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Manipuler pour mieux pouvoir (s’)expliquer.
Le récit autofictionnel L’avenir dure longtemps de Louis Althusser



Peter Vandendriessche

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Les récits autofictionnels ne s’écrivent pas sans raison. En rédigeant un tel récit, l’auteur veut entre autres prouver qu’il a la conscience tranquille ou contredire les rumeurs sur sa personne qui courent à travers la société. Il est de même pour L’avenir dure longtemps. Althusser l’a voulu comme réaction aux commentaires qu’a suscités son crime. Ainsi, il a voulu s’expliquer. Vu qu’il ne l’écrit pas sans raison, il met tout en œuvre pour convertir le lecteur à son point de vue. Pour ce but il manipule certaines données de sa vie et il décrit certains endroits de façon symbolisée. Dans notre travail nous aimerions découvrir quelques exemples de ces manipulations, essayer d’en expliquer les origines, et analyser ce que le narrateur rapporte sur ces manipulations.

 

Louis Althusser n’a pas pu parler. Après l’étranglement de sa femme, la justice et le corps médical décident de ne pas laisser le meurtrier à la parole. Plus même, on l’a interdit de parler, enfermé dans une hospice, et exclu du débat publique. Le juge avait décidé que dans « l’affaire Althusser » il s’agissait d’un non-lieu.

Le destin du non-lieu, c’est en effet la pierre tombale du silence. (al, 36)[1]

L’état de non-responsabilité juridico-légale, en revanche, coupe court à la procédure de comparution publique et contradictoire en cour d’assises. Elle voue préalablement et directement le meurtrier à l’internement dans un hôpital psychiatrique. Le criminel est alors lui aussi « mis hors d’état de nuire » à la société, mais pour un temps indéterminé, et il est censé recevoir les soins psychiatriques que requiert son état de « malade mental ». (al, 37)

Toutefois, l’homme « disparu » Louis Althusser ne se laisse pas taire. Après avoir surmonté les crises de folie les plus aiguës, il se décide et formule une réponse publique[2] à la multitude de questions et de réflexions qu’a suscitées son geste de folie[3]. En reprenant un projet autofictionnel qu’il avait annoncé dans ses lettres à Franca[4] en 1963, et élaboré pour la première fois dans Les faits[5] en 1976, Althusser veut lui-même dire et expliquer ce qu’il s’est passé le 16 novembre 1980 avant que le soleil se lève. Ce jour-là il était en train de masser le devant du cou d’Hélène (sa conjointe) que tout à coup il aperçut qu’elle était morte. Hélène avait été étranglée mais son corps ne montrait pas de signes extérieurs de strangulation.

Pour expliquer le meurtre, Althusser choisit d’écrire un long texte, dans lequel il veut s’expliquer, parce que dû au non lieu, il est le seul qui n’est pas encore été entendu sur l’affaire.

Je n’entends rien d’autre par là que lever la pierre tombale sous laquelle la procédure du non-lieu m’a enfoui à vie pour donner à chacun les informations dont je dispose. <...> Sacrifiant tout le reste, j’ai seulement voulu retenir l’impact des affects émotifs qui ont marqué mon existence et lui ont donné sa forme : celle où je me reconnais et où je pense l’on pourra me reconnaître. (al, 46)

<...> puisque chacun jusqu’ici a pu parler à ma place et que la procédure juridique m’a interdit toute explication publique, j’ai résolu de m’expliquer publiquement. (al, 45)

Il donne encore deux autres raisons. La première est qu’il l’a écrit pour ses amis

Je le fais d’abord pour mes amis et si possible pour moi : pour soulever cette pesante pierre tombale qui repose sur moi. (al, 45)

parce que

Déchirés, ils ne parviennent pas à faire coïncider l’image de leur parent ou ami et la figure de ce même homme devenu un meurtrier. Eux aussi, désemparés, ils cherchent une explication qu’on ne leur donne pas ou qui leur semble bien dérisoire quand un médecin s’enhardit à leur confier une hypothèse : « des mots, des mots » !

Comme troisième raison, il invoque son souhait d’anonymat. En admirant ce que Foucault a écrit (al, 236) dans son « Qu’est-ce qu’un auteur ? »[6], il souhaite que sa biographie n’influence plus l’interprétation de ses travaux. Faisant ainsi il espère que l’intérêt du public envers sa petite personne s’évapore, parce qu’il a tout dit ce qu’il y a à dire

Et maintenant que je confie au public qui voudra bien le lire ce livre très personne, c’est encore, mais par ce biais paradoxal pour entrer définitivement dans l’anonymat, non plus de la pierre tombale du non-lieu, mais dans la publication de tout ce qu’on peut savoir de moi, qui aurai ainsi à jamais la paix avec les demandes d’indiscrétion.

Le narrateur avertit le lecteur aussi quant au genre de son « petit texte » (al, 305). Ce n’est ni [un] « journal, ni mémoires, ni autobiographie. » (al, 47). Plus loin dans le texte, il le désigne comme essai.

Voici comment, maintenant, c’est-à-dire en fait depuis que j’écris cet essai, les choses m’apparaissent.

Pour recomposer ce qu’il a vécu et ce qu’il en a compris (al, 72), il a rassemblé « toute la ‘documentation’ disponible » et a voulu faire une « ‘confession’ critique [qui] n’a guère de précédent » (al, 47). Il le fera avec « le maximum humain de garanties objectives [et il n’entend] pas livrer au public les seuls éléments de [sa] subjectivité (al, 46). La dernière partie de cette phrase apporte une nuance importante : il y a certainement des éléments de sa subjectivité. Althusser nous rapporte l’histoire de ses affects et de sa vie tel qu’il l’a vécue et à plusieurs occasions il l’imagine autrement qu’elle n’est ; il ne la trannsforme pas pour la détruire mais pour la capter dans ce qu’elle est[7].

Dans son ‘amour’ pour moi, quelque chose m’a transi et marqué dès la première enfance, fixant pour très longtemps ce qui devait être mon destin. Il ne s’agissait plus d’un fantasme, mais de la réalité même de ma vie. C’est ainsi que pour chacun un fantasme devient vie. (al, 72)

Je tiens en effet tout au long de ces associations de souvenirs à m’en tenir strictement aux faits : mais les hallucinations sont aussi des faits. (al, 99)

 

L’avenir dure longtemps commence avec la description de la scène du meurtre, ce qui fait que le reste du livre est une immense analepse. Ensuite il va à la recherche des causes du meurtre qu’il trouve dans les effets qu’a eus la constellation œdipienne sur sa vie future. Ces causes ne se trouvent pas seulement à la base de son comportement envers Hélène mais leur effet s’étend aussi à sa vie politique, intellectuelle et amoureuse (dans lesquelles, il est vrai, Hélène joue aussi un rôle clef). Il nous paraît que le sentiment de ne pas exister vraiment

Ma mère m’aimait profondément mais ce n’est que beaucoup plus tard, à la lumière de mon analyse, que je compris comment. En face d’elle et hors d’elle je me sentais toujours accablé de ne pas exister par moi-même et pour moi-même. (al, 71-72)

N’existant pas réellement, je n’étais dans la vie qu’un être d’artifice, un être de rien, un mort qui ne pouvait parvenir à aimer et être aimé que par le détour d’artifices et d’impostures empruntés à ceux dont je voulais être aimé et que je tentais d’aimer en les séduisant.

est un des ses affects les plus décisifs.

<...> la domination si forte que le fantasme de ne pas exister exerça sur tous mes fantasmes secondaires<...> (al, 253)

Un autre terme qui semble ressortir du domaine de la psychanalyse est caractéristique de son comportement. Celui du « père du père » qui revient à multiples occasions dans L’avenir dure longtemps.

<...> le rôle du « père du père », formule qui me séduisit longtemps et me parut rendre compte de mes traits affectifs. (al, 106)

Althusser définit ce terme de sa main comme l’« entreprise de penser à sa place [du père (symbolique)] ce qu’il eût dû penser pour être lui-même » (al, 248). Althusser se sentit « père du père », et le mentionnait explicitement dans L’avenir dure longtemps, de M. Richard, son grand professeur de lettres à Marseille, cours par lequel il dépassait son concurrent Vieilledent ; de Daël, qui était pour un moment « homme de confiance » de la stalag Schleswig, auquel le soldat Althusser avait été versé ; de Lacan (al, 209) ; du PCF (al, 221) en s’obstinant à en rester membre jusqu’à l’année de sa disparition (1980) malgré ses vives critiques, ne pensons qu’aux articles Ce qui ne peut plus durer dans le parti communiste[8] qui ont paru dans le Monde en 1978 ; et naturellement de Marx lorsqu’il veut mettre sur papier ce que Marx voulut vraiment dire, allant au-delà des concepts « nouveaux » de Marx, à cause desquels « on peut aisément s’égarer »[9].
Mais la métaphore « père du père » va plus loin que les seuls faits mentionnés dans L’avenir dure longtemps. S’il s’intéresse tant à la psychanalyse et au transfert entre patient et médecin (al, 3 42, 47, 302; entre autres), n’est-ce de nouveau pas l’occurrence du rôle « père du père » ? En voulant donner des conseils à celui qui veut le guérir et donc guider ou être sa loi (= rôle du père) ? Autre occurrence : si le meurtrier Louis Althusser veut voir publié cette apologie qu’est L’avenir dure longtemps, n’est-ce pas guider le public quant à l’interprétation qu’il doit attribuer au crime du philosophe ? Ce public qui est l’entité qui forme la loi de son comportement moral[10] ?

À ces deux motifs psychanalytiques capitaux, s’ajoute celui du roman familial ou roman de famille[11]. Le terme a été employé pour la première fois par Freud dans « Der Familienroman der Neurotiker » en 1909. Un roman familial est « le mythe individuel que tout enfant invente pour surmonter la déception causée par sa famille réelle »[12]. En réinventant sa première jeunesse, l’enfant veut en quelque sorte se « venger » de ses parents. Il est important de mettre l’accent sur le fait qu’un tel récit est fantastique et ne repose pas sur la réalité.

Le choix d’Althusser d’écrire « son » roman de famille n’est certes pas innocent.
En premier lieu parce que selon lui, la famille est « du terrible, de l’épouvantable et du plus effroyable de tous les appareils idéologiques d’État [= AIE ; soulignage par Althusser] » (al, 121). Et sachant qu’Althusser n’hésite pas à déformer la réalité pour mieux pouvoir la représenter, on ne peut être étonné qu’on retrouve un roman familial dans L’avenir dure longtemps. Naturellement pour démontrer que sa confusion mentale trouve son origine dans sa constellation œdipienne, mais aussi pour illustrer son hypothèse de la famille comme appareil idéologique d’État des plus terrible ou épouvantable.
En deuxième lieu parce que durant toute sa vie Althusser a étudié les textes importants de la psychanalyse, surtout ceux de Freud et de Lacan. Il connaissait probablement le terme et il a su l’exploiter. Cela lui donnait la liberté de manipuler la réalité afin de mieux pouvoir dire ce qu’il a ressenti et mieux pouvoir symboliser ce qui s’est passé. Althusser l’écrit à un certain moment lui-même :

<...> à moins et plus vraisemblablement que ce fût leur présence et l’amour qu’ils me portaient et que je leur rendais qui ne transformât en paradis d’enfant les maisons, les bois et les champs où ils vécurent.

Nous avons choisi dans notre travail de nous reposer presque exclusivement sur le texte même sans toutefois le lire comme une biographie[13]. Nous n’avons pas donc pas contrôlé si les données recueillis de L’avenir dure longtemps ont vraiment eu lieu. On peut naturellement se poser la question de savoir si une autobiographie est ontologiquement possible, mais nous ne voulons pas pousser le doute jusqu’à ce point-là. Toutefois nous croyons que certains faits que nous donne L’avenir dure longtemps sont trop fortuits pour être vrais et qu’on doit plutôt les voir comme des symboles qu’Althusser a employés pour mieux expliquer ce qu’il a voulu dire. Mais reste aussi la question de savoir, si inquiétante lors de la lecture de son autobiographie, où et comment il faut trancher entre folie et déraison de l’auteur ? Comment distinguer entre ruses d’un narrateur qui ne sait que trop bien ce qu’il fait et signes de confusion mentale ?

Il est temps de donner maintenant quelques exemples de ces symboles qui se trouvent dans L’avenir dure longtemps par lesquels Althusser veut expliciter son message. Il y par exemple l’immense pureté que la mère d’Althusser aurait inculqué à Louis ensemble avec le fait qu’elle croyait toujours que le pire allait arriver. Ainsi elle a donné à Louis une manie de faire des réserves (al, 123) et provoqué un réveil sexuel tardif (la première onanie et le dépucèlement ont eu lieu, on peut le dire, assez tard). Tout ceci fait que l’information donnée sur le procédé de la mère de Louis pour garder son argent est significative.

<...> ma mère cachait, du moins quand elle sortait ou voyageait, son argent sous ses jupes, donc au plus près de son sexe, comme si on devait protéger de toutes les manières possibles de toutes les mauvaises fréquentations et leurs périls à la fois son sexe et son argent. Et, certes, je n’étais alors, et pendant longtemps, pas plus libre de mon sexe que de mon argent.

Un autre exemple est celui du nom d’une ancienne maîtresse de son père. Dans L’avenir dure longtemps nous lisons qu’elle s’appellerait Louise. Nous n’avons pas contrôlé s’il a vraiment eu cette amante, mais à notre avis, Althusser veut une fois de plus souligner le fait que l’origine de ses troubles mentaux provient de sa constellation œdipienne. Le père en est aussi responsable.
Le silence d’Althusser sur sa relation avec sa sœur est étrange. Il écrit lui-même qu’il a eu une large correspondance (al, 132) et leurs période de dépressions coïncidaient à plusieurs reprises. Dans L’avenir dure longtemps, Althusser suggère que Georgette se battait aussi avec la non-existence quand il écrit que sa mère a eu une amie qui s’appelait Georgette...

Elle [= la mère de Louis] avait eu aussi, à Alger, une unique amie jeune fille de son âge, aussi pure qu’elle, devenue médecin, mais brutalement arrachée à la vie par une tuberculose. Elle s’appelait de son prénom Georgette. Quand ma sœur naquit, tout naturellement ma mère lui donna le prénom de son amie morte : Georgette. Un nouveau prénom de mort.

 

La description du lieu de l’action dans certains passages est aussi pleine de symboles. La façon de décrire la chambre où a eu lieu le meurtre est éloquente :

Un jour gris de novembre – c’était le dimanche, 16, vers neuf heures du matin – vient à gauche, de la très haute fenêtre, encadrée depuis très longtemps de très vieux rideaux rouge Empire lacérés par le temps et brûlés par le soleil <...> (propre soulignage ; al, 33)

Althusser ne se souvient plus ce qui s’est passé au juste (c’était un jour gris, donc indécis, ni noir, ni blanc), mais en tout cas il a tué son amante (les rideaux sont rouges, couleur qui évoque aussi bien l’amour que le sang, donc le meurtre). Le contexte et les causes sont déjà là depuis des années (voir « depuis très longtemps ») et tout le monde aura son commentaire sur ce qui s’est passé, tout le monde pensera qu’ils auront « vu » ce qu’il s’est passé (voir « la très haute fenêtre »).
Nous trouvons aussi des descriptions enthousiastes de la nature, comme par exemple aux pages 79 à 82. Dans son enfance, Louis a plusieurs fois passé des mois heureux chez ses grands-parents maternels et ceci se reflète dans la description de l’environnement de leur maison. Cette description est très sensuelle :

<...> l’odeur luisante de deux splendides chevaux de race palpitant de vie sur leurs flancs lisses (al, 79)

<...> leur eau tendre et sucrée fondant dans la bouche et libérant le couple des noyaux glissants, quelle saveur et quel plaisir !

À la différence du appartement clos et isolé des Althussers, la nature semble pour Louis un espace plein de découvertes. Un tel enthousiasme d’un communiste pour la nature pourrait étonner. Il est vrai que la plupart des communistes fixaient surtout leur attention sur les groupes sociaux qui vivent dans les villes, à savoir les ouvriers, les petits-bourgeois, les grands bourgeois, le patronat,... Cependant il y a d’autres auteurs communistes qui ne cachent pas leur admiration pour la nature. Par exemple Paul Nizan qui dans ses romans Antoine Bloyé et Le cheval de Troie, décrit la nature comme un lieu où on se peut sentir heureux et où on ne se sent pas désaliéné. L’admiration d’Althusser pour la campagne ne se limitait pas à la nature. Il voulait vraiment faire partie des « hommes » de la campagne, voir « l’hallucination » (al, 98-99) et déplorait leur sort quand les hommes d’État font la guerre.

Au village, sur une éminence, l’église, récente, sans grâce ni relief, et devant elle, le classique et affreux monument aux morts de la guerre de 1914-1918, couvert de noms innombrables <...> triste bilan qui montrait à l’évidence que comme toujours ces guerres avaient tranché dans la jeunesse des campagnes. (al, 89)

 

Nous croyons avoir donné plusieurs exemples des manipulations par le narrateur. Comme il y a le jeu avec les prénoms de l’ancienne amante de son père et de l’ancienne amie de sa mère et la description de certains lieux qui en dit plus long sur ce qu’il a vécu à ses endroits mêmes. A notre avis, ces manipulations trouvent partiellement leur explication dans le fait qu’une partie considérable de L’avenir dure longtemps est un roman familial. Le propre d’un roman familial est que l’enfant réinvente son enfance sous forme d’une histoire fantastique et donc manipulée. Il nous semble que le narrateur en est conscient jusqu’à un certain point, vu qu’il ne cessent de référer à des termes et phénomènes psychanalytiques. En plus, il écrit lui-même qu’il manipule la description de ce qu’il a vécu pour mieux pouvoir nous la dessiner.

Ouvrages cités

Althusser, L. 1994². L’avenir dure longtemps suivi de Les faits. Paris : Stock-IMEC.

Althusser, L. 1965. Pour Marx. Théorie. Paris : Maspero.

Farron, Y. s. d. « Pierre Michon, un roman familial littéraire ». Collectif remue.net. http://www.remue.net/cont/michon6IvanFarron.html.

Foucault, M. 1984. “Qu’est-ce que les Lumières?”. IN: Foucault, M. - Defert, D. - Ewald, F. 1984. Dits et écrits 1954-1988. IV 1980-1988. Paris: Gallimard. 562-578.

Porter Abbott, H. 1988. « Autobiography, Autography, Fiction : Groundwork for a Taxonomy of Textual Categories ». New Literary History 19 :3. 601.



[1] Les chiffres entre parenthèses précédés de al, renvoient au page relative dans l’édition poche (voir Ouvrages cités).

[2] Louis Althusser lui-même met l’accent sur cette qualification en la répétant –ce n’est pas le seul cas de répétition- beaucoup à travers L’avenir dure longtemps. Le non-lieu en effet empêche l’accusé de « s’exprimer publiquement en son nom et en personne » (al 41-42). Cette insistance nous rappelle la vie en commun des communistes et leur horreur de la propriété privée. Elle nous indique aussi que l’éthique althussérienne est loin d’être kantienne : Althusser n’élabore apparemment pas les lois de son comportement selon une logique sévère qui n’a pas nécessairement besoin d’affirmation de l’autre et du groupe. Il veut que public comprenne, voire pardonne, son méfait.

[3] Certaines allaient loin : « que penser des tous les philosophes qu’a formés Althusser, étant ‘caïman’ de philosophie à la l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm ? » La philosophie occupait et occupe une place non négligeable dans la formation des lycéens en France et on peut donc dire que les enseignants de philosophie influencent leurs élèves.

[4] Althusser, L. 1998. Lettres à Franca (1961-1973). Paris : Stock – IMEC.

[5] Les faits suit L’avenir dure longtemps dans l’édition de Stock – IMEC.

[6] Foucault, M. « Qu’est-ce qu’un auteur ? » IN : Foucault, M.- Défert, D. – Éwald, F. 2001. Dits et écrits I, 1954-1975. [edition Quarto]. Paris: Gallimard. 817-849.

[7] Foucault, M. 1984. “Qu’est-ce que les Lumières?”. IN: Foucault, M. - Defert, D. - Ewald, F. 1984. Dits et écrits 1954-1988. IV 1980-1988. Paris: Gallimard. 570.

[8] Althusser, L. 1978. Ce qui ne peut plus durer dans le parti communiste. Théorie. Paris : Maspero.

[9] Althusser, L. 1965. Pour Marx. Théorie. Paris : Maspero. 29.

[10] Voir note 2.

[11] À côté du roman familial nous trouvons aussi d’autres sortes de discours dont plusieurs qui sont d’inspiration théorique : discours politique, philosophique, psychanalytique,... Ceci se remarque entre autre à la mise en italique plus fréquente, ce procédé typographique qui est si typique des travaux théoriques du philosophe politique.

[12] Farron, Y. s. d. « Pierre Michon, un roman familial littéraire ». Collectif remue.net. http://www.remue.net/cont/michon6IvanFarron.html.

[13] Porter Abbott, H. 1988. « Autobiography, Autography, Fiction : Groundwork for a Taxonomy of Textual Categories ». New Literary History 19 :3. 601.




Sommet
Dernière mise à jour: 25.01.2005