Le Journal de Nezbêth
Nous
voici maintenant perdu dans une forêt dont j'ignore le nom errant
ici depuis le moment où nous fûmes séparés de
nos frères lors de Dar-Kestar…
Je
tenterai, à l'aide de ce journal, de garder le compte des mois…non,
des années que nous avons passé et que nous passerons ici.
Dar-Kestar
Reprenons alors du début, je me souviens que nous battîmes un long moment avec les nôtres sur les champs de Dar-Kestar avant d'êtres coupés d'eux par une légion d'elfes. Nous battîmes en retraite mais apparemment, sans espoir de survire. Je dirais qu'environ dix mille de nos assaillants croulèrent sous la lame des épées des quelques six milles hommes en formation défensive qui m'entouraient. Nous tinrent l'assaut pendant près d'une heure tant et si bien qu'à un moment, nous nous crûmes capable de charger. Nos espoirs s'avérèrent faux lorsque nous reprirent notre formation offensive pour enfoncer leurs rangs. Mes frères enragés par la mort des leurs et par le désespoir qu'ils endurèrent lors de notre retraite fendirent et pourfendirent elfes et humains qui les avaient rejoins avec une aisance quasi surnaturelle mais après un court moment nos rangs se firent ronger par les côtés par les cavaliers elfes montés sur leurs blancs coursiers. Nos six milles hommes chutèrent au nombre d'un millier et nous surent alors que tous nos espoirs si minces furent-ils, étaient vains. Nous prîmes une formation circulaire protégeant les quelques casters qui tenaient toujours debout mais qui avaient épuisé leur force et se contentèrent de combattre a l'épée s'ils en avaient la force ou essayaient simplement de survivre. Je pris avec moi les quelques hommes qui composaient la première ligne des hommes qui plus tard formèrent les Gorothrims. On fit sonner la retraite pour soit essayer de rejoindre les rangs du Chaos ou de fuir le champ de bataille dans les bois avoisinants. Nous tentâmes de fuir par les bois pour contourner la mêlée et refaire une incursion dans la bataille une fois que nous aurions pu nous défaire de nos assaillants. Les bois qui semblaient n'être qu'une partie superficiellement boisée s'avérèrent être une forêt aussi dense qu'immense. Les elfes nous y poursuivirent pendant un temps qui parut des heures ou plutôt, semblèrent nous poursuivre pendant des heures. Nul de sait à quel moment ils nous laissèrent mais lorsqu'enfin nous fûmes hors d'haleine et incapable de courir nous nous retrouvâmes seuls et perdus dans une forêt ignorant totalement la distance que nous avions parcourue et l'endroit où nous nous trouvions également incapables de se localiser à l'aide des étoiles puisque le plafond feuillu de la forêt ne laissait passer aucune lumière, nous dûmes apprendre a vivre avec l'aide de nos autres sens comme l'ouïe et l'odorat mais surtout l'ouïe.
Notre nouveau mode de vie
Après
une semaine, on réussi à rassembler près d'une vingtaine
d'hommes ignorant tout de ce qui était arrivé aux autres.
Étaient-ils mort tués part des elfes?…perdus?…dévorés
par des bêtes?…nul ne le saura jamais. Nous réussîmes
à réapprendre a vivre en utilisant plus souvent notre instinct
que notre jugement. Nous passâmes huit mois lunaires à chasser
pour vivre, à se battre pour tuer. Je crois que je suis un des seuls
à avoir conservé un esprit assez lucide pour continuer à
écrire et à penser comme un homme.
Les
autre ont plutôt versé dans la pensée animale vivant
comme des fauves oubliant tout civisme. Ils n'étaient plus humains,
ils n'étaient plus les hommes qui avaient grandi en Misha et les
enfants cruels qu'ils étaient. Ils étaient des Gorothrims,
hommes qui retrouvèrent l'instinct animal. Ils continuèrent
à adorer Ardmor et sacrifièrent pour lui les animaux
qu'ils chassaient avant de s'en nourrir et gardèrent en mémoire
tous les commandements que les Seigneurs du Chaos leurs avaient enseignés.
Quelques-uns uns en gardèrent aussi le savoir mais une infime partie
seulement. Les Gorothrims qui, parmis ceux qui choisirent de garder le
savoir en haute estime commencèrent à s'intéresser
à la nature qui faisait désormais partie d'eux et alors commencèrent
à offrir à Ardmor non plus seulement des bêtes mais
des plantes ou des fruits qu'ils pervertissaient. Ils transformèrent
plantes, fleurs et arbres. "Leurs" arbres semblèrent céder
à leurs commandements à un point limité bien sûr
mais tout de même un peu parce que même si Ardmor n'a pas le
même pouvoir sur la Nature que les Dieux sylvestres eux-mêmes,
il est toujours un Être qui a participé à la création
du monde et les êtres et choses qui peuplent cette terre doivent
quand même se plier à son autorité à un certain
degré. Les Gorothrims devinrent alors plus habiles à la création
de poisons comme au camouflage.
Certains,
parmis les plus puissants réussirent à faire prendre, par
la végétation environnante, la forme d'une palissade qui
s'est ensuite défaite lors du départ des Gorothrims pour
un prochain campement.
Ils
apprirent aussi à apprivoiser les bêtes et à les dresser.
Les Gorothrims préféraient la compagnie d'animaux plus puissants
que subtils à celle des autres animaux. On s'entourait souvent d'ours
et de loups qui servaient souvent de sentinelles pour nos camps ou nous
aidaient à chasser. Après quatre années de treize
mois lunaires, Nous tombâmes sur un groupe d'hommes. Nous leur tombâmes
dessus de nuit comme une meute de loups assoiffés et dû intervenir
personnellement pour qu'on garde des captifs. Après douze lunes
passées avec nous, ces hommes commencèrent peu à peu
à comprendre notre langage et nous le leur. Même après
une si longue période de temps passée avec nous, ils semblaient
toujours effrayés de nos manières quelques peu brusques et
notre façon de se comporter en sauvages. Je les observai pendant
trois cycles lunaires avant de pouvoir vraiment comprendre ce qu'ils me
disaient dans leurs sanglots et râlements. Nous sûmes alors
qu'ils étaient des hommes chargés d'escorter un riche marchand
au nom étrange et qu'ils venaient d'un pays dont le nom m'était
tout à fait étranger. Ils m'expliquèrent qu'ils s'étaient
écarté de leur route en coupant par la forêt pour raccourcir
la duré de leur voyage. Je tirai d'eux tout ce que je pus sur le
monde extérieur mais lorsque je prononcai les mots Dar-Kestar et
leur demandai quelle fut l'issue de la Grande Bataille il semblèrent
ignorer de quoi je leur parlais comme si je leur parlais de faits qui n'étaient
jamais arrivés ou de choses extrêmement éloignées
et même sous la torture de mes pairs ils nièrent savoir ne
serai-ce qu'avoir déjà entendu parler de Dar-Kestar de leur
vie. Une fois mes sources de renseignements épuisée on les
coucha sur l’autel
pour
faire don de leur vie à Ardmor. Ce fut le premier sacrifice humain
pour notre protecteur depuis notre départ pour Dar-Kestar et tous
ceux qui y assistèrent sentirent un regain d’énergie mais
surtout une soif de plus en plus intense pour le meurtre et ressentirent
de plus en plus de plaisir à voir leurs semblables souffrir. Ils
commencèrent à délaisser la forêt profonde pour
aller à la recherche de sentiers et de n’importe quel endroit où
ils pourraient dénicher des êtres à qui ils pourraient
s’amuser à infliger les pires supplices. Parfois, ils attaquaient
des villages, alors aidés des animaux qu’ils recrutaient à
leur service et des enchantements que leurs sages tissaient sur les villages,
ils s’amusaient à capturer le plus de gens vivants possible pour
les emmener avec eux des les profondeurs de la forêt pour les y sacrifier
ou même, quelques fois, lorsqu’on en prenait en suffisance, on organisait
des chasses et on envoyait les captifs nus dans les bois armés seulement
d’un pieu aiguisé et on lâchait sur eux bêtes et Gorothrims
qui, dans un entrain démentiel où il n’était
pas rare de voir un homme en tuer un autre à la manière des
bêtes avec ses dents et où les bêtes quelque peu à
la manière des humains prenaient plaisir à faire languir
leur victimes au seuil de la mort.
Le Nouveau Chef
Après quelques assauts victorieux, nous decidâmes d’attaquer des villages de plus en plus gros. Notre technique était excellente contre les petits villages mais s’avéra inefficace contre les plus gros. Nous remirent en question nos tactiques et décidâmes qu’il nous fallait un chef pour diriger nos attaques de manière plus efficace. Plusieurs parmis les plus forts et les plus braves présentèrent leur candidature alors on fit alors passer une épreuve aux candidats. L’épreuve fut approuvée par la majorité a cause de son haut niveau de violence. Les candidats devaient retirer les yeux d’un ours en s’assurant que celui ci reste en vie. Quatre des cinq réussirent l’épreuve on choisit alors celui qui s’était acquitté de sa tâche en premier. Gortham, notre nouveau chef me choisi, Nezbêth comme son second.
Le premier Camp établi
Ce
fut donc après 813 ans après Dar-Kestar que nous ressentîmes
le besoin de s’établir à un emplacement fixe. Nous construisîmes
un village parsemé d’abris de bois et de peaux dans une immense
clairière. Nos sorciers firent se mouvoir la végétation
pour former une palissade de trois pieds d’épaisseur et de trente
cinq pieds de haut, qui s’élevait en dôme au-dessus du village
en laissant le ciel à découvert. Il n’y avait qu’un seul
moyen de pénétrer dans l’enceinte de notre camp à
pied et c’était d’être accompagné d’un membre des Gorothrims
connaissant une prière dédiée à Ardmor qui
feraient s’écarter cet impénétrable mur de bois et
de ronces empoisonnées. Le village fut nommé Ter-Kolum, soit
Mur Gémissant puisque lorsque le vent passait au travers de cette
palissade, il émettait un sifflement semblable à celui d’une
âme en peine.
On
édifia la place forte en plein centre du village à l’endroit
où, les soirs de pleine lune, la lumière de l'astre lunaire
venait tracer, par le trou au centre du dôme, un immense cercle sur
le sol. On la fit presque aussi haute que la palissade elle-même
et fut faite de pierre. On envoya des petits groupes pour aller quérir
des femmes dans des villages en bordure de la forêt et on commença
à faire grimper la population Gorothrim. Au bout d'une centaine
d'années, le village fut aussi grand et puissant voir même
surpasser en puissance les autres villages qui étaient en bordure
de la forêt. Gortham qui était plus habile dans l'art de mener
des attaques me confia les affaires du village mais décida qu'il
devrait toujours être consulté pour n'importe quelle décision
que ce soit en ce qui concerne les affaires du village. Je fis construire
un temple pour Ardmor à quelques lieues du village où résidaient
les prêtres et les enfants qui devraient être, dès leur
naissance des enfants dévoués à Ardmor. À l'intérieur
de la place forte, je fis construire des laboratoires pour que nos sorciers
puissent continuer d'étudier la magie et grandir autant en connaissance
qu'en pouvoir. Sur les galeries qui entouraient le bâtiment principal,
on aménagea de grandes volières et commençâmes
à élever des faucons qui nous servaient d'espions dans les
villages avoisinants (villages qui étaient situés de 300
à 500 lieues de diamètre avec notre village). Je fit également
construire des forges qui nous approvisionnaient en armes. C'est donc dans
Ter-Kolumn qu'enfin commencèrent à évoluer les Gorothrims
après un temps que j'estime à près de 820 ans. Nous
vécurent sans aucunes encombres pour ce qui était des autres
êtres vivants, ils restèrent toujours apeurés des Gorothrims
qu'ils appelaient "ceux qui viennent avec la nuit", les animaux nous respectaient
autant que nous les respections et le taux de nativité était
des meilleurs. C'est en fait ça qui fut notre premier problème
sérieux après 126 ans de bonheur. Bien sûr, nous dûmes
affronter des hivers plus rudes qu'à l'habitude, essuyer quelques
défaites dans nos raids contre nos voisins éloignés
qui, après un certain temps décidèrent de fortifier
leurs villages plus sérieusement et de faire garder leurs entrées
par des corps de garde beaucoup plus imposants qu'à l'habitude des
années précédentes. Mais jamais, depuis notre arrivée
à Ter-Kolumn nous n'avions pensé qu'un jour la forêt
ne suffirait plus à nourrir notre population croissante. Nous dûmes
alors commencer à déboiser la forêt qui entourait la
clairière. Pour faire pousser des arbres fruitiers et d'immenses
jardins ce ne fut qu'après deux ans de famine et deux ans où
nous devions tuer tous les nouveau-nés que nous pûmes continuer
d'accroître nos territoires notre population et notre puissance.
En
l'an 132 après la construction de Ter-Kolumn, un homme se présenta
devant le trône de Gortham. C'était un homme qui était
avec nous depuis Dar-Kestar, un de ceux qui avaient décidé
d'étudier ce monde qui nous entourait même quand les autres
préféraient chasser ou se battre. Et nous formula sa requête.
Kalan désirait, comme les sorciers, des laboratoires où il
pourrait étudier le monde, le temps, la matière, l'être
et le non-être, en fait, il désirait que Ter-Kolumn ait non
seulement de sanguinaires combattants et de puissants sorciers mais il
désirait aussi qu'il ait le savoir. Gortham refusa sa requête
mais je passai de longues heures auprès de lui qui, contrairement
à moi, renoncé à la puissance du savoir pour se concentrer
sur la force brute. Mais enfin après quelques heures d'argumentation
avec lui, j'obtient enfin l'autorisation de faire construire des laboratoires
pour Kalan et ses amis savants. Ils étaient tous très doués
mais Kalan se révéla le meilleur. Il était le seul
des premiers savants d'avant Dar-Kestar et avait, reçu avec plusieurs
autres les enseignements de Chardos lui-même et c'est de Chardos
que nous vient notre longévité semblable à celle des
elfes.