il y a le "cruisers net" à 0810 chaque matin. Une petite émission organisée bénévolement pour donner la météo, permettre aux gens de faire des petites annonces: que ce soit la boulangerie pour annoncer que Maman sera sur place, Boreas pour annoncer qu'il a une ancre à vendre ou quelqu'un qui repart au Canada et qui offre d'apporter du courrier. Bref, si tu as besoin de quoi que ce soit, tu places un appel lors du "cruisers net". Après le net, la radio est innondée d'appels de personnes répondant aux demandes lancées lors du net. Incroyable. Et puis à 1945, il y a une émission pour les enfants francophones. C'est plus souvent une famille avec enfants qui organise un conte, une chanson ou un récit. Très sympathique mais je ne crois que ça suive les règles de l'utilisation de la VHF mais enfin.... on rigole bien.

Et puis à Georgetown même, il y a tous les services disponibles, ou presque, mais des fois à moitié.... Aujourd'hui nous sommes allés en ville pour faire 3 choses. Faire renouveller notre permis de navigation, aller chercher notre bombonne de propane et récupérer notre frigo (encore malade). En passant devant l'école primaire, on a vu les élèves installés dehors pour faire l'école. Bizarre. Arrivés aux bureaux des douanes (c'étaient la deuxième fois qu'on y allait. La veille,la madame douanière a dit à Daniel d'amener les enfants. À notre entrée au Bahamas Daniel avait pourtant rempli toute la paperasse sans nous, mais bon.) On arrive donc au bureau des douanes et le bureau est fermé temporairement car aujourd'hui il n'y avait pas d'électricité en ville. Et, bien que le renouvellement se fasse sur papier, il va falloir retourner demain. De toute façon notre bonbonne propane était toujours vide. Il y avait une vingtaine de bonbonnes qui avaient été apportées il y a 3 jours et elles étaient toujours vides....Demain qu'elle va être prête que le monsieur a dit....ça fait trois jours qu'il répète la même chose. Et pour clôre notre journée, le monsieur frigo nous a dit qu'il avait trouvé une autre fuite et que le frigo serait prêt seulement demain. na. Donc, on est passé à l'épicerie qui fonctionnait aux génératrices et on s'est acheté de la crème glacée qu'on a consommée sur place directement du pot. Miam... Finalement, comme le faisait remarquer Gabrielle, on n'a pas perdu notre après-midi puisqu'on a mangé de la crème glacée.... Si ce n'était des 120 pieds de chaînes que j'ai dû wincher 2 fois pour déplacer le voilier, ben je suis assez du même avis que Gabrielle. Pourquoi se rendre en ville avec le voilier?? ben c'est que Elyzabeth Harbour fait 1 mille de large par 5 milles de long. Si tu prends le dingui, t'as le choix de te faire mouiller à l'aller ou au retour, ou comme dans la plupart des cas, à l'aller et au retour. C'est ce qui explique que les gens font le trajet en maillot et se changent rendus en ville, ou qu'ils portent l'imperméable complet (culotte et manteau!), pas très confortable quand il fait chaud. Les ancrages protégés pour un vent du N-NE-E (vents dominants en hiver, 90 % du temps) sont assez loin de la ville. Donc en déplaçant le voilier proche de la ville, tu raccourcis la durée de la douche. Et tu restes pas ancré en face de la ville car tu te fais brasser par le vent qui soulève une petite vague juste assez pour rendre le mouillage inconfortable. Bien qu'il y a des bateaux qui n'en font pas de cas. Nous on veut dormir en paix et tranquille. Tout ça pour dire que demain, je remonterai les 120 pieds de chaîne de l'ancre, 2 fois, pour retourner en ville en espérant que tout soit prêt et qu'il y ait de l'électricité. Mais ça, c'est le rythme des îles et tu fais avec.

Carole

PS. on est demain, les bonbonnes propane sont toujours vides, le frigo est toujours en réparation mais on a notre permis de navigation. Et puis on a mangé au resto, "encore" du fish and chip, cette fois au mérou. Les enfants ont trouvé que c'était notre meilleur fish and chips à date et on était assez d'accord.Il fait très chaud, et il n'y a pas un pet de vent. Une très belle journée quoi.
 

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25 janvier 2005 : les petits poissons mangent pas les gros !
Hello,
Et bien nous sommes rendus à Georgetown, Exumas, Bahamas. Au bout complètement des Bahamas. On pensait s'éterniser dans les Exumas mais la température étant ce qu'elle est (ici non plus il ne fait pas très beau) il fallait constamment se déplacer pour se mettre à l'abris des fronts froids. Et dans les Exumas, il n'y a pas beaucoup d'endroits pour se protéger du vent soufflant de l'Ouest ou du Nord-Ouest. Donc, après 3 fronts froids en règle, on a pris la fenêtre météo pour se rendre à GeorgeTown. Nous sommes donc allés ancrer à Little Farmer qui a une passe sur la mer. Tout le trajet au Nord se faisait sur les bancs, dans 10 pieds d'eau, mais le dernier petit bout pour se rendre à GeorgeTown se fait par la mer. (35 milles)Nous nous sommes donc arrêtés à Little Farmer pensant trouver une ville et des épiceries. (nous sommes obsédés par la météo et les épiceries). Le village, il y a 60 personnes qui vivent sur l'île, est pauvre. Il y a bien de l'eau potable et une clinique mais à part ça rien. On a fait le tour de l'île en 30 minutes et on est rentré au bateau. J'ai eu la plus belle frousse de ma vie en ancrant. Nous avons pris l'habitude de toujours plonger pour s'assurer que l'ancre est bien prise. J'ai donc mis mon costume de grenouille et j'ai remonté le courant en direction de l'ancre. À ma droite, l'eau est plus profonde 15-20 pieds, et il y plusieurs bancs de poissons qui se promènent. C'est tout joli. Tout est kool comme dirait Daniel. Je continue à palmer et je regarde encore de côté et je vois un barracuda. C'est encore cool. Puis au troisième regard, ils sont 6. Je regarde de nouveau et ils sont une quinzaine. La grenouille commence à se poser des questions. D'ôu sortent-ils? Puis un barracuda s'approche. Puis un autre. Mais qu'est-ce que j'ai donc. Puis je réalise que j'ai mes règles. Pas bon. Pas bon du tout. Ma patate commence à se faire aller. Je suis rendue à l'ancre, mais je voudrais être ailleurs, genre en dehors de l'eau. Je plonge pour ficher l'ancre qui est encore tombée de travers. Les barracudas sont encore là et se rapprochent, me faisant un petit clin d'oeil à chaque fois. Normalement ces poissons sont assez farouches et ne s'approchent pas des plongeurs, ils nous voient et se tiennent à distance. J'indique à Daniel de faire marche arrière, l'ancre se plante et je décampe. J'ai jamais nagé aussi vite et aussi stressée. Je nageais à reculon pour garder l'oeil sur les sales bestioles qui me suivaient. Je suis enfin arrivée au bateau et j'ai grimpé l'échelle avec mes palmes dans les pieds. Ouf. Une fois sortie de l'eau j'analyse la situation avec Daniel. T'as paniqué qu'il me dit. Mets-en que je lui réponds, un peu honteuse. Pourquoi te suivaient-ils? T'avais pas de bijoux, tes palmes sont usées, ton wet-suit est noir.Je lui réponds: j'ai mes règles.....Les barracudas sont irristiblement attirés par le sang, même quelques gouttes. J'ai donc été la parfaite proie: d'apparence blessée, paniquée et stressée. La morale de toute cette histoire c'est que maintenant on se rend à l'ancre en dingui et on plonge rendu à l'ancre. En cas de pépin, genre requin ou barracuda, il est facile de remonter vite fait dans le dingui. Pourquoi c'est pas Daniel qui a plongé? il soignait une otite du plongeur. Donc pas question de se mettre la tête à l'eau. Et quand les enfants ont voulu aller se baigner, la réponse est tombée raide: NON.

Carole

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25 janvier 2005  : la revanche!
Hello,

on est donc parti de Little Farmer pour se rendre à Georgetown. Les conditions étaient idéales, elles correspondaient aux indications du guide. On s'est donc levé tôt, 6 heures, pour traverser la passe à l'étale. Nous étions une dizaine de bateaux à l'ancre qui partaient ce matin là, mais nous étions les premiers à sortir, presque 1 heure avant le deuxième bateau. Nous entendions les conversations sur la radio et les inquiétudes de tous et chacun. On a donc appelé Nemo (voilier ami) et fait un compte rendu détaillé de notre sortie. Une fois la conversation terminée, Nemo a passé le message à tout le monde parlant français dans l'ancrage. Tant pis pour les américains! La sortie a été pépère, un peu de clapot et 2-3 petites houles et nous étions en mer. On n'a même pas mouillé le pont! Les enfants étaient déjà installés sur la couchette avant à écouter un film et nous étions en route pour Georgetown. Puis là,je me suis mise au travail. J'ai sorti l'attirail de pêche et pitché la ligne à l'eau. Le trajet se fait à moins d'un mille de la côte. On passe régulièrement devant des passes qui mènent sur les bancs des Exumas. Dans les passes il n'y a pas que les bateaux qui passent, les poissons petits et gros. Je commence donc à surveiller ma ligne. Puis, je sens une certaine résistance, comme s'il y avait du "foin" pris sur la ligne. Daniel me dit, ben remonte-là. Impossible que ce soit un poisson, ça tire pas assez. Mais si tu as du foin, tu dois l'enlever. Je remonte donc la ligne et plus j'enroule plus ça tire. Pas beaucoup mais ça tire. C'est du foin que me répète Daniel. Puis, à 20 pieds du bateau je vois quelque chose: mon appât et une bouche ouverte. NANA ,j'ai pris un poisson. Je remonte la bestiole jusqu'au bord du bateau et je constate que c'est un barracuda.....Heum. Peux-tu le décrocher svp Daniel. Je bats des paupières pour le séduire. Je fais tout un pêcheur, mais depuis la veille j'ai comme une petite crainte de la chose. Bon joueur, Daniel décroche le poisson et le relance à l'eau. Il faisait environ 45 cm et avait un beau dentier. Les barracudas peuvent être ciguatoxiques s'ils sont gros. C'était un petit, mais on ne veut pas prendre de chance et en plus, c'est bourré d'arêtes. J'ai au moins prouvé que j'étais capable de prendre un poisson, l'honneur est sauf. Je remets la ligne à l'eau espérant pêcher quelque chose de comestible. C'est Daniel qui se rendra compte que nous avons eu une deuxième touche. Je sors remonter la ligne. Ça tire autrement plus. Daniel persiste à dire que ce n'est pas gros puisque j'arrive à le remonter sans winch. Ça parait que c'est pas lui qui enroulait la ligne... Bref après quelques minutes j'aperçois l'animal. C'est tout vert fluo. Daniel déclare que c'est une carangue (encore toxique) et se ravise , c'est une coryphène dit-il tout excité! En remontant le poisson sur le bord du bateau, on constate que c'est effectivement une coryphène (dolphin fish). Wow! le délice des dieux! Je monte vite le poisson sur le plat bord. Antoine apporte de l'alcool et j'asperge les branchies. Le résultat est instantané: la mort de la bestiole. Là, le vrai travail commence. Il faut faire des filets . Nous sommes en mer, le bateau bouge quand même un peu et je ne veux pas mettre du sang partout. Je m'accroupis donc sur le côté et j'entreprends de faire des filets. 1 heure plus tard, je rejette la carcasse à l'eau et j'ai 3 soupers de goinfre dans le frigo. On peut maitenant se vanter d'être aller à la pêche au gros!

Carole

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16 janvier 2005: la pêche au gros.

Premier temps
Il y a toujours des mauvaises langues pour dénigrer les efforts d'un pêcheur optimiste. On a acheté de l'équipement pour pêcher à la traine sur la baie de Chesapeak. Ça fait, il me semble, une éternité. Depuis, on tente de pêcher selon le montage de Daniel et des enfants et toujours rien. La technique consiste à attacher un fils de gros calibre (100 livres) sur un gros élastique (un tendeur d'amarre) d'y fixer un calmar rose ou blanc muni d'un hameçon. Simple. Ben ils ont rien attrappé depuis. Je dis ils, car je m'exclus de ces efforts n'étant pas en accord avec le concept du lestage de la ligne en question. Étant tous novices en la matière, je considère que nous étions tous sur le même pied à ce qui à trait à nos compétences de pêcheur au gros. Mais apparemment que mes suggestions sur la chose n'étaient pas digne d'être essayées... (sentez-vous bien le brin de frustation ressentie?) Toujours est-il que rendu dans les Exumas j'ai pris la chose en main. Je regrette gang mais ce matin c'est moi qui pêche. Je remonte donc le grément à mon goût et ce malgré les tentatives de sabotage de certains membres de l'équipage. Je lance la ligne à la flotte et j'attends. Puis, sournoisement, on me demande de prendre un relèvement sur la carte. (ici je ne nommerai personne) J'entre et je m'applique à pointer notre position sur la carte. C'est toujours rassurant de savoir oû tu es avec précision. Et lorsque je ressors, ma tâche consciencieusement accomplie, je regarde la ligne et il me semble qu'elle est lâche. Je tire sur la ligne, rien, pas de tension pas de résistance. Louche. Je remonte la ligne. 200 pieds de fils c'est long à tourner autour d'un winch. Et au bout il n'y a plus rien. 'T'as pogné une roche' dit Daniel en souriant. Mouais me semble. Je ne me décourage pas. Je réinstalle tout le gréement et repitche la ligne à l'eau. Et j'attends. Puis arrive les patates. Je m'installe comme vous le savez pour guider Daniel. Deux heures plus tard, je retourne m'asseoir et je regarde ma ligne. Daniel est pratiquement mort de rire. La ligne n'est plus tendue. Je la remonte. Plus rien. Daniel me répète, T'as pogné une roche. Chéri que je lui réponds si on avait 'pogné' une roche, le bateau serait au fond de l'eau.. la ligne elle suit le bateau, là oû le bateau passe, la ligne passe. Et comme la ligne est à 2- 3 pieds de la surface de l'eau.... Non non non. Et s'ensuit une discussion qui se termine par un point de match pour Daniel: ''je crois que le plus gros poisson n'était pas au bout de la ligne''... j'aurai ma revanche je vous le garantis.

Deuxième temps

Il y a toujours des mauvaises langues pour dénigrer les efforts d'un pêcheur optimiste. (me semble que j'aie déjà dit ça?) toujours est-il, qu'aux Bahamas nous pouvons pratiquer la pêche sous-marine avec un ''Hawaiian sling'' (Aucune indée comment ça s'appelle en français) Antoine en a d'ailleur reçu un pour Noel, à son grand plaisir. Daniel a donc été initié par un copain français. Daniel a étudié attentivement le livre que nous avions afin de pouvoir distinguer les espèces. Pas toujours facile lorsqu'une même espèce peut arborer plusieurs couleurs , avoir ou pas des taches ou des rayures être petit ou immense. Bref nous avons tous d'emblée accepté son autorité en la matière. Daniel est donc allé pêcher quelques fois avec Antoine avant que je me décide d'y aller et de leur prouver hors de tout doute mes talents. Et bien à ma première tentative j'ai effectivement harponné un poisson qui m'apparaissait de taille acceptable. En appercevant mon butin Daniel a une fois de plus rit de moi: C'est ben trop petit. Merci pour l'encouragement. Ok mettons qu'il avait un peu raison, ça ne lui donne pas le droit de se moquer de mes efforts. Mais bon. Antoine a mis un certain temps avant de viser juste, mais quelle prise. Je l'ai vu brandir hors de l'eau quelque chose qui ressemblait à du corail brun. Puis il s'est avancé vers le dingui le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Il a pris une langouste digne d'une annonce publicitaire. Daniel et moi avons soupé avec la queue et les restants de notre repas ont servi à faire des acras pour 4 le lendemain. Et j'ai une photo de la bestiole dans l'assiette pour le prouver.

PS: C'est bon en titi de la langouste.
PPS: Si on mange du poisson frais c'est à cause des talents de Daniel. Faut bien que je l'admette
PPPS: et pour les patates de mer, vous avez trouvé? Apparemment que certaines personnes pas douées, dont je tairai le nom, n'ont pas compris.

Carole
 

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11 janvier 2005: Slalom entre les patates
Hello!
et bien, à tous ceux et celles qui font du ski comprendront que le ski aurait pu nous manquer. Mais non, puisqu'aux Bahamas,on fait du slalom. Comme dirait Gabrielle, il y a des patates pilées, des patates frites, des patates au four, on peut avoir la patate à terre, et bien entendu, il y a les patates de mer. Non, elles ne se mangent pas, les patates de mer. Mais elles peuvent te faire de la patate pilée avec ton bateau. Vous avez compris? Pas grave.
Donc, on est parti de Royal Island pour Highborne Cay, 40 milles plus bas dans les Exumas. Sur la carte, des têtes de corail étaient indiquées un peu partout sur la route. On s'informe auprès des voisins, le Cat Tail, vu qu'ils viennent ici tous les hivers, de quoi il en retournait. "Oh, faites-vous en pas, c'est pas aussi pire que sur la carte. Nous on file en ligne droite. Bien qu'on connait quelqu'un qui a tapé sur une patate, dans 4 pieds d'eau". Mouais. Moi les patates, je les aime dans mon assiette. On part donc vers 0700 et on traverse Current Cut à l'étal de courant. C'est pas si pire, on passe les cailloux, on vire à 90 degrés sur tribord et on longe les cailloux. 15 minutes plus tard c'est fini. On sort le reste de la guenille et on file entre 6 et 8 noeuds. Le plaisir. Ça tangue un peu, mais c'est pas tant pire. Puis on arrive aux patates. Je m'installe donc à l'avant du bateau, comme une tête de proue, une pitounne ou si vous voulez comme Céline mais plutôt que de chanter à plein poumon j'indique le chemin à Daniel, entre les patates. Le vent souffle à plus de 20 noeuds, on roule à 8 noeuds, il y a à peine 12 pieds d'eau (des fois 7) et Daniel zigzague sur l'eau comme un gars chaud. C'aurait été bien pour 15 minutes, j'en ai eu pour 2 heures à pitounner. Parfois on voyait les vagues casser sur les récifs, parfois on avait plutôt l'impression que c'était du gazon. Mais impossible de le savoir avant d'être à côté alors on prend pas chance et on les contourne toutes, les patates j'entends. Après les patates, il reste 12 milles à faire. Je barre, au près serré, avec 20 noeuds de vent et toute la guenille sortie. Un vrai fun noir. C'est le fun quand tu sais que ça durera pas 24 heures.... et le pilote automatique est au repos, avec la vague et les puffs de vent, il s'énervait trop. On arrive enfin à l'ancrage. On met plus d'une heure à ancrer. Pas doués vous direz, non juste pas chanceux. On a sorti la CQR puisque le fond est plus dur et elle ne mord pas. Ça fait deux fois qu'on s'en sert, deux fois qu'elle nous fait le coup. La première fois, Daniel a revêtu son costume de grenouille et a planté la délinquante. Là, elle a mordu. Cette fois encore, Daniel se déguise et plante l'ancre à la main. J'embraye à reculon, à pleine pinne, et rien ne bouge. Excellent. On dort tranquille lorsqu'on sait qu'on est bien ancré, avec 140 pieds de chaîne. Juste la chaîne pèse 210 livres (calcul savant de Daniel: 1 livre et demie par pied!). Un peu trop mais ça coûte pas plus cher! et c'est bon pour les biceps de Carole. Le guideau, quand même, faut le wincher!

Carole
 

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3 janvier 2005 : Mickey Mouse Island
Hello,

Mickey Mouse Island. En réalité l'île s'appelle Guana Cay. Il y a environ 15 ans, Walt Disney a installé sur la pointe Nord de Guana Cay une escale pour ses bateaux de croisière. Le problème avec Guana Cay c'est Whale Channel, une petite passe qui a mauvaise réputation lorsque les vents soufflent forts. Le problème avec un bateau de croisière, c'est qu'il y a des centaines de passagers qui ont payé le gros prix et qui s'attendent à une excursion à terre le mercredi matin. Etant donné que la passe en question n'est pas toujours praticable celà causait des maux de tête et de gestion à Walt Disney. Alors la solution était toute simple changer de place. Et c'est ce qu'ils firent....en sacrant tout là. Si ça coûte cher de tout apporter sur une île, ça coûte tout aussi cher de tout rapporter sur la terre ferme. C'était donc beaucoup plus économique de tout laisser sur place. Absolument tout. Et quize ans plus tard les touristes comme nous passent sur place piller ce qu'il reste de la splendeur de Walt Disney. Imaginez un club Med abandonné. Le site est passablement décrépi. Les plantes ont envahi les bars et les estrades. Les ouragans ont laissé leurs marques et l'homme à tout volé ce qu'il était possible d'apporter. La céramique des comptoirs et des murs a été arrachée. Les planches de cèdre des douches ont été déclouées. Les équipements de plein air ont été empruntés. Il y a très certainement plusieurs maisons aux Bahamas qui ont des lavabos, des toilettes et de la tuyauterie provenant de ce site. Les génératrices, les réservoirs en fibre de verre, les réservoirs à eau, les pompes et les désalinateurs sont restés là, personne n'ayant pensé ou pu les prendre. Les pièces de rechange sont encore sur les tablettes, dans leur emballage d'origine. Les frigos et les fours industriels sont renversés au sol mais rutilent toujours, étant en inox. Partout il y a de la tuyauterie, des raccords et des fils électriques, des plafonniers, des prises étanches, des robinets, des planches et des noix de cocos. On se promène sur le site et on n'en revient pas du gaspillage. Tous ces équipements qui auraient pu servir, laissés là à pourrir. C'est, dirons-nous, typiquement américain. On est découragé du gaspillage mais dans le fond des centaines de personnes sont passées sur cette île et en sont revenues avec un petit quelque chose. Des amis ont trouvé un poteau d'inox de 2 pouces de diamètre qui sert maintenant de mat d'éolienne sur un voilier. (Quand on connait le prix de l'inox! C'était toute une trouvaille!) Nous avons trouvé des raccords de plomberie en plastique, des tiges en inox, des vis en inox et de la moustiquaire neuve, encore roulée sur la tablette de l'entrepôt. Et puis nous avons vu plusieurs personnes revenir avec des arbustes d'hibiscus, de palmier etc. On nous a dit, un peu gêné: c'est l'ancien site de Walt Disney vous savez, c'était vraiment très beau avec toutes les plantes. Oui on comprend le site est une véritable pépinière. L'endroit devait être très beau, il est facile d'imaginer avec les sentiers balisés en béton, les rangées de palmiers, le vivier sur la plage pour permettre aux touristes de voir la faune et la flore. Et que dire de la plage, protégée du vent,elle est comme sur les cartes postales. On peut traverser de l'autre côté de l'île, du côté de l'océan, par un sentier, en béton. Mais la plage de ce côté est maintenant jonchée de déchets de toute sorte. La loie stipule qu'à 20 milles des berges tu as le droit de sacrer toutes tes poubelles à l'eau. Apparemment que personne n'a réalisé que les poubelles qui flottent et qui ne se dégradent pas finissent sur la plage. Et c'est partout pareil, les plages sont des véritables poubelles: souliers, bouteilles de plastique, bidons, barils, casque de construction, cordage, filet de pêche, bouée de pêche, perche d'homme à la mer, bacs, néons et j'en passe. C'est toujours déconcertant de voir l'état des plages. Aux États-Unis c'était pareil et peut-être même pire, car là en plus, il n'y a pas de panier sur les plages pour déposer ses poubelles. Les américains ont un problème de gestion des déchets. Alors pour diminuer la quantité de déchets à éliminer, la solution était facile, il suffisait de ne plus mettre de poubelles à la disposition du public. Donc, ils n'ont plus besoin de gérer les déchets puisqu'ils ne les ramassent plus. Le gros bon sens quoi! Sauf que des poubelles il y en a encore, et au lieu d'être dans un panier, elles jonchent le sol.... On rigole en se disant que ça devait être encore une ces décisions prises par un gestionnaire assis derrière un bureau....

Carole

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29 décembre 2004 : Noel en bateau
bonjour à tous.

nous avons bien ri. Le 24 au soir, nous sommes partis à 2100 heures pour aller prendre l'autobus qui devait passer prendre les touristes pour aller à la messe catholique. Je sais, la messe c'est pas vraiment notre bag, mais on nous avait dit que la chorale et l'ambiance valait le détour. On se rend donc sur le coin de la rue et on attend l'autobus. L'autobus n'arrive pas et il est passé 2130 heures. Dans les îles, la notion du temps n'est pas la même que la notre...La chorale doit commencer à 2200. On part donc à pied avec les autres. En cours de route, on ''fly' un pouce pour un des marcheurs qui a mal au dos. (Le pouce fonctionne très bien au Bahamas, on est déjà monté à 5 sur un cart de golf rose pour se rendre en ville!!)) Il nous dira qu'il n'a jamais eu aussi peur de sa vie, apparemment que le conducteur était déjà pas mal dans l'ambiance de Noel.... Bref. On marche vers l'église catholique des Haïtiens et on croise finalement l'autobus scolaire en question. On traverse la rue et on embarque avec les 28 autres Haitiens qui atendaient eux aussi. C'était pas un gros autobus, mais bien un petit autobus. On est assis à 3 et 4 par banc, et il y des gens debout dans l'allée. On voit absolument rien par les fenêtres recouvertes de condensation. Le conducteur pourrait tout aussi bien nous ramener au Canada, qu'on ne s'en rendrait pas compte. On arrive finalement à l'église après plusieurs sauts, soubressauts, craquements, hoquets et grincements de l'autobus. L'engin en question n'est pas très jeune et ses rhumatismes le font souffrir...Bref on arrive à l'église et on s'installe en attendant la supposée chorale spéciale et culturelle. Pour être culturel, c'était culturel. . Pour être spécial, bien disons que ça ressemblait à un spectacle d'amateur. Il était 2245 et on se disait qu'on devait se taper encore 1 1\4 de spectacle amateur. Non merci. On a donc décidé de partir avant la fin. Le problème c'est qu'on n'avait pas vu le chemin par lequel on était venu puisque de l'autobus on ne voyait rien. On est sorti en douce et on a repéré l'antenne de téléphone située à côté du quai publique. On a marché environ 25 minutes pour rentrer au dingui. La nuit était douce, sans vent, chaude et la lune était au rendez-vous. C'était assez particulier. Les enfants étaient fatigués mais l'ambiance les a vite fait oublier leur fatigue et on a eu un retour très agréable: le temps s'est une fois de plus arrêté pour nous faire savourer un beau moment en famille. Mais la soirée n'était pas terminée pour les parents puisque je devais emballer les cadeaux de Noel. Non je n'étais pas à la dernière minute. Car pour emballer les cadeaux il faut le faire sans que les enfants nous voient. Il n'y a pas beaucoup de place privée sur un bateau. Et un cadeau emballé ça se cache mal. Alors j'ai tout emballé la veille. Et le matin de Noel,puisque nous avons une cheminée, le père noel avait laissé des cadeaux sous l'arbre de Noel. Ce n'était certainement pas le Noel le plus faste que les enfants aient eu. Dans le bateau il n'y a pas de place pour une maison de barbie et une table de billard. Et les intérêts des enfants ont changé. De plus Green Turtle n'est pas reconnu pour son magasinage. À tous ceux et celles qui ont couru pendant un mois comme des fous afin d'arriver à temps à Noel, je suis désolée de vous le dire mais mon magasinage s'est réglé en 20 minutes à peine. ... et les enfants étaient vraiment contents de leurs cadeaux. Le matin de Noel, après un déjeuner copieux, on est allé plonger en famille sur les récifs. On est revenu gelé mais content. On devait souper avec les gens de 3 autres bateaux (tous des adultes) mais on a préféré fêter Noel avec une autre famille. Pour souper, on a reçu nos amis français. Au menu dinde, patates pilées, atocas et carottes glacées à la moutarde. J'ai pas fait cuire de dinde puisque ma belle-mère s'en était chargée cet été. Les conserves maisons ont fait fureur. C'était notre premier Noel en bateau: c'était très certainement différent et plus simple. J'ai pas percé mes bas de nylon neuf comme je le fais une année sur deux, Daniel n'a pas mis sa cravate (désolé papa), Antoine n'a pas été obligé de porter une chemise mais Gabrielle s'est mise sur son 36, façon Bahamas, avec tout le clinquant que son bon goût l'autorisait à porter. Une fois de plus on s'est rendu compte à quel point notre petite famille était tricotée serrée, simplement heureuse d'être ensemble et d'avoir du plaisir.

Carole
 

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23 décembre 2004 :Mouillage \ Green Turtle
Bonjour,

si ça peut vous consoler de vos -175, ici aussi il ne fait pas très chaud. On doit mettre une petite laine par-dessus le t-shirt pour aller à la plage...Ok la consolation n'est pas trop grosse, mais c'était de bon coeur.... Les vents du Nord qui balaient les Bahamas depuis deux semaines laissent leur marque ici aussi. Les fronts froids se succèdent, il en passe 2 à 3 par semaine. Rien pour aider à se réchauffer ou à calmer la mer. Mais bon, ça finira bien par passer. Samedi dernier la météo annonçait un coup de vent. Ce qui veut dire des vents pouvant souffler à 35 et 40 noeuds. Mettez-vous la tête dehors pendant que vous roulez sur la 116, ça vous donnera un bon aperçu de ce que c'est 40 noeuds de vent. Le front était annoncé depuis 4 jours. On a fait déplacer une voisine trop proche. La dame a gentiment désancré son ketch et ne s'en est pas du tout formalisé. On surveillait les nouveaux bateaux qui entraient pour s'assurer qu'ils ne s'installent pas trop proche. Bref, samedi matin, jour annoncé du coup de vent, on s'est tous préparé: déplace le bateau, ajoute une ancre, allonge la chaîne, espionne les voisins pour être certain que tout est à notre goût. Il y a quand même un voilier qui est entré en étant remorqué: son moteur était mort de sa belle mort. Il a donc ancré comme il pouvait. Et le proprio est parti à terre régler ses petites affaires. Je suis certaine que vous me voyez venir. C'était évident, le bateau a chassé. Je pourrais m'étendre longtemps sur la responsabilité du propriétaire, ou son manque de responsabilité mais ce serait du réchauffé. Bref, il y a donc un avertissement pour un coup de vent. Daniel est allé plonger pour voir si nos deux ancres étaient bien accrochées. Il est complètement frigorifié lorsqu'il remonte. Tout est ok. On est prêt. Je lui prépare donc une douche chaude. Il l'a bien méritée quand même. Au deuxième rinçage, j'apperçois un voilier qui n'est pas tout à fait à sa place. Il est comme une boule de quille lachée ''lousse'' dans une allée. Le voilier se déplace comme un cube de glace fondu sur un comptoir de cuisine:il n'y a rien qui le ralentit. Le voisin voit le bateau arriver mais il ne peut rien faire d'autre que parer au coup car sa femme est partie avec l'annexe. Il se prépare à repousser le voilier pour éviter de se faire cogner. Puis un premier dingui arrive. Gérard, qui a vu passer le voilier à côté de lui est déjà sur le voilier à se démener comme un diable pour lancer une deuxième ancre. Vous essaierez d'aller chez la voisine et de trouver, du premier coup, le persil dans ses armoires. Gérard cherchait lui aussi. Daniel a à peine le temps de remettre un maillot et un t-shirt, il n'était quand même pas pour y aller tout nu, et arrive à son tour au voilier pour essayer de ralentir sa course. Le voilier se dirige directement sur la berge de roches. Le vent a déjà commencé à souffler, on en est à plus de 20 noeuds, ce qui n'aide en rien. En quelques minutes 2 autres dinguis sont sur place pour donner un coup de main. Gérard arrive à jeter une deuxième ancre après avoir démêlé le cordage du puits d'ancre. Puis, 5 longs coups de sifflet retentissent: un appel à l'aide est lancé. Ben je vous le dit, en moins de quelques minutes tous les bateaux de la baie ont répondu à l'appel. Tous sans exception, même les gens de la marina et les gens qui avaient rangé le moteur sur leur support en prévision du coup de vent. Tout le monde y était, y compris le propriétaire. Finalement, 8 dinguis ont remorqué la boule de quille sur un mouillage oû elle ne risquait plus de faire d'abat. Tout ça pour dire que les gens qui vivent en bateau forment une véritable famille qui s'entraide. Des fois c'est le voisin qui a besoin d'un coup de main, des fois c'est toi qui a besoin d'aide. C'est rassurant de savoir que même aussi loin de ta maman, il y aura toujours quelqu'un pour te donner un coup de main en cas de besoin.

Carole
 

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 12 décembre 2004 : Ah!

 

Et bien oui, on se la coule douce depuis 1 semaine. Et ça ne fait que commencer. On a jeté l'ancre à Green Turtle Cay pour passer aux douanes et finalement on est resté. Le kilométrage forcé c'est, on l'espère, terminé. Fini les combines, les bas de laine, la tuque, le foulard et le manteaux d'hiver: maintenant on navigue on maillot avec un t-shirt s'il fait 'froid'. On attend maintenant la météo pour faire des petits passages de 30 à 45 milles. En attendant la météo, on visite, on se baigne et on relaxe. Bref, les habitués des îles diront qu'on prend le rythme des îles. Et je dois dire que ça fait un peu drôle de ne plus courir vers le Sud maintenant qu'on y est.
On a officiellement commencé notre collection de coquillages: conques, porcelaines, soleil etc. C'est joli et ça nous permet de faire un peu de zoologie. Tout ça pour libérer le panier en osier qui se remplissait de traineries. Maintenant les traîneries dans le panier elles sont belles.
On a pris notre premier repas de poisson frais. C'est des amis français(Mireille, Gérard et Loic) que nous avons croisés la première fois sur la baie de Delaware, puis recroisés plusieurs fois en chemin, qui nous ont invités à partager du REd Snapper. En fait, ils avaient attrappé 2 gros poissons sur les bancs et ne voulaient rien perdre. Il a bien fallu se sacrifier.....Le seul poisson qu'on avait mangé depuis 3 mois sortait d'une boîte de conserve... D'abord, première surprise, Gérard faisait cuire le poisson à l'intérieur et il n'y avait aucune odeur de poisson. Rien. On a presque douté du menu. Puis la dégustation.... que c'était bon. Tendre, ça fondait dans la bouche, et un goût délicat qui se rapprochait plus du veau que du poisson. Absolument rien à voir avec le poisson frais des poissonneries. Bref, le Gérard en question pratique la pêche sous-marine depuis 25 ans, c'est un maniaque qui a pêché un peu partout autour du monde. Il doit amener Daniel pêcher et on devrait, nous aussi, avoir du frais demain.
On a passé les douanes et Daniel n'a eu à attendre qu'une heure que le douanier arrive. Il y a des bateaux arrivés depuis vendredi qui ne sont pas venus à bout de croiser le monsieur en question. Heureusement, les autorités sont assez flexibles et on voit plusieurs bateaux munis du drapeau jaune dont les équipages vont à terre sans se soucier des autorités. Normalement t'as pas le droit d'aller à terre sans passer les douanes et l'immigration. Ça parait qu'on n'est plus aux États-unis. Ici c'est plûtot relax.
Daniel est très fier d'avoir roulé les Bahamas. En lisant les guides, Daniel a appris que le tarif pour les Bahamas était passé de 100 à 300$ pour les bateaux de plus de 35 pieds. On fait 39. Le petit radin de Daniel chicanait chaque fois qu'il pensait aux douanes. Ben il a trouvé une astuce. Mon bateau, qu'il disait, il fait 11 mètres. Alors, lorsque le douanier lui a demandé la longueur du bateau, il a répondu 11 mètres. Puis le douanier a souligné à Daniel que sur les papiers c'était écrit 10.89 mètres. Donc 10.89 fois 3 ça donne moins que 35 pieds. Le douanier a quand même trouvé que le bateau était lourd pour un 34 pieds. Donc le tarif a donc été de 150 dollars au lieu des 300. Faut croire que le douanier ne savait pas que 3 pieds c'est pas 1 mètre. Erreur qui nous a économisé 150 $US. Dois-je vous dire que Daniel était vraiment fier de son coup...Remarque que les 150 $ les Bahamiens nous les reprendront tôt ou tard: la boîte de soupe Campbell se vend 1.60 $, les bananes sont à 1.59 la livre et l'eau à la marina se vend entre 10 et 25 sous le gallon.
Les enfants sont allés prendre leur dessert (un chocolat chaud) sur le pont pour aller voir les étoiles. Ici la nuit il fait vraiment très noir, parfait pour comtempler les étoiles filantes. Je crois que je vais aller les rejoindre.

Carole
 

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8 décembre 2004 : Enfin .....
On a gelé, échoué, brassé, sué, pleuré de joie et de désespoir, ri aux larmes, respiré par le nez et finalement le nanan est arrivé.
Dimanche la météo s'annonçait excellente pour un passage aux Bahamas. Vent d'Est en début de journée virant au Sud-Est, 10 noeuds et des vagues de moins de 2 pieds. Pas de houle. Nous sommes donc plusieurs à avoir conclu que la météo était idéale pour se rendre enfin aux Bahamas. D'abord, il faut faire ses adieux aux amis qui restent coincés par des réparations ou de la visite. On se promet de se revoir et de garder contact par courriel. On a un petit pincement au coeur...
Puis vers 1400 heures, on lève l'ancre et on s'engage dans l'intracostal pour faire les derniers 5 miles qui nous séparent de la sortie vers la mer. C'est dimanche après-midi, l'intra est tout étroit et il doit y avoir au moins 501289 bateaux moteurs dans le chenal. Les bateaux moteurs ça fait de la vague comme c'est pas possible. On se cramponne et parle en chinois chaque fois qu'un bateau passe. Misère. Et ici aucune marge de manoeuvre pour prendre la vague de front. Elle nous rentre donc dedans de tous les bords. Puis, c'est la sortie dans la mer. Nous sommes 4 voiliers à sortir à peu près en même temps. Daniel me demande: la météo annonçait bien des vagues de 2 pieds et moins chérie? Ben oui. Ben la vague, je peux vous le dire, elle faisait pas 2 pieds... Elle faisait probablement 4 pieds et psychologiquement elle faisait 25 pieds. On était en beau pétard! Tout le monde bougonnait et ça commencçait à sentir le biscuit sodas.. Mais on était dedans alors on a continué. Pour modifier le momentum, on a pris l'apéro et on s'est installé pour passer 20 heures en mer. Le gulf stream est vite arrivé et on a parfois eu l'impression d'être dans le Gulf spring. Phylosophe, Gabrielle a décidé d'aller se coucher tôt, ça va passer plus vite. Et Antoine a décidé de voir le bon côté des choses, demain on serait dans les Bahamas. On a contemplé le couché de soleil et Antoine a pu voir le lever de la lune vers 1 heure du matin. C'était, qu'il m'a dit, magnifique, une belle boule rouge. Puis les deux enfants ont vu le lever du soleil encore magnifique. Vers 0400 du matin le vent a viré au Sud-Est et la mer s'est calmée: on avait enfin notre ride pépère.
Dans le gulf stream l'eau est couleur d'encre. Et il n'y a pas de fond... Puis on arrive sur le haut fond des Bahamas à 30 pieds de profondeur. À notre grande surprise on voit parfaitement le fond. L'eau est claire comme dans une piscine. Et mieux encore, elle est chaude. En arrivant à notre ancrage, les enfants étaient prêts depuis une heure pour faire trempette. On a donc tous sauté à l'eau et savouré pleinement le fruit de tant d'efforts.

Carole
 

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 20 novembre 2004 : Georgetown à Ste-Augustine

Hello,

ce week-end, on était à Georgetown et on gelait tout rond. La nuit, la température frôlait le point de congélation et le jour c'était guère mieux. Vraiment, on en avait marre d'avoir froid. Et dois-je vous le rappeler, nous sommes sur l'eau, donc avec l'humidité le froid est pénétrant. On a commencé à regarder les rapports météo pour sortir en mer et couper directement vers la Floride. (J'avoue qu'on a même envisgé un court instant de filer directement au Bahamas) La fenêtre météo s'annonçait bonne pour les prochains jours, les vents ne seraient par trop forts et la houle de hauteur moyenne (3 à 5 pieds). On a donc décidé de partir de Georgetown après dîner, pour profiter de la marée descendante. 3 noeuds pour nous pousser dans la rivière. On a effectivement franchi les 10 milles qui nous séparaient de la mer très rapidement. Puis à l'entrée, on a "frappé" la mer. 3 noeuds de courant qui entrent dans la mer ça génère des pas mal grosses vagues. Le pont par moment était recouvert d'eau. Une petite "rigole" coulait...On a pris le chenal pour sortir et on a vraiment eu l'impression de faire du rodéo. Puis, une fois la sortie franchie, on a viré pour longer la côte jusqu'en Floride. 41 heures. Mais là encore, nous n'avions pas prévu que la houle provenant de l'Est serait assortie d'une petite vague du Nord. On était donc bardassé d'un bord puis de l'autre. On a donc fait notre première nuit, à moteur, car il ne ventait pas. Le vent nous aurait au moins permis de s'appuyer un peu et de moins brasser. Puis le lendemain, on brasssait encore. Carole avait résolument le teint vert. Je suis donc resté dehors une partie de la nuit à faire mon quart. Si j'entrais dans le bateau c'était pour manger des biscuits sodas ou dormir. Les enfants dans tout ça? ils lisaient, jouaient aux cartes, à l'intérieur. De vrais marins. Ils ont même pris l'apéro et joué aux cartes. Le lendemain matin, vers 11 heures, on passait devant Savannah. C'était une entrée, assez longue. On pouvait la prendre et arrêter de brasser ou continuer jusqu'au lendemain pour arriver en Floride. La marée était bonne , mais seulement pour l'entrée pas pour la rivière. On aurait probablement mis le double du temps pour se rendre au site d'ancrage. On a pesé le pour et le contre. Finalement j'ai suggéré à Daniel de demander aux enfants ce qu'ils voulaient faire. Entrer ou continuer jusqu'en Floride. J'étais absolument certaine (et c'est peut-être pour ça que je voulais leur demander) qu'on entrerait vite fait et qu'enfin mon teint reviendrait à sa couleur normale. Mais, quand on leur a posé la question, ils ont répondu, immédiatement, sans aucune hésitation, on continue. Vous n'êtes pas tannés? ( J'avais encore espoir de pouvoir les faire changer d'idée) Ben non, qu'ils répondent, c'est cool! Misère. Alors, on a continué jusqu'en Floride. Et j'ai continué à manger des biscuits sodas...(Je ne suis plus capable d'en voir) On a même dû ralentir enfin d'arriver à Sainte-Augustine à l'étal. On ne voulait pas revivre le rodéo du départ. On est donc arrivé à l'entrée vers 11 heures du matin et on s'est engagé dans le chenal. Il n'y avait pas de marée et pas de courant. Et mieux, il n'y avait plus de vagues: elles allaient toutes se briser sur le haut fond. Sur le coup, de loin, on voyait de gros rouleaux s'écraser sur la plage. Et on se demandait vraiment comment on passerait le chenal. Finalement tout est bien allé et on s'est retrouvé dans l'intracostal sans même s'en rendre compte. On a jeté la pioche à l'eau et là on s'est rendu vraiment compte qu'on était en Floride.... et il faisait chaud. IL faisait et il fait encore près de 80 degrés....Ça me fait vraiment plaisir de vous l'écrire.

Carole

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11 novembre 2004
Hello,

Un des plaisirs de voyager est de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux aliments. C'est certain que si tu es en voyage en Afghanistan, dans les montagnes, en temps de guerre, le dépaysement doit être total. Nous ne sommes que chez nos voisins du Sud, et déjà nous sommes étonnés, surpris et parfois carrément jeté à terre par nos "découvertes" culturelles. On s'entend, ici on parle de culture avec un grand C.... Je vous ai parlé du gros boat, mais ici tout est GROS. Il y ici la plus grande concentration de véhicules utilitaires. IL y en a partout. Des vrais gros pickup de gars, avec à l'avant tout l'attirail de pêche. Parce que ici on a un Gros problème de pêche. C'est une maladie, je crois. Tous les points d'eau sont accessibles IL y a des quaies et des plages publiques partout oû il y a de l'eau. Et là oû il y a des quais il y a des pêcheurs, en camion.... Les cannes sont montées à l'avant du truck sur un méga support en inox. Les gars se promènent en ville avec 10 cannes installées à l'avant. J'imagine que c'est au cas oû il y aurait un poisson d'égaré en ville. On a bien des chevreuils et des orignaux...
Il faut dire que les américains savent faire deux choses. Le thé glacé, qui est toujours fraichement infusé, légèrement citronné et sucré, est délicieux. Les américains savent faire les fish and chips et les crevettes popcorn. La panure dans les crab schak est toujours parfaite. Tu n'as même pas de relent de digestion après. Rien à voir avec les cabanes à pétaque du Québec.

Lorsque j'étais petite,(inquiétez-vous pas je ne serai pas sentimentale) nous allions au bord de la mer tous les étés. Et à cette occasion nous mangions du crabe. Je crois que ma mémoire me joue des tours,(non ce n'est pas la vieillesse) mais lorsque j'étais petite il me semble que les crabes étaient plus gros et qu'il y avait plus de viande dans chaque crabe? Les enfants ont attrappé 5 crabes bleus que j'ai fait cuire et dépecés pour obtenir 1\4 de tasse à peine de viande. Gabrielle et Antoine étaient contents de prendre une entrée de crabe. C'était beaucoup de travail pour finalement une belle gourmandise.

Les épiceries aux États-unis sont gigantesques. Imaginez un Costco. Mais la section des fruits et légumes est minuscule. C'est l'équivalent du comptoir à photo chez Costco. En plus, les fruits et les légumes sont rachitiques et coûtent les yeux de la tête. Et il y a aussi les spéciaux mais, il faut avoir la "bonus card" du magasin pour y avoir droit. Alors chaque fois que nous allons dans une nouvelle épicerie, je passe d'abord au comptoir de service faire une demande (gratuite) pour la "bonus card" Il suffit de donner une adresse et on a la carte. Je donne donc une adresse, mon ancienne à Richmond, et j'obtiens la carte illico. Je les soupçonne de vendre leur liste de client. La propriétaire à Richmond va surement se demander pourquoi elle reçoit autant de pub des États-unis.

Lorsque nous avons rencontré la famille du Koala au tout début du voyage, Bill, le propriétaire nous a tendu sa carte de bateau. C'était un belle carte d'affaire avec le nom du bateau, le nom des membres de la famille,le courriel etc. Bill nous a remis sa carte en s'excusant presque et en nous disant qu'il s'était fait dire que ça prenait une carte.... Sur le coup on a pris la carte et Daniel et moi on s'est regardé d'un air entendu.... du genre, tu as de l'argent a gaspiller tant mieux... Je dois dire que nous aussi nous avons maintenant nos cartes.... C'est pour dire. Nous nous sommes rendu compte que c'était la méthode la plus facile pour se donner toute notre information et pour pouvoir communiquer par la suite facilement. Bref nous aussi on est kétaine. Remarquez que nos cartes sont les plus belles, car ce sont les enfants qui les ont faites. Chaque fois que nous en donnons une les gens la trouve géniale.
Et puis il y a l'armée, omniprésente au pays de M. Bush. À Norfolk, port d'attache de 89 bateaux de l'armée américaine, l'armée patrouille les quais jour et nuit, mitraillette sur le pont et ils ne répondent pas à nos Bye bye. En entrant à Norfolk on a même été photographié. On est canadien, donc j'imagine qu'on est suspect...

Et il y a les "laundromat" Haut lieu de rencontre féminine. S'il y a une laverie proche d'un mouillage, tu peux être certaine de retrouver toutes les femmes des bateaux en train de faire la lessive. C'est un vrai lieu de rencontre, sans enfants, sans gars. C'est probablement ce qui se rapproche le plus de mes "dates" de fille que j'avais en Estrie. Vous me manquez les filles....

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7 novembre 2004
Hello,

Quand on se compare, on se console ou on se désole.... Il y a, chez l'oncle Bush, du gros boat. Du vraiment gros gros boat. On parle pas juste d'un voilier de 50 pieds ou plus mais surtout des méga bateaux à moteur. On les voit arriver dans le canal, avec leur équipage (polo avec nom du bateau, short réglementaire et chaussures de boat).Plus le boat est gros, plus le nom est révélateur.... du genre poor richard. Si Richard est vraiment pauvre alors je ne sais pas ce que nous sommes ( Poor Richard est le nom d'un bateau qui doit faire au moins 120 pieds de long avec deux dinguis, équipage et je les soupçonne même d'avoir le jacuzzi sur le pont(sentez-vous la pointe, légère, de jalousie??). Mais bon. Quand on pense à leur facture de carburant, on se console.... Et puis, il y a les gens ordinaires, comme nous, qui nagiguent sur des bateaux ordinaires de 35 à 45 pieds. L'âge varie et parfois on se met à rêver au bateau du voisin jusqu'à ce qu'on apprenne que son pilote l'a laché ou que le safran coule ou que... la liste ne finit plus. Chaque fois que nous rencontrons quelqu'un , ce quelqu'un a quelque chose à réparer et ce indépendemmant de l'âge ou de l'état du bateau. Un bateau est semble-t-il un trou dans l'eau entouré de bois dans lequel on pitche de l'argent....Pour notre part, nous sommes aveugles depuis 3 jours... Nous naviguons dans une eau qui selon Antoine, ressemble à du coke, et de mon point vu ressemble à de la Richard's Red. Dans ces conditions, le profondimètre est indispensable. Et bien le snoro a commencé par avoir des pertes de mémoires. Chaque fois que nous quittions un mouillage, il boudait. Puis, il y a trois jour, il mourût de sa belle mort. Bien entendu, nous devions naviguer dans la mélasse, et ancrer dans des baies pas très profondes et même une fois, ancrer tard le soir. C'est excellent pour les nerfs... On a donc fait comme dans le bon vieux temps et sorti un poids et une corde et avons sondé. Ce qui revient à dire que Carole pitche la corde en avant du bateau et crie la profondeur à Daniel qui barre un tantinet stressé. Il ne veut pas battre mon record d'échouage. Lorsque nous naviguions au lac Memphrémagog on s'énervait lorsqu'il y avait 30 pieds d'eau, au lac Ontario à 12 pieds on commençait à ralentir. Dans l'intracostal à 7 pieds on sait que ça passe, sinon ben le bateau s'immobilise. On s'habitue à tout. Il y a de très grandes étendues d'eau, des bras de mer qui entrent profondément dans la terre. Ces bras font 50 miles de long par 15 ou 20 miles de large: et il n'y a que 12 à 15 pieds d'eau. Et lorsque ce n'est pas profond, il y une petite vague qui se lève et qui brasse lègèrement le québécois dans le bateau. Bref tout ça pour dire que nous avons dû acheter un autre profondimètre, externe, car il n'était pas question de sortir le bateau de l'eau pour installer un passe-coque pour la sonde. Et Daniel a patenté une patente pour faire tout tenir en place. Il était content d'être à Beaufort pour installer la chose car lorsque nous nous sommes arrêtés sur Alligator River Daniel n'a pas vraiment apprécié se mettre les bras à l'eau pour aller nettoyer la sonde à 2100 heures. D'abord, la couleur de l'eau et ensuite il faut dire que la rivière ne porte pas ce nom pour rien. Le guide d'ancrage que nous avons, nous avisent de mettre un deuxième cordage à l'ancre car il y a souvent des "snagging" (les crocos se passent la soie dentaire avec les câbles d'ancre!). Avec nos 200 pieds de chaînes, les crocos n'ont qu'à bien se tenir.
Bref nous sommes arrivés à Beaufort en Carolime du Nord vendredi et pensions repartir directement par la mer pour la Floride. Mais, les vents ne sont pas favorables et demain mardi monsieur météo annonce des vents de 25 noeuds, donc on reste au mouillage jusqu'à mercredi et ensuite on prendra sagement l'intracostal en essayant de ne pas toucher le fond. Entre temps, nous avons profité de la voiture de courtoisie du musée maritime. On est allé en ville avec style: la voiture était un vieux station wagon brun année 70. Ça prend deux places de stationnement pour garer la voiture. La voiture nous a permis d'aller au super Wal mart et d'acheter à un seul endroit tout: la moutarde en gros format, un poele t-fal, un réservoir à essence, des débarbouillettes, de tout absolument tout même une imprimante couleur pour 35 dollars. Mais ça c'est les États-unis et je vous reparlerai des découvertes culturelles faites aux USA!

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2 Novembre 2004: Halloween en voyage

Hello,

le 23 octobre nous étions à Annapolis, la mecque de la voile. Ici, tu es marginale si tu ne fais pas de la voile. Il doit y avoir 80 % des magasins qui vendent des articles pour ce sport. Des souliers, des manilles, des cartes etc. Bref, nous étions sur le trottoir lorsque nous nous sommes fait accoster par un monsieur: Are you boaters?. Je ne sais pas ce que nous avons mais on nous repère du premier coup d'oeil. Je n'ai pas encore figuré si c'était ma mise en plis douteuse, nos vêtements un tantinet froissés, l'imper ou simplement le fait que nous étions à pied (ici le gros char est roi) chargés comme des mulets avec deux enfants en plein milieu de l'après-midi. Toujours est-il que nous répondons oui. Le monsieur en question est lui aussi un boater. Nous l'avions d'ailleur démasqué. Il se présente vite fait, son bateau est le Warrior, il a deux enfants, 9 et 11 ans, et il sera à Norfolk pour l'Halloween. Ce serait bien si on pouvait y être pour pouvoir avoir plusieurs enfants pour l'occasion. Oui, on essaiera d'y être, en fait nous devrions être là vendredi. Parfait. Et il se sauve après avoir rapporté son panier d'épicerie à l'épicerie. (Il est normal de voir des "boaters" se promener avec un panier dans les rues de la ville pour transporter ses provisions. Certains magasins envoient même des commis les récupérer au quaie). Enfin. De retour au bateau on envoie des emails pour inviter d'autres familles. Le Koala et le Kristina deux familles que nous connaissons. Bref, on se rend à Norfolk pour jeudi. On fait des courses, on visite le uss Wisconsin, on se repose. Puis les bateaux commencent à arriver. D'abord le Taku, avec une fille de 10 ans à bord. Puis il y a le Zora avec une autre fille de 9 ans. Et finalement un catamaran, Alohomora, avec deux garçons. Le Warrior, était déjà sur place à notre arrivée. Bref des enfants il y en a. On commence donc les visites d'un bateau à l'autre pour se présenter, s'inviter et permettre aux enfants de jouer ensemble. Le warrior nous apprend que samedi soir, sur la rue principale, une soirée d'Halloween est organisée pour les enfants. Samedi soir nous partons donc tous en dingui au centre ville. Nous faisons un joli cortège le long du quai avec vampire, cowboy, sorcière monstre etc. Les gens nous regardent un peu surpris de nous voir ainsi voyager. Nous passons l'Halloween d'un magasin à l'autre. Les enfants ont pu faire plus ample connaissance et faire des provisions de bonbons. La soirée se termine sur le catamaran de 40 pieds. Une vraie indécence. La cabine des maîtres fait la grosseur de notre bateau. Nous étions 12 à bord et ça ne paraissait même pas. La soirée se termine à 10 heures, il est temps d'aller coucher les enfants, et demain, c'est l'Halloween, ne l'oublions pas.
Notre première idée était d'aller passer l'Halloween à terre dans le vieux cartier; les américains nous l'ont fortement déconseillé. Chez l'oncle Sam, il n'est pas sécuritaire de se promener dans les rues le soir, à moins d'une activité organisée avec la police et les pompiers comme la veille.. Ah. Déception. Alors on décide de passer l'Halloween aux bateaux ancrés dans la baie. On refait le tour des bateaux amis pour s'informer si leur citrouille sera allumée. On donne même des bonbons à des amis québécois qui n'avaient pas prévu le coup. Et on fixe l'heure de départ à 1830. À l'heure dite, le Taku vient chercher Antoine et Gabrielle. Un autre dingui passe chercher les enfants du catamaran. Huit enfants déguisés sont installés dans les dinguis. Et l'Halloween commence. Les dinguis passent "aux portes" des bateaux. Dans la nuit, on entend Happy Halloween! Il fait noir. On ne voit que la sihoulette des enfants. La meilleure image que je puisse vous donner est celle de Harry Potter lorsque les élèves de première année arrive à l'école pour la première fois, en chaloupe. C'est un peu magique. Les dinguis font le tour de tous les bateaux amis. Lentement, on entend les enfants rire. Puis, ils viennent à notre porte. On passe les bonbons et ils disparaissent dans la noirceur. Puis les dinguis visitent les autres bateaux, simplement pour souhaiter Joyeuse Halloween et faire durer un peu la magie du moment. Les voisins improvisent et en fouillant dans leurs réserves finissent par donner au Halloweeneux des canettes de cola, des bonbons et des barres tendres. La balade aura durée 1 heure. Les enfants auront fait une récolte somme toute assez bonne, vu le nombre de portes visitées, mais ce qui restera sera la fois oû on a passé l'Halloween avec nos nouveaux amis, pieds nus, avec une ceinture de sécurité et en bateau! Les enfants ont déclaré que c'était leur meilleure Halloween.

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28 Octobre 2004

 

Hello à tous, je crois que nous commençons à avoir un avant goût de ce que sera le voyage. Cette partie du voyage qui nous mènera jusqu'à Norfolk demain était certainement la plus difficile et la moins intéressante. La baie de Chesapeake est magnifique, on pourrait sans aucun doute y passer des années à faire le tour des petites villes qui bordent les rives de la baie. Nous nous sommes arrêtés que 3 fois en tout, le temps de se reposer, de visiter et de faire quelques travaux. Je dois dire que la capacité qu'a Daniel à démonter une pièce mécanique ou autre bidule (normalement très sale et plus jeune jeune) et à remonter le tout pour en faire du neuf me surprend chaque fois. Je me demande toujours si c'est du génie ou si c'est son petit côté radin qui lui donne autant de compétences. Honnêtement, un alternateur à part de savoir que ça permet de recharger les batteries, ça ne me dit rien.. Daniel lui il le démonte, l'ouvre et le répare. C'est comme sur une auto qu'il me dit. Ben oui. C'est pas parce que je sais que c'est comme sur une voiture que je saurais plus le réparer. À chacun ses champs de compétences. On rencontre plusieurs bateaux sur notre route et tous ont leur lot de petites réparations à faire. Il suffit qu'un gars monte dans son mât pour que les autres ancrés dans la baie l'imitent. (Je crois que c'est une affaire de gars car j'ai pas encore compris le trip de monter dans la mât) Ce qui nous consolent de savoir que nous ne sommes pas les seuls à avoir un feux de mouillage qui ne fonctionnait pas. Il fonctionne maintenant, grâce aux bons soins de Daniel et à un fer à souder. Ce n'était qu'une connexion de désoudée. Et puis il y a les gens qui ont eu des pannes de moteur qui les ont laissés coincés dans une marina pendant des semaines à attendre "la pièce". Puis les cordes prisent dans l'hélice (on en a entendu plusieurs) Et le clou, on croit qu'un de nos voisins cherchait son ancre dans la baie. Il a passé une après-midi complète à draguer la baie à chercher. On le recroisera surement et on pourra savoir le fond de l'histoire. Tout ça pour dire que la liste des choses à faire commence à se raccourcir sérieusement. Daniel pourra enfin passer ses journées à boire de la bière et à travailler son bronzage..... ( en passant Daniel ne prend toujours pas d'alcool!). Les enfants travaillent aussi très fort: à pêcher le crabe. On attache de la viande au bout d'une corde, on laisse reposer au fond de l'eau quelques minutes et on remonte tout doucement. Lorsque les enfants ont commencé, il y avait presque toujours un crabe accroché.(Et tous les bateaux ancrés dans la baie avec nous étaient au courant de leur succès!!) Le problème c'est que le crabe lâchait prise rendu à la surface. Puis, au second mouillage, rien. Aucune bestiole bleue ne s'est pointée le bout du nez. Un peu décourageant. On voulait se faire un snack de crabe, mais on n'est pas bien partis pour ça. Je crois que le plus simple sera d'aller dans un crab shack pour se bourrer la fraise. Demain, en route pour Norfolk on tentera la pêche au gros... Les enfants ont bien hâte mais sont encore un peu septiques sur la techique. On verra bien si on mange du poisson demain.

 

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23 Octobre 2004
Hello, tous les jours, il y a du nouveau. Toutes les nuits, ou presque, il y a de l'action. Nous sommes donc ancrés dans la baie de Chesapeak city, tout près de l'entrée de la baie de Chesapeak. Lorsque nous entrons dnas le bassin, l'eau n'est pas aussi profonde que sur la carte. Je vous entends penser... bande de... non on ne s'est pas échoué. Mais, il y a un bateau qui lui s'est échoué direct sur le banc de sable de l'entrée de la baie. Ça nous a rappelé des souvenirs. Ils se sont dépris au bout de 90 minutes de zigonnage. Le plaisir quoi. Nous avons passé une journée à chesapeak city à visiter les commerces et le musée du C&D canal. C'était bien intréessant. Celà racontait l'histoire de la constuction du canal. Pour ce qui est des commerces, on a probablement vu le plus de bébelles quétaines au pouce carré. Les boutiques de souvenirs, de boules de Noel, de décorations etc. Bref, on a bien aimé! Nous avons décidé de repartir vers 4 heures du matin afin de profiter de la marée haute. On voulait s'assurer de passer l'entrée de la baie sans surprise. La surprise,elle, est venue à 23 heures... Cette baie est le premier endroit sûr pour ancrer aprés avoir traversé la baie de Delaware. La baie est peu profonde et relativement petite (environ 400 pieds de largeur) Il y a plusieurs bateaux qui arrêtent ici. Des voiliers et des bateaux moteurs. Et c'est bien connu, les propriétaires de bateaux moteurs ne savent pas ancrer. On a donc vu un bateau moteur entrer dans la baie en fin d'après midi et commencer ses manoeuvres d'ancrage. 2 heures plus tard il essayait encore de s'ancrer. Entre temps un voilier est venu s'installer à côté de nous. Le propriétaire nous a demandé si on était à l'aise avec l'espace. Il n'y avait pas beaucoup de place, mais les bateaux étaient assez loin l'un de l'autre pour ne pas nous empêcher de dormir. On leur a même offert de se mettre à l'épaule, (il n'y avait vraiment plus beaucoup de place) mais la perspective de se relever à 4 heures ne leur disait rien. On se couche donc sur nos deux oreilles. À 11 heures je me réveille, pour rien, et je regarde par le hublot. Il y a un bateau à 5 pieds du notre. Je réveille Daniel qui me dit: Carole c'est impossible que ce soit le voilier. Qui te parle d'un voilier que je lui répond... Là j'ai toute son attention. C'est le tarlais de bateau à moteur qui a chassé et qui est sur le point de nous cogner. Il est passé entre nous et l'autre voilier ( celui qu'on trouvait proche). On enfile donc les culottes, les bottes, le polar. On prend le méga spot, la gaffe et on sort. On commence par crier pour réveiller le propriétaire. Rien. On pousse son bateau loin du notre et on braque la spot 750 000 chandelles dans la cabine. Toujours rien. Ils sont peut-être morts? ben non. On s'étire à nouveau sur le bateau et là Daniel lance 2 pouets. Toujours pas de réponse. On cogne sur la coque du bateau à plusieurs reprises et finalement, le Monsieur sort. Que se passe-t-il, qu'il demande. Misère. J'avais bien au moins 4 réponses pas très polies à lui donner, mais on s'est contenté de lui faire remarquer qu'il chassait. Il part donc son moteur et remonte en avant pour s'ancrer à nouveau. Daniel lui demande combien de corde il a mis. Pas beaucoup qu'il répond. Daniel lui indique qu'il doit mettre 60 à 70 pieds de filin. Mais il nous regarde un peu déconcerté. On a estimé qu'il en avait mis environ 15... On retourne donc se coucher, d'un oeil et d'une oreille. À 4 heures, le réveil sonne et on part, en catimini, à la noirceur et au frette. Je bougonne une bonne partie du matin jusqu'à ce que Daniel m'envoie me recoucher. J'ai pas besoin de toi et en plus t'es pas du monde... C'est bon les lits chauds, le pire c'est que j'ai même pas de remords à le laisser dehors. Vers 7:30 on sort du chenal étroit, on lève les voiles et on continue vers Annapolis tranquillement. Le vent se lève, la vague se forme et par le temps qu'on arrive à destination, on commence à se faire brasser. Mais, cela ne dure pas, et on arrive à 13:30. La baie oû nous ancrons est super protégée. Il n'y a pas de vent, pas de vagues et pas de bateaux. C'est boisé tout autour avec quelques maison huppées. Nous y serons d'ailleurs tout seul pendant notre séjour de 3 jours. Le bonheur. On peut aller à terre facilement, on est ancré à 300 pieds d'un quai appartenant au parc fédéral. Il y a un héron qui nous salue chaque fois que l'on va à terre. On marche 10 minutes en pleine forêt avec les chevreuils et on débouche sur: un West Marine, une épicerie, une bibliothèque, des restos, tout quoi. On avait vraiment l'impression d'être perdu en forêt. Et pourtant la civilisation était toute proche. On en profite pour se ravitailler un peu. On se couche finalement (la journée a débuté à 4 heures), cette fois, sur nos deux oreilles et avec les deux yeux fermés. Le lendemain, on organise une virée en ville pour aller visiter l'Académie Navale. C'est sur l'autre rive de la péninsule à environ 2.5 miles de notre quai. C'est assez près pour marcher, mais un aller retour avec une visite nous apparaît une grosse commande. On décide donc de sortir les vélos, pour la première fois. C'était bien on leur avait trouvé une belle place dans le compartiment moteur, bien au fond. Maintenant il faut les sortir,les mettre dans le dingui, les apporter à terre, revenir chercher la famille, monter les vélos et partir ,sans oublier rien. Finalement, ça parait pire que c'est. De toute façon je vous reparlerai de ma dilatation nasale prononcée. J'aurai au moins appris à respirer par le nez et à prendre le temps. Ce qui n'est pas rien. Nous nous sommes donc dirigé vers l'académie. Gabrielle a dit que c'était pas si loin finalement. On mesure souvent les distances en les comparant avec le trajet école maison de Gatineau. C'est la référence. La visite était vraiment très intéressante. On a tous apprécié la visite des batiments du campus et du musée. Il y avait des dizaines de répliques de bateau. Certaines avaient été fabriqués par les prisonniers. De vraies oeuvres d'art. Je vous envoie des photos.

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18 octobre 2004
Hello, il a venté.... Hier soir, nous étions à l'ancre à Cap May devant l'académie de la Garde Côtière américaine. Chaque matin, à 8 heures, l'hymne National est joué dans un haut parleur et les recrues sont au garde à vous sur le pont du bateau de la garde côtière. Il n'y a que les américains pour être aussi patriotique. Bref, hier soir miss météo annonçait des vents de 20 à 25 noeuds avec des rafales à 30 noeuds. Nous sommes allés à terre le matin et à notre retour nous avons rencontré nos voisins. Le monsieur nous avise qu'il a changé de place,(devant Boreas pour être loin du chenal) mais de ne pas s'inquiéter car il a mis deux ancres.... Mouais. Arrivés sur place on voit ''Mon Amie'' effectivement ancrée assez proche de notre bateau. On en discute mais on n'ose pas faire lever les deux ancres du voisin. Misère.... La nuit tombe, le vent lève et le courant change de direction. Les deux bateaux sont vraiment très proches l'un de l'autre. On ne peut pas ajouter de chaîne à notre ancre de risque de trop se rapprocher. On a déjà 90 pieds de sortis, ce qui est théoriquement largement suffisant. Mais nos deux bateaux sont vraiment très, très proches. Et il me semble que celà nous aurait rassurés d'en jeter un autre 40 à 50 pieds de plus. On a pas 200 pieds pour rien... Daniel s'installe avec le GPS (pour s'assurer que l'on ne chasse pas)et espionne le voisin. Le voisin non plus ne dort pas. Le vent souffle comme prévu à 25 noeuds et Daniel voit passer des pointes à 30 noeuds sur l'anémomètre. Puis, vers 2 heures du matin, le voisin sort pour enlever une ancre. Au moins, maintenant son bateau pourra bouger un peu plus et nous permettre de passer devant au changement de marée. La marée doit changer vers 4 heures du matin. Daniel est toujours réveillé. Moi je fais semblant de dormir car il y a vraiment beaucoup de bruit. La chaîne craque à chaque raffale, les dorades vibrent, les lignes de vie flacotent au vent. Les deux enfants dorment comme deux marmottes en hiver. Tant mieux. Finalement, la marée change de bord et notre bateau passe devant ''Mon Amie'' tout près tout près. Mais il n'y a pas de bobo. Si le voisin n'avait pas enlevé son ancre, on aurait probablement cogné. Notre bateau n'aurait probablement rien eu, non mais c'est un Corbin!, mais le voisin, lui, il aurait eu des traces visibles de notre embrassade. Daniel s'est finalement couché vers 5 heures 30. Ça fait pas une nuit très longue. Le meilleur est que miss météo annonçait la même chose ce soir. Mais ce soir,nous nous sommes payé une marina, avec laverie, boutique nautique et luxe ultime: douche chaude, le bonheur. On a même eu droit à un ''goody Bag'' contenant un bouteille de vin, des biscottis, un porte-clé et une carte de la ville. Le propriétaire de la marina est allé reconduire Daniel pour faire le remplissage de la bonbonne propane. On entend le vent souffler, mais le bateau est bien amarré et nous sentons à peine les raffales. Une bonne nuit de sommeil nous attend. Dois-je préciser que Mon Amie n'est pas vraiment notre ami... et dans les Bahamas si nous le rencontrons, on se tiendra bien loin, quitte à lui faire lever l'ancre. Carole

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15 octobre 2004
Hello!et oui, Ça y est, nous avons enfin le courriel à bord. Celà a pris beaucoupd'effort et généré beaucoup de frustations (pour Daniel!)/mais ça marche.L'informatique ça demande de la patience...Tu installes le logiciel 10 foiset c'est la 11e fois que ça marche. Nous avons eu aussi de l'aide du réseaudu capitaine ce qui a grandement accéléré les choses. Bref, pour nousrejoindre de façon quotidienne, vous pouvez utiliser cette adresse. Pas depièces jointes. Le système ne pourra pas les envoyer, on marche à la vitessegrand L ( leeeennnnnteeeemeeennnnt). Mais nous prendrons nos courrielsrégulièrement à cette adresse puisque nous le faisons confortablement assisdans la cuisine. Il ne faut pas faire de ''reply'' sinon le messagedeviendra trop gros. Mais si vous ne voyez pas l'adresse sur ce courriel, lavoici: ve0bra@winlink.com. C'est bien zéro, pas la lettre o, et çacorrespond à mes lettres d'appel pour la radio amateur. C'est pas leslettres de Daniel, car Daniel, lui, n'a pas sa license de code morse.... moij'ai le papier, mais c'est lui qui fait tout le sale boulot d'installation.moi j'y comprend rien!Nous sommes arrivés à Cap may hier. Nous avons mis 24 heures pour s'yrendre. Une petite ride somme toute pépère sauf pour la sortie de la baie duport de New-York: on se serait cru sur le lac Ontario par 30 noeuds devents. Et j'en rajoute à peine... Une fois la pointe de Sandy Hook passée,nous avons commencé à longer la côte et le bateau a pris une allureconfortable. Je dois dire que le fait que nous ayions un pilote intérieur agrandement contribué à notre confort. Le pilote pilotait, et nous avions leradar et le GPS pour suivre notre course. Il y a passablement de traffic surles côtes bien que nous étions loin du chenal commercial. On voyait deslumières ( des tugs ( pousseux ou tireux), des bateaux de pêche, des cargos)qu'on pouvait identifier à l'aide d'un tableau que nous avons. Finalement,la nuit a passé assez vite à se relayer au lit pour dormir, à manger (onmange beaucoup la nuit: il n'y a rien d'autre à faire), et à marquer notreposition sur la carte. Nous avons terminé notre voyage au moteur, faute devent et avons jeté la pioche à l'eau à 16:30 après 2 tentativesinfructueuses d'ancrage dans deux sites différents. On s'est même payé leluxe de se prendre dans la vase deux fois,(ça c'est en plus de l'échouage enrègle la veille...je vous en reparle) avant de décider qu'il n'y avait pasassez d'eau. Bref, nous serons à Cap May encore quelques jours, le temps queles vents soient favorables pour traverser la Baie de Delaware au PC et serendre dans la baie de Cheesapeek.En attendant, on ira visiter Cap May et sebalader sur la plage quand la pluie arrêtera.Carole

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Échouage!

Nous sommes rendus, enfin, dans la baie de Chesapeake. La traversée de la baie du Delaware s'est faite beaucoup plus rapidement que prévu. On savait que le courant nous aiderait, mais on avait pas prévu faire 9.5 noeuds. On roule normalement à 5 ou 6 noeuds. Bref, Gabrielle était contente: on a pu prendre l'apéro à 4 heures comme d'habitude. Le bassin dans lequel nous sommes ancrés est très bien protégé. On passera probablement la journée de demain ici. On nous avait dit que ça nous arriverait. On était sceptique. Et je vous le dit, ça nous est arrivé à nous et à d'autres aussi. Donque, je vous avais ti dit que nous nous étions échoués? Rectification, que j'avais échoué le bateau. Mardi dernier, à New York, nous avions prévu partir pour Cap May vers 9 à 10 heures. (C'est l'heure classique, pour arriver de jour) On lève donc l'ancre vers 9:30. Premier pépin, notre ancre est prise dans une chaîne de mouillage: la boule blanche et bleue flotte sur le bord de la berge. Daniel force comme un boeuf et on finit par se dégager au bout de 30 minutes. Puis je prends le chenal pour sortir de la baie. Je m'enligne au centre. La carte indique clairement que le chenal est profond au centre. Mais ce que la carte n'indique pas, c'est le banc de sable, pile au centre du chenal. Et Carole immobilise le bateau pile sur le banc de sable. Je fais donc marche arrière. On bouge pas. je fais marche avant, on bouge toujours pas. Le temps joue contre nous: la marée descend. Plus on attend, moins le bateau va flotter. On descend donc le dingui, installe le moteur sur le dingui, sort les cordages de 100 pieds. Daniel tente de pousser le nez du bateau. Rien. On gîte le bateau. Bouge toujours pas. Puis, on demande de l'aide. Le monsieur accepte, mais déclare, avec raison: vous être trop pris, attendez que la marée remonte. Il dit aussi, il fallait passer à gauche pas au centre. Mouais, je le sais maintenant. Il est 11 heures, le bateau commence à pencher et la marée finit de descendre à 14 heures. Je fais donc un pique-nique rapide et je pars avec les enfants sur la plage. Daniel reste seul au bateau à attendre que l'eau finisse de baisser. Et l'eau baisse. À 14 heures le bateau flotte dans 2 pieds d'eau. (on a 5 1\2 pieds de tirant d'eau) De la plage, je vois le Daniel sur le bateau, il a la caméra à la main... J'en conclus que tout est sous contrôle. Monsieur s'est même permis un petit dodo de 1:30 et de menuse travaux de réparation. Dire que je m'inquiètais. Sur la plage, les enfants ont passé une superbe journée. Ils ont trouvé 1 balle de tennis, 1 superball, 1 ballon de football, 1 casquette, des plombs pour la pêche et 3 bières. Et tout en parfait état. Une vrai loterie. De retour au bateau vers 15:30 le bateau s'est redressé mais refuse toujours de décoller du fond. Ce n'est que question de temps. À 16 heures, le bateau flotte à nouveau et on repart, Daniel à la barre (j'en ai assez fait pour aujourd'hui!). Mais maintenant, nous devons décider, partir ou rester? Les vents sont favorables cette nuit et demain matin. Après ce ne sera plus bon. Nous sommes fatigués et stressés par tous ces événements. Pas vraiment le départ rêvé. Mais on part quand même. Vous connaissez la suite.

 

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18 septembre 2004
Hello, j'espere que vous allez bien. Nous ca baigne. Nous sommes enfin partis mardi dernier. Apres un dematage pepere, nousavons mis les moteurs et traverse le lac Ontario jusqu"a Cap Vincent. Il n'yavait pas un pet de vent. Ce fut bien agreable. Nous avons passé les douanessans aucune difficulte. Les enfants sont un passeport parfait: la bette deGabrielle aurait amadoue tous les douaniers. LE lendemain matin, nous sommes partiesde Cap Vincent a 2 heures du matin, et sommes revenues a Cap Vincent a 4heures du matin. Meme, le pop corn se plaignait que ca brassait trop. Nous avons grandement apprecie le retour au lit. Il etait inutile de se taper lavague pendant 9 heures. Non mais on est la pour s'amuser .Nous avons donc passéune belle journee a Cap Vincent a faire de la lessive et a flaner. Jeudi matinnous avons pris la route a 6 heures pour nous rendre a Oswego. Le lac etait unvrai miroir. Rien a voir avec la veille. Nous sommes arrives a la premiereecluse d'Oswego 9 heures plus tard. Nous avons amarre au quai de la ville. Le lendemain on repartait vers Rome, petite ville tranquille. On a fait des courses a velo et sommes repartis le lendemain. Jusqu'a maintenant nousavons passé les 8 ecluse du canal d'Oswego, traverse le lac Oneida et traverse 9 ecluses du canal Erie. Il en reste 14 a faire puis nous serons rendus surla riviere Hudson. Nous remettrons le mat a cet endroit. Aujourd'hui, noussommes a Canajoharie, il pleut, on en profite donc pour travailler, faire desemails a la bibliotheque locale et s'amuser a l'ordi (pour les enfants). Danielinstalle une pompe a pied pour l'alimentation en eau de mer. (ou de lac selon!) Il s'amuse quoi. Nous avons rencontre plusieurs autres voiliers qui partent vers le Sud.Nous avons rencontre une autre famille comme nous. On les recroisera surementplus loin. Nous avons du plaisir, et commencons a prendre notre rythme decroisiere. On y va lentement mais surement. De toute facon il faut attendre le 1 er novembre avant de passer la Virginie. Question de laisser passer laperiode des ouragans. Les photos, c'est antoine qui les a prises. P.S. impossible de trouver les accents! Bisous a tous

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