13 avril 2003.

ferdinandfischer.fr.fm

 

Le fils caché de Cordero Marin ("Jacques Chirac"). 

www.investigateur.ms/Chiracfilscache.htm 

 

 

LE VATICAN ET LA SECONDE GUERRE MONDIALE

 

 

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INTRODUCTION

 

Depuis 1963 et la création de la pièce Le Vicaire, de Rolf Hochhut, les affirmations les plus absurdes ont été émises à l'encontre du Vatican, et plus particulièrement du pape Pie VII, au sujet de l'attitude de l'Église face à la persécution des juifs par les nazis et leurs alliés. La doctrine chrétienne en soi est catégoriquement contraire à toute forme de persécution et rien n'est plus contraire à ses fondements que le racisme: le christianisme est une religion universelle, ce qui signifie que tout homme, quel qu'il soit, peut devenir chrétien; il lui suffit pour cela de se convertir sincèrement, c'est-à-dire en son âme et conscience, et d'en faire profession: il sera alors reçu dans la communauté des chrétiens par le rite de passage du baptême. Aucune distinction n'est établie entre les chrétiens de naissance et les chrétiens par conversion, contrairement, par exemple, à ce que pratiquait les juifs à l'époque où ils acceptaient des convertis, qu'ils maintenaient à l'écart sous le vocable grec de prosélytes (connus du Nouveau Testament sous le nom de «ceux qui adorent Dieu»).

 

L'ensemble de cette campagne, sans cesse relancée, s'inscrit dans le contexte d'un anticléricalisme qui, s'il avait un sens à l'époque où la France avait «une foi, une loi, un roi», est devenu caduc en 1789 et a depuis servi un fanatisme antichrétien tout aussi antipathique que le fanatisme chrétien, avec en plus l'idée qu'au moins, les chrétiens nous promettent la vie éternelle. Dans l'affaire du nazisme, on rappellera que c'est parmi les électeurs catholiques que le nazisme a été le moins soutenu: Broszat, dans son Etat hitlérien, rappelle que dès 1931 le chef du Zentrum (parti catholique) ainsi que les évêques catholiques ont condamné officiellement le nazisme (M. Broszat, L'État hitlérien, l'origine et l'évolution des structures du troisième Reich, éd. française, Paris, Fayard, 1984, p. 517) et les chiffres qu'il donne pour les élections de 1928, 1930 et juillet 1932 montrent que le seul parti à conserver son électorat est le Zentrum (p. 24). Les historiens du catholicisme, laïques ou religieux, répètent à toute occasion, avec une très grande fermeté, que toutes les accusations d'antisémitisme et de pronazisme portées contre Pie XII sont fausses et que son philogermanisme, avéré, n'a en rien gouverné son attitude envers Hitler. Dans le contexte anticlérical, c'est-à-dire anticatholique, toutes ces accusations sont dépourvues de pertinence: comment peut-on reprocher à l'Église à la fois son ingérence dans les affaires du siècle (par exemple dans le domaine de la morale sexuelle) et sa non-ingérence dans les affaires du même siècle (par exemple son absence de condamnation du nazisme ?). On aimerait beaucoup voir les protestants mis à leur tour sur la sellette et expliquer d'où viennent les voix qui, aux élections, ont abandonné les partis dits bourgeois pour aller grossir le parti nazi. Pas des communistes ni des sociaux-démocrates qui n'ont perdu que 4%, alors que les partis bourgeois passaient de 41,8 à 10,7% (Broszat, ibid.)

 

Enfin, pour prendre en compte les discours indignés sur la criminalité essentielle du nazisme découlant de son fondement raciste, il faut faire un travail d'historien, c'est-à-dire se placer dans le contexte d'avant la guerre: qui n'était pas raciste à cette époque-là? Doit-on rappeler la violence de l'apartheid des Etats-Unis qui a duré jusqu'aux années 1960? Les campagnes de stérilisation des pays scandinaves, dirigées particulièrement, nous disent les chercheurs, contre les Saami? On comprend mal pourquoi le Vatican aurait le devoir de sauver physiquement les juifs s'il n'a pas celui, corollaire, de sauver les Noirs lynchés, interdits d'autobus et d'école ou exclus du vote. Sans parler des Indiens d'Amérique! Mais sans doute cette phrase, tirée de la réponse du cardinal Pacelli au gouvernement allemand en avril 1937, explique-t-elle les accusations absurdes formulées contre le Vatican: "L'intention du Vatican était et reste d'éliminer des dommages et de surmonter les désordres qui se produisent aujourd'hui en Allemagne du fait que les pouvoirs publics et le mouvement qui soutient l'État se sont de plus en plus compromis avec des idées, des forces, des orientations et des groupes idéologiques dont le but avoué ou réel est d'asservir l'Église et d'anéantir la foi chrétienne."Il est incontestablement criminel de prétendre que le nazisme avait d'autres préoccupations que l'extermination physique des juifs et chacun sait que ceux qui l'affirment sont d'affreux néo-nazis. Le Vatican est donc néo-nazi. Quod demonstrandum non fuit.

 

De nombreux travaux d'historiens, chrétiens ou non, ont établi la réalité de l'attitude du Vatican et de Pie XII, depuis l'époque où, nonce apostolique en Allemagne, il avait rédigé l'encyclique Mit Brennender Sorge par laquelle Pie XI condamnait le racisme. En réalité, il ne s’agit plus d’une question historique, car les faits sont là et prouvés de longue date. Le Père Blet, jésuite français, a coordonné les travaux de recherche sur les archives vaticanes, travaux qui ont abouti à l’édition en douze volumes des Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale (cette śuvre monumentale contient 5.100 documents). Dans un ouvrage remarquable publié chez Perrin, le Père Blet a résumé cette portion d’histoire en un seul volume sous le titre Pie XII et la Seconde Guerre mondiale d’après les archives du Vatican. Tout ouvrage un tant soit peu sérieux sur ce sujet, ne peut que faire référence aux travaux de recherche de l’équipe à laquelle appartenait le Père Blet. Néanmoins, les idéologues occupent, comme d'habitude, le devant de la scène et leurs clameurs étouffent la voix des honnêtes hommes. Nous mettons à votre disposition les travaux et les documents qui aident à comprendre le dossier :

 

  

 

*** L'encyclique Mit brennender Sorge, déclaration officielle du Vatican (en l'occurrence le pape Pie XI et le principal rédacteur de l'encyclique, le nonce du pape en Allemagne, cardinal Pacelli, futur Pie XII) au sujet du nazisme et son "nouveau paganisme agressif".

Elle ne cesse d'affirmer la radicale incompatibilité entre l'idéologie nazie, dans tous ses aspects, et le christianisme, religion d'amour universel. Elle contient entre autres cette phrase: "Quiconque prend la race, ou le peuple, ou l'État, ou la forme de l'État, ou les dépositaires du pouvoir, ou toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine - toutes choses qui tiennent dans l'ordre terrestre une place nécessaire et honorable -, quiconque prend ces notions pour les retirer de cette échelle de valeurs, même religieuses, et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses créé et ordonné par Dieu." dès l'instant où il y va des suprêmes et des plus hauts intérêts, où il s'agit de se sauver ou de se perdre, le croyant n'a devant lui qu'une voie de salut, celle du courage héroïque C'est peut-être cette phrase, invitant les catholiques à la résistance, qui définit ou résume le mieux la position de l'Église de Rome: "dès l'instant où il y va des suprêmes et des plus hauts intérêts, où il s'agit de se sauver ou de se perdre, le croyant n'a devant lui qu'une voie de salut, celle du courage héroïque." Nous faisons suivre ce texte de la réponse du gouvernement allemand, qui accuse le Vatican "d'ameuter le monde contre l'Allemagne", et de la réponse du Cardinal Pacelli et, enfin d'une allocution de Pie XII aux cardinaux (1946). Ces textes expriment la position officielle de l'Église catholique envers l'État allemand et le nazisme. Ils comportent une condamnation de cette idéologie dépourvue d'ambiguïté mais non de prudence diplomatique: l'Église doit songer d'abord à la sûreté des catholiques allemands et doit veiller à ne pas rompre les relations diplomatiques avec l'Allemagne (nous empruntons ces textes au livre de Pierre Maximi, Une encyclique singulière sous le IIIe Reich, Berchem, 1999). Rappelons, pour finir, que cette encyclique condamnant le nazisme a été lu en chaire dans toutes les églises allemandes.

 

*** Lettre de l'ambassadeur de Vichy près le Saint-Siège à Pétain (2 septembre 1941), résumant la position de l'Église sur la question des mesures contre les juifs: le racisme est totalement contraire à la doctrine chrétienne pour laquelle tout homme est potentiellement chrétien: il lui suffit de se convertir; l'Église a toujours protégé les juifs bien qu'elle ait cherché à limiter leur influence dans la vie publique; elle autorise les mariages avec des juifs non convertis.

 

*** L'affaire de la fausse prière de Jean XXIII: en 1963, après sa mort, Jean XXIII est accusé d'avoir rédigé une prière dans laquelle il renonce à la responsabilité des juifs dans la mort de Jésus-Christ. Là encore, tout le monde sait qu' il s'agit d'un faux mais les idéologues ont toujours la parole. L'affaire s'est éteinte d'elle-même, victime de son absurdité. Voici établi le dossier de presse de l'épisode.

 

*** L'affaire du refus de la déprécation du Vatican, en 1998:

Depuis l'avènement de Jean-Paul II, les organisations juives font pression sur le Vatican pour qu'il avoue la culpabilité de l'Église catholique dans la persécution des juifs par les nazis; en 1987, il annonce qu'un document sera rédigé. En mars 1998, le document est publié: il admet que certains catholiques ont pu participer à des exactions contre les juifs mais refuse catégoriquement d'admettre que l'Église en tant que telle ait pu être, d'une quelconque façon, impliquée dans l'affaire. Au passage, le texte souligne que «la seule ampleur du crime pose beaucoup de questions. Historiens, sociologues, philosophes politiques, psychologues et théologiens essaient tous de cerner toujours davantage la réalité de la Shoah et ses causes. Il reste beaucoup de recherches à faire.» Tandis que les historiens du christianisme (P. Levillain, H. Amouroux...), affirment la parfaite adéquation de la déclaration pontificale avec ce que les travaux historiques établissent, les organisations juives, après avoir triomphé pendant quelques heures, s'indignent et se taisent finalement au bout de vingt-quatre heures: il ne sera plus question de cette déculottée bien méritée. Nous avons le texte signé de Jean-Paul II. qui contient notamment la note suivante: "La sagesse de la diplomatie du pape Pie XII fut officiellement reconnue à différentes reprises par des organisations et des personnalités juives. Ainsi, le 7 septembre 1945, le Dr Joseph Nathan qui représentait la Commission hébraïque italienne déclara: « Tout d'abord, nous adressons un respectueux hommage de reconnaissance au Souverain Pontife et aux religieuses et religieux qui, en exécutant les directives du Saint-Père, ont reconnu les persécutés comme des frères et, avec dévouement et abnégation, ont apporté leur concours intelligent et efficace pour nous secourir, sans tenir compte des terribles dangers auxquels ils s'exposaient » (L'Osservatore Romano, 8 septembre 1945, p. 2). Le 21 septembre de la même année, Pie XII reçut en audience le Dr A. Léo Kubowitz, secrétaire général du Congrès juif mondial, qui présenta au « Saint-Père, au nom de l'union des communautés israélites, les remerciements les plus chaleureux pour l'action accomplie par l'Église catholique, en faveur de la population juive dans toute l'Europe pendant la guerre » (L'Osservatore Romano, 23 septembre 1945, p. 1). Le jeudi 29 novembre 1945, le pape rencontra environ 80 réfugiés juifs venant de divers camps de concentration d'Allemagne, qui exprimèrent « leur grand honneur de pouvoir remercier personnellement le Saint-Père, pour sa générosité envers ceux qui furent persécutés durant la période nazi-fasciste » (L'Osservatore Romano, 30 novembre 1945, p. 1). En 1958, à la mort du pape Pie XII Golda Meir adressa un message éloquent.

 

 *** Peu après sort aux Etats-Unis un pamphlet du journaliste John Cornwell affirmant que Pie XII était un répugnant autocrate antisémite et en quelque sorte nazi. Mais là, échec complet, du moins en France: même Le Monde doit reconnaître que ces accusations sont infondées et renvoie l'auteur à son incompétence. Le 28 novembre 1999, lors de l'émission Le Sens de l'histoire (cinquième chaîne hertzienne française, 16h35), l'historien et jésuite Blet,spécialiste d'histoire du Vatican, et le journaliste Duquesne, interrogés sur ce qu'ils en pensent, protestent tous les deux vigoureusement. Le livre est un condensé de plusieurs types d'imbécillité, celle de l'ignorant qui veut donner des leçons, en l'occurrence d'histoire, et celle du fanatique qui ne voit que ce qui peut être manipulé dans le sens de sa thèse. Pour ce Cornwell, le cardinal Pacelli, plus tard Pie XII, est un nazi dans l'âme à cause de son antisémitisme et il se délecte de la signature d'un concordat avec l'Allemagne nazie et des relations qu'il entretient ensuite avec elle. Il suffit de lire son livre pour comprendre l'inanité de ses positions; nous vous en donnerons bientôt un compte rendu. Pour l'instant disons seulement au sujet crucial du concordat, que son objectif principal et avoué était de maintenir l'existence d'un enseignement catholique autorisé et que ce but place d'emblée le Vatican hors d'atteinte des accusations de nazisme: le nazisme, en effet, doctrine totalitaire, revendique le droit de dominer et de contrôler entièrement l'éducation des enfants. Vouloir échapper à cet aspect du nazisme est en nier la légitimité!

 

Publié simultanément le 16 septembre 1999, en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Etats-Unis, le livre de John Cornwell, "Le pape et Hitler" (publié en anglais sous le titre "Hitler's pope") se révèle être une attaque fondamentalement polémique contre Pie XII et la papauté en général. Les documents fournis dans ce dossier permettent de comprendre les arguments avancés dans cette affaire. L'historien Pierre Chaunu réfute tous les arguments de John Cornwell contre Pie XII, et affirme qu'il a contribué à sauver les juifs de l'extermination.

 

 *** "La presse mondiale dénonce les erreurs du livre contre Pie XII" Un entretien avec le père Gumpel, ancien professeur à l'Université Grégorienne de Rome et relateur de la cause de béatification de Pie XII. A lire aussi l'indignation d'un historien Philippe Levillain, Professeur d'histoire contemporaine à Paris X-Nanterre, membre de l'institut universitaire de France. Et deux remarquables articles, clair et précis, documenté de la revue de référence "La Nef" : "L'Histoire manipulée" suivie de "Une vaste supercherie".

 

*** Au printemps 2000, Jean-Paul II se rend en Palestine et les Israéliens espèrent un agenouillement; quelques semaines avant l'arrivée du pape, le légat du pape à Jérusalem refuse de condamner Pie XII ainsi que le demandait les fanatiques sionistes. On trouve, une fois de plus le mensonge érigé en article de credo dans la bouche un commentateur intégriste: "There is a widespread feeling in Israel that the papacy could have had a profound influence on Catholics in Germany and across Europe during the Holocaust if it had declared that Nazism was incompatible with Christianity." (On croit généralement en Israël que la papauté aurait pu avoir une influence profonde sur les catholiques d'Allemagne et d'Europe durant l'holocauste si elle avait déclaré que le nazisme était incompatible avec le christianisme." Le fait que le pape ait souligné à plusieurs reprises l'incompatibilité essentielle entre le nazisme et le christianisme n'a évidemment aucun rapport avec le film... Nous avons le communiqué d'une agence américaine rapportant les faits.

 

*** Enfin, toujours au printemps 2000, l'historien anglais Gilbert publie un ouvrage sur la guerre (Never Again. A History of the Holocaust, Harper and Collins, 2000) dans lequel il reconnaît que la position des Eglises et des chrétiens et leur action en faveur des juifs, y compris dans des pays qu'il déclare traditionnellement antisémites, étaient dépourvues d'ambiguïtés: la politique de persécution contre les juifs a été pensée, organisée et menée par des hommes qui n'étaient pas chrétiens, il met en évidence, en particulier, le rôle de l'Église catholique. Nous avons un compte rendu de l'agence de presse UPI à Washington en date du 22 mai 2000. Ce livre est étrange: publié à l'occasion de l'ouverture de la partie "extermination des juifs" de l'Imperial War Museum, en janvier 2000 (Gilbert est conseiller de l'exposition) et destiné, donc, au public anglais, qui résiste apparemment assez bien à la propagande et refuse catégoriquement une loi antirévisionniste, il est totalement dépourvu d'esprit critique. Mais il est très prudent et souligne à plusieurs reprises, notamment à la fin du premier chapitre, l'engagement de Pie XI contre l'antisémitisme en 1938

 

*** Un texte plutôt bien fait de synthèse sur l' Eglise et le Nazisme. Le tissu de mensonges qui vise à affaiblir le Vatican enfin démasqué. Un passage parmi d'autres, qu'aucun média , on se demande pourquoi, ne cite jamais: Un fait particulièrement significatif est celui de la conversion au catholicisme, peu après la guerre, du Grand Rabbin de Rome, Zolli. Pour marquer sa reconnaissance envers le Souverain Pontife, il prendra comme prénom chrétien celui d'Eugenio. Il est difficile de croire qu'une telle conversion, véritable trahison pour les Juifs, aurait pu avoir lieu si le Pape avait joué le rôle néfaste que certains voudraient lui attribuer." Un simple rappel aussi : Berlin fut la seule capitale à ne pas envoyer de représentant spécial au couronnement de Pie XII, en 1939. Après le radio-message de Noël 1942, une note du Service de sécurité du Reich – qui avait la haute main sur toute l’Europe occupée – affirma : "Le pape se fait le porte-parole des Juifs criminels de guerre

 

Sur quoi s’appuie la propagande contre Pie XII ?

De l’extérieur l’on pourrait penser à un semblant de connivence de l'Église avec le régime. C’est qu’en face de problèmes, les hommes n’ont pas toujours les mêmes solutions, mêmes s’ils sont tous animés du même esprit. Il y eut des divergences au sein de l’épiscopat allemand. D’un côté, le cardinal Bertram, président de la Conférence épiscopale de Fulda, qui pour sauver des vies humaines, pouvait être porté à une certaine complaisance – purement extérieure – avec le régime. C’est ainsi qu’il envoya une lettre de vśux au Führer pour son anniversaire en avril 1940. De l’autre, l’évêque de Berlin, cardinal von Preysing, partisan d’une distanciation complète avec le régime. Pie XII était très lié au cardinal von Preysing, à tel point qu’il eut avec lui un échange épistolaire abondant, dans lequel il lui demandait souvent avis et informations sur la situation. Cependant Pie XII ne modifia pas son attitude quand l’Allemagne entra en guerre contre la Russie, et ne parla jamais, fût-ce par allusion, de "croisade" contre le bolchevisme ou de "guerre sainte". Ses efforts pour la paix, après juin 1941, ne se différenciaient en rien de ceux qu’il avait déployés auparavant.

"Nous faisons de Notre côté, écrivait-il le 15 octobre 1942, ce qui est en notre pouvoir pour épargner au peuple allemand des représailles pour des choses dont il n’est pas, dans son ensemble, responsable, et dont la plupart peut-être ne savent même rien du tout."

Au milieu des peuples en guerre, la position du Saint-Siège devenait chaque jour plus délicate. Pie XII y revient toujours plus longuement dans ses lettres. Il constate, le 20 février 1941, "que les temps sont durs, particulièrement pour le vicaire du Christ, et que la papauté et l'Église se trouvent peu à peu placées dans une situation complexe et périlleuse, telle qu’elles en virent peu au cours de leur longue et douloureuse histoire." Le Vicaire du Christ se trouve confronté à des choix très pénibles, écrit-il le 20 février 1941, et placé entre les exigences contradictoires de sa charge pastorale : "Là où le pape voudrait crier haut et fort, c’est malheureusement l’expectative et le silence qui lui sont souvent imposés ; là où il voudrait agir et aider, c’est la patience et l’attente qui s’imposent." La presse officielle, qui s’était jadis acharnée contre le cardinal Pacelli, s’attachait aujourd’hui à représenter le pape Pie XII comme un ennemi de l’Allemagne. Non seulement chacune de ses paroles pouvait déchaîner une vague de représailles, mais, présentée artificieusement par la propagande du parti, elle risquait encore de lui aliéner le cśur et l’âme des catholiques. (Cf. Père Blet, Pie XII et la Seconde Guerre mondiale d’après les archives du Vatican, chapitre III.)

 

L’action de Pie XII en faveur des Juifs. Le rôle de l'Église et ses résultats concrets.

90 % des juifs d’Italie ont été cachés et protégés par l’Église, c’est-à-dire par des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs. Pie XII avait ordonné de cacher tous les juifs possibles dans les couvents et monastères. A cet effet, il fait lever la clôture canonique des maisons religieuses de Rome. A Rome même 40 000 réfugiés juifs sont cachés dans les églises, les couvents, et 7 000 dans la cité du Vatican. Les plus menacés, qui étaient cachés dans les séminaires, étaient revêtus de soutanes (!) en cas de perquisition. En 1944, Pie XII fait publier une protestation publique dans L’Osservatore Romano, contre la déportation des juifs. En représailles, le commandant SS de Rome convoque le grand rabbin Zolli et exige une rançon de 50 kg d’or dans les 36 heures sinon 200 juifs seront immédiatement déportés. Les juifs ne purent réunir que 35 kg. Israël Zolli alla trouver Pie XII qui fit fondre les vases sacrés et donna les 15 kilos restants. Caché au Vatican dans les derniers mois de la guerre, le grand rabbin se fit baptiser le 13 février 1945 en même temps que sa femme. En signe de respect et de sincère reconnaissance envers Pie XII, il demanda à prendre comme prénom de baptême “Eugène” (c’était le prénom du Pape).

A partir de 1941, le "Catholic Refugee Committee" est organisé à Rome sur l’ordre de Pie XII : il sera le maître d’śuvre de toutes les filières d’évasion des juifs d’Europe vers les Etats-Unis ; 250 000 juifs transitèrent par l’Espagne et le Portugal.

En 1945, M. Pinhas Lapid, alors consul d’Israël à Milan, fut reçu par le Pape et "lui transmit la gratitude de l’Agence juive, qui était l’organisme du mouvement sioniste mondial, pour ce qu’il avait fait en faveur des Juifs" Après la guerre, ce même Pinhas Lapid estimait à 850 000 le nombre de juifs sauvés par les catholiques dans toute l’Europe. Il déclarait en 1963 : "Je comprends très mal que l’on s’en prenne aujourd’hui à Pie XII tandis que pendant de nombreuses années, on s’est plu ici (en Israël) à lui rendre hommage. Je peux affirmer que le pape personnellement, le Saint Siège et les nonces ont sauvé de 150 000 à 400 000 juifs". (Repris dans Three Popes and the Jews, 1967 – Traduction française : Rome et les Juifs, Seuil.) Pinhas Lapid déclarera par ailleurs au journal Le Monde du 13 décembre 1963 qu’il ne comprend pas pourquoi l’on s’acharne contre Pie XII qui "ne disposait ni de divisions blindées, ni de flotte aérienne alors que Staline, Roosevelt et Churchill, qui en commandaient, n’ont jamais voulu s’en servir pour désorganiser le réseau ferroviaire qui menait aux chambres à gaz. (…) Lorsque j’ai été reçu à Venise par Mgr Roncalli qui devait devenir Jean XXIII et que je lui exprimai la reconnaissance de mon pays pour son action en faveur des Juifs alors qu’il était nonce à Istanbul, il m’interrompit à plusieurs reprises pour me rappeler qu’il avait à chaque fois agi sur l’ordre précis de Pie XII".

Le rabbin de Jérusalem, Isaac Herzog, dit en 1944 : "Ce que votre Sainteté et ses éminents délégués, inspirés par ces principes religieux éternels qui constituent le fondement même de la civilisation véritable, font pour nos frères et sśurs malheureux, en cette heure tragique de notre histoire, et qui est une preuve tangible de l’action de la Providence en ce monde, le peuple d’Israël ne l’oubliera jamais".

En 1946, 12 rabbins venus d’Israël, d’Europe et des Etats-Unis, vinrent à Rome, rendre un hommage officiel de gratitude au Pape Pie XII pour l’action de l'Église en faveur des juifs pendant toute la guerre.

Le 26 mai 1955, 94 musiciens juifs, originaires de 14 pays, sous la direction de Paul Kletzki, jouèrent la neuvième symphonie de Beethoven devant Pie XII "en reconnaissance de l’śuvre humanitaire grandiose accomplie par Sa Sainteté pour sauver un grand nombre de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale".

Même l'inflexible Mme Golda Meir, ministre des Affaires étrangères d’Israël, déclara lors de la mort de Pie XII en 1958 : "Nous partageons la douleur de l’humanité pour la mort de Sa Sainteté Pie XII.(…) Pendant la décennie de la terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible, la voix du Pape s’est élevée pour condamner les persécuteurs et pour invoquer la pitié envers leurs victimes. Nous pleurons un grand serviteur de la paix". (Condoléances de Mme Golda Meir, ministre des Affaires Etrangères d’Israël, à la mort de Pie XII en 1958. Cité in Itinéraires n° 306.) Vous direz, c'est de la langue de bois ! Pour mémoire, voici ce que Mme Meir, devenue Premier Ministre mais qui ne mâchait toujours pas ses mots, disait à propos d'un tout autre sujet: "Il n'y a rien qui ressemble à des Palestiniens, ils n'ont jamais existé" (15 juin 1969) . Hallucinant de racisme et de négationnisme primaire. Mais quelques dizaines d'années de résistance et d'Intifada diverses ont du rafraîchir la mémoire des Israéliens d'aujourd'hui... Mme Meir a par ailleurs reçu le prix Nobel de la paix.

En 1955, à l’occasion des célébrations du 10ème anniversaire de la Libération, l’Union des Communautés Israélites proclamait le 17 avril "Jour de gratitude" pour l’assistance fournie par le pape durant la guerre.

Le 16 février 2001, dans un long article paru dans la revue The Weekly Standard, le rabbin David Dalin de New York, a demandé que Pie XII soit officiellement reconnu comme un "Juste entre les nations". Il écrit : Dans le Talmud, il est écrit : “Qui sauve une vie, sauve le monde entier”, eh bien, plus que tout autre au XXe siècle, Pie XII a respecté ce principe. Aucun autre pape n’a été aussi magnanime avec les juifs. Toute la génération des survivants de l’Holocauste témoigne que Pie XII a été authentiquement et profondément un juste. (…) Contrairement à ce qu’a écrit John Cornwell, selon lequel Pie XII aurait été le “pape de Hitler”, je crois que le pape Pacelli a été le plus grand soutien des juifs". A noter que David Dalin n’est pas n’importe qui. L’un de ses livres, Religion and State in the American Jewish Experience, a été déclaré l’un des meilleurs travaux académiques en 1998 "Pie XII, écrit-il, fut l’une des personnalités les plus critiques envers le nazisme. Sur 44 discours que Pacelli a prononcés en Allemagne entre 1917 et 1929, 40 dénoncent les dangers imminents de l’idéologie nazie. En mars 1935, dans une lettre ouverte à l’évêque de Cologne, il appelle les nazis “faux prophètes à l’orgueil de Lucifer”. La même année, dans un discours à Lourdes, il dénonçait “les idéologies possédées par la superstition de la race et du sang”. Sa première encyclique en tant que pape, Summi pontificatus de 1939, était si clairement antiraciste que les avions alliés en lâchèrent des milliers de copies sur l’Allemagne".

À ceux qui reprochent à Pie XII de n’avoir pas parlé assez fort contre le nazisme, Dalin rapporte les propos de Marcus Melchior, grand rabbin du Danemark, qui a survécu à la Shoah : "Si le pape avait parlé, Hitler aurait massacré beaucoup plus que six millions de juifs et peut-être 10 millions de catholiques". Il rapporte aussi ceux du procureur Kempner, représentant les États-Unis au procès de Nuremberg : "Toute action de propagande inspirée par l’Église catholique contre Hitler aurait été un suicide ou aurait porté à l’exécution de beaucoup plus de juifs et de catholiques".

 

 *** Un nouveau livre sur les "Schindler" italiens. Les preuves de l'héroisme du Vatican. Article essentiel qui comprend notamment cette pensée d' Albert Einstein en 1940: "Seule l'Eglise s'est opposée pleinement à la compagne de Hitler visant à supprimer la vérité. Tout simplement.

 

 

*** Le comble. Le film "AMEN"

 

Le producteur Claude Berri (né Claude Langman) a confié au réalisateur grec (ex-marxiste) Constantin Costa-Gavras le soin de réaliser un film qui est une adaptation de la pièce absolument mensongère de Rolf Hochhut, "Le Vicaire". C'est , disent les journaux, l'histoire vraie d'un officier SS qui va révéler la Shoah au pape Pie XII. Ainsi donc on va ressortir la vieille momie fripée de Gerstein pour prendre place dans la vaste offensive qui se déploie depuis quelques années pour faire craquer l'Église catholique et la mettre définitivement sous le contrôle idéologique et financier de groupes intéressés...

Kurt Gerstein est un SS qui avait dit qu'on avait gazé 25 millions de juifs pendant la guerre. Il avait fait des "confessions" devant des officiers français et a été retrouvé pendu dans sa cellule de la prison du Cherche Midi à Paris en 1945, là où s'élève aujourd'hui la Maison des Sciences de l'Homme, boulevard Raspail. Mais voilà que ce témoignage de Gerstein , a été en partie démontée dans une thèse d'histoire qui soulignait les incohérences de ce supposé témoin dont la santé mentale ne semblait pas très assurée. Il ne manquait plus que ça. ! Cette thèse a reçue la mention Très Bien de l'Université de Nantes.... jusqu'au jour ou la thèse est annulée pour vice de forme. Le 2 juillet 1986 le ministricule Alain Devaquet tient une tapageuse conférence de presse, au cours de laquelle il livre les conclusions de l'enquête administrative menée par le recteur de l'Académie de Nantes, conclusions qui, faisant état d'irrégularités administratives que beaucoup jugent peu convaincantes, amenaient le ministre à annuler, non pas la thèse, mais simplement la soutenance. Pour la première fois dans l'histoire de l'université française, une soutenance est annulée pour vice de forme. Ceci vaudra à un collaborateur du journal Libération de rapporter les propos suivants tenus par un enseignant de l'université de Nantes: "S'il faut annuler toutes les thèses bidon, sur des sujets douteux, soutenues devant des jurys de complaisance, il faut en annuler tout de suite au moins trois cents". S'il faut, de surcroît, annuler toutes les thèses qui dérangent, à quel total parviendrions-nous? Véridique. Inédit. Radical. La thèse ne vaut donc plus rien, après avoir value mention TB.. . Pour le moins étonnant. Conclusion: il est interdit de mettre en doute les confessions de Gerstein. Dont acte. Trouvons donc d'autres arguments. Avant que l'Inquisition qu'un tribunal ne les invalide...

On compte plusieurs dizaines de livres et plusieurs centaines d'articles dans la presse mondiale qui martèlent sur tous les angles l'idée totalement fabriquée que Pie XII "savait" ce qu'on nous présente cinquante ans plus tard comme la "Shoah" et qu'il aurait non seulement décidé de se taire mais consenti au massacre. De cet ignoble mensonge, les historiens sérieux ont déjà fait litière mille fois. Mais qu'importe aux ennemis du genre humain: ils recommencent sans cesse leurs calomnies, jusqu'à faire plier ceux qui en sont les victimes.

«Cette oeuvre théâtrale absurde contre l'oeuvre pacifique de Pie XII» est une tentative «facile et extraordinairement cynique» pour chercher un bouc émissaire. «Si la thèse de Hochhuth était exacte, ni Hitler, ni Himmler, ni Eichmann, ni les SS ne seraient responsables d'Auschwitz, de Dachau, de Buchenwald, de Manthausen, de toutes les cruautés qui furent commises dans chaque pays d'Europe au nom d'un régime diabolique. Ce serait le Pape Pacelli. Le caractère épouvantable d'un tel soupçon est inconcevable. Belle façon de "surmonter le passé."» L'Osservatore romano, 29 mars 1963, à la sortie de la pièce Le Vicaire.

 

Amen : une fiction

Costa-Gravasse n’a pas voulu faire preuve d’honnêteté historique. Il le dit lui-même : "Dans votre film, il n’y a pas de conseiller historique. C’est voulu ? – Oui. J’ai eu des conseillers historiques dans certains films, Z (1969), l’Aveu (1971). Le problème avec les spécialistes, c’est que chacun a sa propre interprétation. On n’en sort pas. Si j’en avais pris un – ou deux – c’était le meilleur moyen d’avoir des problèmes. Avec mes lectures, j’ai construit ma propre interprétation. Et puis, le cinéma c’est, d’abord, quand même, un spectacle. Les gens viennent voir un spectacle." (Propos recueilli par J-Y Riou, Histoire du Christianisme Magazine, n° 9 )

Dans Amen, il y a un personnage historique, Kurt Gerstein, ensuite un pape recréé pour en faire un pantin ridicule, manipulé par son entourage ; enfin, le jésuite Fontana qui, le premier, parvient à informer le pape de la "solution finale". Or, ce personnage est tout simplement inventé. Kurt Gerstein, officier SS, rencontre le nonce à Berlin Mgr Orsenigo et le met au courant du traitement réservé aux juifs en Pologne. Cette rencontre est déterminante, car la suite du film en dépend. Or, Gerstein le dit lui-même dans son rapport cité au procès de Nuremberg : il n’a jamais rencontré le nonce. Si le public croit ce qui est relaté comme historique, il croira ce qui est fictif. Et Costa-Viagras mêle si bien la réalité et la fiction qu’on ne voit plus la différence. "Tout le film est centré sur les deux personnages : Gerstein et Fontana. L’un, SS, résiste au nazisme ; l’autre, prêtre, résiste à l'Église. Pour le réalisateur, qui les fait se rejoindre, c’est le même combat et la même démonstration : la résistance était possible. En reléguant le personnage du pape au second plan (toujours filmé de loin, dans un Vatican de carnaval), Costa-Gravas laisse voir clairement que son intention n’est pas de s’approcher au plus près de la vérité sur Pie XII, mais, en tronquant, déformant, manipulant l’histoire, d’illustrer une imposture : “Le fiasco moral de l'Église" (expression employée par le journal La Vie)." Analyse de Dominique Gardes, Le Spectacle du Monde.

 

L'avalanche médiatique de débats, de colloques partiaux peut alors se déclencher. Mais ceux qui possèdent tous les éléments pour critiquer et détruire de fond en comble la thèse du film et de ceux qui le soutiennent au nom d'intérêts plus ou moins avouables, ne peuvent pas prendre la parole. Elle leur est déniée, comme d' habitude. Le "dialogue" se fera donc à une voix et les menteurs s'exprimeront en tout impunité. Les mensonges du film se redoublent de la provocation faite aux catholiques part le choix d' une affiche promotionnelle blasphématoire: la Croix du Christ se prolongeant en swastika. Le Monde, journal oblique, ne se distingue pas. Tout d'abord l'affaire judiciaire à propos de l'affiche. L’affiche fut autant un scandale que le film. On regrette la trop molle réaction de Mgr Ricard, président de la conférence épiscopale de France, qui n’a pas osé demander l’enlèvement des affiches en référé. Il est triste de constater comment l’on peut déshonorer la Sainte mère l'Église sans que les évêques ne cherchent à la faire respecter. Et si le président du tribunal de grande instance de Paris, a refusé de voir les affiches retirées, nous le devons encore aux valeureux évêques de France qui, le 30 septembre 1997 à Drancy, ont battu leur coulpe sur la poitrine de leurs prédécesseurs : "Aujourd’hui nous confessons que le silence fut une faute, nous reconnaissons que l'Église de France a alors failli à sa mission d’éducatrice des consciences." Une perche trop belle tendue au juge qui fondera son refus sur le fait que l’affiche est en adéquation "avec la pensée actuelle de l’épiscopat français dans sa déclaration de repentance". Et pourtant, pour une fois, l'Église pouvaient compter sur : Henri Hajdenberg, ancien vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Samuel-René Sirat, ancien grand rabbin de France furent les premiers signataires d’une pétition contre l’affiche, pétition où figurent aussi les noms de Gérard Israël, Emmanuel Weintraub, président de la section française du Congrès juif mondial… Qui sème la repentance, récolte l’injustice.

Pour mémoire, le 13 mai 1942, le président du Consistoire central des rabbins s’adressant aux prélats et aux prêtres français, avait dit : « Jamais le judaïsme ne pourra être assez reconnaissant de ce que font pour nous, sans aucune arrière-pensée, prélats, prêtres, pasteurs et fidèles catholiques et protestants. Ma gratitude s’adresse spécialement au cardinal Gerlier, compatissant et charitable à toutes les infortunes. » (Cité par Adrien Némoz, dans La Croix du 1er octobre 1997)

 

Puis un article de Jean Michel Frodon analyse le film au regard de la surabondante production de ces dernières années consacrées au même sujet. Et un entretien avec l'historien Jacques Nobécourt, spécialiste des rapports entre le Vatican et l'Allemagne nazie. La palme de la mauvaise fois est à attribuer à Annie Lacroix-Riz, mais nous proposons son article à titre documentaire, (voire psychiatrique concernant l'état mental de la personne en question.) suivi de nos commentaires. Enfin, le texte convenu d'un historien réformé, Marc André Charguéraud qui convient lui aussi de la grossièreté du film. Toujours plus fort, toujours plus de précision, avec Andrea Toricelli, le correspondant au Vatican de "Il Giornale de Milanese". Pour enfoncer le clou, entretien avec Jean-Yves Riou, directeur de la revue trimestrielle "Histoire du Christianisme Magazine" sous forme de 10 questions-réponses.

 

*** Nous conseillons à nos lecteur de lire ou de relire "L'Opération Vicaire" , La Table Ronde, Paris, 1965, de l'excellent Paul Rassinier, (Paul Rassinier (1906-1967) :Adhère au Parti communiste en 1922. Il rallie l'opposition de gauche et est exclu en 1932. Il milite à la gauche du P.C. puis passe à la S.F.I.O. pour participer à la gauche révolutionnaire de Marceau Pivert. Pacifiste, résistant de la première heure. Arrêté par la Gestapo en octobre 1943, torturé puis déporté à Buchenwald et Dora durant dix-neuf mois, il revient grand invalide) qui fut le premier peut-être à comprendre tout la téléologie de ces manoeuvres, et qui avait pris le dossier à bras le corps, et lui, l'athée militant, avait montré quelle était la réalité de la politique vaticane dans cette affaire. A lire également l'excellent texte publié par Israël Chamir , un juif Israélien, il y a quelques mois et qui expose la haine des juifs pour le christianisme, notamment chez les juifs d'Israël, et ce qu'ils leur font.

 

*** L’hebdomadaire La Vie présente dans son numéro du 21 février 2002, une pétition signée d’une dizaine de personnalités juives dénonçant l’affiche du film Amen. D'autre part, un rabbin demande que Pie XII soit proclamé juste !!! A SAVOIR !!

 

***  L'offensive tous azimuts contre Pie XII, menée par les organisations juives, se poursuit à un rythme accéléré. C'est maintenant presque chaque mois que sort aux Etats-Unis un nouveau livre qui cherche à incriminer le Vatican pour une supposée sympathie envers le national-socialisme. L'asservissement des nations occidentales passe par cet étroit défilé. Récemment, le Vatican a rompu les ponts en déclarant que les "experts" juifs de la commission judéo-catholique, qui avait été établie sous pression juive, pour fouiller les archives, étaient de mauvaise foi et qu'on ne pouvait donc pas travailler avec eux. Le Vatican autorise finalement l'ouverture des archives ! Les archives du Vatican concernant le pontificat de Pie XI seront disponibles à partir de 2003, grâce à un geste exceptionnel du pape, qui accorde une « dérogation » aux procédures habituelles, pour « contribuer à mettre un terme à des spéculations injustes et ingrates ». Le pape accélère aussi l'ouverture des archives du pontificat de Pie XII.

 

*** Le grand rabbin de Strasbourg s'apprête, nous dit Le Monde du 13 février 2001, p. 13, à publier un document interne du judaïsme français sur le christianisme. Elaboré à la suite de la semi-capitulation du catholicisme représenté par les trois sessions de Vatican II, il devait présenter le point de vue de la synagogue, après des siècles d'exécration sournoise et cachée. Il s'agissait d'engager le rabbinat et on désigna une commission pourvue de deux rédacteurs, dont le rabbin raté Lévinas. Ce texte commençait par une affirmation: "le rejet du christianisme aurait pu être évitée". Ce qui est intéressant dans ce document, ce n'est pas l'élément de dialogue qu'il contenant, mais justement le fait que ce dialogue a été refusé par les rabbins. La haine anti-chrétienne, sur laquelle il n'est pas convenable d'épiloguer, bouillonne encore en Israël. Le Vatican, dans une récente dénonciation des persécutions dont sont victimes les chrétiens dans de nombreuses contrées, a malencontreusement oublié de mentionner Israël où, pourtant les persécutions sont monnaie courante. (Voici aussi ce qu'écrit Israël Shamir): "L'année dernière, le plus gros journal à scandale israélien, Yedioth Aharonoth, a réédité le Toledoth Eshu, un évangile apocryphe juif, qui est une compilation médiévale.C'est la troisième fois qu'on le réédite ces temps-ci, dont une fois dans la presse. Alors que l'Evangile est le livre de l'amour, Toledoth est le livre de la haine du Christ. Le héros du livre est Judas, qui fait Jésus prisonnier en détruisant sa pureté; d'après Toledoth , Jésus a été conçu dans le péché, ses miracles sont de la sorcellerie et sa résurrection un tour de prestidigitation." De ce côté-ci de la Méditerrannée, on interdit les Protocoles des Sages de Sion. De l'autre côté, on en publie l'équivalent juif, dans les grands journaux. Ça ne fait hurler personne. Et tout ça, voyez-vous, comme le disait Gavroche, "C'est la faute à Voltaire": s'il n'avait pas donné sa caution intellectuelle aussi bien que militante à l'anticléricalisme et à une forme de blasphème qui, à son époque, avait un sens politique réel, en serions-nous aujourd'hui à subir l'action idéologique de cette arme politique?

 

Ces cabales sont d'autant plus insupportables que depuis Vatican II, la contre-église de Vatican II est l'un des gardiens les plus vigilants de la religion de l'Holocauste. Laquelle, comme le souligne le journaliste Jérôme Bourdon, a ses prêtres (les media, l'Éducation nationale, le cinéma), son catéchisme (le manuel de la Shoah enseigné obligatoirement dans les écoles), son inquisition punissant les blasphèmes (la loi Gayssot), son enfer ( les révisionnistes, les chrétiens fidèles à la doctrine catholique sur le nouvel Israël), son mémorial (Yad Vashem), ses lieux de pèlerinage (Auschwitz), ses tables de la loi (la déclaration des droits de l'homme), son évangile (le tribunal international de Nuremberg), son magistère (Klarsfeld et consorts), ses fidèles (l'ensemble des institutions), ses saints (les Justes récompensés par l'État hébreu) et ses martyrs (les 6 millions).

 

Remarques: ferdinandfischer@yahoo.fr

 

 

IN GIRUM IMUS NOCTE ET CONSUMIMUR IGNI