CHANSONS HISTORIQUES

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La bataille de Waterloo

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KAR

La Carmagnole

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La Marseillaise

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Le temps des cerises

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Tableau de Paris à cinq heures du matin

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Chant des partisans

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Ah! ça ira

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Le chant du départ

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Chant des marais

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Chant des Girondins

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La Madelon 1914

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KAR

Le régiment de Sambre et Meuse

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La Brabançonne

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L'Internationale

version harmonisée

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KAR

Le Clairon (Paul Deroulède - Emile André)

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La chanson de Craonne 1914-1918

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KAR

Le grand métingue du Métropolitain

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La leçon de valse du petit François 1834

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Maréchal, nous voilà

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Les partisans (URSS)

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Elle n'est pas morte

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Giroflée Girofla

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On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried

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La Butte Rouge (1923)

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Hardi camarades

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La Jeune Garde

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A Toulouse il fut une belle

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L'Impôt sur les fainéants (Montéhus)

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LA BATAILLE DE WATERLOO

1
Tout le camp sommeille
Le général veille,
L'aurore vermeille,
Ne luit pas encor ;
Sur l'enceinte immense,
Dans l'ombre s'élance,
Et plane en silence
L'oiseau de la mort.
L'âme tranquille,
Le chef habile,
De son asile
Sort dès le matin.
Son oeil embrasse
Le vaste espace
Et sa main trace
L'arrêt du destin.
2
Notre artillerie
Est en batterie
Notre infanterie
Manoeuvre et s'étend.
Phalanges plus belles,
Nos lanciers fidèles
Dirigent leurs ailes
Où Mars les attend.
Les dragons passent,
Les flots s'amassent,
Nos hussards lassent
Leurs fougueux coursiers ;
Troupe éclatante,
Masse imposante,
A l'oeil présente
Nos fiers cuirassiers.
3
Les trompettes sonnent,
Les clairons résonnent,
Les coursiers frissonnent,
Prêts à s'échapper,
L'ennemi agite
De ses corps d'élite
Veut couvrir la fuite
La mort va frapper.
La charge sonne,
Le bronze tonne,
Le feu sillonne,
Moissonne les rangs ;
Et la fumée
Dans l'air semée,
Couvre l'armée,
De ses noirs torrents.
4
La garde s'engage,
S'ouvrant un passage
Au sein d'un nuage
D'épaisses vapeurs.
Ses vieilles moustaches
Montrent leurs panaches,
Flottant sur les haches
De nos vieux sapeurs.
Destin étrange !
Soudain tout change :
Le crime arrange
Un succès vendu.
Nos rangs se brisent,
Nos feux s'épuisent,
Des traîtres disent
Que tout est perdu !
5
Belliqueuse garde,
L'Anglais te regarde,
T'admire et retarde
Les feux et ton sort.
Ses lignes s'entrouvrent
Et vers toi découvrent
Cent bouches qui s'ouvrent
Pour vômir la mort.
Troupe immortelle
Sa voix t'appelle :
Français, dit-elle,
Chargés de lauriers,
Tout nous seconde ;
La foudre gronde,
Sauvez le monde
Les premiers guerriers.
6
Fortune, tu braves
Vainement nos braves ;
Des Français esclaves !
Desseins superflus.
Tu peux les entendre :
" nous savons attendre
la mort sans nous rendre ".
Ils n'existent plus.


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LA CARMAGNOLE

1
Madam' Veto avait promis (bis)
De faire égorger tout Paris (bis)
Mais le coup a manqué
Grâce à nos canonniers. Au refrain.
Refrain
Dansons la Carmagnole
Vive le son, Vive le son
Dansons la Carmagnole
Vive le son du canon.
2
Monsieur Veto avait promis (bis)
D'être fidèle à son pays (bis)
Mais il y a manqué
Ne faisons plus quartier. Au refrain.
3
Amis, restons toujours unis (bis)
Ne craignons pas nos ennemis (bis)
S'ils vien'nt nous attaquer
Nous les ferons sauter. Au refrain.
4
Oui, nous nous souviendrons toujours (bis)
Des sans-culottes des faubourgs (bis)
A leur santé buvons
Vivent les francs lurons ! Au refrain.



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LA MARSEILLAISE

1
Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils, nos compagnes.
Refrain
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons,
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons.
2
Que veut cette horde d'esclaves,
De traitres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous ah! quel outrage,
Quels transports il doit exciter ?
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage ! (au refrain)
3
Quoi, des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers ?
Quoi, des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ? (bis)
Grand Dieu ! Par des mains enchaînés
Nos fronts sous le joug ploieraient,
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées ? (au refrain)
4
Tremblez, tyrans ! et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (bis)
Tout est soldat pour vous combattre
S'ils tombent nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tous prêts à se battre. (au refrain)
5
Français en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups,
Epargnez ces tristes victimes
A regret s'armant contre nous. (bis)
Mais le despote sanguinaire,
Mais les complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère. (au refrain)
6
Amour sacré de la patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, liberté chérie
Combats avec tes défenseurs (bis)
Sous nos drapeaux, que la victoire
Assure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire ! (au refrain)

Strophe des enfants
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons la poussière
Et la trace de nos vertus. (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre ! (au refrain)


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LE TEMPS DES CERISES

1
Quand nous chanterons le temps des cerises
Le gai rossignol, le merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
2
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreille.
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendant de corail qu'on cueille en rêvant.
3
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d'amour.
4
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et Dame Fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.


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TABLEAU DE PARIS
A CINQ HEURES DU MATIN

1
L'ombre s'évapore
Et déjà l'aurore
De ses rayons dore
Les toits alentour ;
Les lampes pâlissent,
Les maisons blanchissent,
Les marchés s'emplissent,
On a vu le jour.

De la Villette
Dans sa charrette
Suzon brouette
Ses fleurs sur le quai,
Et de Vincennes
Gros Pierre amène
Ses fruits que traîne
Un âne efflanqué.
2
Déjà l'épicière
Déjà la fruitière,
Déjà l'écaillère
Saute à bas du lit.
L'ouvrier travaille,
L'écrivain rimaille,
Le fainéant baille,
Et le savant lit.

J'entends Javotte
Portant sa hotte,
Crier : Carotte,
Panais et chou-fleur !
Perçant et grêle,
Son cri se mêle
A la voix frêle
Du noir ramoneur.
3
Le joueur avide
La mine livide
Et la bourse vide
Rentre en fulminant.
Et sur son passage,
L'ivrogne plus sage,
Rêvant son breuvage,
Ronfle en fredonnant.

Gentille, accorte,
Devant ma porte,
Perrette apporte
Son lait encore chaud,
Et la portière,
Sous la gouttière,
Pend la volière
De dame Margot.

4
Le malade sonne
Afin qu'on lui donne
La drogue qu'ordonne
Son vieux médecin.
Tandis que sa belle
Que l'amour appelle,
Au plaisir fidèle,
Feint d'aller au bain.

Dans chaque rue
Plus parcourue,
La foule accrue
Grossit tout-à-coup.
Grands, valetaille,
Vieillards, marmaille,
Bourgeois, canaille,
Abondent partout.

5
Ah ! quelle cohue,
Ma tête est perdue,
Moulue et fendue,
Où donc me cacher ?
Jamais mon oreille
N'eut frayeur pareille,
Tout Paris s'éveille…
Allons nous coucher !


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CHANT DES PARTISANS

1
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
2
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite.
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite !
3
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves;
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
4
Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place,
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute.
5
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...


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AH ÇA IRA

Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Il nous faut chanter
en réjouissance,
Ah! ça ira, ça ira, ça ira
de la grande fête on se souviendra!

La solennité du serment se fera;
que de cris de joie alors on entendra!
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Toute la nation alors se dira:
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
nous ne craignons rien,
vienne qui voudra.

Ah! ça ira, ça ira, ça ira, il nous faut chanter
en réjouissance,
Ah! ça ira, ça ira, ça ira
de la grande fête on se souviendra!

1

Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
le peuple en ce jour sans cesse répète
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Malgré les mutins tout réussira.

Nos ennemis confus en restent là,
Et nous allons chanter alleluia!
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Quand Boileau jadis du clergé parla
Comme un prophète il a prédit cela,
En chantant ma chansonnette,
Avec plaisir on dira:
Ah! ça ira, ça ira, ça ira, ça ira, ça ira.
Malgré les mutins tout réussira.

2

Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Suivant la maxime de l'Evangile
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Du législateur tout réussira.

Celui qui s'élève on l'abaissera
Celui qui s'abaisse on l'élèvera.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Le vrai catéchisme nous instruira
Et l'affreux fanatisme s'éteindra.
Pour être à la loi docile
Tout français s'éxercera.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira, ça ira, ça ira
Malgré les mutins tout réussira.

Coda

Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrat's à la lanterne!
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrat's on les pendra.



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LE CHANT DU DÉPART

1 (un député du peuple)
La victoire en chantant nous ouvre la barrière
La liberté guide nos pas:
Et du nord au midi la trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez ennemis de la France
Rois ivres de sang et d'orgueil!
Le peuple souverain s'avance,
Tyrans descendez au cercueil!

Refrain
La République nous appelle
Sachons vaincre ou sachons mourir!
Un français doit vivre pour elle
Pour elle un français doit mourir. (bis)

2 (Une mère de famille)
De nos yeux maternels ne craignez pas les larmes,
Loin de nous de lâches douleurs !
Nous devons triompher quand vous prenez les armes
C'est aux rois à verser des pleurs.
Nous vous avons donné la vie,
Guerriers, elle n'est plus à vous;
Tous vos jours sont à la Patrie;
Elle est votre mère avant nous.

3 (Deux vieillards)
Que le fer paternel arme la main des braves!
Songez à nous, au Champ de Mars ;
Consacrez dans le sang des rois et des esclaves
Le fer béni par vos vieillards ;
Et rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer votre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.

4 (Un enfant)
De Barra, de Viala, le sort nous fait envie ;
Ils sont morts mais ils ont vaincu,
Le lâche accablé d'ans n'a pas connu la vie !
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes,
Guidez-nous contre les tyrans ;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants !

5 (Une épouse)
Partez, vaillants époux, les combats sont vos fêtes ;
Partez, modèles des guerriers ;
Nous cueillerons des fleurs pour ceindre vos têtes,
Nos mains tresseront des colliers !
Et si le temple de mémoire
S'ouvrait à vos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.

6 (Une jeune fille)
Et nous, soeurs des héros, nous qui de l'hyménée
Ignorons les aimables noeuds,
Si pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment un voeu;
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang dans les batailles
Ait coulé pour l'égalité.

7 (Trois guerriers)
Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères

A nos épouses, à nos soeurs,
A nos représentants, à nos fils, à nos mères
D'anéantir les oppresseurs:
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté!


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CHANT DES MARAIS

1
Loin dans l'infini s'étendent
Les grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux.

Refrain
O terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher. (bis)

2
Dans ce camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert.

3
Bruit de chaînes et bruit des armes
Sentinelle jour et nuit
Des cris , des pleurs et des larmes
La mort pour celui qui fuit.

4
Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira,
Libre, alors, ô ma patrie
Je dirai: tu es à moi.

dernier refrain
O terre d'allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer, aimer.


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CHANT DES GIRONDINS

1
Par la voix du canon d'alarme
La France appelle ses enfants:
Allons, dit le soldat, au Armes!
C'est ma Mère, je la défends.

Refrain
Mourir pour la patrie
C'est le sort le plus beau,
Le plus digne d'envie!

2
Nous, amis, qui loin des batailles
Succombons dans l'obscurité,
Vouons du moins nos funérailles
A la France, à la liberté.

3
Frères, pour une cause sainte,
Quand chacun de nous est martyr,
Ne proférons pas une plainte,
La France, un jour doit nous bénir.

4
Du Créateur de la nature,
Bénissons encor la bonté,
Nous plaindre serait une injure:
Nous mourons pour la liberté.


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LA MADELON

1
Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt,
Une maison aux murs tout couverts de lierre.
"Aux Tourlouroux", c'est le nom  du cabaret.
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon,
Comme son vin son oeil pétille,
Nous l'appelons La Madelon.
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour.

Refrain
La Madelon vient nous servir à boire,
Sous la tonnelle on frôle son jupon,
Et chacun lui raconte une histoire,
Une histoire à sa façon.
La Madelon pour nous n'est pas sévère,
Quand on lui prend la taille ou le menton,
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire,
Madelon! Madelon! Madelon!

2
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera,
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera.
En comptant les jours on soupire,
Et quand le temps nous semble long,
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon.
On l'embrass' dans les coins, elle dit: veux-tu finir...
On s'figur' que c'est l'autr', ça nous fait bien plaisir.

3
Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin,
Et fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie,
Et qu'il venait pour lui demander sa main.
La Madelon, pas bête en somme,
Lui répondit en soupirant:
Et pourquoi prendrais-je un seul homme,
Quand j'aime tout un régiment.
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main,
J'en ai bien trop besoin pour leur servir du vin.


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LE RÉGIMENT DE SAMBRE ET MEUSE

1
Tous ces fiers enfants de la Gaule
allaient sans trêve et sans repos,
Avec leur fusil sur l'épaule,
courage au coeur et sac au dos.
La gloire était leur nourriture,
ils étaient sans pain, sans souliers,
la nuit il couchaient à la dure
avec leurs sacs pour oreillers.

Refrain
Le régiment de Sambre et Meuse
marchait toujours au cri de Liberté
cherchant la route glorieuse
qui l'a conduit à l'immortalité!

2
Pour nous battre ils étaient cent mille
à leur tête ils avaient des rois,
le général, vieillard débile
faiblit pour la première fois.
Voyant certaine la défaite
il réunit tous ses soldats,
puis il fit battre la retraite,
mais eux, ne l'écoutèrent pas.

3
Le choc fut semblable à la foudre,
ce fut un combat  de géants,
ivres de gloire, ivres de poudre,
pour mourir ils serraient les rangs!
Le régiment par la mitraille
était assailli de partout,
pourtant la vivante muraille
impassible restait debout.

4
Le nombre eut raison du courage,
un soldat restait, le dernier,
il se défendit avec rage
mais bientôt fut fait prionnier.
En voyant ce héros farouche
l'ennemi pleura sur son sort,
le héros prit une cartouche,
jura, puis se donna la mort!

Dernier refrain
Le régiment de Sambre et Meuse
reçut la mort au cri de Liberté,
mais son histoire glorieuse
lui donne droit à l'immortalité!


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 LA BRABANÇONNE

Après des siècles d'esclavage
le Belge sortant du tombeau
a reconquis par son courage
son nom, ses droits et son drapeau.

Et ta main souveraine et fière
désormais peuple indompté,
grava sur ta vieille bannière:
Le Roi, la Loi, la Liberté
grava sur ta vieille bannière:
Le Roi, la Loi, la Liberté
Le Roi, la Loi, la Liberté.
Le Roi, la Loi, la Liberté.


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L'INTERNATIONALE

1
Debout! les damnés de la terre,
Debout! les forçats de la faim.
La raison tonne en son cratère
c'est l'éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
foule esclave, debout! debout!
Le monde va changer de base,
nous ne sommes rien, soyons tout:

REFRAIN
C'est la lutte finale
groupons-nous et demain
l'internationale sera le genre humain
C'est la lutte finale
groupons-nous et demain
l'internationale sera le genre humain.

2
Il n'est pas de sauveurs suprêmes
ni Dieu, ni César, ni tribun:
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes,
décrétons le salut commun!
Pour que le voleur rende gorge,
pour tirer l'esprit du cachot,
soufflons nous-mêmes notre forge,
battons le fer quand il est chaud.

3
L'Etat comprime, la loi triche,
l'impôt saigne le malheureux.
Nul devoir ne s'impose au riche,
le droit du pauvre est un mot creux.
C'est assez languir en tutelle,
l'égalité veut d'autres lois:
"Pas de droits, sans devoirs, dit-elle,
égaux, pas de devoirs sans droits".

4
Hideux dans leur apothéose,
les rois de la mine et du rail
ont-ils jamais fait autre chose
que dévaliser le travail ?
Dans les coffre-forts de la bande
ce qu'il a créé s'est fondu.
En décrétant qu'on le lui rende
le peuple ne veut que son dû.

5
Les rois nous saoûlaient de fumées,
paix entre nous, guerre aux tyrans!
Appliquons la grève aux armées,
crosse en l'air et rompons les rangs.
S'ils s'obstinent, ces cannibales,
à faire de nous des héros,
ils sauront bientôt que nos balles
sont pour nos propres généraux.

6
Ouvriers, paysans nous sommes
le grand parti des travailleurs;
la guerre n'appartient qu'aux hommes,
l'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent,
mais si les corbeaux, les vautours
un de ces matins disparaissent
le soleil brillera toujours.

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LE CLAIRON

1
L'air est pur, la route est large,
Le clairon sonne la charge,
Et les zouaves vont chantant;
Et là-haut sur la colline,
Dans la forêt qui domine,
Le Prussien les attend.

Sonnerie
Ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta,
ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta.

2
Le Clairon est un vieux brave
Et lorsque la lutte est grave,
C'est un rude compagnon;
Il a vu mainte bataille,
Et porte plus d'une entaille
Depuis les pieds jusqu'au front.

3
C'est lui qui guide la fête,
Jamais sa fière trompette
N'eut un accent plus vainqueur;
Et de son souffle de flamme
L'espérance vient à l'âme,
Le courage monte au coeur.

4
On grimpe, on court, on arrive
Et la fusillade est vive
Et les autres sont adroits;
Quand enfin le cri se jette:
"En marche, à la baïonnette !"
Et l'on entre sous le bois.

5
A la première décharge
Le Clairon sonnant la charge
Tombe, frappé sans recours.
Mais par un effort suprême,
Menant le combat quand même,
Le Clairon sonne toujours.

6
Et cependant le sang coule,
Mais sa main qui le refoule
Suspend un instant la mort;
Et, de sa note affolée,
Précipitant la mêlée,
Le vieux Clairon sonne encor.

7
Il est là, couché sur l'herbe,
Dédaignant, blessé superbe,
Tout espoir et tout secours;
Et, sur sa lèvre sanglante
Gardant sa trompette ardente,
Il sonne, il sonne toujours.

8
Puis, dans la forêt pressée,
Voyant la charge lancée
Et les zouaves bondir,
Alors le Clairon s'arrête,
Sa dernière tâche est faite,
Il achève de mourir.

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 LA CHANSON DE CRAONNE

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
on va r'prendre les tranchées,
notre place est si utile
que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez
personn' ne veut plus marcher
et, le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
on dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette
on s'en va là-haut en baissant la tête.

Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes !
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau,
car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.

2
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrances,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain dans la nuit et dans le silence
on voit quelqu'un qui s'avance.
C'est un officier de chasseurs à pied
qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, Sous la pluie qui tombe,
les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes !
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau,
car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.

3
C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire,
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous, c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués
F'raient mieux d'monter aux tranchées,
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
nous autr's les pauvr's purotins,
tous les camarad's sont étendus là
pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

Ceux qu'ont l'pognon,
Ceux-là r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votr' tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !

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LE GRAND MÉTINGUE DU MÉTROPOLITAIN

1

C'était hier, samedi, jour de paye,
Et le soleil se levait sur nos fronts.
J'avais déjà vidé plus d'un' bouteille
Si bien qu'j'm'avais jamais trouvé si rond.
V'là la bourgeois' qui rappliqu' devant l'zingue:
"Feignant, qu'elle dit, t'as donc lâché l'turbin ?"
"Oui, que j'réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu' du Métropolitain".
"Oui, que j'réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu' du Métropolitain".

2

Les citoyens, dans un élan sublime,
Etaient venus guidés par la raison.
A la porte on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon.
Bref, à part quatr' municipaux qui chlinguent
Et trois sergots déguisés en pékins
J'ai jamais vu de plus chouette métingue
Que le métingu' du Métropolitain.
J'ai jamais vu de plus chouette métingue
Que le métingu' du Métropolitain.

3

Y avait Basly, le mineur indomptable,
Camélinat, l'orgueil(le) du pays...
Ils sont grimpés tous deux sur une table
Pour mettre la question sur le tapis.
Mais tout à coup on entend du bastringue,
C'est un mouchard qui veut fair' le malin !
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.

4

Moi, j'tomb' dessus et pendant qu'il proteste
D'un grand coup d'poing, j'y enfonc' son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste
En faisant signe aux quatr' municipaux.
A la faveur de c'que j'étais brind' zingue
On m'a conduit jusqu'au poste voisin...
Et c'est comm' ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.
Et c'est comm' ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.

5

Peuple français, la Bastille est détruite,
Et y a z'encore des cachots pour tes fils !
Souviens-toi des géants de quarante huit(e)
Qu'étaient plus grands qu'ceuss' d'au jour d'aujourd'hui.
Car c'est toujours l'pauvre ouvrier qui trinque,
Mêm' qu'on le fourre au violon pour rien...
C'était tout d'même un bien chouette métingue,
Que le métingu' du Métropolitain.
C'était tout d'même un bien chouette métingue,
Que le métingu' du Métropolitain.

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LA LEÇON DE VALSE DU PETIT FRANÇOIS

1

Mon béti Vrançois
Mon béti Vrançois
Toi fouloir que che t'apprenne
Gom-ment audrefois
Gomment audrefois
Che falsais à la Prussienne,
Ou pien à la Tyrolienne;
Ecoute pien, écoute pien
La lezon de ton bonne amie.
Recarte pien, recarte pien
Gomme il fait la grosse Marie.

Tu mettre ton pied là,
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
Zerre-moi mieux que ça,
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Marque tonc lé mesure,
Oh que ton tête est ture !
trin, trin, trin, trin,
Ta la la la la la la la la la la la la
trin, trin, trin, trin,
la la la la la la la la la la
Ta la la la la la la la la la la la la
la la la la la la la
Ta la la la la la la
la la la la la la la la la la la la la.

2

Sur les pords du Rhin,
A Fienne, à Perlin,
Ch'ai connu l'armée vrançaise,
Plus t'un caporal,
Plus t'un général
Afec moi, ne t'en déplaise,
De falser était pien aise.
Ch'avais fingt ans,
Des gross's couleurs ;
Ch'étais totue, un peu sournoise,
Ils m'appelaient tous ces messieurs
La séduisante pafaroisse.

Les bras plus près du corps
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
On dirait que tu tors,
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Marque tonc lé mesure,
Oh que ton tête est ture !
trin, trin, trin, trin....

3

Ch'ai connu Moreau,
Fictor, Auchereau,
Quand ch'étais à Farsofie,
Ch'ai connu Murat
Afec Masséna
J'ai falsé à Cracovie.
C'est le beau temps de ma fie !
A Fienne un chour Napoléon
M'avait rentue pien clorieuse,
A mon falseur il dit: Dracon,
Quel crenatier, que ta falseuse !

Prends tonc l'air cracieux
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
Fais-moi tonc les doux yeux,
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Marque tonc lé mesure,
Oh que ton tête est ture !
trin, trin, trin, trin...

4

— J'étouff' de chaleur,
Ça m'tourne sur l'coeur,
J'vas trouver mon capitaine !
— Non tu falseras.
— Ch'te dis que ch'veux pas,
— Ch'te dis qui faut que ch't'apprenne !
— Est-elle entêtée, l'ancienne !
— Un petit tour, ça va fenir.
— J'veux m'en aller, j'veux pas qu'on m'tienne.
— Monsi Franzois, fous pas partir,
— Me v'la bloqué par l'Alsacienne,

Franzois mets ton pied là,
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
C'est beaucoup mieux déchà.
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Prafo, c'est en mesure,
Ton tête est pien moins ture !
trin, trin, trin, trin....

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MARÉCHAL, NOUS VOILA

1

Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal!
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu "Présent"

REFRAIN

Maréchal nous voilà!
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà!
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra!
Maréchal, Maréchal, nous voilà!

2

Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois:

3

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir:
"Français levons la tête,
Regardons l'avenir!"
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel:

4

La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail!
N'écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c'est la France,
La France, c'est Pétain!

 

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 LES PARTISANS

1

Par le froid et la famine
Dans les villes et dans les champs
A l'appel du grand Lénine
Se levaient les partisans. (bis)

2

Pour reprendre le rivage
Le dernier rempart des blancs
Par les monts et par les plaines
S'avançaient les partisans. (bis)

3

Notre paix, c'est leur conquête
Car en mil neuf cent dix-sept
Sous les neig's et les tempêtes
Ils sauvèrent les Soviets. (bis)

4

Ecrasant les armées blanches
Et chassant les atamans
Ils finirent leur campagne
Sur les bords de l'Océan. (bis)

 

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ELLE N'EST PAS MORTE

1

On l'a tuée à coups d'chasse-pot,
A coups de mitrailleuse,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse.
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.

Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !

2

Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes;
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes.
Et ces cent mille assassinats
Voyez c'que ça rapporte.

Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !

3

Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Ach'vé les blessés dans leurs lits
Dans leurs lits d'ambulance.
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.

Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !

4

C'est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes.
A l'enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes.
L'fait est qu'on était un fier tas
A lui servir d'escorte !

C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !

5

Les journalistes policiers
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominies.
Les Maxim', Ducamp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.

Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !

6

Avec nos femmes en bouquets
Et malgré la misère,
Nous fêtons dans nos gais banquets
Le grand anniversaire;
Et la police a le nez bas
D'vant les toasts qu'on y porte.

C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !

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GIROFLÉE GIROFLA

1

Que tu as la maison douce
Giroflée Girofla
L'herbe y croît, les fleurs y poussent
Le printemps est là.
Dans la nuit qui devient rousse
Giroflée Girofla
L'avion la brûlera.

2

Que tu as de beaux champs d'orge
Giroflée Girofla
Ton grenier de fruits regorge
L'abondance est là.
Entends-tu souffler la forge
Giroflée Girofla
L' canon les fauchera.

3

Que tu as de belles filles
Giroflée Girofla
Dans leurs yeux où la joie brille
L'amour descendra.
Dans la plaine on se fusille
Giroflée Girofla
L' soldat les violera.

4

Que tes fils sont forts et tendres
Giroflée Girofla
Ça fait plaisir d' les entendre
A qui chantera.
Dans huit jours on va t' les prendre
Giroflée Girofla
L' corbeau les mangera.

5

Tant qu'y aura des militaires
Soit ton fils soit le mien
Y n' pourra y avoir sur terre
Pas grand chose de bien.
On te tuera pour te faire taire
Par derrière comme un chien
Et tout ça pour rien.

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 ON IRA PENDRE NOTRE LINGE SUR LA LIGNE SIEGFRIED

Un petit Tommy chantait cet air plein d'entrain
En arrivant au camp
Tous les p'tits poilus joyeux apprir'nt le refrain
Et bien-ôt le régiment
Entonna gaiment :

On ira pendr' notr' linge sur la lign' Siegfried
Pour laver le linge voici le moment
On ira pendr' notr' linge sur la lign' Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les vieux mouchoirs et les ch'mis's à Papa
En famille on lavera tout ça.
On ira pendr' notr' linge sur la lign' Siegfried
Si on la trouve encore là.

 

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LA BUTTE ROUGE

1

Sur c'te butt'-là y'avait pas d'gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins.
Ah ! c'était loin du Moulin d'la Galette
Et de Panam' qu'est le roi des pat'lins.
C'qu'elle en a bu du beau sang cette terre
Sang d'ouvriers et sang de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
N'en meur'nt jamais, on n'tue qu'les innocents !

La Butt' Rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin,
Aujourd' hui y a des vignes il y pousse du raisin,
Qui boira ce vin-là, boira l'sang des copains.

2

Sur c'te butt'-là on n'y f'sait pas la noce
Comme à Montmartre où l'champagn' coule à flots,
Mais les pauvr's gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots !
C'qu'elle en a bu des larmes cette terre
Larm's d'ouvriers, larmes de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais car ce sont des tyrans !

La Butt' Rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin,
Aujourd' hui y a des vignes il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin-là, boit les larmes des copains.

3

Sur c'te butt'-là on y r'fait des vendanges
On y entend des cris et des chansons,
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers,
J'ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé !

La Butt' Rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin,
Aujourd' hui y a des vignes il y pousse du raisin,
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains.

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HARDI CAMRADES

1

Marchons au pas, camarades,
Marchons au feu hardiment !
Par-delà les fusillades,
La Liberté nous attend ! (bis)

2

Place aux vrais fils de la terre,
Place aux enfants du labeur !
« Affranchissons tous nos frères ! »
Sera le cri des vainqueurs. (bis)

3

Longtemps rivés à la chaîne,
La faim nous a tourmentés.
Assez, assez de nos peines !
Nous saurons nous libérer ! (bis)

4

Car les puissants de ce monde
N’oeuvrent que par nos outils.
Dans la révolte qui gronde,
Nous forgerons nos fusils ! (bis)

5

Brisons enfin l’insolence
Des nobles et des richards !
En terre plantons la lance
De notre rouge étendard ! (bis)

6

Si demain le peuple bouge
Aux quatre coins de la terre
Flottera le drapeau rouge,
Le drapeau des prolétaires.   (bis)

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LA JEUNE GARDE

1

Nous sommes la jeune garde
Nous sommes les gars de l’avenir
Elevés dans la souffrance,
Oui, nous saurons vaincre ou mourir.
Nous combattons pour la bonne cause,
Pour délivrer le genre humain
Tant pis si notre sang arrose
Les pavés sur notre chemin.

Refrain

Prenez garde ! Prenez garde !
Vous les sabreurs, les bourgeois, les gavés,
V’là la jeune garde ! V’là la jeune garde,
Qui descend sur le pavé.
C’est la lutte finale qui commence,
C’est la revanch’ de tous les meurt-de-faim
C’est la révolution qui s’avance,
C'est la bataille contre tous les coquins.
Prenez garde ! Prenez garde ! A la jeune garde !

2

Enfants de la misère,
De force nous sommes des révoltés
Nous vengerons nos pères
Que des brigands ont exploités.
Nous ne voulons plus de famine
A qui travaille il faut du pain,
Demain nous prendrons les usines,
Nous sommes des hommes et non des chiens.

3

Nous n’ voulons plus de guerre
Car nous aimons l’humanité,
Tous les hommes sont nos frères
Nous clamons la fraternité,
La République universelle,
Tyrans et rois tous au tombeau !
Tant pis si la lutte est cruelle
Après la pluie le temps est beau.

Couplets additionnels

Quelles que soient vos livrées,
Tendez-vous la main prolétaires.
Si vous fraternisez,
Vous serez maîtres de la terre.
Brisons le joug capitaliste,
Et bâtissons dans l’monde entier,
Les Etats-Unis Socialistes,
La seule patrie des opprimés.

 

Pour que le peuple bouge,
Nous descendrons sur les boulevards.
La jeune Garde Rouge
Fera trembler tous les richards !
Nous les enfants de Lénine
Par la faucille et le marteau
Et nous bâtirons sur vos ruines
Le communisme, ordre nouveau !

 

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A TOULOUSE IL FUT UNE BELLE

1

A Toulouse il fut une belle
Clémence Isaure était son nom
Le beau Lautrec brûla pour elle
Et de sa foi reçut le don.
Mais les parents trop inflexibles
S'opposaient à leurs tendres feux,
Ainsi toujours les coeurs sensibles
Sont nés pour être malheureux.

2

Alphonse le père d'Isaure
Veut lui donner un autre époux
Fidèle à l'amant qu'elle adore
Sa fille tombe à ses genoux.
Ah ! Que plutôt votre colère
Termine des jours la douleur !
Ma vie appartient à mon père,
A Lautrec appartient mon coeur.

3

Le vieillard pour qui la vengeance
A plus de charmes que l'amour
Fait charger de chaînes Clémence
Et l'enfermer dans une tour:
Lautrec que menace sa rage
Vient gémir au pied du donjon
Comme l'oiseau près de la cage
Où sa compagne est en prison.

4

Une nuit la tendre Clémence
Entend la voix de son amant
A ses barreaux elle s'élance
Et lui dit ces mots en pleurant:
« Mon doux ami, calme tes peines
Et sois tranquille sur ma foi,
Je trouve légères mes chaînes
Puisque je les porte pour toi.

5

« Cependant cédons à l'orage
De Philippe va voir la Cour,
Fais qu'il admire ton courage
Et qu'il protège ton amour.
En partant reçois le seul gage
Que je possède encore ici:
Ce bouquet de roses sauvages,
De violettes et de soucis.

6

« L'églantine est la fleur que j'aime,
La violette est ma couleur
Dans le souci tu vois l'emblème
Des chagris de mon triste coeur,
Ces trois fleurs que ma bouche presse
Seront humides de mes pleurs.
Qu'elles te rappellent sans cesse
Et nos amours et nos douleurs. »

7

Elle dit et par la fenêtre
Jette les fleurs à son amant
Le père qui vient à paraître
Le force de fuir tout tremblant.
Lautrec prend le chemin de France
En méditant un prompt retour
Et disant le nom de Clémence
A tous les échos d'alentour.

8

Il apprend bientôt que la guerre
Se rallume de toute part
Et que le héros d'Angleterre
Assiège déjà ses remparts.
Sur ses pas Lautrec revient vite,
A peine est-il sur les glacis
Qu'il voit des Toulousains l'élite
Fuyant devant les ennemis.

9

Un seul guerrier résiste encore
Mais dans l'instant il va périr
C'était le vieux père d'Isaure
Lautrec vole le secourir.
Il frappe, il crie, il le dégage
De son corps couvre le vieillard
Il est blessé mais son courage
Fait fuir les soldats d'Edouard.

10

Hélas la blessure est mortelle
Lautrec meurt au lit des héros
Le vieillard l'évite, il l'appelle
Pour lui dire ces tristes mots:
« Cruel père de mon amie,
Tu ne m'as pas voulu pour fils,
Je me venge en sauvant ta vie
Le trépas m'est doux à ce prix.

11

Exauce du moins ma prière
Rends les jours de Clémence heureux,
Dis-lui qu'à mon heure dernière
Je t'ai chargé de mes adieux.
Rapporte-lui ces fleurs sanglantes
De mon coeur le plus cher trésor
Et laisse mes lèvres mourantes
Les baiser une fois encor. »

12

En disant ces mots il expire
Le père accablé de douleur
Prend le bouquet et s'en va dire
A sa fille l'affreux malheur.
En peu de jours la triste amante
Dans les pleurs terminant son sort,
Prit soin d'une main défaillante
D'écrire un testament de mort.

13

Elle ordonne que chaque année
En mémoire de ses amours
Chacune des fleurs fût donnée
Aux plus habiles troubadours.
Tout son bien fut laissé par elle
Pour que ces trois fleurs fussent d'or.
Sa patrie à son voeu fidèle
Observe cet usage encor.

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L'IMPOT SUR LES FAINÉANTS 

1.

Que l'on impose les très grandes richesses,
Ceux qui possèdent des châteaux, des palais,
Ceux dont la vie n'est fait' que d'allégresse,
Sans nul souci, ne travaillant jamais,
Que l'on impose les archi millionnaires
Mais qu'désormais on laisse à l'ouvrier
Intégral'ment l'argent de son salaire
Pour qu'il n'y ait plus d'misère à son foyer.
Au lieu d'imposer l'travailleur
Qui gagn' le pain de ses enfants
Imposez plutôt les noceurs
Qui gaspillent tant d'argent.

Oh oui la loi qu'il fallait faire
J'vous l'dis messieurs du Parlement
C'est pas l'impôt sur les salaires
Mais c'est l'impôt sur les fainéants.

2.

Vous qui voulez qu'on repeuple la France
N'écrasez pas par de nouveaux impôts
Le travailleur, car alors sa conscience
Se révolt'rait contre tous ses bourreaux
Ce que le père peut gagner à l'usine
Ça c'est sacré, Messieurs n'y touchez pas
Oui votre impôt c'est l'impôt d'la famine
Et cette loi, Marianne, fiche-la en bas.
Au lieu d'imposer l'travailleur
Qui enrichit l'gouvernement
Im-posez plutôt les noceurs
Et qu'ils paient pour les pauvr's gens.

Oh oui la loi qu'il fallait faire
J'vous l'dis messieurs du Parlement
C'est pas l'impôt sur les salaires
Mais c'est l'impôt sur les fainéants.

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