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Un Monde Sans Argent : Le Communisme
II. Communisme Ou Capitalisme ?



LE MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE

Voir dans les régimes marxiste-léninistes du socialisme ou du communisme c'est méconnaître leur réalité, c'est surtout montrer que l'on ignore ce qu'est le capitalisme.

On le croit fondé sur le pouvoir d'une classe bien particulière la bourgeoisie, sur la propriété privée des moyens de production, sur la recherche frénétique du profit. Aucun de ces aspects n'est fondamental.

La bourgeoisie est l'héritière de l'antique classe des marchands. Après avoir joué longtemps un rôle important main bien délimité au sein des sociétés à base, agraire la bourgeoisie marchande s'est mise à contrôler au cours du moyen âge européen non plus de simples marchandises mais des instruments de production. Parmi eux la force de travail humains dont elle a fait par le salariat une marchandise. C'est l'origine du capitalisme.

La bourgeoisie est au pouvoir à partir du moment où elle est devenue classe dominante grâce à la puissance des forcer économiques et industrielles qui la portent et qui ont rendu caduques les anciennes façons de produire. Mais elle ne peut pas faire autre chose que de se plier aux lois de son économie. Propriétaire du capital, elle doit obéir à cette force qui l'entraîne, la bouscule et parfois la met en faillite.

L'individu ou l'entreprise particulière dispose d'une marge de manoeuvre, mais ne peut naviguer longtemps contre le courant.

Aucune classe dans le passé n'a pu satisfaire tous ses caprices en utilisant la puissance qui semble à sa disposition. Le tyran le plus incontesté ne peut se maintenir que si il cornait les étroites limites de sa souveraineté réelle. C'est une erreur de vouloir expliquer les phénomènes sociaux en termes de mouvoir. Cela vaut encore moins pour le capitalisme que pour les systèmes qui l'ont précédé.

La classe des gérants du capital s'est vue sans cesse remodelée per l'action même du capital. Qu'y a-t-il de commun entre le riche marchand du moyen âge et le manager moderne ? Leurs motivations et leurs goûts sont différents. C'est nécessaire pour qu'ils puissent remplir la même fonction à deux moments du développement du capital. La classe des seigneurs féodaux se repérait par la tradition et l'hérédité. Cela ne vaut plus pour une bourgeoisie qui ce défait et se refait à travers réussite, mariage et faillite.

Les rapports qui lient l'esclave et le maître, le serf et le seigneur sont des rapports personnels. Au contraire, plue qu'à un patron le prolétaire moderne est lié à un système. Ce qui l'enchaîne ce n'est pas une allégeance personnelle ou une contrainte particulière, c'est directement la nécessité de survivre, la dictature de ses propres besoins. Le prolétaire déraciné de sa glèbe et séparé des moyens de production n'a plus d'autre solution que d'aller se prostituer. Il est libre, merveilleusement libre. Il peut même si cela lui chante refuser d'aller se vendre et crever de faim.

Un bourgeois ou un politicien peut faire faillite au plan personnel. En Russie ou en Chiné c'est toute une fraction de la classe bourgeoise internationale qui s'est retrouvée sur le carreau. Elle c'est vue remplacée par une bureaucratie. Que l'on ne voit pas dans cette dernière une classe radicalement différente ! Un banquier ou un capitaine d'industrie "communiste" ressemble plus à son adversaire capitaliste que celui-ci ne ressemble à son "ancêtre" non pas du 15e ou du 16e siècle mais d'il y a 50 ans.

Si le capitalisme, qu'il soit occidental ou oriental, ne peut s'expliquer par le pouvoir de la bourgeoisie, le communisme peut encore moins être ramené au pouvoir du prolétariat. Son avènement signifie l'autodestruction de cette classe.

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