ðHgeocities.com/dashagaiazova/03/P21fev.htmlgeocities.com/dashagaiazova/03/P21fev.htmldelayedxWoÔJÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÈ€ïœË%OKtext/html`Ê®õKË%ÿÿÿÿb‰.HFri, 21 Feb 2003 12:41:09 GMTMozilla/4.5 (compatible; HTTrack 3.0x; Windows 98)en, *WoÔJË%Bon baisers de Montréal 21 février 2003


Dasha Gaïazova.
photo : Rémy Lemée

Bon baisers de Montréal

À coup de doubles poussées, Dasha Gaïazova est en train de se tracer un nom dans la neige

Mardi matin. Il est 9h et des centaines d'écoliers montréalais profitent d'une journée de plein air au mont Royal. Certains glissent à des vitesses folles sur une pente glacée par le manque de neige, d'autres partent en ski de fond pour la première fois pendant que leurs amis se battent avec les harnais de leurs raquettes. Çà et là, se promènent des skieurs de fond et des piétons pendant que sur le lac aux Castors, les employés municipaux entretiennent l'immense patinoire. Comme le mercure s'est enfin décidé à monter un peu, c'est le bonheur total sur la montagne.

Mais sur un court sentier en pente légère, une skieuse de fond semble ignorer la présence des enfants et des oiseaux dans les arbres. À plusieurs reprises elle se laisse descendre doucement, puis une fois en bas, elle se retourne pour remonter à toute vitesse. Son but: aller plus vite. Son nom : Daria Dasha Gaïazova.

Moscovite immigrée à Montréal en 1999, Dasha représente l'avenir du ski de fond canadien. À 19 ans, elle fait déjà sa place parmi les grandes dans un sport où les médailles se gagnent souvent dans la trentaine. À peine revenue de ses premiers Championnats du monde juniors, où elle a obtenu une 16e place au 5 km classique, Gaïazova est allée se délier les muscles à la Keskinada Loppet, en fin de semaine dernière, dans le parc de la Gatineau. Résultat : meilleure femme toutes catégories confondues au 15 km classique. Devant elle, huit hommes seulement. Derrière elle, avec un retard de plus de deux minutes, la deuxième femme... de catégorie senior !

« L'étoile montante du ski de fond canadien, c'est elle. Et ce n'est pas juste moi qui le dis, scande fièrement son entraîneur, Luc Germain. Je vous dirais qu'en 22 ans dans le monde du ski de fond, je n'ai rencontré que deux athlètes comparables à Dasha : Marie-Josée Pépin (médaillée aux Championnats du monde juniors en 1989) et Donald Farley (double olympien et multiple champion canadien). »

- Et Pierre Harvey ?

- On ne compare personne à Pierre Harvey. Il est d'un monde à part.

- Oups. S'cusez.

* * *

La skieuse de 5' l0 a dominé les Championnats canadiens juniors 2002 en triomphant au 10, au 15 et au 30 kilomètres. En l'absence des athlètes de Coupe du monde, elle s'est même payé deux médailles d'or et une autre de bronze chez les seniors. Cet hiver, ses résultats lui ont même ouvert la porte des Championnats du monde seniors, où elle aurait fait équipe avec la médaillée olympique Beckie Scott. Mais Gaïazova a plutôt choisi de participer aux Jeux du Canada.

« La décision a été difficile à prendre, mais il s'agit de ma dernière chance de participer aux Jeux du Canada, alors que j'ai l'intention de me rendre aux Championnats du monde seniors souvent, indique Dasha, sans prétention. Les filles de l'équipe senior auraient aimé que je complète une équipe de relais avec elles, mais elles comprennent que je veuille y aller une étape à la fois. »

« Dasha trippe sport, mais elle est une fille équilibrée. On sait qu'elle sera là pendant encore 10 ans. Pourquoi l'envoyer perdre aux Championnats du monde seniors ? demande son entraîneur. C'est bon pour le moral de gagner », explique celui qui voit sa protégée tout rafler à Charlo, où se tiendront les épreuves de ski de fond des Jeux du Canada.

* * *

Si certains grands champions s'initient à leur sport de prédilection dès l'enfance, ça n'a pas été le cas de Dasha, qui dit avoir profité du hasard plus d'une fois. « Enfant, je faisais de la gymnastique. J'étais toujours la plus forte de mon groupe, mais je manquais de flexibilité. À 12 ans, mon entraîneur m'a donc recommandé de rencontrer un de ses collègues entraîneur de ski de fond. Comme une de mes amies s'entraînait avec lui, j'ai décidé d'essayer. À ce moment-là, le plus important pour nous deux était de pouvoir partir en camp d'entraînement loin de nos parents ! indique Dasha, en riant.

« Puis, après le déménagement à Montréal, je ne connaissais personne ici quand j'ai croisé un gars qui faisait du ski de fond à roulettes sur le mont Royal. C'est lui qui m'a donné le numéro de téléphone de mon entraîneur.

« Et vous savez, si la famille était restée en Russie, je ne ferais probablement plus de ski de fond. Là-bas, si tu n'es pas un athlète exceptionnel à 13-14 ans, on te tasse tranquillement du chemin. Ici, il y a moins de skieurs et on donne la chance à tout le monde de s'améliorer. »

Boursière de la Fondation de l'athlète d'excellence du Québec, Gaïazova devrait recevoir un brevet développement de Sport Canada l'an prochain et participer à quelques étapes de la Coupe du monde. Par la suite, elle visera les Championnats du monde de 2005 et les Jeux olympiques de 2006.

D'ici là, elle devrait faire parler d'elle aux Jeux du Canada et aux Championnats canadiens.


De Moscou à Montréal : sur le mont Royal,
Dasha Gaïazova se prépare pour les Jeux du Canada.
photo : Rémy Lemée

L'héritage russe

Arrivée à Montréal en février 1999, la famille de Dash Gaïazova s'est installée à deux pas du mont Royal et s'est vite adaptée à la vie nord-américaine. Les parents, tous deux biochimistes, travaillent dans le domaine de la pharmacologie et le jeune frère étudie en informatique. Quand à Dasha, elle a maintenu une moyenne de 82% au cours de ses deux années au cégep Dawson et elle vient d'entreprendre ses études en gestion à l'Université McGill. À quelques exceptions près, les Gaïazova vivent une vie familiale à la montréalaise.

« C'est sûr que nous nous ennuyons de certaines choses, mais il y a le téléphone, le courriel et chaque année, un membre de la famille se paye un voyage à Moscou, raconte la fondeuse, qui parle toujours russe à la maison. De plus, nous assistons à des concerts et à des pièces de théâtre en russe. Vous savez, c'est payant pour les troupes russes de venir offrir des spectacles en Amérique. Il y en a régulièrement à Montréal. »

Si la culture russe demeure bien vivante dans la famille, Dasha fait preuve d'ouverture d'esprit. « J'ai suivi des cours d'histoire au cégep et j'en connais beaucoup sur le Canada, le Québec et les Premières Nations. J'adore votre culture », dit-elle, dans un français fort respectable.

« J'ai appris le français en le parlant avec mes amis. Je peux le comprendre, le parler et le lire, mais comme je n'en connais pas la grammaire, je ne peux l'écrire », s'excuse-t-elle... dans une phrase grammaticalement parfaite !

Luc Germain, son entraîneur, profite amplement de la culture et du tempérament russes de son étoile montante. « Même si elle ne montait pas sur les podiums à sa première saison ici, elle avait une mentalité d'entraînement bien différente de celle de nos jeunes, explique-t-il. Elle avait déjà l'habitude de travailler fort et de souffrir un peu. À 13-14 ans, en Russie, elle participait à des camps d'entraînement d'une vingtaine de jours, de quatre à six fois par année. Vous imaginez la tête des parents de mes jeunes athlètes si je soumettais leurs enfants à un tel régime ? »


page mise en ligne le 21 février 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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