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... et délivrez-nous des papistes. Amen.


Par le petit gallican acharné

 
 

Nous savons que quantité de royalistes vivent dans le culte du passé : ancrés dans une France perdue sans plus de rapport avec la réalité et dont ils parlent maniaquement entre eux, dans des certitudes philosophiques d'un autre âge qui n'ont plus aucun rapport avec la vérité de la France et du monde, ou dans des convictions religieuses d'autant plus ferventes qu'elles sont réduites aujourd'hui à une fraction infime de la population et permettent de se sentir bien chrétiennement supérieur à tous ces futurs damnés qui grouillent autour…

C'est de cette attitude que le royalisme meurt. Mais ce qui accroît encore cette agonie, c'est qu'en plus tout cela n'a jamais eu aucune réalité. Ce n'est pas un passé entretenu, transmis, bichonné, mais simplement un passé fantasmé. Ni utopie féconde, ni même uchronie rêveuse : juste un fantasme, le souhait d'un passé conforme à ce que l'on voudrait alors que le présent y est rétif et que l'avenir n'a aucune chance de s'y conformer pour plaire aux royalistes qui entretiennent ces fantasmes.

Cela est frappant dans les rapports avec Rome. Combien de catholiques sourcilleux sont convaincus d'un passé - qu'ils sont heureusement impuissants à faire renaître -  où le roi de France soumis à Rome se révélait le petit fidèle du pape, le fils obéissant de l'Eglise romaine, son protecteur contre les forces du mal ?

Vision naïve, bête et mensongère entretenue par ceux dont le rôle est de faire en sorte que le royalisme, le vrai, celui qui est essentiellement politique et pragmatique, ne sorte jamais de cette ornière.

Il suffit de relire les instructions données au duc de Créqui parti en ambassade à Rome en 1662 : " Sa Majesté n'est pas, Dieu merci, dans la même nécessité qu'ont la plupart des autres princes et rois, qui souffrent dans leurs intérêts des préjudices extrêmes, quand ils n'ont pas la cour de Rome favorable. La France peut beaucoup mieux se passer de cette faveur que les papes ne peuvent se passer de l'affection et du respect du roi et de son royaume, lequel, en tout temps, mais particulièrement en celui-ci, est sans contredit le pôle principal sur lequel roulent tous les intérêts de la chrétienté et de tous ses princes. "

En effet un roi de France n'est élu par personne si ce n'est par Dieu de toute éternité. Comment donc serait-il inférieur à un pape qui n'est que le produit d'intrigues en cour de Rome, et à l'époque d'intrigues dans toute l'Europe, où certains souverains étrangers avaient un quasi droit de veto sur son élection ?

On se souvient des querelles entre le roi en le pape, de la pragmatique Sanction jusqu'à la régale. On se souvient de Philippe le Bel et de " l'attentat " d'Anagni. On se souvient de Catherine de Médicis mettant son honneur à ce que jamais elle n'a laissé pénétrer dans le royaume des inquisiteurs qui se seraient substitués à la justice du roi. Et en se souvenant de ces exemples, on se prend à haïr le stupide XIXe siècle où quelques esprits nébuleux et faux ont cru bon de faire renaître cette éternelle plaie de la France et de la vraie foi : l'ultramontanisme. Et l'on s'étonne qu'il y ait encore des maniaques à courte vue pour propager ces insanités en ces temps où l'on voit à quelles nullités la soumission à Rome et à ses lubies a mené la foi des Français.

Aussi l'on rajoute à sa prière quotidienne : et délivrez-nous des papistes. Amen.

 

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