Vous verrez ici les détails du grand voyage de Carole Girard et Daniel Vallée ainsi que de leurs enfants Antoine et Gabrielle à bord du voilier Boréas ... |
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(dernière mise à jour: 12/23/2006 )
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Nous nous sommes pris les pieds à
Porto Rico. Celà fait maintenant près de 3 semaines que nous y sommes.
Nous avions prévu y passer vite vite ....ha ha ha. D'abord Ponce, nous y
avons fait tous nos achats. Porto Rico est le dernier endroit oû nous
trouverons les produits américains à prix abordables. On a donc dévalisé
le Wall Mart et fait provision d'huile moteur, de Kool aid et autres
denrées indispensables.... Bref. 4 jours à Ponce à terminer le
ravitaillement commencé en République Dominicaine. Après 4 jours à
Ponce, on était plus fatigué qu'à notre arrivée, et ce bien qu'on
arrivait d'une traversé de 3 jours. On a eu droit pas à 1, pas à 2, mais
à 3 party en même temps. À Ponce le mouillage est situé à côté de la
promenade oû les étudiants viennent fêter. Manque de chance, nous y
étions le week-end,c'est déjà par bon pour les party, et deuxième manque
de chance il y avait un concert en plein air tous les soirs. Bref, on
avait la disco du concert en plein air, la disco du resto et celle du
traversier. Toutes à pleine puissance. On avait de la difficulté à se
parler tellement c'était fort. Le guide disait qu'à moins d'être sourd
on ne reste pas longtemps à Ponce. Le guide à tort, car de toute façon
on devient sourd après 2 heures à Ponce. Après Ponce, on s'est dirigé
vers Calla de la muertos. Une petite île à 8 milles, toute jolie. L'eau
était limpide et on a même eu le plaisir de prendre un petit thon en
chemin. Qui soit dit en passant à pris le chemin de nos estomacs.
Délicieux. Le lendemain, à 3 heures de matin, on est parti pour Salinas.
15 milles entre les récifs. Beurk. Cette fois, c'est moi qui était
stressée à mort, je suis donc allée me coucher et j'ai dormi. Daniel
était bien au dessus de ses affaires, avec tous ses bidules
électroniques. Arrivé à Salinas, on a pu s'installer au calme pour
dormir. On a ensuite entamé la liste des petites réparations. Ça faisait
longtemps qu'on avait rien eu à réparer, mais là on avait une liste. La
grande voile qui ne montait plus (coulisseaux corrodés) Le génois qui
s'enroulait plus (corrosion dans le roulement) On était assez mal foutu:
2 voiles sur 3 qui ne fonctionnaient pas. Puis la toilette qui faisait
des drôles de gargouillis. (évent bouché) Ensuite le pied de la pompe
d'eau de mer s'est cassé (une autre affaire neuve de cassée). On a
remplacé la pompe à pied par une pompe de cale patentée, façon Daniel.
Ça marche numéro 1. Il y avait aussi l'alarme de la pompe de cale qui ne
fonctionnait plus. (fil débranché) un néon de brisé (lui il était vieux
et il est mort de sa belle mort!) et le clou de cette liste, le $#%$$#%?
de frigo qui s'est encore brisé. On attend un nouveau frigo. On a dû
négotier ferme pour obtenir un remplacement et ce n'est toujours pas
gagné car le frigo neuf devait être livré jeudi dernier et on a toujours
rien reçu. En attendant, on a fait réparer le vieux. C'était de toute
beauté de voir Daniel parler espagnol pour expliquer ce qu'il voulait au
type de réfrégiration qui lui, ne parlait à peu près pas en anglais. Ils
en ont gesticulé un coup! Mais on s'est fait un copain, le type a vendu
à Daniel tout ce qu'il fallait pour qu'il puisse réparer lui-même la
prochaine fois ie: les bouteilles de réfrigérant et les raccords. Il
nous a dit qu'on serait vraiement mal pris sans frigo et nous devions
pouvoir réparer nous-mêmes. Un chic type. Donc, tous nos amis sont
partis vers l'Est mais nous on attend. Remarquez que je préfère attendre
pour un frigo que de devoir faire sortir mon bateau de l'eau pour un
roulement sur l'arbre de brisé. (c'est le cas du Encore) Notre liste de
réparation n'est pas exceptionnelle, des voiles qui coincent, des
moteurs qui meurent et des bidules de boat qui brisent c'est monnaie
courante. Et les objets ont le chic de casser 12 secondes après avoir
jeté l'ancre, comme pour nous rappeller notre chance. Par exemple, à
Georgetown, il y a une belle petite entré avec des récifs, de la houle,
des brisants et deux tournants à prendre à 90 degrés. Le premier soir en
arrivant à GeorgeTown, on était couché et j'entends un toc. Daniel me
dit, pas de problème, on touche pas le fond, y'à pas de vagues et même
s'il n'y a que 6 pieds d'eau, non on touche pas le fond. Le problème
c'est que le toc n'arrête pas. À minuit, car j'ai cherché le bruit
pendant 3 heures, Daniel se lève, (ok je fais lever Daniel) et il se met
à chercher, question que sa femme puisse le laisser ensuite dormir.
Daniel a enfin trouvé le Toc. C'était le cylindre hydraulique qui
actionne le safran qui était libre et qui cognait sur la coque. Un des
supports qui le maintenait en place s'était déboulonné. En route, ce
jour là, le pilote ne maintenait pas la course et le bateau était très
difficile à barrer. On savait maintenant pourquoi. Le cylindre serait
sorti du support quelques heures plus tôt et on aurait perdu la
direction du bateau. Les bateaux nous donnent souvent comme ça des
sueurs froides après coup. Et non un bateau de 39 pieds ça ne se
manoeuvre pas à voile sans barre. Tu peux faire virer de bord to bateau
sans toucher à ta barre, mais pour le tricotage entre les récifs, ça
prend une direction. Donc, en attendant le frigo, on se contente de nager avec les lamentins presque tous les jours. Daniel a d'ailleurs trouvé ça un peu difficile de caréner la coque avec un museau qui le renifflait dans le dos. Sympa les lamentins. On fait de la couture, Barbie sera une véritable carte de mode et on se fait des apéros(qui finissent à 10 heures) et des partys(qui finessent plus) chez les voisins. Dure dure la vie de bateau. L'épicerie est à côté, on carbure sur la viande pendant qu'il y en a. On a été presque 6 semaines sans en manger, alors les premiers hamburgers qu'on s'est fait au BBQ ont été particulièrement appréciés de tous. Antoine a eu droit à une fête en règle chez le Encore. On a bien ri, ils lui ont fait une rétrospective de sa vie façon Amélie Poulain (revoyez le début du film!)Antoine a beaucoup apprécié. On n'est pas particulièrement en perdition, de toute façon on ne peut pas bouger alors aussi bien en profiter! Carole |
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Hello, et bien, nous avons "enfin" quitté Luperon, au grand bonheur de Daniel qui tournait en rond en attendant une bonne fenêtre météo. Et LA fenêtre s'est pointée et on a eu une ride pépère, à moteur et voiles. Rien à raconter vous me direz....hahaha. On ne roule pas sur la 20.... on est en mer.... C'est pas parce que j'ai pu faire du crochet pendant mon quart de nuit qu'il ne s'est rien passé. Bref, on a obtenu notre despatcho samedi matin, rempli les réservoirs d'eau et d'essence et après diner, on a levé l'ancre pour sortir de la mangrove et aller s'ancrer devant l'entré donnant sur la mer. On a mis 30 minutes à décrotter la chaîne et l'ancre. Le fond de la mangrove est en vase (pour ne pas dire de la bouette), ce qui donne une excellente tenue à l'ancre, mais misère que c'est ardu de tout nettoyer. Le Encore, encore!, doit venir nous rejoindre en après-midi pour partir avec nous. Il y a 3 autres bateaux avec des familles à bord qui s'apprêtent à partir. (Sangaela, Galadrielle et Adrianna 2) Le Sangaela voulait partir le lendemain matin. Ça faisait 1 semaine qu'on essayait de leur faire comprendre que de prendre les caps en plein jour était pratiquement impossible, sinon suicidaire au dire de monsieur Van Sant (l'auteur de notre guide) Bref, Monsieur Van Sant en personne est allé voir Sangaela pour les inciter à quitter de nuit. Là oû nous avons échoué, il a réussi. Heureusement. Bref, il est 1600, toujours pas de Encore. Daniel plonge pour raser la barbe verte qui a poussé sur notre bateau. En 2 semaines Boreas s'est transformé en un vieux loup de mer. J'appelle le Encore et Mia me dit qu'elle ne sait pas oû sont ses parents. Pas bon. On reçoit finalement un appel de Annie, à 1800 nous disant qu'ils arrivent, ils ont eu des problèmes avec l'immigration. Étant arrivé en septembre en République Dominicaine leurs papiers d'immigration datait de septembre. À Mazanillo ils n'inscrivent jamais de date de renouvellement, je les soupçonne de vouloir éviter de faire de la paperasse. À Luperon, au contraire, les papiers d'immigration sont valides pour 2 semaines. Ça oblige les bateaux à les renouveller aux deux semaines mais surtout à repayer les droits soit 10$ par personne. On s'était déjà fait regarder de travers en arrivant (nos papiers n'ayant pas de date de renouvellement) mais le Encore s'est fait prendre à la sortie. Le gars de l'immigration a décrété que leurs papiers étaient valides pour 2004. Donc, 10$ par personne, toutes les 2 semaines depuis le 1er javier, ça fait tout un motton. Daniel leur avait déjà prêté des sous pour commencer à payer mais l'immigration leur en a réclamé plus. Ils ont essayé de retirer de l'argent du guichet, mais comme dans 99.9% des cas, ça n'a pas marché. Ils ont essayé plusieurs cartes et ont finalement réussi à retirer des sous. Après de dures négotiations, ils ont du payer 2000 pesos. Mais là ,il était trop tard, le gars leur a dit de revenir le lendemain pour le despatcho. Ha! Pas question. L'idée était probablement de collecter un autre 10$ par personne pour la semaine entamée. En argumentant, ils ont obtenu le précieu papier in extremis. En plus, on avait entendu dire à la radio que l'immigration était fermée le lendemain dimanche. Bref, ils arrivent enfin à l'ancrage et se mettent à l'épaule. Daniel et Yurgen plonge rapidement pour décrotter l'hélice, mais la barbe ce sera pour une autre fois. Et on décolle finalement 1 heure après le Sangaela et Andrianna. Galadrielle quittera 1 heure plus, ayant un problème de génératrice à régler avant de partir. Le programme est de passer les deux premiers caps de nuit et d'arrêter à San juan pour le jour. Ensuite d'en repartir pour passer les deux autres caps suivants de nuit. Mais rendu à San Juan, il est 4 heures du matin et on juge qu'on peut passer son Cap avant le lever du jour et on file finalement jusqu'à Eschondido. On ancre dans la magnifique baie à 2 heures de l'après-midi. Le Encore a sa chaloupe remplie d'eau qui traîne lamentablement derrière. Ils n'avaient pas eu le temps d'installer les attaches pour lever la chaloupe sur le Davits. Il faut dire qu'ils se sont fait voler leur annexe à Manzanillo. Donc ils ont maintenant une petite chaloupe de pêcheur pas très stable comme annexe. Bref, Daniel les aide à vider la chaloupe, Yurgen installe les attaches et remonte la chaloupe sur le Davits. On se fait un BBQ, on nage. Pendant ce temps, on entend le Galadrielle et Adrianna se plaindre qu'il fait mauvais,que la vague est grosse, qu'ils n'avancent pratiquement pas (ils sont en train de passer le cap de Cabo Cabron en plein jour!). Et ils ne savent pas s'ils doivent venir se réfugier à Eschondido ou endurer. Bref ils souhaitent que ça n'empire pas. Dommage pour eux car Eschondido est de toute beauté. Le mouillage est au fond de la baie, niché entre de grandes falaises. On se croirait dans le fjord du Saint-Laurent, si ce n'était des cocotiers. La plage longe le fond de la baie et il y a de petites cabanes en paille. Des barques de pêcheur sont hissées sur la plage, en attente de la nuit. Deux petits voiliers arrivent (vraiment petits 20 à 22 pieds) Le Dulcinea et un autre. On voit se pointer du Dulcinea un type sur une planche à voile avec un réservoir à essence. Ils sont en panne. Leur réservoir a coulé sur le pont et s'est complètement vidé. Le Dulcinea cherchait de l'essence sans mélange et comme Daniel avait oublié d'ajouter de l'huile dans notre deuxième réservoir, on a pu leur en vendre 5 gallons, à leur grand soulagement. Après souper, le temps change. Serait-ce le front qui passe plus vite? Aie. On fait revenir les cartes météo. Il n'y a rien sauf des vents faibles et à peu près pas de vague. N'empêche qu'on a droit à des orages sonnants et retentissants sur le roc. Il fait très très noir lorsqu'on lève l'ancre à 2030. Je prends le premier quart. On voit absolument rien et il faut longer de très près le cap; à 100 pieds, si on l'ose, comme dit Van Sant. J'ai préféré 1\4 de mille, le Encore 1\3 de mille. Je navigue strictement au radar. Je vois à peine la falaise qui fait des centaines de mêtres de hauteur. Faut avoir la foi en ses instruments et ses cartes. Ça dure 2 heures. Daniel est bien content de ne pas faire ce quart, ça le stressait à mort! Pas assez apparemment pour l'empêcher de ronfler comme un bucheron. On passe le Cap de Cabro Cabron sans problème, aidé des voiles et on longe la côte doucement. Le soleil se lève et à 8 heures on a dépassé le haut fond et on file en direction de Porto Rico. Je mets la ligne à pêche à l'eau, mais seuls mes amis préférés morderont, je les hais toujours autant. La mer est toujours très calme. Vers 1630 le Encore nous appelle: "On a un petit problème, on croit qu'on va manquer de diezel pour se rendre à Porto Rico. Deuxième Aie. Ils veulent arrêter à Mayaguez. On suggère de ralentir, de se mettre uniquement à voile et de leur passer nos deux réservoirs de diezel. Facile à dire. La mer a beau être calme, ça bouge quand même! On affale donc la guenille. On met notre dingui à l'eau, considérant que la chaloupe du Encore ne serait pas sécuritaire en mer et avec raison. On embarque les deux bidons et Daniel part à la rame rejoindre le Encore situé à 100 pieds de nous. J'ai un peu la trouille, je me vois déjà poursuivant mon chéri parti à la dérive au milieu de l'océan. Mais la mer est calme et tout se passe bien. On avise le Encore que nous n'arrêterons pas à Mayaguez mais essayerons de rejoindre Ponce, qui est au centre de l'île. On navigue trop vite pour arriver à Boqueron de jour et comme les conditions sont bonnes, on préfère filer. On laisse le Encore et on relève les voiles et on les perd de vu rapidement. On peut même éteindre le moteur. Mais le Encore avec sa barbe de 2 semaines ne peut nous suivre. On arrive finalement à Ponce à 10:00 par une mer toujours plate. On jette l'ancre, on va aux douanes. On fait notre temps en attendant l'heure du dodo tant attendu. Plus de 4 heures de sommeil en ligne sera le bienvenu. L'histoire n'est toutefois pas terminée. On entend la garde côtière lancer un avis de recherche pour le Dulcinea. Le bateau ne s'est pas rapporté comme prévu. Le message demande toute information les concernants. Je contacte la garde côtière pour leur donner l'information qu'on a. Je croyais en avoir pour 3 minutes, ça va durer 20 minutes. Pointilleuse la Coast guard. Chaque fois que je donne de l'information, on me la répète me demandant de la confirmer. On me demande les coordonnés exactes d'Eschondido, notre emplacement actuel. Bref on a un peu eu l'impression d'être interrogé. Et dire qu'on les aidait! On nous remercie de l'information et on nous demande de rester à l'écoute au cas ou. Ce soir là, on se couche avec une pensée pour le Dulcinea, on ne les connait pas, mais on souhaite qu'ils sont sains et saufs bien à l'abri quelque part dans une baie. Entre temps on apprendra que Sangaela, Andrianna et Galadrielle sont arrivés de nuit à Mayaguez, ayant eu aussi une traversée à voile et moteur. Carole |
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4 avril 2005: Luperon | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
San Forte |
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16 mars 2005: Le marché haïtien | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, vous-êtes vous déjà demandé oû allait tous vos sacs que vous donniez à l'armée du salut? maintenant, moi je le sais: au marché haitien de Dajabon. Les Haitiens traversent la frontière de la République pour aller vendre des produits agricoles et toutes sortes de choses. Les Haitiennes sont toujours habillées en jupe ou en robe. Il n'y a que les Dominicianes pour porter des pantalons 5 tailles trop petites avec un t-shirt ou une camisole bédaine. (Qu'elles aient 15 ans ou 65 ans!) Les talons hauts sont obligatoires même chez les toutes petites filles de 1 an. On a vu dans l'autobus une puce d'environ un an avec des belles petites sandales... à talons hauts (environ 1 pouce!) Les Haitiens recoivent toute sorte d'aide humanitaire de partout dans le monde. Par conséquence, ils portent les vêtements donnés à l'aide humanitaire. Je crois bien avoir vu une Haitienne avec la robe que ma mère portait pour Noel en 1982. Les Haitiennes portent n'importe quoi ou tout. Et plus souvent qu'autrement des vêtements que l'on mettait dans les grandes occasions genre Noel, noces, fêtes. C'est curieux de les voir danbuler ainsi dans des robes de velours noir, rouge, à paillette, la tête haute et le dos droit, fardeau juché sur la tête oblige. Pas exactement le genre de tenue vestimentaire appropriée pour aller au marché, encore moins pour trimbaler des cajots de poules sur la tête. Celà fait un peu drôle pour nous qui sommes au fait des modes qui sont passées au cours des années. Tous les courants y sont représentés, hippi, yuppi, bcbg, polo, gucci, les plis, les pois, les rayures, les pastels, la dentelle,le voile,la coupe A, la jupe longue, les volants tout y est. Elles portent tout et vendent de tout. Et souvent les étiquettes de l'armée du salut sont encore sur les vêtements. Il y a aussi les vieilles chaussures, les vieilles ceintures, les vieux draps, les sacs à main, les vieilles serviettes, les maillots de bain ,et essentiel sous ces latitudes, des habits de neige. Au travers du vieux, il y a le moins vieux qui a été lavé et trié, mais aussi du neuf qui date d'une autre mode, encore étiqueté. Et puis les prix sont dérisoires. Les Haitiens n'ont pas le sens de l'argent. Ils te feront un prix de 65$us pour des sandales usagées quand tu sais que même neuves elles en valaient pas plus de 15$.Tu dois donc négocier, mais pas trop car on garde à l'esprit qu'ils sont en définitive raides pauvres. Il y a aussi la section appareils électriques et vaisselle. Annie a acheté deux plateaux en argent pour 17$. J'ai vu des ustensiles et des chandeliers en argent. Il y a aussi les outils ménagers coulés en aluminium. Des chaudrons immenses, des spatules, des presse-jus, des tasses. Il y aussi les chaussures de cuir neuf à un prix encore là dérisoire. Pour 5 dollars tu peux avoir des chaussures en beau cuir neuf. Mais comme on se promène toujours pieds-nus au bateau, j'ai laissé faire. Avec les Dominicains on marchande fort. Ils sont tellement blasés, pour ne pas dire bêtes. Au magasin de crème glacée, la jeune dominicaine nous reçoit toujours avec son air bête et s'arrange pour nous faire lever de nos chaises afin de pouvoir passer sa moppe sous les tables et les chaises. On ne peut pas lui reprocher de ne pas tenir ça propre. Cette attitude, on la retrouve partout. Lorsque que tu demandes de l'aide dans les magasins, on te regarde d'un air qui en dit long, on les dérange..... On s'y fait et lorsque le service est trop long à venir, on change simplement de magasin. On pensait que c'était parce que nous étions des étrangers, mais ils sont comme ça avec tout le monde, à moins bien sur d'être la matante de la commis en question. En fait la seule façon d'être bien servi est d'aller dans un établissement oû le propriétaire est sur place.... c'est partout pareil. Carole |
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13 mars 2005: La paperasse ... | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, Ma maman et mon papa m'ont appris une chose en voyage, tu traînes ton passeport partout avec toi. C'est une leçon qui m'a bien servie encore une fois.... Mercredi dernier nous avons décidé d'aller avec nos amis allemands à Santiago. Deuxième ville en importance, nous voulions aller y faire des achats que nous ne pouvions faire à Manzanillo. Pour se rendre à Santiago, on s'est levé à 5:30, marché jusqu'au village pour prendre l'autobus climatisé (gros luxe!) qui partait à 7:00. Santiago est à 2 heures de route de Manzanillo. On part donc et on arrive à Cope oû un premier contrôle routier nous attends. La manifestation en Haiti vient d'arriver il y quelques jours, les contrôles sont donc partout. Avec la tête que nous avons, le jeune militaire nous demande nos passeports. Il consulte les notres et nous les remet après une grimace qui devait dire tout est ok. On est toujours un petit peu raide sur notre banc lorsqu'un type armé d'une mitraillette entre dans un espace clos avec le doigt sur la gachette... Puis le jeune soldat demande à nos amis allemands leurs passeports. Yurgen a le sien, mais Mia et Annie (en réalité françaises) n'ont pas le leur. Commence les discussions. Yurgen descend de l'autobus et parlemente avec le militaire. Les gens commencent à s'attrouper devant le spectacle. Annie descend de l'autobus pour appuyer son homme. À la demande du conducteur d'autobus, un jeune Dominicain bilingue descend de l'autobus pour prêter main forte. Vraiment ce contrôle est ridicule. Puis Mia veut descendre on lui dit d'attendre, à partir du moment oû toute la famille est dehors, les emmerdes peuvent commencer. Mais peine perdue, on intime à Mia de descendre avec les pénaques de la famille, et avant de pouvoir dire ouf, la porte de l'autobus se referme et on repart. On se sent un peu lâche de les avoir laissés tout seul, mais on ne pouvait rien faire et il fallait éviter de se faire remarquer. Nous sommes donc en route pour Santiago. L'autobus roule à tombeau ouvert. 120 km\h sur une route de campagne pleine de nids d'autruche. Nous sommes assis au premier banc et on voit, à mon grand malheur, tout. L'autobus roule au centre de la rue, les autres véhicules se pressant à droite et à gauche de l'autobus. Le chauffeur ne ralentit même pas. J'ai une trouille bleue, mais je me console en me disant qu'à cette vitesse, si on a un accident, on va mourir sur le coup, ce qui m'apparait mieux que de me retrouver à l'hôpital du coin. Il pleut et l'essuie-glace du côté du conducteur ne fonctionne pas. Je me sentais plus en sécurité sur un motochoncho... c'est tout dire. On aura droit à 3 autres contrôles militaires. Mais les militaires voyant que Daniel brandit les passeports avant qu'on nous les demande, ne s'intéressent pas à nous. En réalité ils cherchent des Haitiens. On arrive enfin à Santiago sain et sauf. On envahit la ville, carte à la main. Antoine s'achète des lunettes soleil. Il devra d'abord les marchander. De 280 pesos, il fera passer le prix à 150. Tout un deal, il est bien fier. Ici tu négocies tous les prix. Si le vendeur refuse le prix, tu fais semblant de partir, l'air blasé, il aura tôt fait de te rattrapper. On passe donc dans les boutiques, les étals. Devant l'hôpital, on achète un contenant de fruits frais. Délicieux. L'heure du dîner approche, on a faim, il faut trouver une place pour manger. Il y a bien des chaînes de fast-food, les mêmes qu'au Canada (au tiers du prix!) mais personne n'en a envie. Daniel nous amène donc dans une binnerie du coin. On entre, on s'asseoit au fond de la boutique, on commande l'éternel pollo frotto et on mange.Ça parait que c'est pas ma mère qui dirige le restaurant. C'est sale,ça sent la grosse graisse et on sue à grosse goutte. Mais le repas est bon. Tout ce que j'espère c'est que nous soyions pas malades. Mais l'auteur de notre guide dit bien qu'il n'a jamais été malade en mageant la nourriture vendue dans les rues. Il aura raison encore une fois. Et quand on y pense, tous les aliments sont chauffés à blanc dans la graisse chaude, rien ne pourrait en définitive survivre à cette saucette. Mais nous avons tout deux été élevés à la Nord américaine, par des mères qui avaient des normes de propreté largement au-dessus de la moyenne. On termine donc nos emplettes dans un supermarché pour riches.... Deux gardiens de sécurité armés, juchés dans une tour, surveillent le stationnement. Encore des gardiens armés à l'entrée. On entre, on vient de changer de pays, retour aux États-Unis..... On fait plusieurs achats: des confitures de la RD, des bonbons à la noix de coco. On achète différentes sortes conserves de légumes question d'échantillonner pour goûter avant de remplir le bateau à raz bord. Il est préférable de goûter avant d'acheter en grosse quantité. On a même acheté du ragout de boulette en conserve, juste pour voir. Chargés comme des mulets, on retourne prendre l'autobus de 4:45. Au premier arrêt, on retrouve nos amis allemands... Annie a l'air vannée. Elle s'asseoit et nous raconte. Ils en ont eu pour 3 heures de négotiations. Le jeune militaire n'a pas voulu que Yurgen retourne au bateau pour aller chercher les passeports. Ç'aurait été trop simple, mais le jeune imbécile devait tout de même montrer que le "power" c'était lui qui l'avait. Un jeune conducteur de motochoncho est parti chercher le responsable de l'immigration qui connait bien Yurgen et sa famille. Ça discute fort devant une foule qui s'intéresse de plus en plus à l'affaire. Le militaire décide de les amener au poste de police à Dajabon. On les a fait attendre dans une pièce 1 heure. On leur demande s'ils sont Japonais... ben voyons c'est évident..... Puis s'ils sont Haitiens. On leur demande, Mia elle a bien que 12 ans. Oui, même si elle est plus grande que moi. On les convoque ensuite devant tous les généraux disponibles. Tous les yeux sont rivés sur Mia, la belle Allemande blonde. Annie tient fermement sa fille par le bras... Ils expliquent leur histoire. Puis finalement, on accepte d'envoyer Yurgen chercher les passeports au bateau. Ils seront enfin libérés et retourneront en motochoncho à Cope. Le responsable de l'immigration explique à Yurgen que la course en motochoncho lui coûtera 1000 pesos. Il paye, sans rechigner car il sait que le gars a passé 3 heures à faire des pieds et des mains pour les tirer d'embarras. Et dans le fond ce n'est que 33$. Annie me raconte qu'elle a eu peur, et commençait à se demander ce qu'il leur arriverait. Le lendemain on apprend que le jeune militaire impliqué a été soudainement muté ailleur, signe que du changement est en cours. |
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1er mars 2005 : Mazanillo- le choc culturel | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, si vous êtes allés en République Dominicaine en vacances dans un club tout compris et bien vous n'avez rien vu de la République Dominicaine. Je faisais des blagues en début de voyage sur le plaisir de découvrir de nouvelles cultures, bla, bla bla, tout ça dans le but de me moquer des américains. Aujourd'hui, je ne me moquerai de personne. Nous sommes arrivés dans une petite ville située à l'Ouest, à proximité de la frontière Haitienne. La ville est pauvre, mais en République c'est pauvre partout sauf dans les clubs tout compris. À notre arrivée, il y avait un bateau allemand, (nom du bateau "Encore", avec Mia (12 ans) et ses parents Yurgen et Annie. Ils sont à Mazanillo depuis 6 mois). Il y a également un américain vivant ici depuis 9 mois et un autre américain vivant ici depuis 1 an. Les allemands nous ont vite mis au parfum et nous ont proposé de nous aider à faire le tour. Ils sont très gentils. Nous sommes donc partis en voiture, prêtée par l'un de leurs amis, pour aller à l'immigration. On a rempli les papiers et payé 50U$ dollars. En payant Daniel à donné 60$ (on n'avait pas de coupures) et le douanier a compris (mouais) que le 10 $ de plus était un petit cadeau... Ensuite, on est allé à la ville voisine (Montecristi) pour aller à la banque question d'obtenir des Pesos. L'état des routes ressemble à nos routes de campagne au printemps. Daniel, installé dans la boîte du Pick up avec les enfants (ne vous énervez pas encore les grands-mamans, c'est rien comparé à ce qui va suivre!)a trouvé la promenade un peu inconfortable....Mais bon, ici c'est comme ça. La campagne est verte, il y a beaucoup d'arbres et de fleurs. Ça sent la terre. L'odeur de la terre et de la verdure nous avaient manqué sans le savoir. Depuis notre départ de la Floride, on visite des îles de sable...pas d'arbres et pas de terre. On humait l'air à pleine narine. On a vu les petites maisons colorées en béton, souvent sur terre battue, des fois grillagées avec les cochons, les poules, les chèvres, les mulets qui se promènent librement en pleine ville. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés manger dans un bwui-bwui pour manger un pollo frotto. C'était bon et on n'a pas été malade. La cuisine était en plein air, comme dans tous les restaurants locaux. Annie et Yurgen nous ont invités à aller à Dajabon, le marché Haitien, vendredi. Normalement Marg, une missionnaire américaine, amène dans son autobus tous ceux qui le veulent au marché, sauf que vendredi, Marg ne pouvait y aller. Annie a donc dit que nous devions prendre les transports publiques, que c'était toute une expérience. Vendredi matin, on se retrouve donc à la plage avec nos sacs à dos. La première partie du voyage se fera sur un motochondo: une moto. On embarque donc à 3 et 4 sur chaque moto et fermant les yeux bien forts on parcourt les 10 km qui nous séparent de Cope, la prochaine ville oû on doit prendre le Gwa-Gwa. Antoine a raffolé de sa ballade. On a déjà vu jusqu'à 5 personnes sur le même motochondo. Le gwa-gwa est un minibus qui fait une seule route. Le tarif est fixe peu importe la distance parcourue et c'est bondé de monde. Pour embarquer, les gens marchent sur les bancs en s'appuyant sur les passagers, pour se rendre à leur siège. Le Gwa-Gwa roule des fois à droite, des fois à gauche selon l'état des routes. Il fait chaud et bien entendu la musique est très très forte! Arrivés à Dajabon, Annie nous amène d'abord voir la frontière Haitienne. La frontière entre la République et Haiti est ouverte les lundis et vendredis pour laisser les haitiens aller au marché qui est du côté de la République. Bien que le pont emjambant la Rivière au Massacre soit libre d'accès, plusieurs haitiens préfèrent passer la rivière à pied. Sur le pont, les hatiens passent serrer la main au policier en glissant subtilement de l'argent. Le manège se répète plusieurs fois, c'est presque un poste à péage.. Les camions de l'ONU sont garés en Haiti sur le bord de la frontière, question de pouvoir intervenir en cas de tension. Les haitiens sont pauvres. Vraiment pauvres. Ils transportent leurs marchandises sur la tête. On a vu un enfant avec un sac de 20 kg de riz sur la tête. L'enfant a déposé le sac dans la brouette familliale et est reparti au marché pour un deuxième voyage. Il y a des mendiants partout: des enfants et des vieillards. Je n'ai jamais vu autant de femmes enceintes au même endroit, même pas lors de mes cours prénataux. . Des femmes venues à pieds pour vendre des marchandises: t-shirt, chaussures, bottes de ski-doo, du savon, de la pâte à dent, des chapeaux. Tu te fais offrir de tout, mais un non poli les éloignent rapidement. Après la frontière, nous sommes allés au marché proprement dit faire le plein de fruits et de légumes frais. Le marché est recouvert de bâches bleues. Les marchands étalent leurs denrées au sol sur une toile ou dans des sacs. On se penche, on hume, on tate, on demande le prix et on achète des produits d'excellente qualité à un prix ridiculement bas. Et lorsque les Haitiens nous entendent leur dire merci en français, on a droit à un merveilleux sourire et à un éclat dans le fond des yeux. Les Haitiens sont détestés en République Domonicaine. Ils sont mal vus, détestés et bousculés. Eux aussi ont leurs vieilles histoires et leurs vieilles rancunes. On se promène dans les rues, en se tenant la main, et en se faisant bousculer un peu. Il y a beaucoup de monde. C'est presque du corps à corps. Antoine et Gabrielle ont les yeux grands ouverts et enregistrent tout. Puis crevés, on s'installe pour manger au bwui-bwui du coin. Chaque personne reçoit son pollo (poulet) dans une petite assiette et un grand bol de riz. La serveuse dépose un grand plat de fèves au centre de la table. On mange dehors entouré des vendeurs qui nous interrompent parfois pour essayer de nous vendre quelque chose. Des enfants, cireurs de chaussures, sont assis à proximité. On finit de manger et un des cireurs s'avance et dit aux enfants qu'il a faim. Sans hésitation, Antoine, Gabrielle et Mia donnent tout ce qui n'a pas été consommé. Les parents font de même avec le riz et les fèves qui restent. Les enfants dévorent leur assiette et nous la rendent en nous remerciant en français. La propriétaire du restaurant nous regarde d'un air désaprobateur. Mais même ici, le client à toujours raison. Finalement pour 17 dollars nous sommes 14 à avoir mangé à notre faim. Essayez de battre ça au Canada.... Le retour s'est fait par le même moyen de transport, mais on a eu droit à 3 contrôles policiers et militaires: les haitiens ne sont pas les bienvenus en République Dominicaine. À notre retour nous sommes complètement brûlés. On se fait un petit souper oû les fruits et les légumes frais sont à l'honneur. Mais avant de les manger, on les a faits tremper et on les a frottés dans une eau savonneuse javellisée. Pas question d'attraper la tourista. Celà fait des semaines que nous ne mangeons pas beaucoup de frais. On se gave litéralement. L'ananas a été avalé en 3 bouchées! Les enfants partagent leurs impressions. La pauvreté qui les a frappés, tous ces enfants pieds nus mais qui trouvent le moyen de rire et s'amuser. Les haitiennes transportant leur ballot immense sur la tête. Le repas partagé avec les enfants. Antoine promet de ne plus jamais se plaindre qu'il veut un nintendo et se promet d'expliquer à ses amis de Gatineau qu'il est possible de vivre sans câble. Certaines choses déjà n'ont plus autant d'importance qu'avant. Les enfants se comptent chanceux d'être nés au Canada et pas en Haiti. La journée nous a laissés beaucoup d'images marquantes. Je mettrai certainement du temps à tout absorber mais ça c'est la raison qui nous pousse à aller voir ailleur. On pourra nous reprocher d'exposer les enfants à la dure réalité de la vie, mais je crois que ce qu'ils ont vus, et verront tout au long du voyage, les marquera certes, mais en feront de meilleurs individus. Carole |
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28 février 2005 : La revanche de la météo! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello! et nous sommes (enfin)arrivés en République Dominicaine. Ouf. Nous avons passé 3 jours aux Turks et Caicos et sommes partis mardi matin pour la RD. Obession oblige, on a donc fait nos devoirs de météo pendant ces trois jours. Nous ne sommes pas restés au Truks car vraiment, y'à pas de quoi se pâmer. L'ancrage qui permet d'être protégé des vents dominants est éloigné de la ville. La plage est petite et on ne peut pas pêcher. Donc les Turks ne sont qu'une île oû on passe pour attendre la météo. La partie Nord de l'île est bien développée avec ses hôtels luxueux, ses magasins, ses plages et son IGA. Tous les québécois en font grand cas... Mais il n'y a aucun ancrage protégé de ce côté de l'île. Il y a toujours la marina, mais le guide stipule que si tu as un budget à respecter d'éviter l'endroit. Les Bahamas sont chers et les Turks sont encore pires. Bref, mardi matin on partait pour la RD avec un vent E-NE de 10 à 15 noeuds. Parfait. Exactement selon les recommandations du guide. Sauf que, ce que le guide ne disait pas, c'est que la météo sur les cartes et celle sur la mer, c'est deux choses qui peuvent être bien différentes. On a traversé les bancs avec un bon 15 noeuds de vents. Normal, le matin, lorsque le soleil vient de se lever, le vent est toujours plus fringuant. Puis on est sorti des bancs et c'était très confortable. Le vent toutefois était E-SE de 15 noeuds toujours. On l'avait presque dans la face, mais ça demeurait confortable. Et le courant équatorial du Turks passage est arrivé et le vent s'est mis à souffler. on ne pouvait pas rebrousser chemin car nous aurions traversé les bancs à la noirceur. Pas bon. Surtout avec les patates. (En passant Hélène, ç'est ma soeur, les patates c'est des têtes de corail à fleur d'eau). Donc on a continué, en se disant de toute façon, ce soir, on va avoir la brise de terre qui s'étend à 30 milles au large de côtes de la RD. On a donc continué. Et le vent à continuer de souffler.... 20 noeuds, 25 noeuds et Daniel a noté une pointe à 27 noeuds pendant son quart. Misère. Ça brassait fort, mais le bateau se tenait bien. J"étais contente d'avoir un Corbin, lourd et avec une quille pleine pour nous donner de la stabilité. On roulait en moyenne à 6 1\2 noeuds. Trop vite pour arriver de jour. Même avec le courant dans le nez. On a changé notre cap pour soulager l'allure, question de ne pas cogner dans la vague. On a même envisagé d'aller en Haiti question de soulager encore plus l'allure, mais vraiment, ça nous semblait pire d'atterir là que de continuer à se faire brasser. On s'est répété, pendant 9 heures, la brise de terre va se faire sentir (ça implique que les vents vont diminuer beaucoup)...mouais, on l'a eu notre brise de terre à 4:30 du matin. On était rendu à 5 milles de l'ancrage. Le mal était fait. Mais on a quand apprécié l'entrée pépère à Mazanillon, de nuit. Mais la baie est grande, sans corail, mais avec un beau banc de sable dans 40 pieds d'eau. Et cette fois-ci, c'est pas moi qui a échoué le bateau. On a reculé et le bateau s'est dépris, ici c'est de la vase donc pas de bobos, le bateau fouère et c'est tout. On est passé tout à côté du banc dans 40 pieds d'eau. Allez comprendre. On a donc cuivi les recommandations du guide et on a ancré quelques heures dans la grande baie de Mazanillo en attendant le lever du jour. Je suis resté à surveiller, je me sentais comme un contrebandier, entré en douce. D'autant plus, qu'ici la contrebande est monnaie courante, ainsi que le transport d'illégaux. On avait notre drapeau jaune et les toutous de Gabbrielle bien en vue. Les enfants sont un passeport formidable. Puis au lever du jour, on s'est approché du mouillage hyper protégé mais dont l'entré est plutôt serrée. Et les enfants dans tout ça? Et bien Gabrielle s'est tapé 3 films et Antoine lisait dans le bateau....Ils se sont couchés tôt et étaient tout contents d'être arrivé en RD. Et puis, une fois ancré dans la baie de Estera Balsa, on ne rêvait que d'un bon petit déjeuner et d'un repos bien mérité. Mais, le commandante se pointe. Il est arrivé en chaloupe avec son secrétaire et 3 pêcheurs. Ils ont débarqué sur le voilier. J'ai avisé les pêcheurs que je ne voulait pas qu'ils entrent. Le commandante, dans son bel uniforme, et le secrétaire sont entrés directement dans la cuisine. C'est un nouveau commandante, il ne parle pas anglais, et notre espagnol, est plûtot rudimentaire, d'autant plus que nos idées ne sont plus très claires. Le commandante s'est assis 20 minutes, le secrétaires à noter sur un bout de papier nos noms et le nom du bateau et puis ils se sont levés pour partir. Mais là le commandante voulait son petit cadeau. Cherche de l'Argent. On ne devait pas donner trop d'argent et on avait que des 20$ américains. Finalement on a déniché 5U$ qu'on a remis et ils sont enfin partis. ouf, finalement ça s'est bien passé. L'ancien commandante était un vrai brigand. À force de plaintes, le nouveau président élu est venu lui-même au village pour tirer tout ça au clair et le brigand a été renvoyé. Le nouveau est nettement mieux qu'on nous a dit, bien qu'il ait demandé un cadeau ce qu'il n'a pas le droit de faire, en principe.. Mais ici, tout le monde veut avoir sa part du gâteau. Carole |
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20 février 2005 : Turks and Caicos! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, ok, j'ai comme un peu pris du mou depuis Noel. Ça doit être l'effet des îles et du soleil. Car imaginez-vous donc qu'il commence à faire chaud et beau! Chaud pour se baigner et chaud pour suer à grosses gouttes! J'ai été un peu moins assidue dans mes courriels, mais on avait presque une vie " ordinaire" depuis qu'on campait à GeorgeTown. Par moment, on avait l'impression d'être au camping Sainte-thérese sur le bord de la 20. Genre cart de golf, volleyball à 2 heures, tournoi de pétanque etc.... bref on a réglé toutes nos petites obligations et on a commencé à regarder la météo. On parle ici de 3 cartes radars, 1 synopsis, une analyse et ce 3 fois par jour. Tout ça pour pouvoir partir de GeorgeTown et se rendre en République Dominicaine. Ça l'air facile dit comme ça, mais ça ne l'est pas. GeorgeTown a le surnom de "chicken harbour" . C'est là que tu sépares les snowbirds des marins.... Car mine de rien il y a 4 jours de voile,(24 heures sur 24) pour se rendre em République. Et, comme tu roules pas sur la 20 en ligne droite, tu dois te servir des vents pour aller d'abord au Nord pour contourner Long Island, puis descendre vers le Sud, mais pas trop vite, tout en allant vers l'Est, assez beaucoup. Vous me suivez? Tout ça pour dire que les conditions météo qui te permettent d'aller au Nord ne sont pas les même que pour aller au Sud-Est. Tu as donc le choix de faire des petits sauts d'une île à l'autre et coucher à l'ancre dans des mouillages non protégés de la houle ou simplement dangereux dans certaines conditions. Ou, deuxième option, tu files directement le plus longtemps possible, jusqu'à ce que la météo ne te permettent plus de continuer. On a clairement établi que dorénavant on ne sortait plus les biscuits sodas, sauf pour les manger avec de la soupe... On a donc commencé à faire de la météo et établi que le jour J serait mercredi matin. Le vent faible, 10 à 15 noeuds, devait virer en après-midi pour nous permettre de continuer notre route après avoir contourné Long Island. Nous avons eu un front froid le vendredi précédent avec des vents qui ont soufflé de 20 -25 noeuds. Plus au Nord, les vents ont soufflé à près de 40 noeuds. Ce qui lève une "petite" houle qui courre sur des miliers de km. Bien que les vents étaient faibles dès dimanche, la vague a brassé tous ceux qui sont partis ce matin là et lundi et mardi. On le sait car on les a rencontrés plus loin. Nous, nous sommes partis mercredi matin. Il faisait beau, et même si nous étions au près serré, nous étions déjà confortables à bord. On avait prévu arrêter à Long Island si on se faisait brasser, mais on a pu continuer. Le prochain pit stop était Rum Cay, mauvais mouillage, non protégé et qui roule même par temps calme. Mais lorsque nous sommes passés au Sud de Rum Cay, vers l'heure du souper, on a passé go. Notre allure était vraiment très agréable. On pouvait se faire à manger et se déplacer dans le bateau sans se tenir. Il n'y avait pas de vagues et la houle très ronde et large nous soulevait doucement sans nous faire tanguer. La première nuit a été calme. J'ai pu finir un polar et manger des toast, des fruits, des bretzels ect. une bonne partie de la nuit. Daniel a fait cuire son premier pain de nuit, Gabrielle s'est plainte que ça sentait le bon pain chaud à deux heures du matin....Le lendemain matin, il faisait toujours aussi beau. On a donc continué. Entre Samana et Mayaguana (2 autres endroits pour arrêter et ancrer) on a eu un peu de vagues dans le nez dy bateau. Ça cognait un peu. À cet endroit on est directement face au large. Il n'y a plus d'île pour couper la houle. On a donc changé notre cap pour éviter de rentrer dans la vague qui se montait sur la houle et on a repris une allure, encore une fois, très confortable. On était assez impressionné de voir la houle de 7 à 10 pieds, mais sans la sentir. On montait doucement et on redescendait doucement. Notre deuxième nuit a été encore plus "plate" que la première. Protégé de Mayaguana, le bateau bougeait à peine. On a rencontré un bateau de croisière. Pour être certain qu'il nous avait vu, on a éclairé nos voiles avec notre "super spot". Enfin, on a toujours pensé qu'on avait un super spot jusqu'à ce que le bateau de croisière sorte son "spot" et nous "spotte". Vous savez comme dans les vues américaines, lorsque l'hélicoptère sort sa torche pour éclairer les méchants qui sont en fuite. Ben le bateau de croisière était à environ 1\4 de mille et lorsqu'il a braqué sa lampe sur nous: on a presque eu l'impression que le soleil s'était levé...Bref, pas d'inquiétude, il nous avait vu. Ça été la fin de l'action. J'ai lu un autre roman, encore mangé une partie de la nuit. J'ai dû me forcer pour aller réveiller Daniel à minuit, j'aurais bien lu dehors toute la nuit. Mais comme je savais que je devrais faire la pitounne le lendemain matin pour rentrer aux Turks, je suis allée me coucher sagement. J'ai repris mon quart à 4 heures et Daniel est venu me rejoindre à 6 heures 30 pour entrer sur les bancs des Turks et Caicos. On passe de 3000 pieds de profondeur à 12 pieds en environ 3 longueurs de bateau..... Soudainement, le profondimètre, qui lisait des bêtises depuis 48 heures, devient ton meilleur ami. On a jeté la pioche à l'eau à 10 heures, comme le recommandait le guide. On est passé aux douanes et on a déboursé la mirabolante somme de 5$ pour le permis de séjour. Ça coute pas cher pour entrer dans le pays,(150$ pour les Bahamas) mais pour y vivre, aie! On recommence à étudier la météo pour faire un autre bout vers la République. On s'enligne pour un départ mardi ou mercredi matin. on devrait arriver en République 24 heures plus tard, quelque part sur la côte nord. Je dis quelque part, car ça dépend toujours des vents, si le vent est bon, on pourra progresser jusqu'à Luperon sinon, on fera escale dans un des 3 ports à l'Ouest de Luperon. Carole |
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11 février 2005: GeorgeTown | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Et bien oui, nous sommes à GeorgeTown depuis maintenant presque 3 semaines...ça passe vite. Entre le couraillage en ville et le courraillage des ancrages, on ne chôme pas. D'abord car il y a ici une panoplie d'activités d'organisées par les "cruisers" : cours de radio amateur, pratique de code morse, aquarelle, volleyball, bridge, fabrication de bijoux, chorale, bible class, balle molle, plongée, conférences (premiers soins, croisières, navigation, nutrition, etc) messe, jeux de table et d'autres que j'oublie aussi. Il y a les 4-7 et les potlocks sur la plage. Les enfants des différents bateaux se retrouvent à la plage ou s'appelle sur la radio pour se donner rendez-vous et s'organiser quand c'est pas d'organiser les parents! Ici il y a même une fréquence réservée pour les appels entre bateaux. On se sert de la radio VHF comme du téléphone à la maison. Et il y a le "cruisers net" à 0810 chaque matin. Une petite émission organisée bénévolement pour donner la météo, permettre aux gens de faire des petites annonces: que ce soit la boulangerie pour annoncer que Maman sera sur place, Boreas pour annoncer qu'il a une ancre à vendre ou quelqu'un qui repart au Canada et qui offre d'apporter du courrier. Bref, si tu as besoin de quoi que ce soit, tu places un appel lors du "cruisers net". Après le net, la radio est innondée d'appels de personnes répondant aux demandes lancées lors du net. Incroyable. Et puis à 1945, il y a une émission pour les enfants francophones. C'est plus souvent une famille avec enfants qui organise un conte, une chanson ou un récit. Très sympathique mais je ne crois que ça suive les règles de l'utilisation de la VHF mais enfin.... on rigole bien. Et puis à Georgetown même, il y a tous les services disponibles, ou presque, mais des fois à moitié.... Aujourd'hui nous sommes allés en ville pour faire 3 choses. Faire renouveller notre permis de navigation, aller chercher notre bombonne de propane et récupérer notre frigo (encore malade). En passant devant l'école primaire, on a vu les élèves installés dehors pour faire l'école. Bizarre. Arrivés aux bureaux des douanes (c'étaient la deuxième fois qu'on y allait. La veille,la madame douanière a dit à Daniel d'amener les enfants. À notre entrée au Bahamas Daniel avait pourtant rempli toute la paperasse sans nous, mais bon.) On arrive donc au bureau des douanes et le bureau est fermé temporairement car aujourd'hui il n'y avait pas d'électricité en ville. Et, bien que le renouvellement se fasse sur papier, il va falloir retourner demain. De toute façon notre bonbonne propane était toujours vide. Il y avait une vingtaine de bonbonnes qui avaient été apportées il y a 3 jours et elles étaient toujours vides....Demain qu'elle va être prête que le monsieur a dit....ça fait trois jours qu'il répète la même chose. Et pour clôre notre journée, le monsieur frigo nous a dit qu'il avait trouvé une autre fuite et que le frigo serait prêt seulement demain. na. Donc, on est passé à l'épicerie qui fonctionnait aux génératrices et on s'est acheté de la crème glacée qu'on a consommée sur place directement du pot. Miam... Finalement, comme le faisait remarquer Gabrielle, on n'a pas perdu notre après-midi puisqu'on a mangé de la crème glacée.... Si ce n'était des 120 pieds de chaînes que j'ai dû wincher 2 fois pour déplacer le voilier, ben je suis assez du même avis que Gabrielle. Pourquoi se rendre en ville avec le voilier?? ben c'est que Elyzabeth Harbour fait 1 mille de large par 5 milles de long. Si tu prends le dingui, t'as le choix de te faire mouiller à l'aller ou au retour, ou comme dans la plupart des cas, à l'aller et au retour. C'est ce qui explique que les gens font le trajet en maillot et se changent rendus en ville, ou qu'ils portent l'imperméable complet (culotte et manteau!), pas très confortable quand il fait chaud. Les ancrages protégés pour un vent du N-NE-E (vents dominants en hiver, 90 % du temps) sont assez loin de la ville. Donc en déplaçant le voilier proche de la ville, tu raccourcis la durée de la douche. Et tu restes pas ancré en face de la ville car tu te fais brasser par le vent qui soulève une petite vague juste assez pour rendre le mouillage inconfortable. Bien qu'il y a des bateaux qui n'en font pas de cas. Nous on veut dormir en paix et tranquille. Tout ça pour dire que demain, je remonterai les 120 pieds de chaîne de l'ancre, 2 fois, pour retourner en ville en espérant que tout soit prêt et qu'il y ait de l'électricité. Mais ça, c'est le rythme des îles et tu fais avec. Carole PS. on est demain, les bonbonnes propane sont toujours vides, le frigo est toujours en réparation mais on a notre permis de navigation. Et puis on a mangé au resto, "encore" du fish and chip, cette fois au mérou. Les enfants ont trouvé que c'était notre meilleur fish and chips à date et on était assez d'accord.Il fait très chaud, et il n'y a pas un pet de vent. Une très belle journée quoi. |
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25 janvier 2005 : les petits poissons mangent pas les gros ! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, Et bien nous sommes rendus à Georgetown, Exumas, Bahamas. Au bout complètement des Bahamas. On pensait s'éterniser dans les Exumas mais la température étant ce qu'elle est (ici non plus il ne fait pas très beau) il fallait constamment se déplacer pour se mettre à l'abris des fronts froids. Et dans les Exumas, il n'y a pas beaucoup d'endroits pour se protéger du vent soufflant de l'Ouest ou du Nord-Ouest. Donc, après 3 fronts froids en règle, on a pris la fenêtre météo pour se rendre à GeorgeTown. Nous sommes donc allés ancrer à Little Farmer qui a une passe sur la mer. Tout le trajet au Nord se faisait sur les bancs, dans 10 pieds d'eau, mais le dernier petit bout pour se rendre à GeorgeTown se fait par la mer. (35 milles)Nous nous sommes donc arrêtés à Little Farmer pensant trouver une ville et des épiceries. (nous sommes obsédés par la météo et les épiceries). Le village, il y a 60 personnes qui vivent sur l'île, est pauvre. Il y a bien de l'eau potable et une clinique mais à part ça rien. On a fait le tour de l'île en 30 minutes et on est rentré au bateau. J'ai eu la plus belle frousse de ma vie en ancrant. Nous avons pris l'habitude de toujours plonger pour s'assurer que l'ancre est bien prise. J'ai donc mis mon costume de grenouille et j'ai remonté le courant en direction de l'ancre. À ma droite, l'eau est plus profonde 15-20 pieds, et il y plusieurs bancs de poissons qui se promènent. C'est tout joli. Tout est kool comme dirait Daniel. Je continue à palmer et je regarde encore de côté et je vois un barracuda. C'est encore cool. Puis au troisième regard, ils sont 6. Je regarde de nouveau et ils sont une quinzaine. La grenouille commence à se poser des questions. D'ôu sortent-ils? Puis un barracuda s'approche. Puis un autre. Mais qu'est-ce que j'ai donc. Puis je réalise que j'ai mes règles. Pas bon. Pas bon du tout. Ma patate commence à se faire aller. Je suis rendue à l'ancre, mais je voudrais être ailleurs, genre en dehors de l'eau. Je plonge pour ficher l'ancre qui est encore tombée de travers. Les barracudas sont encore là et se rapprochent, me faisant un petit clin d'oeil à chaque fois. Normalement ces poissons sont assez farouches et ne s'approchent pas des plongeurs, ils nous voient et se tiennent à distance. J'indique à Daniel de faire marche arrière, l'ancre se plante et je décampe. J'ai jamais nagé aussi vite et aussi stressée. Je nageais à reculon pour garder l'oeil sur les sales bestioles qui me suivaient. Je suis enfin arrivée au bateau et j'ai grimpé l'échelle avec mes palmes dans les pieds. Ouf. Une fois sortie de l'eau j'analyse la situation avec Daniel. T'as paniqué qu'il me dit. Mets-en que je lui réponds, un peu honteuse. Pourquoi te suivaient-ils? T'avais pas de bijoux, tes palmes sont usées, ton wet-suit est noir.Je lui réponds: j'ai mes règles.....Les barracudas sont irristiblement attirés par le sang, même quelques gouttes. J'ai donc été la parfaite proie: d'apparence blessée, paniquée et stressée. La morale de toute cette histoire c'est que maintenant on se rend à l'ancre en dingui et on plonge rendu à l'ancre. En cas de pépin, genre requin ou barracuda, il est facile de remonter vite fait dans le dingui. Pourquoi c'est pas Daniel qui a plongé? il soignait une otite du plongeur. Donc pas question de se mettre la tête à l'eau. Et quand les enfants ont voulu aller se baigner, la réponse est tombée raide: NON. Carole |
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25 janvier 2005 : la revanche! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, on est donc parti de Little Farmer pour se rendre à Georgetown. Les conditions étaient idéales, elles correspondaient aux indications du guide. On s'est donc levé tôt, 6 heures, pour traverser la passe à l'étale. Nous étions une dizaine de bateaux à l'ancre qui partaient ce matin là, mais nous étions les premiers à sortir, presque 1 heure avant le deuxième bateau. Nous entendions les conversations sur la radio et les inquiétudes de tous et chacun. On a donc appelé Nemo (voilier ami) et fait un compte rendu détaillé de notre sortie. Une fois la conversation terminée, Nemo a passé le message à tout le monde parlant français dans l'ancrage. Tant pis pour les américains! La sortie a été pépère, un peu de clapot et 2-3 petites houles et nous étions en mer. On n'a même pas mouillé le pont! Les enfants étaient déjà installés sur la couchette avant à écouter un film et nous étions en route pour Georgetown. Puis là,je me suis mise au travail. J'ai sorti l'attirail de pêche et pitché la ligne à l'eau. Le trajet se fait à moins d'un mille de la côte. On passe régulièrement devant des passes qui mènent sur les bancs des Exumas. Dans les passes il n'y a pas que les bateaux qui passent, les poissons petits et gros. Je commence donc à surveiller ma ligne. Puis, je sens une certaine résistance, comme s'il y avait du "foin" pris sur la ligne. Daniel me dit, ben remonte-là. Impossible que ce soit un poisson, ça tire pas assez. Mais si tu as du foin, tu dois l'enlever. Je remonte donc la ligne et plus j'enroule plus ça tire. Pas beaucoup mais ça tire. C'est du foin que me répète Daniel. Puis, à 20 pieds du bateau je vois quelque chose: mon appât et une bouche ouverte. NANA ,j'ai pris un poisson. Je remonte la bestiole jusqu'au bord du bateau et je constate que c'est un barracuda.....Heum. Peux-tu le décrocher svp Daniel. Je bats des paupières pour le séduire. Je fais tout un pêcheur, mais depuis la veille j'ai comme une petite crainte de la chose. Bon joueur, Daniel décroche le poisson et le relance à l'eau. Il faisait environ 45 cm et avait un beau dentier. Les barracudas peuvent être ciguatoxiques s'ils sont gros. C'était un petit, mais on ne veut pas prendre de chance et en plus, c'est bourré d'arêtes. J'ai au moins prouvé que j'étais capable de prendre un poisson, l'honneur est sauf. Je remets la ligne à l'eau espérant pêcher quelque chose de comestible. C'est Daniel qui se rendra compte que nous avons eu une deuxième touche. Je sors remonter la ligne. Ça tire autrement plus. Daniel persiste à dire que ce n'est pas gros puisque j'arrive à le remonter sans winch. Ça parait que c'est pas lui qui enroulait la ligne... Bref après quelques minutes j'aperçois l'animal. C'est tout vert fluo. Daniel déclare que c'est une carangue (encore toxique) et se ravise , c'est une coryphène dit-il tout excité! En remontant le poisson sur le bord du bateau, on constate que c'est effectivement une coryphène (dolphin fish). Wow! le délice des dieux! Je monte vite le poisson sur le plat bord. Antoine apporte de l'alcool et j'asperge les branchies. Le résultat est instantané: la mort de la bestiole. Là, le vrai travail commence. Il faut faire des filets . Nous sommes en mer, le bateau bouge quand même un peu et je ne veux pas mettre du sang partout. Je m'accroupis donc sur le côté et j'entreprends de faire des filets. 1 heure plus tard, je rejette la carcasse à l'eau et j'ai 3 soupers de goinfre dans le frigo. On peut maitenant se vanter d'être aller à la pêche au gros! Carole |
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16 janvier 2005: la pêche au gros. |
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Premier temps Il y a toujours des mauvaises langues pour dénigrer les efforts d'un pêcheur optimiste. On a acheté de l'équipement pour pêcher à la traine sur la baie de Chesapeak. Ça fait, il me semble, une éternité. Depuis, on tente de pêcher selon le montage de Daniel et des enfants et toujours rien. La technique consiste à attacher un fils de gros calibre (100 livres) sur un gros élastique (un tendeur d'amarre) d'y fixer un calmar rose ou blanc muni d'un hameçon. Simple. Ben ils ont rien attrappé depuis. Je dis ils, car je m'exclus de ces efforts n'étant pas en accord avec le concept du lestage de la ligne en question. Étant tous novices en la matière, je considère que nous étions tous sur le même pied à ce qui à trait à nos compétences de pêcheur au gros. Mais apparemment que mes suggestions sur la chose n'étaient pas digne d'être essayées... (sentez-vous bien le brin de frustation ressentie?) Toujours est-il que rendu dans les Exumas j'ai pris la chose en main. Je regrette gang mais ce matin c'est moi qui pêche. Je remonte donc le grément à mon goût et ce malgré les tentatives de sabotage de certains membres de l'équipage. Je lance la ligne à la flotte et j'attends. Puis, sournoisement, on me demande de prendre un relèvement sur la carte. (ici je ne nommerai personne) J'entre et je m'applique à pointer notre position sur la carte. C'est toujours rassurant de savoir oû tu es avec précision. Et lorsque je ressors, ma tâche consciencieusement accomplie, je regarde la ligne et il me semble qu'elle est lâche. Je tire sur la ligne, rien, pas de tension pas de résistance. Louche. Je remonte la ligne. 200 pieds de fils c'est long à tourner autour d'un winch. Et au bout il n'y a plus rien. 'T'as pogné une roche' dit Daniel en souriant. Mouais me semble. Je ne me décourage pas. Je réinstalle tout le gréement et repitche la ligne à l'eau. Et j'attends. Puis arrive les patates. Je m'installe comme vous le savez pour guider Daniel. Deux heures plus tard, je retourne m'asseoir et je regarde ma ligne. Daniel est pratiquement mort de rire. La ligne n'est plus tendue. Je la remonte. Plus rien. Daniel me répète, T'as pogné une roche. Chéri que je lui réponds si on avait 'pogné' une roche, le bateau serait au fond de l'eau.. la ligne elle suit le bateau, là oû le bateau passe, la ligne passe. Et comme la ligne est à 2- 3 pieds de la surface de l'eau.... Non non non. Et s'ensuit une discussion qui se termine par un point de match pour Daniel: ''je crois que le plus gros poisson n'était pas au bout de la ligne''... j'aurai ma revanche je vous le garantis. Deuxième temps Il y a toujours des mauvaises langues pour dénigrer les efforts d'un pêcheur optimiste. (me semble que j'aie déjà dit ça?) toujours est-il, qu'aux Bahamas nous pouvons pratiquer la pêche sous-marine avec un ''Hawaiian sling'' (Aucune indée comment ça s'appelle en français) Antoine en a d'ailleur reçu un pour Noel, à son grand plaisir. Daniel a donc été initié par un copain français. Daniel a étudié attentivement le livre que nous avions afin de pouvoir distinguer les espèces. Pas toujours facile lorsqu'une même espèce peut arborer plusieurs couleurs , avoir ou pas des taches ou des rayures être petit ou immense. Bref nous avons tous d'emblée accepté son autorité en la matière. Daniel est donc allé pêcher quelques fois avec Antoine avant que je me décide d'y aller et de leur prouver hors de tout doute mes talents. Et bien à ma première tentative j'ai effectivement harponné un poisson qui m'apparaissait de taille acceptable. En appercevant mon butin Daniel a une fois de plus rit de moi: C'est ben trop petit. Merci pour l'encouragement. Ok mettons qu'il avait un peu raison, ça ne lui donne pas le droit de se moquer de mes efforts. Mais bon. Antoine a mis un certain temps avant de viser juste, mais quelle prise. Je l'ai vu brandir hors de l'eau quelque chose qui ressemblait à du corail brun. Puis il s'est avancé vers le dingui le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Il a pris une langouste digne d'une annonce publicitaire. Daniel et moi avons soupé avec la queue et les restants de notre repas ont servi à faire des acras pour 4 le lendemain. Et j'ai une photo de la bestiole dans l'assiette pour le prouver. PS: C'est bon en titi de la langouste. PPS: Si on mange du poisson frais c'est à cause des talents de Daniel. Faut bien que je l'admette PPPS: et pour les patates de mer, vous avez trouvé? Apparemment que certaines personnes pas douées, dont je tairai le nom, n'ont pas compris. Carole |
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11 janvier 2005: Slalom entre les patates | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello! et bien, à tous ceux et celles qui font du ski comprendront que le ski aurait pu nous manquer. Mais non, puisqu'aux Bahamas,on fait du slalom. Comme dirait Gabrielle, il y a des patates pilées, des patates frites, des patates au four, on peut avoir la patate à terre, et bien entendu, il y a les patates de mer. Non, elles ne se mangent pas, les patates de mer. Mais elles peuvent te faire de la patate pilée avec ton bateau. Vous avez compris? Pas grave. Donc, on est parti de Royal Island pour Highborne Cay, 40 milles plus bas dans les Exumas. Sur la carte, des têtes de corail étaient indiquées un peu partout sur la route. On s'informe auprès des voisins, le Cat Tail, vu qu'ils viennent ici tous les hivers, de quoi il en retournait. "Oh, faites-vous en pas, c'est pas aussi pire que sur la carte. Nous on file en ligne droite. Bien qu'on connait quelqu'un qui a tapé sur une patate, dans 4 pieds d'eau". Mouais. Moi les patates, je les aime dans mon assiette. On part donc vers 0700 et on traverse Current Cut à l'étal de courant. C'est pas si pire, on passe les cailloux, on vire à 90 degrés sur tribord et on longe les cailloux. 15 minutes plus tard c'est fini. On sort le reste de la guenille et on file entre 6 et 8 noeuds. Le plaisir. Ça tangue un peu, mais c'est pas tant pire. Puis on arrive aux patates. Je m'installe donc à l'avant du bateau, comme une tête de proue, une pitounne ou si vous voulez comme Céline mais plutôt que de chanter à plein poumon j'indique le chemin à Daniel, entre les patates. Le vent souffle à plus de 20 noeuds, on roule à 8 noeuds, il y a à peine 12 pieds d'eau (des fois 7) et Daniel zigzague sur l'eau comme un gars chaud. C'aurait été bien pour 15 minutes, j'en ai eu pour 2 heures à pitounner. Parfois on voyait les vagues casser sur les récifs, parfois on avait plutôt l'impression que c'était du gazon. Mais impossible de le savoir avant d'être à côté alors on prend pas chance et on les contourne toutes, les patates j'entends. Après les patates, il reste 12 milles à faire. Je barre, au près serré, avec 20 noeuds de vent et toute la guenille sortie. Un vrai fun noir. C'est le fun quand tu sais que ça durera pas 24 heures.... et le pilote automatique est au repos, avec la vague et les puffs de vent, il s'énervait trop. On arrive enfin à l'ancrage. On met plus d'une heure à ancrer. Pas doués vous direz, non juste pas chanceux. On a sorti la CQR puisque le fond est plus dur et elle ne mord pas. Ça fait deux fois qu'on s'en sert, deux fois qu'elle nous fait le coup. La première fois, Daniel a revêtu son costume de grenouille et a planté la délinquante. Là, elle a mordu. Cette fois encore, Daniel se déguise et plante l'ancre à la main. J'embraye à reculon, à pleine pinne, et rien ne bouge. Excellent. On dort tranquille lorsqu'on sait qu'on est bien ancré, avec 140 pieds de chaîne. Juste la chaîne pèse 210 livres (calcul savant de Daniel: 1 livre et demie par pied!). Un peu trop mais ça coûte pas plus cher! et c'est bon pour les biceps de Carole. Le guideau, quand même, faut le wincher! Carole |
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3 janvier 2005 : Mickey Mouse Island | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, Mickey Mouse Island. En réalité l'île s'appelle Guana Cay. Il y a environ 15 ans, Walt Disney a installé sur la pointe Nord de Guana Cay une escale pour ses bateaux de croisière. Le problème avec Guana Cay c'est Whale Channel, une petite passe qui a mauvaise réputation lorsque les vents soufflent forts. Le problème avec un bateau de croisière, c'est qu'il y a des centaines de passagers qui ont payé le gros prix et qui s'attendent à une excursion à terre le mercredi matin. Etant donné que la passe en question n'est pas toujours praticable celà causait des maux de tête et de gestion à Walt Disney. Alors la solution était toute simple changer de place. Et c'est ce qu'ils firent....en sacrant tout là. Si ça coûte cher de tout apporter sur une île, ça coûte tout aussi cher de tout rapporter sur la terre ferme. C'était donc beaucoup plus économique de tout laisser sur place. Absolument tout. Et quize ans plus tard les touristes comme nous passent sur place piller ce qu'il reste de la splendeur de Walt Disney. Imaginez un club Med abandonné. Le site est passablement décrépi. Les plantes ont envahi les bars et les estrades. Les ouragans ont laissé leurs marques et l'homme à tout volé ce qu'il était possible d'apporter. La céramique des comptoirs et des murs a été arrachée. Les planches de cèdre des douches ont été déclouées. Les équipements de plein air ont été empruntés. Il y a très certainement plusieurs maisons aux Bahamas qui ont des lavabos, des toilettes et de la tuyauterie provenant de ce site. Les génératrices, les réservoirs en fibre de verre, les réservoirs à eau, les pompes et les désalinateurs sont restés là, personne n'ayant pensé ou pu les prendre. Les pièces de rechange sont encore sur les tablettes, dans leur emballage d'origine. Les frigos et les fours industriels sont renversés au sol mais rutilent toujours, étant en inox. Partout il y a de la tuyauterie, des raccords et des fils électriques, des plafonniers, des prises étanches, des robinets, des planches et des noix de cocos. On se promène sur le site et on n'en revient pas du gaspillage. Tous ces équipements qui auraient pu servir, laissés là à pourrir. C'est, dirons-nous, typiquement américain. On est découragé du gaspillage mais dans le fond des centaines de personnes sont passées sur cette île et en sont revenues avec un petit quelque chose. Des amis ont trouvé un poteau d'inox de 2 pouces de diamètre qui sert maintenant de mat d'éolienne sur un voilier. (Quand on connait le prix de l'inox! C'était toute une trouvaille!) Nous avons trouvé des raccords de plomberie en plastique, des tiges en inox, des vis en inox et de la moustiquaire neuve, encore roulée sur la tablette de l'entrepôt. Et puis nous avons vu plusieurs personnes revenir avec des arbustes d'hibiscus, de palmier etc. On nous a dit, un peu gêné: c'est l'ancien site de Walt Disney vous savez, c'était vraiment très beau avec toutes les plantes. Oui on comprend le site est une véritable pépinière. L'endroit devait être très beau, il est facile d'imaginer avec les sentiers balisés en béton, les rangées de palmiers, le vivier sur la plage pour permettre aux touristes de voir la faune et la flore. Et que dire de la plage, protégée du vent,elle est comme sur les cartes postales. On peut traverser de l'autre côté de l'île, du côté de l'océan, par un sentier, en béton. Mais la plage de ce côté est maintenant jonchée de déchets de toute sorte. La loie stipule qu'à 20 milles des berges tu as le droit de sacrer toutes tes poubelles à l'eau. Apparemment que personne n'a réalisé que les poubelles qui flottent et qui ne se dégradent pas finissent sur la plage. Et c'est partout pareil, les plages sont des véritables poubelles: souliers, bouteilles de plastique, bidons, barils, casque de construction, cordage, filet de pêche, bouée de pêche, perche d'homme à la mer, bacs, néons et j'en passe. C'est toujours déconcertant de voir l'état des plages. Aux États-Unis c'était pareil et peut-être même pire, car là en plus, il n'y a pas de panier sur les plages pour déposer ses poubelles. Les américains ont un problème de gestion des déchets. Alors pour diminuer la quantité de déchets à éliminer, la solution était facile, il suffisait de ne plus mettre de poubelles à la disposition du public. Donc, ils n'ont plus besoin de gérer les déchets puisqu'ils ne les ramassent plus. Le gros bon sens quoi! Sauf que des poubelles il y en a encore, et au lieu d'être dans un panier, elles jonchent le sol.... On rigole en se disant que ça devait être encore une ces décisions prises par un gestionnaire assis derrière un bureau.... Carole |
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29 décembre 2004 : Noel en bateau | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
bonjour à tous. nous avons bien ri. Le 24 au soir, nous sommes partis à 2100 heures pour aller prendre l'autobus qui devait passer prendre les touristes pour aller à la messe catholique. Je sais, la messe c'est pas vraiment notre bag, mais on nous avait dit que la chorale et l'ambiance valait le détour. On se rend donc sur le coin de la rue et on attend l'autobus. L'autobus n'arrive pas et il est passé 2130 heures. Dans les îles, la notion du temps n'est pas la même que la notre...La chorale doit commencer à 2200. On part donc à pied avec les autres. En cours de route, on ''fly' un pouce pour un des marcheurs qui a mal au dos. (Le pouce fonctionne très bien au Bahamas, on est déjà monté à 5 sur un cart de golf rose pour se rendre en ville!!)) Il nous dira qu'il n'a jamais eu aussi peur de sa vie, apparemment que le conducteur était déjà pas mal dans l'ambiance de Noel.... Bref. On marche vers l'église catholique des Haïtiens et on croise finalement l'autobus scolaire en question. On traverse la rue et on embarque avec les 28 autres Haitiens qui atendaient eux aussi. C'était pas un gros autobus, mais bien un petit autobus. On est assis à 3 et 4 par banc, et il y des gens debout dans l'allée. On voit absolument rien par les fenêtres recouvertes de condensation. Le conducteur pourrait tout aussi bien nous ramener au Canada, qu'on ne s'en rendrait pas compte. On arrive finalement à l'église après plusieurs sauts, soubressauts, craquements, hoquets et grincements de l'autobus. L'engin en question n'est pas très jeune et ses rhumatismes le font souffrir...Bref on arrive à l'église et on s'installe en attendant la supposée chorale spéciale et culturelle. Pour être culturel, c'était culturel. . Pour être spécial, bien disons que ça ressemblait à un spectacle d'amateur. Il était 2245 et on se disait qu'on devait se taper encore 1 1\4 de spectacle amateur. Non merci. On a donc décidé de partir avant la fin. Le problème c'est qu'on n'avait pas vu le chemin par lequel on était venu puisque de l'autobus on ne voyait rien. On est sorti en douce et on a repéré l'antenne de téléphone située à côté du quai publique. On a marché environ 25 minutes pour rentrer au dingui. La nuit était douce, sans vent, chaude et la lune était au rendez-vous. C'était assez particulier. Les enfants étaient fatigués mais l'ambiance les a vite fait oublier leur fatigue et on a eu un retour très agréable: le temps s'est une fois de plus arrêté pour nous faire savourer un beau moment en famille. Mais la soirée n'était pas terminée pour les parents puisque je devais emballer les cadeaux de Noel. Non je n'étais pas à la dernière minute. Car pour emballer les cadeaux il faut le faire sans que les enfants nous voient. Il n'y a pas beaucoup de place privée sur un bateau. Et un cadeau emballé ça se cache mal. Alors j'ai tout emballé la veille. Et le matin de Noel,puisque nous avons une cheminée, le père noel avait laissé des cadeaux sous l'arbre de Noel. Ce n'était certainement pas le Noel le plus faste que les enfants aient eu. Dans le bateau il n'y a pas de place pour une maison de barbie et une table de billard. Et les intérêts des enfants ont changé. De plus Green Turtle n'est pas reconnu pour son magasinage. À tous ceux et celles qui ont couru pendant un mois comme des fous afin d'arriver à temps à Noel, je suis désolée de vous le dire mais mon magasinage s'est réglé en 20 minutes à peine. ... et les enfants étaient vraiment contents de leurs cadeaux. Le matin de Noel, après un déjeuner copieux, on est allé plonger en famille sur les récifs. On est revenu gelé mais content. On devait souper avec les gens de 3 autres bateaux (tous des adultes) mais on a préféré fêter Noel avec une autre famille. Pour souper, on a reçu nos amis français. Au menu dinde, patates pilées, atocas et carottes glacées à la moutarde. J'ai pas fait cuire de dinde puisque ma belle-mère s'en était chargée cet été. Les conserves maisons ont fait fureur. C'était notre premier Noel en bateau: c'était très certainement différent et plus simple. J'ai pas percé mes bas de nylon neuf comme je le fais une année sur deux, Daniel n'a pas mis sa cravate (désolé papa), Antoine n'a pas été obligé de porter une chemise mais Gabrielle s'est mise sur son 36, façon Bahamas, avec tout le clinquant que son bon goût l'autorisait à porter. Une fois de plus on s'est rendu compte à quel point notre petite famille était tricotée serrée, simplement heureuse d'être ensemble et d'avoir du plaisir. Carole |
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23 décembre 2004 :Mouillage \ Green Turtle | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Bonjour, si ça peut vous consoler de vos -175, ici aussi il ne fait pas très chaud. On doit mettre une petite laine par-dessus le t-shirt pour aller à la plage...Ok la consolation n'est pas trop grosse, mais c'était de bon coeur.... Les vents du Nord qui balaient les Bahamas depuis deux semaines laissent leur marque ici aussi. Les fronts froids se succèdent, il en passe 2 à 3 par semaine. Rien pour aider à se réchauffer ou à calmer la mer. Mais bon, ça finira bien par passer. Samedi dernier la météo annonçait un coup de vent. Ce qui veut dire des vents pouvant souffler à 35 et 40 noeuds. Mettez-vous la tête dehors pendant que vous roulez sur la 116, ça vous donnera un bon aperçu de ce que c'est 40 noeuds de vent. Le front était annoncé depuis 4 jours. On a fait déplacer une voisine trop proche. La dame a gentiment désancré son ketch et ne s'en est pas du tout formalisé. On surveillait les nouveaux bateaux qui entraient pour s'assurer qu'ils ne s'installent pas trop proche. Bref, samedi matin, jour annoncé du coup de vent, on s'est tous préparé: déplace le bateau, ajoute une ancre, allonge la chaîne, espionne les voisins pour être certain que tout est à notre goût. Il y a quand même un voilier qui est entré en étant remorqué: son moteur était mort de sa belle mort. Il a donc ancré comme il pouvait. Et le proprio est parti à terre régler ses petites affaires. Je suis certaine que vous me voyez venir. C'était évident, le bateau a chassé. Je pourrais m'étendre longtemps sur la responsabilité du propriétaire, ou son manque de responsabilité mais ce serait du réchauffé. Bref, il y a donc un avertissement pour un coup de vent. Daniel est allé plonger pour voir si nos deux ancres étaient bien accrochées. Il est complètement frigorifié lorsqu'il remonte. Tout est ok. On est prêt. Je lui prépare donc une douche chaude. Il l'a bien méritée quand même. Au deuxième rinçage, j'apperçois un voilier qui n'est pas tout à fait à sa place. Il est comme une boule de quille lachée ''lousse'' dans une allée. Le voilier se déplace comme un cube de glace fondu sur un comptoir de cuisine:il n'y a rien qui le ralentit. Le voisin voit le bateau arriver mais il ne peut rien faire d'autre que parer au coup car sa femme est partie avec l'annexe. Il se prépare à repousser le voilier pour éviter de se faire cogner. Puis un premier dingui arrive. Gérard, qui a vu passer le voilier à côté de lui est déjà sur le voilier à se démener comme un diable pour lancer une deuxième ancre. Vous essaierez d'aller chez la voisine et de trouver, du premier coup, le persil dans ses armoires. Gérard cherchait lui aussi. Daniel a à peine le temps de remettre un maillot et un t-shirt, il n'était quand même pas pour y aller tout nu, et arrive à son tour au voilier pour essayer de ralentir sa course. Le voilier se dirige directement sur la berge de roches. Le vent a déjà commencé à souffler, on en est à plus de 20 noeuds, ce qui n'aide en rien. En quelques minutes 2 autres dinguis sont sur place pour donner un coup de main. Gérard arrive à jeter une deuxième ancre après avoir démêlé le cordage du puits d'ancre. Puis, 5 longs coups de sifflet retentissent: un appel à l'aide est lancé. Ben je vous le dit, en moins de quelques minutes tous les bateaux de la baie ont répondu à l'appel. Tous sans exception, même les gens de la marina et les gens qui avaient rangé le moteur sur leur support en prévision du coup de vent. Tout le monde y était, y compris le propriétaire. Finalement, 8 dinguis ont remorqué la boule de quille sur un mouillage oû elle ne risquait plus de faire d'abat. Tout ça pour dire que les gens qui vivent en bateau forment une véritable famille qui s'entraide. Des fois c'est le voisin qui a besoin d'un coup de main, des fois c'est toi qui a besoin d'aide. C'est rassurant de savoir que même aussi loin de ta maman, il y aura toujours quelqu'un pour te donner un coup de main en cas de besoin. Carole |
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12 décembre 2004 : Ah! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Et bien oui, on se la coule douce depuis 1 semaine. Et ça ne fait que commencer.
On a jeté l'ancre à Green Turtle Cay pour passer aux douanes et finalement on
est resté. Le kilométrage forcé c'est, on l'espère, terminé. Fini les combines,
les bas de laine, la tuque, le foulard et le manteaux d'hiver: maintenant on
navigue on maillot avec un t-shirt s'il fait 'froid'. On attend maintenant la
météo pour faire des petits passages de 30 à 45 milles. En attendant la météo,
on visite, on se baigne et on relaxe. Bref, les habitués des îles diront qu'on
prend le rythme des îles. Et je dois dire que ça fait un peu drôle de ne plus
courir vers le Sud maintenant qu'on y est. |
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8 décembre 2004 : Enfin ..... | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
On a gelé, échoué, brassé, sué, pleuré de joie et de désespoir, ri aux larmes,
respiré par le nez et finalement le nanan est arrivé. Dimanche la météo s'annonçait excellente pour un passage aux Bahamas. Vent d'Est en début de journée virant au Sud-Est, 10 noeuds et des vagues de moins de 2 pieds. Pas de houle. Nous sommes donc plusieurs à avoir conclu que la météo était idéale pour se rendre enfin aux Bahamas. D'abord, il faut faire ses adieux aux amis qui restent coincés par des réparations ou de la visite. On se promet de se revoir et de garder contact par courriel. On a un petit pincement au coeur... Puis vers 1400 heures, on lève l'ancre et on s'engage dans l'intracostal pour faire les derniers 5 miles qui nous séparent de la sortie vers la mer. C'est dimanche après-midi, l'intra est tout étroit et il doit y avoir au moins 501289 bateaux moteurs dans le chenal. Les bateaux moteurs ça fait de la vague comme c'est pas possible. On se cramponne et parle en chinois chaque fois qu'un bateau passe. Misère. Et ici aucune marge de manoeuvre pour prendre la vague de front. Elle nous rentre donc dedans de tous les bords. Puis, c'est la sortie dans la mer. Nous sommes 4 voiliers à sortir à peu près en même temps. Daniel me demande: la météo annonçait bien des vagues de 2 pieds et moins chérie? Ben oui. Ben la vague, je peux vous le dire, elle faisait pas 2 pieds... Elle faisait probablement 4 pieds et psychologiquement elle faisait 25 pieds. On était en beau pétard! Tout le monde bougonnait et ça commencçait à sentir le biscuit sodas.. Mais on était dedans alors on a continué. Pour modifier le momentum, on a pris l'apéro et on s'est installé pour passer 20 heures en mer. Le gulf stream est vite arrivé et on a parfois eu l'impression d'être dans le Gulf spring. Phylosophe, Gabrielle a décidé d'aller se coucher tôt, ça va passer plus vite. Et Antoine a décidé de voir le bon côté des choses, demain on serait dans les Bahamas. On a contemplé le couché de soleil et Antoine a pu voir le lever de la lune vers 1 heure du matin. C'était, qu'il m'a dit, magnifique, une belle boule rouge. Puis les deux enfants ont vu le lever du soleil encore magnifique. Vers 0400 du matin le vent a viré au Sud-Est et la mer s'est calmée: on avait enfin notre ride pépère. Dans le gulf stream l'eau est couleur d'encre. Et il n'y a pas de fond... Puis on arrive sur le haut fond des Bahamas à 30 pieds de profondeur. À notre grande surprise on voit parfaitement le fond. L'eau est claire comme dans une piscine. Et mieux encore, elle est chaude. En arrivant à notre ancrage, les enfants étaient prêts depuis une heure pour faire trempette. On a donc tous sauté à l'eau et savouré pleinement le fruit de tant d'efforts. Carole |
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20 novembre 2004 : Georgetown à Ste-Augustine |
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Hello, ce week-end, on était à Georgetown et on gelait tout rond. La nuit, la température frôlait le point de congélation et le jour c'était guère mieux. Vraiment, on en avait marre d'avoir froid. Et dois-je vous le rappeler, nous sommes sur l'eau, donc avec l'humidité le froid est pénétrant. On a commencé à regarder les rapports météo pour sortir en mer et couper directement vers la Floride. (J'avoue qu'on a même envisgé un court instant de filer directement au Bahamas) La fenêtre météo s'annonçait bonne pour les prochains jours, les vents ne seraient par trop forts et la houle de hauteur moyenne (3 à 5 pieds). On a donc décidé de partir de Georgetown après dîner, pour profiter de la marée descendante. 3 noeuds pour nous pousser dans la rivière. On a effectivement franchi les 10 milles qui nous séparaient de la mer très rapidement. Puis à l'entrée, on a "frappé" la mer. 3 noeuds de courant qui entrent dans la mer ça génère des pas mal grosses vagues. Le pont par moment était recouvert d'eau. Une petite "rigole" coulait...On a pris le chenal pour sortir et on a vraiment eu l'impression de faire du rodéo. Puis, une fois la sortie franchie, on a viré pour longer la côte jusqu'en Floride. 41 heures. Mais là encore, nous n'avions pas prévu que la houle provenant de l'Est serait assortie d'une petite vague du Nord. On était donc bardassé d'un bord puis de l'autre. On a donc fait notre première nuit, à moteur, car il ne ventait pas. Le vent nous aurait au moins permis de s'appuyer un peu et de moins brasser. Puis le lendemain, on brasssait encore. Carole avait résolument le teint vert. Je suis donc resté dehors une partie de la nuit à faire mon quart. Si j'entrais dans le bateau c'était pour manger des biscuits sodas ou dormir. Les enfants dans tout ça? ils lisaient, jouaient aux cartes, à l'intérieur. De vrais marins. Ils ont même pris l'apéro et joué aux cartes. Le lendemain matin, vers 11 heures, on passait devant Savannah. C'était une entrée, assez longue. On pouvait la prendre et arrêter de brasser ou continuer jusqu'au lendemain pour arriver en Floride. La marée était bonne , mais seulement pour l'entrée pas pour la rivière. On aurait probablement mis le double du temps pour se rendre au site d'ancrage. On a pesé le pour et le contre. Finalement j'ai suggéré à Daniel de demander aux enfants ce qu'ils voulaient faire. Entrer ou continuer jusqu'en Floride. J'étais absolument certaine (et c'est peut-être pour ça que je voulais leur demander) qu'on entrerait vite fait et qu'enfin mon teint reviendrait à sa couleur normale. Mais, quand on leur a posé la question, ils ont répondu, immédiatement, sans aucune hésitation, on continue. Vous n'êtes pas tannés? ( J'avais encore espoir de pouvoir les faire changer d'idée) Ben non, qu'ils répondent, c'est cool! Misère. Alors, on a continué jusqu'en Floride. Et j'ai continué à manger des biscuits sodas...(Je ne suis plus capable d'en voir) On a même dû ralentir enfin d'arriver à Sainte-Augustine à l'étal. On ne voulait pas revivre le rodéo du départ. On est donc arrivé à l'entrée vers 11 heures du matin et on s'est engagé dans le chenal. Il n'y avait pas de marée et pas de courant. Et mieux, il n'y avait plus de vagues: elles allaient toutes se briser sur le haut fond. Sur le coup, de loin, on voyait de gros rouleaux s'écraser sur la plage. Et on se demandait vraiment comment on passerait le chenal. Finalement tout est bien allé et on s'est retrouvé dans l'intracostal sans même s'en rendre compte. On a jeté la pioche à l'eau et là on s'est rendu vraiment compte qu'on était en Floride.... et il faisait chaud. IL faisait et il fait encore près de 80 degrés....Ça me fait vraiment plaisir de vous l'écrire. Carole |
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11 novembre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, Un des plaisirs de voyager est de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux aliments. C'est certain que si tu es en voyage en Afghanistan, dans les montagnes, en temps de guerre, le dépaysement doit être total. Nous ne sommes que chez nos voisins du Sud, et déjà nous sommes étonnés, surpris et parfois carrément jeté à terre par nos "découvertes" culturelles. On s'entend, ici on parle de culture avec un grand C.... Je vous ai parlé du gros boat, mais ici tout est GROS. Il y ici la plus grande concentration de véhicules utilitaires. IL y en a partout. Des vrais gros pickup de gars, avec à l'avant tout l'attirail de pêche. Parce que ici on a un Gros problème de pêche. C'est une maladie, je crois. Tous les points d'eau sont accessibles IL y a des quaies et des plages publiques partout oû il y a de l'eau. Et là oû il y a des quais il y a des pêcheurs, en camion.... Les cannes sont montées à l'avant du truck sur un méga support en inox. Les gars se promènent en ville avec 10 cannes installées à l'avant. J'imagine que c'est au cas oû il y aurait un poisson d'égaré en ville. On a bien des chevreuils et des orignaux... Il faut dire que les américains savent faire deux choses. Le thé glacé, qui est toujours fraichement infusé, légèrement citronné et sucré, est délicieux. Les américains savent faire les fish and chips et les crevettes popcorn. La panure dans les crab schak est toujours parfaite. Tu n'as même pas de relent de digestion après. Rien à voir avec les cabanes à pétaque du Québec. Lorsque j'étais petite,(inquiétez-vous pas je ne serai pas sentimentale) nous allions au bord de la mer tous les étés. Et à cette occasion nous mangions du crabe. Je crois que ma mémoire me joue des tours,(non ce n'est pas la vieillesse) mais lorsque j'étais petite il me semble que les crabes étaient plus gros et qu'il y avait plus de viande dans chaque crabe? Les enfants ont attrappé 5 crabes bleus que j'ai fait cuire et dépecés pour obtenir 1\4 de tasse à peine de viande. Gabrielle et Antoine étaient contents de prendre une entrée de crabe. C'était beaucoup de travail pour finalement une belle gourmandise. Les épiceries aux États-unis sont gigantesques. Imaginez un Costco. Mais la section des fruits et légumes est minuscule. C'est l'équivalent du comptoir à photo chez Costco. En plus, les fruits et les légumes sont rachitiques et coûtent les yeux de la tête. Et il y a aussi les spéciaux mais, il faut avoir la "bonus card" du magasin pour y avoir droit. Alors chaque fois que nous allons dans une nouvelle épicerie, je passe d'abord au comptoir de service faire une demande (gratuite) pour la "bonus card" Il suffit de donner une adresse et on a la carte. Je donne donc une adresse, mon ancienne à Richmond, et j'obtiens la carte illico. Je les soupçonne de vendre leur liste de client. La propriétaire à Richmond va surement se demander pourquoi elle reçoit autant de pub des États-unis. Lorsque nous avons rencontré la famille du Koala au tout début du voyage, Bill, le propriétaire nous a tendu sa carte de bateau. C'était un belle carte d'affaire avec le nom du bateau, le nom des membres de la famille,le courriel etc. Bill nous a remis sa carte en s'excusant presque et en nous disant qu'il s'était fait dire que ça prenait une carte.... Sur le coup on a pris la carte et Daniel et moi on s'est regardé d'un air entendu.... du genre, tu as de l'argent a gaspiller tant mieux... Je dois dire que nous aussi nous avons maintenant nos cartes.... C'est pour dire. Nous nous sommes rendu compte que c'était la méthode la plus facile pour se donner toute notre information et pour pouvoir communiquer par la suite facilement. Bref nous aussi on est kétaine. Remarquez que nos cartes sont les plus belles, car ce sont les enfants qui les ont faites. Chaque fois que nous en donnons une les gens la trouve géniale. Et puis il y a l'armée, omniprésente au pays de M. Bush. À Norfolk, port d'attache de 89 bateaux de l'armée américaine, l'armée patrouille les quais jour et nuit, mitraillette sur le pont et ils ne répondent pas à nos Bye bye. En entrant à Norfolk on a même été photographié. On est canadien, donc j'imagine qu'on est suspect... Et il y a les "laundromat" Haut lieu de rencontre féminine. S'il y a une laverie proche d'un mouillage, tu peux être certaine de retrouver toutes les femmes des bateaux en train de faire la lessive. C'est un vrai lieu de rencontre, sans enfants, sans gars. C'est probablement ce qui se rapproche le plus de mes "dates" de fille que j'avais en Estrie. Vous me manquez les filles.... |
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7 novembre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, Quand on se compare, on se console ou on se désole.... Il y a, chez l'oncle Bush, du gros boat. Du vraiment gros gros boat. On parle pas juste d'un voilier de 50 pieds ou plus mais surtout des méga bateaux à moteur. On les voit arriver dans le canal, avec leur équipage (polo avec nom du bateau, short réglementaire et chaussures de boat).Plus le boat est gros, plus le nom est révélateur.... du genre poor richard. Si Richard est vraiment pauvre alors je ne sais pas ce que nous sommes ( Poor Richard est le nom d'un bateau qui doit faire au moins 120 pieds de long avec deux dinguis, équipage et je les soupçonne même d'avoir le jacuzzi sur le pont(sentez-vous la pointe, légère, de jalousie??). Mais bon. Quand on pense à leur facture de carburant, on se console.... Et puis, il y a les gens ordinaires, comme nous, qui nagiguent sur des bateaux ordinaires de 35 à 45 pieds. L'âge varie et parfois on se met à rêver au bateau du voisin jusqu'à ce qu'on apprenne que son pilote l'a laché ou que le safran coule ou que... la liste ne finit plus. Chaque fois que nous rencontrons quelqu'un , ce quelqu'un a quelque chose à réparer et ce indépendemmant de l'âge ou de l'état du bateau. Un bateau est semble-t-il un trou dans l'eau entouré de bois dans lequel on pitche de l'argent....Pour notre part, nous sommes aveugles depuis 3 jours... Nous naviguons dans une eau qui selon Antoine, ressemble à du coke, et de mon point vu ressemble à de la Richard's Red. Dans ces conditions, le profondimètre est indispensable. Et bien le snoro a commencé par avoir des pertes de mémoires. Chaque fois que nous quittions un mouillage, il boudait. Puis, il y a trois jour, il mourût de sa belle mort. Bien entendu, nous devions naviguer dans la mélasse, et ancrer dans des baies pas très profondes et même une fois, ancrer tard le soir. C'est excellent pour les nerfs... On a donc fait comme dans le bon vieux temps et sorti un poids et une corde et avons sondé. Ce qui revient à dire que Carole pitche la corde en avant du bateau et crie la profondeur à Daniel qui barre un tantinet stressé. Il ne veut pas battre mon record d'échouage. Lorsque nous naviguions au lac Memphrémagog on s'énervait lorsqu'il y avait 30 pieds d'eau, au lac Ontario à 12 pieds on commençait à ralentir. Dans l'intracostal à 7 pieds on sait que ça passe, sinon ben le bateau s'immobilise. On s'habitue à tout. Il y a de très grandes étendues d'eau, des bras de mer qui entrent profondément dans la terre. Ces bras font 50 miles de long par 15 ou 20 miles de large: et il n'y a que 12 à 15 pieds d'eau. Et lorsque ce n'est pas profond, il y une petite vague qui se lève et qui brasse lègèrement le québécois dans le bateau. Bref tout ça pour dire que nous avons dû acheter un autre profondimètre, externe, car il n'était pas question de sortir le bateau de l'eau pour installer un passe-coque pour la sonde. Et Daniel a patenté une patente pour faire tout tenir en place. Il était content d'être à Beaufort pour installer la chose car lorsque nous nous sommes arrêtés sur Alligator River Daniel n'a pas vraiment apprécié se mettre les bras à l'eau pour aller nettoyer la sonde à 2100 heures. D'abord, la couleur de l'eau et ensuite il faut dire que la rivière ne porte pas ce nom pour rien. Le guide d'ancrage que nous avons, nous avisent de mettre un deuxième cordage à l'ancre car il y a souvent des "snagging" (les crocos se passent la soie dentaire avec les câbles d'ancre!). Avec nos 200 pieds de chaînes, les crocos n'ont qu'à bien se tenir. Bref nous sommes arrivés à Beaufort en Carolime du Nord vendredi et pensions repartir directement par la mer pour la Floride. Mais, les vents ne sont pas favorables et demain mardi monsieur météo annonce des vents de 25 noeuds, donc on reste au mouillage jusqu'à mercredi et ensuite on prendra sagement l'intracostal en essayant de ne pas toucher le fond. Entre temps, nous avons profité de la voiture de courtoisie du musée maritime. On est allé en ville avec style: la voiture était un vieux station wagon brun année 70. Ça prend deux places de stationnement pour garer la voiture. La voiture nous a permis d'aller au super Wal mart et d'acheter à un seul endroit tout: la moutarde en gros format, un poele t-fal, un réservoir à essence, des débarbouillettes, de tout absolument tout même une imprimante couleur pour 35 dollars. Mais ça c'est les États-unis et je vous reparlerai des découvertes culturelles faites aux USA! |
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2 Novembre 2004: Halloween en voyage |
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Hello, le 23 octobre nous étions à Annapolis, la mecque de la voile. Ici, tu es marginale si tu ne fais pas de la voile. Il doit y avoir 80 % des magasins qui vendent des articles pour ce sport. Des souliers, des manilles, des cartes etc. Bref, nous étions sur le trottoir lorsque nous nous sommes fait accoster par un monsieur: Are you boaters?. Je ne sais pas ce que nous avons mais on nous repère du premier coup d'oeil. Je n'ai pas encore figuré si c'était ma mise en plis douteuse, nos vêtements un tantinet froissés, l'imper ou simplement le fait que nous étions à pied (ici le gros char est roi) chargés comme des mulets avec deux enfants en plein milieu de l'après-midi. Toujours est-il que nous répondons oui. Le monsieur en question est lui aussi un boater. Nous l'avions d'ailleur démasqué. Il se présente vite fait, son bateau est le Warrior, il a deux enfants, 9 et 11 ans, et il sera à Norfolk pour l'Halloween. Ce serait bien si on pouvait y être pour pouvoir avoir plusieurs enfants pour l'occasion. Oui, on essaiera d'y être, en fait nous devrions être là vendredi. Parfait. Et il se sauve après avoir rapporté son panier d'épicerie à l'épicerie. (Il est normal de voir des "boaters" se promener avec un panier dans les rues de la ville pour transporter ses provisions. Certains magasins envoient même des commis les récupérer au quaie). Enfin. De retour au bateau on envoie des emails pour inviter d'autres familles. Le Koala et le Kristina deux familles que nous connaissons. Bref, on se rend à Norfolk pour jeudi. On fait des courses, on visite le uss Wisconsin, on se repose. Puis les bateaux commencent à arriver. D'abord le Taku, avec une fille de 10 ans à bord. Puis il y a le Zora avec une autre fille de 9 ans. Et finalement un catamaran, Alohomora, avec deux garçons. Le Warrior, était déjà sur place à notre arrivée. Bref des enfants il y en a. On commence donc les visites d'un bateau à l'autre pour se présenter, s'inviter et permettre aux enfants de jouer ensemble. Le warrior nous apprend que samedi soir, sur la rue principale, une soirée d'Halloween est organisée pour les enfants. Samedi soir nous partons donc tous en dingui au centre ville. Nous faisons un joli cortège le long du quai avec vampire, cowboy, sorcière monstre etc. Les gens nous regardent un peu surpris de nous voir ainsi voyager. Nous passons l'Halloween d'un magasin à l'autre. Les enfants ont pu faire plus ample connaissance et faire des provisions de bonbons. La soirée se termine sur le catamaran de 40 pieds. Une vraie indécence. La cabine des maîtres fait la grosseur de notre bateau. Nous étions 12 à bord et ça ne paraissait même pas. La soirée se termine à 10 heures, il est temps d'aller coucher les enfants, et demain, c'est l'Halloween, ne l'oublions pas. Notre première idée était d'aller passer l'Halloween à terre dans le vieux cartier; les américains nous l'ont fortement déconseillé. Chez l'oncle Sam, il n'est pas sécuritaire de se promener dans les rues le soir, à moins d'une activité organisée avec la police et les pompiers comme la veille.. Ah. Déception. Alors on décide de passer l'Halloween aux bateaux ancrés dans la baie. On refait le tour des bateaux amis pour s'informer si leur citrouille sera allumée. On donne même des bonbons à des amis québécois qui n'avaient pas prévu le coup. Et on fixe l'heure de départ à 1830. À l'heure dite, le Taku vient chercher Antoine et Gabrielle. Un autre dingui passe chercher les enfants du catamaran. Huit enfants déguisés sont installés dans les dinguis. Et l'Halloween commence. Les dinguis passent "aux portes" des bateaux. Dans la nuit, on entend Happy Halloween! Il fait noir. On ne voit que la sihoulette des enfants. La meilleure image que je puisse vous donner est celle de Harry Potter lorsque les élèves de première année arrive à l'école pour la première fois, en chaloupe. C'est un peu magique. Les dinguis font le tour de tous les bateaux amis. Lentement, on entend les enfants rire. Puis, ils viennent à notre porte. On passe les bonbons et ils disparaissent dans la noirceur. Puis les dinguis visitent les autres bateaux, simplement pour souhaiter Joyeuse Halloween et faire durer un peu la magie du moment. Les voisins improvisent et en fouillant dans leurs réserves finissent par donner au Halloweeneux des canettes de cola, des bonbons et des barres tendres. La balade aura durée 1 heure. Les enfants auront fait une récolte somme toute assez bonne, vu le nombre de portes visitées, mais ce qui restera sera la fois oû on a passé l'Halloween avec nos nouveaux amis, pieds nus, avec une ceinture de sécurité et en bateau! Les enfants ont déclaré que c'était leur meilleure Halloween. |
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28 Octobre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello à tous, je crois que nous commençons à avoir un avant goût de ce que sera le voyage. Cette partie du voyage qui nous mènera jusqu'à Norfolk demain était certainement la plus difficile et la moins intéressante. La baie de Chesapeake est magnifique, on pourrait sans aucun doute y passer des années à faire le tour des petites villes qui bordent les rives de la baie. Nous nous sommes arrêtés que 3 fois en tout, le temps de se reposer, de visiter et de faire quelques travaux. Je dois dire que la capacité qu'a Daniel à démonter une pièce mécanique ou autre bidule (normalement très sale et plus jeune jeune) et à remonter le tout pour en faire du neuf me surprend chaque fois. Je me demande toujours si c'est du génie ou si c'est son petit côté radin qui lui donne autant de compétences. Honnêtement, un alternateur à part de savoir que ça permet de recharger les batteries, ça ne me dit rien.. Daniel lui il le démonte, l'ouvre et le répare. C'est comme sur une auto qu'il me dit. Ben oui. C'est pas parce que je sais que c'est comme sur une voiture que je saurais plus le réparer. À chacun ses champs de compétences. On rencontre plusieurs bateaux sur notre route et tous ont leur lot de petites réparations à faire. Il suffit qu'un gars monte dans son mât pour que les autres ancrés dans la baie l'imitent. (Je crois que c'est une affaire de gars car j'ai pas encore compris le trip de monter dans la mât) Ce qui nous consolent de savoir que nous ne sommes pas les seuls à avoir un feux de mouillage qui ne fonctionnait pas. Il fonctionne maintenant, grâce aux bons soins de Daniel et à un fer à souder. Ce n'était qu'une connexion de désoudée. Et puis il y a les gens qui ont eu des pannes de moteur qui les ont laissés coincés dans une marina pendant des semaines à attendre "la pièce". Puis les cordes prisent dans l'hélice (on en a entendu plusieurs) Et le clou, on croit qu'un de nos voisins cherchait son ancre dans la baie. Il a passé une après-midi complète à draguer la baie à chercher. On le recroisera surement et on pourra savoir le fond de l'histoire. Tout ça pour dire que la liste des choses à faire commence à se raccourcir sérieusement. Daniel pourra enfin passer ses journées à boire de la bière et à travailler son bronzage..... ( en passant Daniel ne prend toujours pas d'alcool!). Les enfants travaillent aussi très fort: à pêcher le crabe. On attache de la viande au bout d'une corde, on laisse reposer au fond de l'eau quelques minutes et on remonte tout doucement. Lorsque les enfants ont commencé, il y avait presque toujours un crabe accroché.(Et tous les bateaux ancrés dans la baie avec nous étaient au courant de leur succès!!) Le problème c'est que le crabe lâchait prise rendu à la surface. Puis, au second mouillage, rien. Aucune bestiole bleue ne s'est pointée le bout du nez. Un peu décourageant. On voulait se faire un snack de crabe, mais on n'est pas bien partis pour ça. Je crois que le plus simple sera d'aller dans un crab shack pour se bourrer la fraise. Demain, en route pour Norfolk on tentera la pêche au gros... Les enfants ont bien hâte mais sont encore un peu septiques sur la techique. On verra bien si on mange du poisson demain.
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23 Octobre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, tous les jours, il y a du nouveau. Toutes les nuits, ou presque, il y a de l'action. Nous sommes donc ancrés dans la baie de Chesapeak city, tout près de l'entrée de la baie de Chesapeak. Lorsque nous entrons dnas le bassin, l'eau n'est pas aussi profonde que sur la carte. Je vous entends penser... bande de... non on ne s'est pas échoué. Mais, il y a un bateau qui lui s'est échoué direct sur le banc de sable de l'entrée de la baie. Ça nous a rappelé des souvenirs. Ils se sont dépris au bout de 90 minutes de zigonnage. Le plaisir quoi. Nous avons passé une journée à chesapeak city à visiter les commerces et le musée du C&D canal. C'était bien intréessant. Celà racontait l'histoire de la constuction du canal. Pour ce qui est des commerces, on a probablement vu le plus de bébelles quétaines au pouce carré. Les boutiques de souvenirs, de boules de Noel, de décorations etc. Bref, on a bien aimé! Nous avons décidé de repartir vers 4 heures du matin afin de profiter de la marée haute. On voulait s'assurer de passer l'entrée de la baie sans surprise. La surprise,elle, est venue à 23 heures... Cette baie est le premier endroit sûr pour ancrer aprés avoir traversé la baie de Delaware. La baie est peu profonde et relativement petite (environ 400 pieds de largeur) Il y a plusieurs bateaux qui arrêtent ici. Des voiliers et des bateaux moteurs. Et c'est bien connu, les propriétaires de bateaux moteurs ne savent pas ancrer. On a donc vu un bateau moteur entrer dans la baie en fin d'après midi et commencer ses manoeuvres d'ancrage. 2 heures plus tard il essayait encore de s'ancrer. Entre temps un voilier est venu s'installer à côté de nous. Le propriétaire nous a demandé si on était à l'aise avec l'espace. Il n'y avait pas beaucoup de place, mais les bateaux étaient assez loin l'un de l'autre pour ne pas nous empêcher de dormir. On leur a même offert de se mettre à l'épaule, (il n'y avait vraiment plus beaucoup de place) mais la perspective de se relever à 4 heures ne leur disait rien. On se couche donc sur nos deux oreilles. À 11 heures je me réveille, pour rien, et je regarde par le hublot. Il y a un bateau à 5 pieds du notre. Je réveille Daniel qui me dit: Carole c'est impossible que ce soit le voilier. Qui te parle d'un voilier que je lui répond... Là j'ai toute son attention. C'est le tarlais de bateau à moteur qui a chassé et qui est sur le point de nous cogner. Il est passé entre nous et l'autre voilier ( celui qu'on trouvait proche). On enfile donc les culottes, les bottes, le polar. On prend le méga spot, la gaffe et on sort. On commence par crier pour réveiller le propriétaire. Rien. On pousse son bateau loin du notre et on braque la spot 750 000 chandelles dans la cabine. Toujours rien. Ils sont peut-être morts? ben non. On s'étire à nouveau sur le bateau et là Daniel lance 2 pouets. Toujours pas de réponse. On cogne sur la coque du bateau à plusieurs reprises et finalement, le Monsieur sort. Que se passe-t-il, qu'il demande. Misère. J'avais bien au moins 4 réponses pas très polies à lui donner, mais on s'est contenté de lui faire remarquer qu'il chassait. Il part donc son moteur et remonte en avant pour s'ancrer à nouveau. Daniel lui demande combien de corde il a mis. Pas beaucoup qu'il répond. Daniel lui indique qu'il doit mettre 60 à 70 pieds de filin. Mais il nous regarde un peu déconcerté. On a estimé qu'il en avait mis environ 15... On retourne donc se coucher, d'un oeil et d'une oreille. À 4 heures, le réveil sonne et on part, en catimini, à la noirceur et au frette. Je bougonne une bonne partie du matin jusqu'à ce que Daniel m'envoie me recoucher. J'ai pas besoin de toi et en plus t'es pas du monde... C'est bon les lits chauds, le pire c'est que j'ai même pas de remords à le laisser dehors. Vers 7:30 on sort du chenal étroit, on lève les voiles et on continue vers Annapolis tranquillement. Le vent se lève, la vague se forme et par le temps qu'on arrive à destination, on commence à se faire brasser. Mais, cela ne dure pas, et on arrive à 13:30. La baie oû nous ancrons est super protégée. Il n'y a pas de vent, pas de vagues et pas de bateaux. C'est boisé tout autour avec quelques maison huppées. Nous y serons d'ailleurs tout seul pendant notre séjour de 3 jours. Le bonheur. On peut aller à terre facilement, on est ancré à 300 pieds d'un quai appartenant au parc fédéral. Il y a un héron qui nous salue chaque fois que l'on va à terre. On marche 10 minutes en pleine forêt avec les chevreuils et on débouche sur: un West Marine, une épicerie, une bibliothèque, des restos, tout quoi. On avait vraiment l'impression d'être perdu en forêt. Et pourtant la civilisation était toute proche. On en profite pour se ravitailler un peu. On se couche finalement (la journée a débuté à 4 heures), cette fois, sur nos deux oreilles et avec les deux yeux fermés. Le lendemain, on organise une virée en ville pour aller visiter l'Académie Navale. C'est sur l'autre rive de la péninsule à environ 2.5 miles de notre quai. C'est assez près pour marcher, mais un aller retour avec une visite nous apparaît une grosse commande. On décide donc de sortir les vélos, pour la première fois. C'était bien on leur avait trouvé une belle place dans le compartiment moteur, bien au fond. Maintenant il faut les sortir,les mettre dans le dingui, les apporter à terre, revenir chercher la famille, monter les vélos et partir ,sans oublier rien. Finalement, ça parait pire que c'est. De toute façon je vous reparlerai de ma dilatation nasale prononcée. J'aurai au moins appris à respirer par le nez et à prendre le temps. Ce qui n'est pas rien. Nous nous sommes donc dirigé vers l'académie. Gabrielle a dit que c'était pas si loin finalement. On mesure souvent les distances en les comparant avec le trajet école maison de Gatineau. C'est la référence. La visite était vraiment très intéressante. On a tous apprécié la visite des batiments du campus et du musée. Il y avait des dizaines de répliques de bateau. Certaines avaient été fabriqués par les prisonniers. De vraies oeuvres d'art. Je vous envoie des photos. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
18 octobre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, il a venté.... Hier soir, nous étions à l'ancre à Cap May devant l'académie de la Garde Côtière américaine. Chaque matin, à 8 heures, l'hymne National est joué dans un haut parleur et les recrues sont au garde à vous sur le pont du bateau de la garde côtière. Il n'y a que les américains pour être aussi patriotique. Bref, hier soir miss météo annonçait des vents de 20 à 25 noeuds avec des rafales à 30 noeuds. Nous sommes allés à terre le matin et à notre retour nous avons rencontré nos voisins. Le monsieur nous avise qu'il a changé de place,(devant Boreas pour être loin du chenal) mais de ne pas s'inquiéter car il a mis deux ancres.... Mouais. Arrivés sur place on voit ''Mon Amie'' effectivement ancrée assez proche de notre bateau. On en discute mais on n'ose pas faire lever les deux ancres du voisin. Misère.... La nuit tombe, le vent lève et le courant change de direction. Les deux bateaux sont vraiment très proches l'un de l'autre. On ne peut pas ajouter de chaîne à notre ancre de risque de trop se rapprocher. On a déjà 90 pieds de sortis, ce qui est théoriquement largement suffisant. Mais nos deux bateaux sont vraiment très, très proches. Et il me semble que celà nous aurait rassurés d'en jeter un autre 40 à 50 pieds de plus. On a pas 200 pieds pour rien... Daniel s'installe avec le GPS (pour s'assurer que l'on ne chasse pas)et espionne le voisin. Le voisin non plus ne dort pas. Le vent souffle comme prévu à 25 noeuds et Daniel voit passer des pointes à 30 noeuds sur l'anémomètre. Puis, vers 2 heures du matin, le voisin sort pour enlever une ancre. Au moins, maintenant son bateau pourra bouger un peu plus et nous permettre de passer devant au changement de marée. La marée doit changer vers 4 heures du matin. Daniel est toujours réveillé. Moi je fais semblant de dormir car il y a vraiment beaucoup de bruit. La chaîne craque à chaque raffale, les dorades vibrent, les lignes de vie flacotent au vent. Les deux enfants dorment comme deux marmottes en hiver. Tant mieux. Finalement, la marée change de bord et notre bateau passe devant ''Mon Amie'' tout près tout près. Mais il n'y a pas de bobo. Si le voisin n'avait pas enlevé son ancre, on aurait probablement cogné. Notre bateau n'aurait probablement rien eu, non mais c'est un Corbin!, mais le voisin, lui, il aurait eu des traces visibles de notre embrassade. Daniel s'est finalement couché vers 5 heures 30. Ça fait pas une nuit très longue. Le meilleur est que miss météo annonçait la même chose ce soir. Mais ce soir,nous nous sommes payé une marina, avec laverie, boutique nautique et luxe ultime: douche chaude, le bonheur. On a même eu droit à un ''goody Bag'' contenant un bouteille de vin, des biscottis, un porte-clé et une carte de la ville. Le propriétaire de la marina est allé reconduire Daniel pour faire le remplissage de la bonbonne propane. On entend le vent souffler, mais le bateau est bien amarré et nous sentons à peine les raffales. Une bonne nuit de sommeil nous attend. Dois-je préciser que Mon Amie n'est pas vraiment notre ami... et dans les Bahamas si nous le rencontrons, on se tiendra bien loin, quitte à lui faire lever l'ancre. Carole | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
15 octobre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello!et oui, Ça y est, nous avons enfin le courriel à bord. Celà a pris beaucoupd'effort et généré beaucoup de frustations (pour Daniel!)/mais ça marche.L'informatique ça demande de la patience...Tu installes le logiciel 10 foiset c'est la 11e fois que ça marche. Nous avons eu aussi de l'aide du réseaudu capitaine ce qui a grandement accéléré les choses. Bref, pour nousrejoindre de façon quotidienne, vous pouvez utiliser cette adresse. Pas depièces jointes. Le système ne pourra pas les envoyer, on marche à la vitessegrand L ( leeeennnnnteeeemeeennnnt). Mais nous prendrons nos courrielsrégulièrement à cette adresse puisque nous le faisons confortablement assisdans la cuisine. Il ne faut pas faire de ''reply'' sinon le messagedeviendra trop gros. Mais si vous ne voyez pas l'adresse sur ce courriel, lavoici: ve0bra@winlink.com. C'est bien zéro, pas la lettre o, et çacorrespond à mes lettres d'appel pour la radio amateur. C'est pas leslettres de Daniel, car Daniel, lui, n'a pas sa license de code morse.... moij'ai le papier, mais c'est lui qui fait tout le sale boulot d'installation.moi j'y comprend rien!Nous sommes arrivés à Cap may hier. Nous avons mis 24 heures pour s'yrendre. Une petite ride somme toute pépère sauf pour la sortie de la baie duport de New-York: on se serait cru sur le lac Ontario par 30 noeuds devents. Et j'en rajoute à peine... Une fois la pointe de Sandy Hook passée,nous avons commencé à longer la côte et le bateau a pris une allureconfortable. Je dois dire que le fait que nous ayions un pilote intérieur agrandement contribué à notre confort. Le pilote pilotait, et nous avions leradar et le GPS pour suivre notre course. Il y a passablement de traffic surles côtes bien que nous étions loin du chenal commercial. On voyait deslumières ( des tugs ( pousseux ou tireux), des bateaux de pêche, des cargos)qu'on pouvait identifier à l'aide d'un tableau que nous avons. Finalement,la nuit a passé assez vite à se relayer au lit pour dormir, à manger (onmange beaucoup la nuit: il n'y a rien d'autre à faire), et à marquer notreposition sur la carte. Nous avons terminé notre voyage au moteur, faute devent et avons jeté la pioche à l'eau à 16:30 après 2 tentativesinfructueuses d'ancrage dans deux sites différents. On s'est même payé leluxe de se prendre dans la vase deux fois,(ça c'est en plus de l'échouage enrègle la veille...je vous en reparle) avant de décider qu'il n'y avait pasassez d'eau. Bref, nous serons à Cap May encore quelques jours, le temps queles vents soient favorables pour traverser la Baie de Delaware au PC et serendre dans la baie de Cheesapeek.En attendant, on ira visiter Cap May et sebalader sur la plage quand la pluie arrêtera.Carole | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Échouage! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nous sommes rendus, enfin, dans la baie de Chesapeake. La traversée de la baie du Delaware s'est faite beaucoup plus rapidement que prévu. On savait que le courant nous aiderait, mais on avait pas prévu faire 9.5 noeuds. On roule normalement à 5 ou 6 noeuds. Bref, Gabrielle était contente: on a pu prendre l'apéro à 4 heures comme d'habitude. Le bassin dans lequel nous sommes ancrés est très bien protégé. On passera probablement la journée de demain ici. On nous avait dit que ça nous arriverait. On était sceptique. Et je vous le dit, ça nous est arrivé à nous et à d'autres aussi. Donque, je vous avais ti dit que nous nous étions échoués? Rectification, que j'avais échoué le bateau. Mardi dernier, à New York, nous avions prévu partir pour Cap May vers 9 à 10 heures. (C'est l'heure classique, pour arriver de jour) On lève donc l'ancre vers 9:30. Premier pépin, notre ancre est prise dans une chaîne de mouillage: la boule blanche et bleue flotte sur le bord de la berge. Daniel force comme un boeuf et on finit par se dégager au bout de 30 minutes. Puis je prends le chenal pour sortir de la baie. Je m'enligne au centre. La carte indique clairement que le chenal est profond au centre. Mais ce que la carte n'indique pas, c'est le banc de sable, pile au centre du chenal. Et Carole immobilise le bateau pile sur le banc de sable. Je fais donc marche arrière. On bouge pas. je fais marche avant, on bouge toujours pas. Le temps joue contre nous: la marée descend. Plus on attend, moins le bateau va flotter. On descend donc le dingui, installe le moteur sur le dingui, sort les cordages de 100 pieds. Daniel tente de pousser le nez du bateau. Rien. On gîte le bateau. Bouge toujours pas. Puis, on demande de l'aide. Le monsieur accepte, mais déclare, avec raison: vous être trop pris, attendez que la marée remonte. Il dit aussi, il fallait passer à gauche pas au centre. Mouais, je le sais maintenant. Il est 11 heures, le bateau commence à pencher et la marée finit de descendre à 14 heures. Je fais donc un pique-nique rapide et je pars avec les enfants sur la plage. Daniel reste seul au bateau à attendre que l'eau finisse de baisser. Et l'eau baisse. À 14 heures le bateau flotte dans 2 pieds d'eau. (on a 5 1\2 pieds de tirant d'eau) De la plage, je vois le Daniel sur le bateau, il a la caméra à la main... J'en conclus que tout est sous contrôle. Monsieur s'est même permis un petit dodo de 1:30 et de menuse travaux de réparation. Dire que je m'inquiètais. Sur la plage, les enfants ont passé une superbe journée. Ils ont trouvé 1 balle de tennis, 1 superball, 1 ballon de football, 1 casquette, des plombs pour la pêche et 3 bières. Et tout en parfait état. Une vrai loterie. De retour au bateau vers 15:30 le bateau s'est redressé mais refuse toujours de décoller du fond. Ce n'est que question de temps. À 16 heures, le bateau flotte à nouveau et on repart, Daniel à la barre (j'en ai assez fait pour aujourd'hui!). Mais maintenant, nous devons décider, partir ou rester? Les vents sont favorables cette nuit et demain matin. Après ce ne sera plus bon. Nous sommes fatigués et stressés par tous ces événements. Pas vraiment le départ rêvé. Mais on part quand même. Vous connaissez la suite.
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18 septembre 2004 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hello, j'espere que vous allez bien. Nous ca baigne. Nous sommes enfin partis mardi dernier. Apres un dematage pepere, nousavons mis les moteurs et traverse le lac Ontario jusqu"a Cap Vincent. Il n'yavait pas un pet de vent. Ce fut bien agreable. Nous avons passé les douanessans aucune difficulte. Les enfants sont un passeport parfait: la bette deGabrielle aurait amadoue tous les douaniers. LE lendemain matin, nous sommes partiesde Cap Vincent a 2 heures du matin, et sommes revenues a Cap Vincent a 4heures du matin. Meme, le pop corn se plaignait que ca brassait trop. Nous avons grandement apprecie le retour au lit. Il etait inutile de se taper lavague pendant 9 heures. Non mais on est la pour s'amuser .Nous avons donc passéune belle journee a Cap Vincent a faire de la lessive et a flaner. Jeudi matinnous avons pris la route a 6 heures pour nous rendre a Oswego. Le lac etait unvrai miroir. Rien a voir avec la veille. Nous sommes arrives a la premiereecluse d'Oswego 9 heures plus tard. Nous avons amarre au quai de la ville. Le lendemain on repartait vers Rome, petite ville tranquille. On a fait des courses a velo et sommes repartis le lendemain. Jusqu'a maintenant nousavons passé les 8 ecluse du canal d'Oswego, traverse le lac Oneida et traverse 9 ecluses du canal Erie. Il en reste 14 a faire puis nous serons rendus surla riviere Hudson. Nous remettrons le mat a cet endroit. Aujourd'hui, noussommes a Canajoharie, il pleut, on en profite donc pour travailler, faire desemails a la bibliotheque locale et s'amuser a l'ordi (pour les enfants). Danielinstalle une pompe a pied pour l'alimentation en eau de mer. (ou de lac selon!) Il s'amuse quoi. Nous avons rencontre plusieurs autres voiliers qui partent vers le Sud.Nous avons rencontre une autre famille comme nous. On les recroisera surementplus loin. Nous avons du plaisir, et commencons a prendre notre rythme decroisiere. On y va lentement mais surement. De toute facon il faut attendre le 1 er novembre avant de passer la Virginie. Question de laisser passer laperiode des ouragans. Les photos, c'est antoine qui les a prises. P.S. impossible de trouver les accents! Bisous a tous | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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